Cet article a pour sujet la connaissance et la conscience des avorteurs qui savent qu'ils tuent des êtres humains; le meurtre de ces bébés les trouble pendant qu'ils pratiquent des avortements et vient par la suite les hanter dans des cauchemars.

3 pages. Traduit par Paulin Bédard

Les avorteurs savent qu’ils tuent des êtres humains

Tous les avorteurs savent que la procédure tue un être humain, mais la plupart des Occidentaux vivent dans une ignorance béate.

Un moment révélateur s’est déroulé lors d’un rassemblement autour de Kamala Harris à Houston la semaine dernière1. Soutenus par un slogan imposant « Votez pour la liberté de reproduction », dix avorteurs sont montés sur scène pour parler de leur « expertise médicale ». Alors que les spécialistes du fœticide en blouse blanche s’agglutinaient autour du podium, des cris se sont fait entendre dans la foule. L’avorteur qui prenait la parole avait l’air alarmé. « Je pense que quelqu’un a besoin d’une assistance médicale ici », a-t-il dit, en cherchant autour de lui quelqu’un qui pouvait porter secours. Les autres personnes présentes sur l’estrade ont également regardé autour d’elles, mais n’ont pas bougé. Les « soins de santé » qu’ils pratiquent consistent à tuer, et non à guérir.

En fait, le Collège américain des obstétriciens et gynécologues déclare que le terme « avorteur » lui-même est « désobligeant » et conseille d’utiliser plutôt des expressions comme « médecins qui pratiquent l’avortement ». Il s’agit en quelque sorte d’un aveu. Comme l’a souligné Secular Pro-Life [Pro-vie laïque]2, personne ne trouve « désobligeant » le fait d’utiliser des termes tels que neurologue, cardiologue ou oncologue. Alors pourquoi le terme « avorteur » est-il chargé de stigmates?3 Parce qu’aujourd’hui encore, malgré tous les efforts des progressistes, le terme « avortement » suscite une réaction viscérale. C’est pourquoi la tournée de Kamala Harris consacrée à l’avortement mettait l’accent sur la « liberté de reproduction ».

Cette « liberté », bien sûr, est la liberté de démembrer, de décapiter et d’éventrer un être humain qui se développe dans l’utérus. De nombreux avorteurs sont honnêtes à ce sujet. Le Dr Warren Hern, l’un des plus anciens avorteurs américains pratiquant des avortements tardifs, a noté dans son livre Abortion Practice [La pratique de l’avortement] (1990) que la destruction des corps des bébés dans l’utérus peut être difficile à effectuer dans la pratique. « Les sensations de démembrement passent à travers les forceps comme un courant électrique », a-t-il observé. Dans un long portrait élogieux publié dans The Atlantic l’année dernière, M. Hern a admis que son travail l’avait parfois fait hésiter :

« Une ou deux fois, au cours d’une intervention pratiquée à 15 ou 16 semaines, il a utilisé des forceps pour retirer un fœtus dont le cœur battait encore. Le cœur n’a battu que quelques secondes avant de s’arrêter. Mais longtemps après, une vision de ce fœtus réveillait Hern de son sommeil. Il pouvait le voir dans son esprit; le corps de quelques centimètres de long et son cœur, qui battait, qui battait, qui battait.4 »

Le même portrait a observé ceci :

« Parfois, le fœtus est entier, intact. D’autres fois, Hern doit le retirer en plusieurs parties. Si les patientes le demandent, une infirmière enveloppera le fœtus dans une couverture pour le tenir ou présentera une série d’empreintes de mains ou de pieds que la patiente pourra emporter chez elle. »

Pourquoi? Parce que même au milieu du carnage, les consciences s’éveillent à la reconnaissance de notre humanité mutuelle. Dans un essai paru en 2021 dans la Boston Review et intitulé « Pourquoi je pratique des avortements », Christine Henneberg a décrit quelque chose de similaire. Elle raconte une anecdote où elle a pratiqué un avortement avec l’aide d’une employée enceinte, Jenny :

« Plus tard dans l’après-midi, Jenny m’assiste lors d’une intervention à quinze semaines. Le fœtus sur l’écran de l’échographie ressemble à celui de Jenny, dans tous les détails reconnaissables et parfaitement formés : doigts, orteils, cœur qui bat. Toutefois, cette image est très différente en raison du contexte dans lequel je la regarde.
La femme est allongée sur la table, éveillée, mais sous sédatifs. Je dilate son col de l’utérus et place un petit tube en plastique à l’intérieur de son utérus. Je regarde l’écran de l’échographie. J’actionne un interrupteur; un bourdonnement emplit la pièce. À cet instant, le fœtus semble sursauter, comme s’il était effrayé, puis il se tortille dans l’espace étroit et déjà rétréci de l’utérus. Il continue à bouger de cette manière très humaine, comme un bébé, jusqu’au dernier instant, lorsqu’il est vaincu par la force de la succion et aspiré par un tube en plastique, sorti de l’utérus et placé dans un bocal en verre dans une effusion de sang. Il est disparu.5 »

