C'est le Seigneur qui guérit
C'est le Seigneur qui guérit
16e jour du 8e mois
Lecture : Romains 7
Tard, je vous ai aimée, Beauté si ancienne et si nouvelle, tard je vous ai aimée. C’est que vous étiez au dedans de moi, et moi, j’étais en dehors de moi! Et c’est là que je vous cherchais; ma laideur se jetait sur tout ce que vous avez fait de beau. Vous étiez avec moi et je n’étais pas avec vous. Ce qui loin de vous me retenait, c’étaient ces choses qui ne servaient pas, si elles n’étaient en vous. Vous m’avez appelé, vous avez crié, et vous êtes venu à bout de ma surdité; vous avez étincelé, et votre splendeur a mis en fuite ma cécité; vous avez répandu votre parfum, je l’ai respiré et je soupire après vous; je vous ai goûté et j’ai faim et soif de vous; vous m’avez touché, et je brûle de désir de votre paix…
Quand je vous serai attaché de tout mon être, il n’y aura désormais nulle part pour moi de douleur et de fatigues; ma vie, toute pleine de vous, sera alors la véritable vie. Celui que vous remplissez de vous, vous l’allégez; mais, comme je ne suis pas encore plein de vous, je me suis à charge à moi-même. Mes joies, qui devraient me tirer des larmes, luttent avec mes chagrins, dont je devrais me réjouir, et j’ignore de quel côté se trouve la victoire.
Hélas! Seigneur, ayez pitié de moi! Mes tristesses mauvaises luttent avec mes saintes joies, et j’ignore de quel côté se trouve la victoire. Hélas! Seigneur, ayez pitié de moi! Hélas! Voilà mes blessures, je ne les cache pas. Vous êtes le médecin, je suis le malade; vous êtes miséricordieux, je suis un misérable. Est-ce que la vie de l’homme sur la terre n’est pas une « tentation »? Qui désirerait des ennuis et des difficultés? Vous ordonnez de les supporter, non de les aimer. Personne n’aime ce qu’il endure, même s’il aime à endurer. On se réjouit de son endurance, mais on préférerait n’avoir rien à endurer. Dans l’adversité, je souhaite le bonheur; dans le bonheur, j’appréhende l’adversité. Entre ces situations extrêmes, est-il un point d’équilibre où la vie humaine ne soit pas une tentation? Malheur, deux fois malheur aux prospérités du siècle, parce qu’on y craint l’adversité et que la joie y est corrompue! Malheur aux adversités du siècle, une, deux et trois fois malheur, parce qu’on désire le bonheur, que les épreuves sont dures, et qu’elles brisent la patience! Est-ce que la vie de l’homme sur la terre n’est pas une épreuve continuelle?
Prière
Notre Père…