1. Les causes
2. Les perspectives d’avenir
3. Une perspective chrétienne
4. Des gérants
5. Des pèlerins
6. Des enfants

Les mauvaises nouvelles économiques ne cessent de pleuvoir. Chaque jour, on nous rapporte un nombre sans cesse croissant de gens licenciés, de compagnies qui subissent des pertes financières, de projets domiciliaires qui avortent, de banques centrales qui réduisent leurs taux d’intérêt à des niveaux désespérément bas et de toutes sortes de tentatives de sauvetages financiers.

1. Les causes⤒🔗

En même temps, les causes de cette débâcle économique sont le sujet de vifs débats et l’on attribue cette situation à plusieurs facteurs différents. Les États-Unis, entre autres, ont adopté la pratique d’accorder des crédits hypothécaires à haut risque à des gens qui n’avaient pas vraiment les moyens de s’acheter une maison, leur accordant des prêts réduits à des taux d’intérêt très bas. Au New Hampshire, une serveuse a dit : « Il y a quelque chose d’anormal quand une personne comme moi, qui gagne dix dollars l’heure, peut obtenir un prêt pour acheter une maison de 500 000 $. »

Il y a aussi le phénomène de l’augmentation excessive du ratio d’endettement qui permet à des compagnies d’une certaine valeur (disons 25 milliards de dollars américains) d’augmenter leurs actifs en s’endettant et d’emprunter beaucoup plus que leurs moyens ne le leur permettent (jusqu’à 650 milliards de dollars américains). Il y a également la création de produits dérivés vendus à des banques partout dans le monde, propageant par conséquent les dommages sur toute la planète. Bref, il ne fait pas de doute que des opérations financières irresponsables et très douteuses sont à l’origine de la crise économique actuelle.

Mais ce n’est pas tout, car un problème encore plus profond se manifeste en ce qui touche les attitudes et les comportements. De nombreux consommateurs, acheteurs de maison et hommes d’affaires n’ont pas su tirer de leçons de l’histoire de Joseph et de son interprétation des rêves du pharaon. Joseph avait clairement annoncé qu’après sept années de prospérité suivraient assurément sept années de disette. L’économie a toujours suivi un parcours semblable à celui des montagnes russes, avec ses hauts et ses bas, ses périodes d’expansion et de régression, sa création de richesses et ses pertes économiques. Collectivement, nous sommes tous coupables de ne pas savoir tirer des leçons de la Bible et de l’histoire. Les gens ont acheté, emprunté et utilisé leurs limites de crédit à fond de train, sans se soucier du jour où ils auraient à rendre des comptes.

Si la naïveté est peut-être en partie à blâmer, la cupidité, qui caractérise l’humanité depuis des temps ancestraux, est sans doute le principal élément au cœur du problème. Lorsque les gens ont appris les sommes astronomiques versées en salaires et en fonds de pension aux cadres de Wall Street, ils en sont demeurés complètement estomaqués. Entre-temps dans les quartiers populaires, de toute évidence une grande partie de la population utilisait avec désinvolture ses cartes de crédit, accumulant des dettes dans des proportions vertigineuses. La principale devise était : « Encore plus, toujours plus. » La prudence avait été reléguée aux oubliettes et avait fait place à la négligence. La mentalité de consommation débridée prévalait. Personne ne voulait être laissé pour compte dans cette course à l’accumulation.

Le résultat, c’est que maintenant presque personne n’est laissé pour compte dans la descente en chute libre non plus. Plusieurs propriétaires ne sont plus propriétaires. Plusieurs travailleurs sont en chômage. Ils sont à la recherche d’emploi et reçoivent les prestations de l’assurance-emploi. Plusieurs retraités s’inquiètent à la vue de leurs fonds de pension qui diminuent rapidement. Plusieurs jeunes gens se posent des questions quant à leur avenir. Le tableau d’ensemble est plutôt sombre.