Les avorteurs disent une chose lorsqu’ils sont sur la scène des rassemblements politiques — les bébés dont ils se débarrassent sont absents de leurs slogans — alors qu’en privé, ils admettent souvent avoir des spasmes d’horreur. William Rashbaum, avorteur new-yorkais aujourd’hui décédé, était troublé par le rêve récurrent d’un fœtus essayant de s’accrocher aux parois d’un utérus avec ses petits ongles6. Un autre avorteur a décrit des cauchemars dans lesquels des fœtus avortés le fixaient avec des yeux tristes et vieillis et des mains et des pieds parfaitement formés, lui demandant : « Pourquoi? Pourquoi m’avez-vous fait ça? »7. Une troisième employée de clinique a raconté un rêve persistant dans lequel elle fourrait un bébé dans un vase tandis que l’enfant la regardait avec une expression suppliante8.

Les avorteurs guérissent-ils ou tuent-ils? La campagne Harris-Walz souhaitait que nous entendions directement les avorteurs, et c’est ce que nous faisons. Lorsque l’avorteur Leroy Carhart a décrit le fait de « broyer » le crâne des bébés dans une interview accordée à la BBC, le journaliste stupéfait lui a demandé pourquoi il utilisait le terme « bébé ». Carhart n’a pas mâché ses mots. « Je pense qu’il s’agit d’un bébé et j’utilise ce terme avec les patients. » L’interviewer a bégayé : « Et vous n’avez pas de problème… avec… le fait de tuer un bébé? » Sa réponse : « Je n’ai aucun problème s’il est dans l’utérus de la mère.9 »

Le Dr Curtis Boyd, l’un des praticiens les plus prolifiques de cette boucherie aux États-Unis, a été tout aussi franc. Il a lui aussi fait l’objet d’un portrait élogieux l’année dernière, dans le magazine Ms10. Ce que le portrait n’a pas mentionné, c’est que Boyd a été franc au sujet de son travail. « Est-ce que je tue? Oui, je tue. Je le sais.11 » Cependant, la plupart des Américains, et même des Occidentaux, ne le savent pas. Kamala Harris s’est présentée à l’élection présidentielle sur la base d’un programme qui prônait le broyage des crânes (ce sont les mots de Carhart, pas les miens) et le meurtre (encore une fois, ce sont les mots de Boyd, pas les miens). Ces « praticiens de la santé » que Harris a fait monter sur scène lors de ses rassemblements ne sont pas là pour contribuer à la guérison. Personne ne fait de cauchemars après avoir pratiqué des appendicectomies ou des chirurgies cardiaques. Ils font des cauchemars impliquant des bébés désespérés aux yeux tristes et vieillis qui demandent « Pourquoi? » et qui n’ont pas de réponse.

Notes

1. N.D.T. : Cet article a été écrit dans le contexte de la campagne électorale américaine de l’automne 2024.

2. Voir le compte X de Secular Pro-Life [Pro-vie laïque].

3. N.D.T. : À noter qu’en anglais les termes sont plus proches, ce qui facilite la comparaison : neurologist, cardiologist, oncologist, abortionist, tandis qu’en français les termes sont plus distants : neurologue, cardiologue, oncologue, avorteur.

4. Jonathan Van Maren, « Late-term abortionist Warren Hern admits being a stone-cold killer for 50 years and has no regrets » [Warren Hern, avorteur tardif, admet avoir été pendant 50 ans un tueur au cœur de pierre et n’a aucun regret], LifeSiteNews, 12 mai 2023.

5. Christine Henneberg, « Why I Provide Abortions » [Pourquoi je pratique des avortements], Boston Review, 29 novembre 2021.

6. Rebecca Paley, « End of the Road – In the twilight of his career, one of the oldest living late-term abortion doctors tells all » [Fin de la route – Au crépuscule de sa carrière, l’un des plus anciens médecins pratiquant des avortements tardifs encore en vie raconte tout], Mother Jones, septembre-octobre 2003. Le Dr Rashbaum est mort le 2 mai 2005.

7. Jonathon Van Maren, « How dead babies haunt the dreams of abortionists » [Comment les bébés morts hantent les rêves des avorteurs], The Bridgehead, 27 août 2018, note ii.

8. Jonathon Van Maren, « How dead babies haunt the dreams of abortionists » [Comment les bébés morts hantent les rêves des avorteurs], The Bridgehead, 27 août 2018, note ii.

9. « Late-Term Abortionist Stuns BBC in Harsh Interview » [L’avorteur tardif stupéfie la BBC lors d’une entrevue musclée], Students for Life of America, 27 août 2019.

10. Amy Reed-Sandoval, « Dr. Curtis Boyd: A Lifetime at the Borders of Abortion’s Legality » [Curtis Boyd : Une vie aux frontières de la légalité de l’avortement], Ms. Magazine, 3 janvier 2023.

11. Ashley Baldwin, « Abortionist Curtis Boyd: “Am I Killing? Yes, I Am. I Know That” » [L’avorteur Curtis Boyd : « Est-ce que je tue? Oui, je tue. Je le sais »], Life News, 2 août 2013.