Quand nous pensons au livre de l’Ecclésiaste, une parole désespérante nous revient à l’esprit : « Vanité des vanités, tout est vanité » (Ec 1.2). L’Ecclésiaste réfléchit à la vie et conclut que la vie sans Dieu est vide et absurde. Son but n’est toutefois pas de nous conduire au désespoir. Il veut nous pousser vers l’avant dans sa réflexion. Il veut nous amener à désirer le Rédempteur qui est le seul à pouvoir nous sortir du vide et de la vanité. C’est pourquoi, à la fin de son livre, l’Ecclésiaste interpelle les jeunes de l’Église. Il t’interpelle, toi qui es jeune et qui fais partie de son peuple. Il te dit : « Jeune homme, réjouis-toi pendant ton adolescence, que ton cœur te rende heureux pendant les jours de ta jeunesse. » Profite de la vie au maximum. Réjouis-toi d’une manière qui plaît au Seigneur. Non, la vie n’est pas absurde si elle est vécue devant Dieu. Profite de toutes les occasions pour le servir avec enthousiasme.

L’Ecclésiaste veut tellement que les jeunes de l’Église se réjouissent qu’il ajoute ensuite une parole d’encouragement : « Et sache que pour tout cela Dieu te fera venir en jugement » (Ec 11.9). Est-ce là vraiment un encouragement? On dirait plutôt un sérieux avertissement. On a plutôt l’impression qu’il dit : « Oui, tu peux te réjouir un peu, mais fais bien attention! Le jugement approche. N’abuse pas trop. » Certaines traductions nous donnent cette impression : « Réjouis-toi, […] mais sache que pour tout cela Dieu te fera venir en jugement ». Comme si le jugement étouffait la joie. En fait, on devrait plutôt traduire : « Réjouis-toi et sache que pour tout cela Dieu te fera venir en jugement. » Cela donne un sens assez différent. Autrement dit, ne perdons pas cette occasion de nous réjouir, car Dieu va nous juger pour cela. Nous n’avons pas la permission de nous réjouir jusqu’à un certain point, nous avons l’ordre de nous réjouir au maximum. C’est un commandement du Seigneur! Et Dieu va nous évaluer pour voir si vraiment nous nous sommes réjouis et comment nous l’avons fait. Voilà qui donne une perspective bien différente sur notre vie.

Toi qui es jeune, garde bien à l’esprit que cette vie ne dure pas toujours. Elle passe vite. Un jour, ce sera terminé. Et alors tu devras te présenter devant ton Dieu. Il va te poser des questions : Qu’as-tu as fait des merveilleuses promesses qui t’étaient adressées? De quelle manière as-tu employé les bons commandements que je t’ai donnés? T’es-tu réjoui d’une manière saine et profitable de ma bonne création? T’es-tu réjoui de mon salut dans mon Fils? As-tu mis à profit les forces et les talents que je t’ai donnés? As-tu étudié, travaillé, chanté, nagé, patiné au maximum pour ma gloire?

Qu’on soit jeune ou moins jeune, mais spécialement si l’on est jeune, c’est le temps maintenant, avant le jugement, de se poser ce genre de questions : Qu’est-ce que je fais avec la vie que Dieu m’a donnée? Avec mon cœur, mon corps et mes pensées? Avec ma vigueur, mes muscles et mon cerveau? Avec quelle attitude et quelle énergie est-ce que j’étudie ou je travaille? Quelle musique est-ce que j’écoute? Quel genre de livres est-ce que je lis? Quelle sorte d’émissions est-ce que je regarde? De quelle manière est-ce que j’utilise mon ordinateur? Quel genre d’amitiés est-ce que je développe? Suis-je content d’être un enfant de Dieu? Est-ce que cela se voit dans mon comportement et mon attitude? Avec mes parents, mes amis, mes frères et sœurs de l’Église? Quels sont mes buts dans la vie?

La jeunesse en elle-même est vanité, c’est une étape de la vie qui passe vite, comme la brume du matin qui disparaît. « Car l’adolescence et l’aurore sont vanité » (Ec 11.10). Alors, réjouis-toi pendant ta jeunesse, car des jours sombres viennent bientôt. Réjouis-toi maintenant, mais fais-le comme un enfant de Dieu fort et solide, transformé par son Esprit. Car ensuite, après la mort, c’est le jugement qui viendra bientôt.

Ce jour-là, ce sera un jour terrible pour ceux et celles qui auront grandi dans des familles chrétiennes, mais qui seront restés indifférents, qui n’auront pas adoré Dieu d’un cœur joyeux. On entendra ces paroles déchirantes : « Éloignez-vous de moi, je ne vous ai jamais connus. » C’est aujourd’hui le temps de revenir au Seigneur. « Crains Dieu et observe ses commandements » (Ec 12.13). Et à ceux et celles qui auront cherché refuge en Jésus-Christ, à ceux et celles qui auront trouvé leur joie dans son pardon et dans sa grâce, il réserve un accueil les bras grands ouverts. Un jour de joie incomparable!

N’est-ce pas une raison d’être heureux et joyeux de vivre la vie chrétienne? Notre vie a un sens, elle vaut la peine, malgré toutes les peines qui existent sous le soleil. Dieu fait progresser l’histoire vers un but ultime. Il est le Juge de la vie! La vie n’est pas une roue sans fin. Une génération qui vieillit et qui meurt, une autre génération qui naît et qui grandit. Et tout recommence sans fin et la vie qui semble n’avoir pas de sens. Dois-je conclure que je peux faire tout ce que je veux? Non! La vie a un sens! L’histoire est orientée vers un but précis. Un jour, le Seigneur viendra faire toutes choses nouvelles afin d’achever tout son plan en faveur de son peuple. Le jugement viendra; c’est certain. L’histoire avance vers cette grande conclusion. Voilà vers quoi l’Ecclésiaste veut que nous tendions de toutes les fibres de notre être.

Si nous vivons dans la foi en Jésus-Christ, nous n’avons rien à craindre. « L’Éternel est ma lumière et mon salut : De qui aurais-je crainte? L’Éternel est le refuge de ma vie : De qui aurais-je peur? » (Ps 27.1). Quand nous faisons ce qui plaît au Seigneur, nous n’avons pas besoin d’avoir peur de vieillir, nous n’avons pas besoin d’avoir peur de mourir. Pourquoi? Parce qu’on a pris la bonne direction quand on était jeune. Si nous suivons Jésus aujourd’hui, au jour du jugement, Jésus va se tenir devant nous. Il nous protégera de la colère de Dieu et nous fera entrer dans sa présence radieuse. N’est-ce pas une raison de se réjouir aujourd’hui? Nous avons une occasion en or de nous préparer à la joie éternelle. Les jeunes et les moins jeunes, et tout spécialement toi qui es jeune, il faut te préparer dès maintenant, dès ta jeunesse. « Réjouis-toi pendant ton adolescence, que ton cœur te rende heureux pendant les jours de ta jeunesse. Marche dans les voies de ton cœur et selon les regards de tes yeux; et sache que pour tout cela Dieu te fera venir en jugement. »

Souviens-toi aujourd’hui de l’alliance de Dieu. Souviens-toi qu’il t’appelle à vivre pleinement dans cette alliance tous les jours de ta vie, confiant dans ses merveilleuses promesses et faisant tes délices de ses commandements. « Souviens-toi de ton Créateur pendant les jours de ta jeunesse » (Ec 12.1).