Cet article a pour sujet la nouvelle alliance qui a commencé lors de la dernière Pâque par l'institution de la cène. Elle est entrée en vigueur lorsque tout fut accompli par le Christ sur la croix et confirmé par le voile du temple qui s'est déchiré, afin de procurer la paix avec Dieu.

Source: L’alliance d’amour. 4 pages.

14. La nouvelle alliance établie

  1. Lors de la Pâque
  2. « Tout est accompli »
  3. Le voile déchiré de haut en bas
  4. La paix de la nouvelle alliance
  5. Commençant par Moïse et les prophètes…

À quel moment la nouvelle alliance est-elle entrée en vigueur? Généralement parlant, on peut dire que l’ancienne alliance de la loi a existé du Sinaï jusqu’à l’apparition du Seigneur Jésus en chair. Il est vrai que certains situeraient le commencement de cette ancienne alliance dans le paradis, après la chute, mais je préfère penser qu’il s’agit de l’alliance des cérémonies et des ombres instituée au mont Sinaï.

En revanche, nous sommes certains du commencement de la nouvelle alliance. Elle fit son apparition à travers le ministère de notre Seigneur Jésus-Christ, qui, peu de temps avant sa mort, lors de la dernière Pâque, l’annonça et l’institua.

1. Lors de la Pâque🔗

Rappelons-nous que la Pâque, célébrée pour la première fois la nuit de l’exode, est la fête alliancielle par excellence. L’agneau est alors immolé et son sang étalé sur les poteaux et le linteau des portes. Nous avons déjà noté de quelle manière Jean-Baptiste reconnut en la personne du Seigneur Jésus le vrai sacrifice pascal, l’agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.

Le Christ confirma cela lors de sa dernière Pâque. Lorsque le pain fut rompu, il dit à ses disciples : « Prenez, mangez, ceci est mon corps. » Il prit ensuite la coupe et dit : « Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l’alliance, qui est répandu pour beaucoup, pour le pardon des péchés » (Mt 26.26-28). Dans la version de Luc 22 nous trouvons l’expression : « Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang… » (v. 20). L’apôtre Paul, qui était très proche de Luc, suit la version du médecin bien aimé : « Cette coupe est la nouvelle alliance… » (1 Co 11.25).

L’alliance n’est valide que par le moyen du sacrifice d’expiation et de réconciliation. Dans Lévitique 17.11, ce principe allianciel est stipulé : « Car la vie de la chair est dans le sang. Je vous l’ai donné sur l’autel, afin qu’il serve d’expiation pour vos âmes, car c’est par la vie que le sang fait l’expiation. » Sans le sacrifice, le sang versé, il ne peut y avoir de réconciliation.

Il ne faut alors pas s’étonner que le Christ, apportant le sacrifice final, parle de « la nouvelle alliance en mon sang ». Lorsque son sang fut versé, l’alliance fut renouvelée, une fois pour toutes. Il est le véritable agneau de Dieu.

2. « Tout est accompli »🔗

La nouvelle alliance ne peut pas être considérée comme en vigueur avant que tout ce qui est demandé pour qu’elle prenne effet ne soit pleinement accompli. Cela signifie que l’Agneau de Dieu dut subir la pleine colère de Dieu contre le péché de toute la race humaine; en effet, il dut souffrir un supplice infernal. Pas un seul aspect de la justice de Dieu ne pouvait demeurer inaccompli.

Après avoir surmonté les trois heures de ténèbres, et après s’être écrié « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » (Mt 27.46), Jésus demanda à boire, en disant « J’ai soif » (Jn 19.28). Le texte dit en fait : « Après cela, Jésus, qui savait que tout était déjà consommé, dit, afin que l’Écriture soit accomplie : J’ai soif. » Il lui fallait boire pour rendre sa voix claire et audible, afin de pouvoir déclarer, en rassemblant ses dernières forces : « Tout est accompli » (Jn 19.30). L’œuvre d’expiation avait été achevée, le sacrifice amené, et il pouvait désormais se livrer à l’acte final de mourir. Par conséquent, nous lisons : « Et, baissant la tête, il rendit l’esprit » (Jn  19.30).

C’est à ce moment-là que la nouvelle alliance devient une réalité éternelle.

3. Le voile déchiré de haut en bas🔗

À l’instant où Jésus mourut, dans le temple qui se trouvait non loin à Jérusalem, « le voile du temple se déchira en deux, depuis le haut jusqu’en bas » (Mt 27.51). Cet événement, coïncidant exactement avec la mort du Christ, nous montre que le Christ fit l’ultime sacrifice et que la nouvelle alliance était établie.

Le voile séparait le « saint des saints » de la cour intérieure. En arrière se trouvait l’arche, où, une fois l’an, le grand prêtre faisait l’expiation pour le peuple. Le voile signifiait que même si Dieu était proche, il existait cependant une distance entre lui et son peuple. Ce dernier ne pouvait pas entrer en sa sainte présence.

