Cet article a pour sujet l'admission par les évolutionnistes que les tissus mous de dinosaures fossiles découverts depuis 20 ans sont bien réels, mais ils refusent d'abandonner l'idée du temps profond et ses milliards d'années.

5 pages. Traduit par Paulin Bédard

Les dinosaures morts saignent-ils?

La revue Nature admet enfin que les tissus mous des dinosaures sont réels, mais refuse d’abandonner l’idée du temps profond.

Les contre-preuves ne changent pas toujours le dogme d’une personne. Dans une fable bien connue, un homme dit à son médecin : « Je suis mort. » Le médecin, convaincu par l’observation que le patient vit encore, lui demande : « Les morts saignent-ils? » « Non », répond le patient. « Les morts ne saignent pas. » Après cette réponse, le médecin pique l’homme avec une aiguille stérile et une goutte de sang s’écoule de son doigt. Le patient s’exclame : « Eh bien, oui! Les morts saignent! »

Les preuves ont-elles changé l’opinion du patient? Oui et non!

Voyons si ce proverbe s’applique à un article publié par la revue Nature cette semaine.

Des cellules de dinosaures fossilisées ont résisté aux ravages du temps — 20 ans après une découverte capitale1. La communauté scientifique fidèle à Darwin n’en démord pas : les dinosaures ont disparu il y a 65 millions d’années. « Les vieux dinosaures morts ne saignent pas », insistent-ils en effet. Chaque partie d’un fossile de dinosaure aurait dû laisser place depuis longtemps par des minéraux. Après tant de temps, aucun tissu original n’aurait pu subsister. Puis, en 2005, le Dr Mary Schweitzer a découvert des vaisseaux sanguins extensibles à l’intérieur du fémur d’un T. rex. Regardez la réaction d’un journaliste du clan Darwin et d’un éminent paléontologue spécialiste des dinosaures dans cet extrait de l’émission 60 Minutes de la chaîne CBS2, diffusée peu après la publication de la découverte.

La découverte du Dr Schweitzer n’était pas la première. On avait déjà publié d’autres rapports faisant état de tissus mous de dinosaures, mais c’est la sienne qui a fait le plus grand bruit dans les médias. Depuis 2005, on a publié de nombreux autres rapports. Le Dr Brian Thomas, de l’Institute for Creation Research (ICR) [Institut pour la recherche sur la création], tient une liste qui compte aujourd’hui plus de 100 rubriques3. Certaines rubriques concernent des fossiles qui qui dateraient de plus d’un milliard d’années!

Depuis l’article de Schweitzer, le Creation Evolution Headines a diffusé de nombreux rapports sur les tissus mous des dinosaures4. Cependant, le consensus darwiniste au sujet du temps profond, déterminé à réfuter les affirmations sur les tissus mous, a essayé de montrer de toutes les façons possibles que les dinosaures morts ne saignent pas. Ils ont invoqué la contamination. Ils ont prétendu que les biofilms présents dans les os imitaient les tissus originaux des dinosaures. Ils ont imaginé une chimie bizarre — tout sauf croire qu’on a affaire à de vrais tissus mous de dinosaures. Ils ont épuisé tous les arguments possibles.

Aujourd’hui, la principale revue scientifique admet, avec 20 ans de retard, que les dinosaures morts saignent.

« Bien qu’un certain nombre de rapports aient fait état de tissus mous et de fragments biomoléculaires extraits de fossiles de l’ère mésozoïque (252 millions à 65 millions d’années) et de l’ère paléozoïque (538 millions à 252 millions d’années), c’est un article historique publié dans Science en 2005 par Mary Schweitzer et ses collègues qui a incité les paléontologues, les chimistes, les géologues, les astrobiologistes et les biologistes évolutionnistes à remettre en question les hypothèses antérieures concernant les limites du registre fossile.5 »

Le fait que la revue Nature remette en question des hypothèses antérieures sur ce sujet représente un tournant dans l’histoire de la science. Voici quelques-uns des arguments avancés par l’auteur de l’article, Jasmina Wiemann :