2. Les perspectives d’avenir←⤒🔗

Les perspectives d’avenir ne sont guère mieux non plus. Dans plusieurs pays, les politiciens mettent tous leurs espoirs dans leurs plans de sauvetage. Les grandes corporations cherchent activement des subventions de toutes sortes. De nombreuses compagnies de tous genres veulent leur part du gâteau. La question à savoir s’il existe encore un marché pour leurs produits n’est presque jamais posée. Pendant ce temps, les presses du gouvernement font des heures supplémentaires pour imprimer toujours davantage de billets de banque.

Cependant, en même temps, on constate un cynisme grandissant face à ces tentatives du gouvernement de redresser la situation financière. Il est bien possible que le tsunami économique doive balayer toutes les nations du monde avant que l’on puisse reconstruire et prendre un nouveau départ.

3. Une perspective chrétienne←⤒🔗

Entre-temps, que devrions-nous faire en tant que chrétiens? Y en a-t-il parmi vous qui ont pris la peine de réfléchir à ce sujet d’un point de vue biblique, dans le but d’évaluer ce qui se passe selon une perspective chrétienne?

Sous un angle négatif, on peut rapidement arriver à la conclusion que Dieu est en train d’enseigner de dures leçons économiques aux nations du monde. On peut même aller plus loin et conclure qu’il est aussi en train d’enseigner de dures leçons à ses propres enfants adoptifs. De toute évidence, une certaine discipline divine est aujourd’hui exercée, aussi bien envers les croyants qu’envers les non-croyants.

De plus, dans les temps que nous vivons et les épreuves que nous traversons actuellement, Dieu nous enseigne aussi à quel point il est fou de mettre notre confiance dans le dieu appelé Mammon. Il est vraiment un dieu capricieux et trompeur. Il cherche à nous tenter et à nous séduire. Il nous trompe et nous prend au piège. Il alimente notre ego jusqu’à ce que nous soyons enflés d’orgueil comme un ballon prêt à éclater. Il nous fait croire que c’est lui qui fait tourner le monde. Cependant, Dieu fait soudain son apparition, lui le seul vrai Dieu; il vient percer ce ballon idolâtre et le faire éclater. La leçon est claire : mettre sa confiance en Mammon, c’est mettre sa confiance dans un faux dieu.

Outre Mammon, un autre dieu a vu son ballon se faire crever par la crise actuelle, un dieu qui s’appelle Orgueil. Il n’y a pas si longtemps, beaucoup de gens se vantaient, bien au-dessus de leurs affaires, fermement convaincus qu’ils étaient les maîtres de leur destin et les artisans de leur propre destinée financière. Ce ballon a lui aussi éclaté. Une journée, nous étions riches, et le lendemain, nous nous sommes réveillés pauvres. Quels qu’aient été les plans que nous avions formés ou les mesures de sécurité que nous avions prises, tous ont échoué. Les habiletés et la perspicacité humaines en ont pris un dur coup.

4. Des gérants←⤒🔗

Il y a certainement des leçons négatives à tirer, mais d’autres sont positives. Premièrement, ce qui arrive sur le plan économique devrait nous rappeler encore une fois que, d’après la Bible, nous avons été appelés à être des gérants. Qu’est-ce qu’un gérant? C’est une personne qui a reçu de nombreuses responsabilités et qui devra également rendre de nombreux comptes. Un bon gérant chrétien reconnaît Dieu comme le propriétaire ultime de toutes choses. C’est lui qui a tout inventé. C’est lui qui a tout créé. Il nous a confié de nombreuses choses pour que nous en fassions bon usage. Il ne nous permet pas d’exploiter ses dons à outrance ou de mal les employer. Cela signifie que nous reconnaissons que l’argent et les biens matériels sont des dons de Dieu. Nous devons donc en prendre soin de manière responsable et avec sagesse. Nous devons aussi toujours garder à l’esprit que le jour où le Maître reviendra, nous aurons à rendre des comptes et que nos livres comptables seront vérifiés.