Lorsque le Christ mourut et que le grand sacrifice fut amené, ce voile n’était cependant plus nécessaire, car la distance entre Dieu et l’homme avait été comblée dans la nouvelle alliance par le sang de Jésus-Christ.

Notez que le voile se déchira de haut en bas. Cela signifie que cet événement ne fut pas le fait de la main de l’homme, car sinon le voile aurait été déchiré de bas en haut. Le fait qu’il se déchira de haut en bas signifie que la main de Dieu y était pour quelque chose. Ce faisant, il déclarait que la voie menant à lui était désormais libre. Nous pouvons aller directement au Père au nom du Christ, en raison de son sacrifice unique sur la croix.

C’est à ce moment-là que la nouvelle alliance est publiquement confirmée dans le temple d’Israël.

4. La paix de la nouvelle alliance🔗

Nous avons noté plus haut qu’une alliance menait à une situation d’harmonie et de paix. La nuit où Jésus fut trahi, ses disciples l’abandonnèrent et l’un d’eux jura même qu’il ne le connaissait pas. On pourrait penser que le Christ, après sa résurrection, leur reprocherait leur façon d’agir. Et eux, de leur côté, se sentiraient sûrement mal à l’aise : les punirait-il maintenant de leur peur et de leur trahison?

Lorsqu’il rencontre ses disciples, le Christ leur donne toutefois l’assurance que tout est pardonné et que tout va bien. N’ayez pas peur. Ne vous alarmez pas. Nous lisons à deux reprises dans Jean 20 que lors de la première rencontre avec ses disciples le Christ leur dit : « La paix soit avec vous! » (v. 19,21). Il ne s’agit pas d’une simple répétition, mais il y a ici une signification plus profonde.

Le premier « la paix soit avec vous! » peut être vu comme une salutation générale par laquelle le Seigneur cherche à rassurer ses disciples. Il n’est pas fâché contre eux et ne leur tient pas rigueur de leurs péchés. Ils peuvent toujours être assurés de son amour.

Puis il est dit au verset 20 : « Et quand il eut dit cela, il leur montra ses mains et son côté. » Ceci peut être aux fins d’identification : ils sauraient que c’était réellement Jésus. Il est dit par conséquent : « Les disciples furent dans la joie en voyant le Seigneur. » En même temps, montrer ses mains et son côté est un signe de son sacrifice pour eux. Il a complètement payé pour tous leurs péchés.

Nous lisons ensuite au verset 21 : « Jésus leur dit de nouveau : La paix soit avec vous! » Cette salutation revêt pour eux une signification encore plus grande que la précédente. Ils savent désormais avec certitude qui il est et commencent à comprendre ce qu’il a fait. Les mots du prophète Ésaïe viennent à l’esprit :

« … le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, et c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris. Nous étions tous errants comme des brebis, chacun suivait sa propre voie; et l’Éternel a fait retomber sur lui l’iniquité de nous tous » (És 53.5-6).

La paix soit avec vous : cette salutation est le cœur même de la nouvelle alliance.

5. Commençant par Moïse et les prophètes…🔗

Les disciples du Seigneur Jésus furent en premier lieu sujets à l’incertitude. Il y avait de nombreuses choses concernant la vie du Christ, sa mort et sa résurrection qu’ils n’arrivaient pas à comprendre.

Nous retrouvons cette confusion chez les deux disciples en route pour Emmaüs (Lc 24.13-35). Leur déclaration sur Jésus est frappante : « les principaux sacrificateurs et nos magistrats l’ont livré pour le faire condamner à mort et l’ont crucifié. Nous espérions que ce serait lui qui délivrerait Israël » (v. 20-21).

Il est évident que le Christ doit leur expliquer des choses. Comment expliquer les événements des jours précédents? Il est dit au verset 27 : « Et, commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliqua dans toutes les Écritures ce qui le concernait. » Moïse et les prophètes sont l’Ancien Testament au complet. Le Christ explique son ministère en commençant par la Genèse et en passant par les prophètes, jusqu’à Malachie. On ne peut comprendre le ministère du Christ qu’à la lumière de l’alliance, telle qu’elle est annoncée et préfigurée dans la Parole de Dieu depuis le commencement des temps.

Plus tard dans la même journée, lorsqu’il apparut à tous ses disciples, il dit : « C’est là ce que je vous disais lorsque j’étais encore avec vous, qu’il fallait que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les psaumes » (v. 44); et Luc d’ajouter : « Alors il leur ouvrit l’esprit, afin qu’ils comprennent les Écritures » (v. 45). Ils apprirent à lire l’Ancien Testament à la lumière du ministère du Christ, et comprirent comment, en lui, l’alliance ancienne avait trouvé son accomplissement.

Le Christ confirma l’unité des Écritures et fit bien comprendre que son ministère devait être compris à la lumière de la Parole de Dieu révélée et donnée au fil des siècles. Cela signifie que nous ne pouvons comprendre la plus grande gloire de la nouvelle alliance qu’à la lumière de l’ancienne.