  • Les protéines du fossile forment des tissus originels, primordiaux.
  • « Étonnamment », on observe des structures cellulaires et vasculaires organiques « flexibles, pliables et translucides » dans un réseau fibreux d’os de dinosaures tyrannosaures et hadrosaures.
  • « La préservation signalée des biomolécules contredit directement les modèles de décomposition existants ». En d’autres termes, le consensus se trompait.
  • Le matériau présente une « préservation remarquable jusqu’au niveau subcellulaire » du tissu d’origine.
  • Le matériau comprend « des structures semblables à des cellules osseuses (ostéocytes), des vaisseaux sanguins avec des marques de surface ressemblant à des jonctions entre cellules endothéliales et contenant des noyaux cellulaires possibles, et des plaques de matrice extracellulaire fibreuse ».
  • La découverte de Schweitzer se compare bien aux tissus d’un os d’autruche moderne, y compris la réponse des anticorps au matériau.
  • Les tissus mous « peuvent conserver une partie de leur flexibilité, de leur élasticité et de leur résilience d’origine ». Ce que Schweitzer a montré dans l’émission 60 minutes, suscitant un sursaut de la part de Lesley Stahl, n’était donc pas une supercherie.
  • Des parties de « la structure 3D (quaternaire) de la protéine du dinosaure étaient encore intactes, capables de se lier à des anticorps et similaires en séquence à des protéines apparentées chez les oiseaux modernes ».

La réaction? « Cet article de 2005 et les recherches qui ont suivi ont suscité à la fois l’enthousiasme et le scepticisme des scientifiques », écrit Wiemann. Ils ne voulaient pas y croire. Ils ne pouvaient pas l’imaginer. Cela semblait impossible.

« Les biochimistes se sont demandé si des fragments de protéines et leurs structures en 3D pouvaient survivre sur une période aussi longue, surtout après avoir été exposés à des températures supérieures à 40 °C dans la formation de Hell Creek, ce qui aurait dû entraîner la dégradation des protéines. »

Faire fi de ces preuves s’est avéré plus facile.

« Influencés par les discussions sur les artefacts expérimentaux, la contamination microbienne et la liaison non spécifique des anticorps, beaucoup se sont retirés du dialogue sur la question de savoir si le matériau moléculaire et les tissus mous pouvaient survivre à travers les ères du temps géologique. »

Les dinosaures morts ne saignent pas, tout le monde le sait, mais les dinosaures morts depuis 65 à 252 millions d’années ne devraient même pas présenter des traces de tissus mous (sang ou vaisseaux sanguins) montrant qu’ils pouvaient saigner de leur vivant.

La situation s’est ensuite aggravée. D’autres rapports sont arrivés de toutes parts.

« Au cours des 20 dernières années, des cellules, un certain nombre de groupes indépendants ont extrait des cellules, des vaisseaux sanguins, une matrice fibreuse et d’autres caractéristiques des tissus mous de divers types de matériaux anciens en appliquant les protocoles de laboratoire de Schweitzer et de ses collègues. Cela comprend notamment des os fossilisés, des coquilles d’œufs, de la dentine, de la peau, des plumes et des tissus structurels d’invertébrés. On a aussi observé la préservation de la matière organique dans divers spécimens fossiles, notamment le bois, le pollen, les spores, les premiers eucaryotes (organismes unicellulaires ou multicellulaires dotés d’un noyau) et même les procaryotes (organismes unicellulaires dépourvus de noyau). »

Les créationnistes, quant à eux, utilisaient ces découvertes comme une preuve prima facie que l’âge de plusieurs millions d’années attribué à ces fossiles s’avérait faux. Les darwinistes se trouvaient alors entre le marteau et l’enclume. L’histoire allait-elle s’arrêter là?

Non. Tout comme l’homme qui pensait toujours être mort après avoir accepté la preuve que les morts saignent, les darwinistes ont accepté certaines preuves, mais ont endurci leur cœur en s’entêtant à garder un autre dogme : ces précieux millions d’années qui leur donnent le temps pour que leurs histoires idiotes puissent fonctionner. C’est ainsi que cela se passe : « Eh bien, oui! Les dinosaures morts peuvent encore conserver leurs tissus mous d’origine après 65 à 252 millions d’années! »

Sauver le dogme

À ce stade de son article, Wiemann se montre enthousiaste et confiante. Les scientifiques ont trouvé un moyen de conserver ces tissus mous! Ils l’appellent la réticulation.

« La réticulation fixe la morphologie des protéines et les polymères qui en résultent, riches en groupes moléculaires contenant de l’azote, de l’oxygène et du soufre, ont le potentiel de protéger les fragments résiduels de protéines à chaîne courte (peptides), ainsi que leurs produits d’hydrolyse, de la dégradation dans les fossiles. »

Ainsi, grâce à un saut miraculeux rendu possible par le « plaxmol de Darwin6 », la revue Nature a donné au consensus sur le temps profond un nouvel argument de poids. Ils peuvent conserver leurs précieux millions d’années et tenir les créationnistes à distance, en leur disant qu’ils ne comprennent tout simplement pas la science. Désormais, ils peuvent utiliser les tissus mous des dinosaures pour leur en apprendre davantage sur l’évolution. C’est comme un coup d’État.