Un bon gérant qui désire vivre selon les principes bibliques ne cherche pas à s’approprier ce qui appartient à Dieu. Il ne dépense pas ou n’emprunte pas avec désinvolture. Il vit de manière sage et selon ses moyens. Il cherche à mettre en pratique le principe selon lequel les premiers fruits de son travail appartiennent toujours au Seigneur.

5. Des pèlerins←⤒🔗

En plus de la gérance, un autre aspect de ce que la Bible enseigne mérite notre attention dans les circonstances présentes. Il s’agit du fait que nous sommes des pèlerins. En d’autres mots, le Seigneur notre Dieu n’a jamais voulu que nous nous identifiions complètement à la vie actuelle : ses choses, ses jouets, ses biens, ses investissements. Il nous appelle à marcher prudemment dans cette vie et à voyager léger. Pourquoi? Parce que notre cité permanente se trouve ailleurs (Hé 13.14). Notre véritable résidence permanente n’est pas sur cette terre sur laquelle nous vivons en ce moment. Notre véritable loyauté ne doit pas être envers cette vie et ce qu’elle nous offre. Notre avenir est dans l’au-delà. Il est en Jésus-Christ, notre Seigneur ressuscité et glorifié, qui prépare pour nous le nouveau ciel et la nouvelle terre où nous habiterons.

Voilà quelque chose que nous avons bien de la difficulté à apprendre. Nous sommes si facilement attirés par cette vie actuelle et par ce monde présent. Il n’y a rien que le diable aime autant que de nous voir captifs des modes et des engouements de ce monde. Il veut nous garder dans ses filets, comme il l’a fait avec les gens à l’époque de Noé de même qu’avec les habitants de Sodome et Gomorrhe. Face à cette réalité, nous devons nous rappeler que nous sommes pèlerins, c’est-à-dire des gens qui prennent au sérieux leur appel à être la lumière du monde et le sel de la terre, mais aussi des gens qui possèdent une vision et une espérance qui transcendent tout ce qu’ils voient.

6. Des enfants←⤒🔗

Toutefois, si nous sommes appelés à être des gérants et des pèlerins, nous sommes également appelés à être des enfants. Les croyants sont avant tout des enfants de Dieu. Quel antidote merveilleux pour des gens qui vivent dans des temps difficiles! En tant qu’enfants de Dieu, nous avons la certitude que, peu importe les obstacles auxquels nous devons faire face, Dieu notre Père est toujours là pour nous soutenir, lui qui nous aime, qui est fidèle et qui prend soin de nous. Nous savons que, même lorsque nous nous comportons très mal ou que nous agissons de façon irréfléchie, nous avons un Frère aîné qui a payé pour nos péchés et qui ne nous abandonne pas. Nous savons aussi que chaque jour nous pouvons invoquer notre Père céleste, qu’il nous entend et nous vient en aide. Nous ne savons peut-être pas comment il agira dans les moindres détails, mais nous avons l’assurance qu’il sera toujours à nos côtés.

En fait, quoi de plus encourageant pour nous aujourd’hui que de lire fréquemment les paroles du Seigneur Jésus qui se trouvent en Matthieu 6.25-34! Dans ce passage, le Seigneur nous répète à plusieurs reprises de ne pas nous inquiéter. Pourquoi? Parce que notre Père céleste nous accorde la nourriture et les vêtements dont nous avons besoin et qu’il prend soin de nous. Il s’est engagé à s’occuper de nous. Quant à nous, nous devons simplement « chercher son royaume et sa justice » (Mt 6.33).

Nous ne savons pas quelle sera la durée des temps difficiles que nous traversons, mais ne désespérons pas. Levons les yeux vers le trône de Dieu, attendons-nous chaque jour à recevoir de Sion l’aide dont nous avons besoin et vivons en tant que gérants, pèlerins et enfants de Dieu.