Cette méditation sur 2 Corinthiens 12.9-10 a pour sujet la vraie force du chrétien qui ne se trouve pas en lui-même, mais dans le Christ qui nous soutient dans nos faiblesses.

Source: Par l’Esprit et en vérité. 2 pages.

2 Corinthiens 12 - Notre vraie force

« Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. C’est pourquoi je me vanterai plutôt de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ repose sur moi. »

2 Corinthiens 12.9-10

Bien souvent, on entend des non-croyants dire que les chrétiens ne sont au fond que des gens faibles qui ont besoin de béquilles; le Dieu qu’ils imaginent ce sont ces béquilles qui les soutiennent dans l’existence et leur donnent un espoir fictif. Mais comme ils ne peuvent s’en passer, ils font un sacrifice intellectuel en acceptant de croire en toutes sortes de choses qu’ils ne peuvent ni prouver ni démontrer. Alors, n’éludons pas la question : la foi chrétienne n’est-elle qu’une béquille au service de gens faibles et peureux?

Je commencerai par répondre en prenant l’exemple des jeux paralympiques : on peut être grandement handicapé, devoir se servir de prothèses, d’aides extérieures à son corps, et pourtant vaincre des obstacles que des gens sans handicaps n’imagineraient jamais vaincre eux-mêmes. Les performances accomplies par les athlètes paralympiques nous stupéfient littéralement, elles sortent de l’ordinaire et nous remplissent d’admiration.

Eh bien, ce qu’une vraie foi fait accomplir à ceux qui la possèdent est du même ordre. Le croyant sincère se sait handicapé par une nature déformée, qui n’est plus ce qu’elle devrait être, ce qu’elle aurait toujours dû être. Oui, il a besoin d’une aide extérieure, et ne le niera jamais. Il n’est pas autosuffisant et n’a pas honte de l’admettre. Ce sont les fous et les orgueilleux qui refusent de l’admettre. Lui cherche sa vie en dehors de lui-même, par la foi en Jésus-Christ, Dieu incarné. Et c’est là qu’il trouve cette vie. Il la trouve si bien que cette foi le transforme et peut lui faire renverser des montagnes, vaincre des obstacles réputés infranchissables.

Ce sont parfois des obstacles intérieurs, dont peu de gens autour de lui ont conscience, peu importe. Mais que dire, par exemple, de tant de jeunes filles chrétiennes en terre d’islam qui, aujourd’hui même, paient de leur vie leur foi en Jésus-Christ, alors que les médias occidentaux n’en soufflent mot, par indifférence ou par lâcheté? Dirons-nous que ces jeunes filles sont des personnes faibles et peureuses? C’est justement tout le contraire! Elles puisent en Jésus-Christ une force qui sort de l’ordinaire, qui en soi est un miracle.

Et puis, ceux qui se moquent des prétendues béquilles des chrétiens devraient honnêtement se poser la question de savoir quelles béquilles ils utilisent eux-mêmes pour les porter à travers l’existence. Combien sont-ils adonnés à l’alcool, à la drogue, à la pornographie, à la recherche éperdue du pouvoir, à la manipulation psychologique des autres, à l’abus de son conjoint, que sais-je encore? Ces béquilles tiennent-elles vraiment le coup? Qui niera que notre société en rupture de christianisme soit marquée par un égoïsme et un matérialisme sans précédent?

Il paraît que la liberté et la justice allaient se lever tel le soleil matinal, sur une société enfin débarrassée de ses mythes chrétiens séculaires. Or, en lieu et place de justice et de liberté, on observe toutes sortes d’esclavages modernes destructeurs, qu’il serait trop long d’énumérer ici.

Je préfère conclure en citant un passage de la seconde lettre de l’apôtre Paul aux chrétiens de Corinthe, dans lequel il parle de la vraie force qui se manifeste au travers de la faiblesse. Alors que Paul se sent terriblement opprimé dans son corps — on ne sait pas exactement de quel mal il s’est agi — alors qu’il a supplié Dieu d’éloigner de lui cette grande épreuve, il reçoit du Seigneur la réponse suivante :

« Ma grâce te suffit, c’est dans la faiblesse que ma puissance se manifeste pleinement. C’est pourquoi, ajoute Paul, je me vanterai plutôt de mes faiblesses, afin que la puissance du Christ repose sur moi » (2 Co 12.9-10).