« Avec l’émergence d’un consensus sur les mécanismes de fossilisation des biomolécules, une nouvelle génération de scientifiques interdisciplinaires explore désormais les informations phylogénétiques et physiologiques contenues dans la matière organique fossile. Les recherches actuelles portent sur le potentiel de survie de différentes biosignatures moléculaires dans les conditions de pression et de température propres à la fossilisation, et sur l’application de ces informations à des questions d’ensemble, jusqu’ici insolubles, sur les règles régissant l’origine et l’évolution de la vie. »

Wiemann suggère qu’ils peuvent même utiliser les tissus mous des dinosaures pour faire la lumière sur le changement climatique et le programme SETI7.

« De tels aperçus mécanistes promettent de nouvelles solutions à des défis sociétaux urgents qui vont de la capture et du stockage à long terme du carbone organique à la conservation de la biodiversité éclairée par des modèles évolutifs et à la recherche ciblée de traces de vie au-delà de la Terre. »

D’une parade rapide, Weimann et la revue Nature ont mis les créationnistes sur la défensive. C’est un peu comme si l’homme qui se croit mort faisait un tour de passe-passe au médecin en lui disant : « D’accord, je reconnais que le sang est réel, mais vous n’avez toujours pas prouvé que je ne suis pas mort. » De même, les évolutionnistes peuvent maintenant se tenir debout, pointer du doigt les créationnistes et dire : « Nous avons démontré scientifiquement que les molécules de protéines peuvent se tenir la main en se réticulant. Les ossements de dinosaures existent donc encore depuis 65 à 252 millions d’années. »

Si les créationnistes se plaignent qu’il est invraisemblable de croire que les biomolécules restent intactes pendant des millions d’années, en supportant chaque année des chaleurs estivales supérieures à 40 ° C, des froids hivernaux inférieurs à zéro, un bombardement constant par les rayons cosmiques, avec d’inévitables millions de tremblements de terre, d’inondations et de changements climatiques pendant tout ce temps, le darwiniste peut ricaner et répondre : « Qu’est-ce qui vous arrive? Manquez-vous d’imagination? »

C’est pourquoi j’appelle le temps profond la loi des méfaits et des perversions, qui est irrévocable (allusion à la loi des Mèdes et des Perses en Daniel 6.8). Un darwiniste préférerait mourir plutôt que de renoncer à ses précieux millions d’années. Sans le temps profond, le darwinisme est mort. Cependant, les morts-vivants, souvenez-vous, saignent. Continuez à fouiller. Laissez le vrai fou se repentir avant que son imagination ne se vide de son sang.

Notes

1. Jasmina Wiemann, « Fossilized dinosaur cells that defied the ravages of time — 20 years since a key discovery » [Des cellules de dinosaures fossilisées qui ont résisté aux ravages du temps — 20 ans après une découverte capitale], Nature News and Views, 17 mars 2025.

2. « 60 Minutes Presents : B-Rex », CBS News, 26 décembre 2010.

3. Brian Thomas, List of Biomaterial Fossil Papers [Liste des documents sur les biomatériaux fossiles].

4. NDT : Voir également quelques articles en français sur ce sujet dans notre section sur les dinosaures.

5. Jasmina Wiemann, « Fossilized dinosaur cells that defied the ravages of time — 20 years since a key discovery » [Des cellules de dinosaures fossilisées qui ont résisté aux ravages du temps — 20 ans après une découverte capitale], Nature News and Views, 17 mars 2025.

6. Selon l’humoristique dictionnaire de Darwin (Darwin Dictionary), le « plaxmol de Darwin » (ou « Darwin Flubber »), est une substance élastique magique composée d’un mélange secret d’émergence, de convergence et de submergence. Le plaxmol de Darwin permet à la toile de croyance évolutionniste d’absorber n’importe quel coup falsifié. L’émergence permet aux créatures de remonter plus loin dans le temps qu’on ne le pensait en fournissant à la théorie des gogols de mutations bénéfiques sur demande [un gogol correspond à un nombre qui équivaut à 10 exposant 100, soit le chiffre 1 suivi de 100 zéros]. La convergence permet à la toile de se remodeler avec de nouvelles connexions lorsque des fossiles similaires apparaissent dans le désordre. Enfin, la submergence est une substance occultante qui permet aux gardiens de la toile des croyances de Darwin de cacher au public les parties vulnérables de la toile.

7. NDT : SETI signifie Search for Extra-Terrestrial Intelligence ou la recherche d’intelligence extraterrestre effectuée au moyen d’instruments de détection installés sur des télescopes au sol ou dans l’espace, scrutant le ciel et les grands espaces intergalactiques à la recherche de signaux radio qui pourraient être émis par une intelligence extraterrestre.