Cet article a pour sujet l'augmentation de la pornographie dégradante et oppressive. Le jugement de Dieu viendra sur toute immoralité. Les chrétiens doivent faire mourir leurs passions, la fornication, l'adultère, la convoitise. Jésus nous offre la libération et nous appelle à une vie nouvelle.

Source: L'obéissance de la foi. 5 pages.

Escalade de la pornographie

La floraison inouïe de la littérature érotique, l’escalade cataclysmique de la pornographie, la prolifération de films X, de boutiques érotiques, la fabrication-consommation de vidéocassettes d’images obscènes, etc., font de la société moderne une maison de tolérance aux dimensions gigantesques et de la culture soi-disant humaniste une opulente patronne de maison close…

Nous n’en sommes plus au premier stade de cette révolution où des citadins timides et plus ou moins honteux osaient à peine pénétrer furtivement dans une salle obscure pour y passer une heure enfiévrée devant un film cochon. À l’heure où j’écris ces lignes, il peut s’y rendre accompagné de sa bonne conscience émancipée, seul ou avec partenaire, et bientôt peut-être avec sa progéniture…

Depuis le porno déguisé en film esthétique, tel le classique Emmanuelle, jusqu’à L’amant de Lady Chatterlay, aux prétentions artistiques jetant en pâture au grand public ce qu’il y a à peine trente ou quarante ans on aurait appelé, avec raison et un minimum de sens moral, une pièce de débauche caractérisée, on n’a cessé de faire du chemin…

On nous sert aussi, sous prétexte d’information, les récits des tristes exploits de jeunes drogués et prostitués, presque auréolés dans des films commerciaux qui risquent de servir de modèle à nos adolescents plutôt que de leur inculquer l’horreur de ces pratiques. Ne parlons pas de cet abominable metteur en scène célébrant, sous prétexte de faire « œuvre d’art », la zoophilie! Nous ne pouvons plus dire comme il y a trente ans : « Mais où allons-nous? », car nous y sommes, et en plein; nous sommes en pleine décomposition, on dirait que l’on ne peut tomber plus bas, quoiqu’on ne sait jamais jusqu’à quels excès, dans quels abîmes peut s’enfoncer la créature humaine aliénée de Dieu. Cette descente aux enfers peut prendre encore, qui sait, des formes toujours plus effrayantes et grotesques1.

De « l’actrice » devenue célèbre grâce à une exhibition vicieuse de toutes les parties de sa chair, en passant par l’apôtre du pansexualisme D.H. Lawrence et le philosophe allemand de service Wilhelm Reich, jusqu’à Play-Boy et d’autres magazines de cet acabit et tout ce qui se trouve au milieu et aux extrêmes, la pornocratisation de la société est devenue le régime auquel nous sommes soumis, de gré ou de force.

Nombre de nos concitoyens croupissent dans l’obscénité et des fortunes colossales sont édifiées sur l’immense tas d’immondices qu’est devenue notre société. Ils rendront des comptes à celui qui, un jour mémorable, il y a trois mille cinq cents ans sur le mont Sinaï, prononça une fois pour toutes un NON catégorique à toute impureté de parole et de pensée, de regard et de geste. Toute escalade et même toute infraction à cet ordre seront passées au crible de sa Parole pure et dure. Il purifiera et consumera ainsi la face de notre planète souillée.

Face à lui et face au contexte divin et éternel de sa Parole ordonnatrice, quel poids peuvent avoir l’avis et la décision de ce ministre de la culture qui voulait, en 1981 déjà, abaisser encore l’âge limite des enfants et des adolescents pour les films interdits aux mineurs, prétextant « l’évolution des mœurs »? Ce ministre-là est coupable d’encourager la sexo-crétinisation des adolescents de notre pays, et sa « culture » étatisée prête main-forte aux proxénètes en tout genre, dont ceux d’un certain septième art et d’une certaine édition ne sont pas les moins malfaisants. Ce ministre-là avait essayé de contribuer, par sa décision aberrante, à accélérer l’avachissement qui guette de nos jours tant d’adolescents et à aggraver celui des jeunes, tout en nous dérobant notre argent sous forme d’impôts! Messieurs de la politique, prenez garde : aujourd’hui, vous « enlevez le haut »; demain, vous « enlèverez les bas », accordant peut-être bientôt à nos nourrissons, comme prime de naissance, avant même leur biberon, les vidéocassettes de votre culture dévoyée! Vous devriez pourtant comprendre, une fois pour toutes, que si vous semez aujourd’hui la pourriture, nous récolterons demain la dictature…

Mais le bon peuple, lui, n’est pas tout à fait innocent face à ces littérateurs, artistes et politiciens marchands de malheur. Pourquoi s’adonne-t-il donc à une sexocratie aussi oppressive, aussi dégradante, la plus avilissante peut-être de toutes les oppressions? J’en suis franchement désorienté et abasourdi. En face de cet étalage de vulgarité, de dévergondage, de dissolution, et par conséquent de suicide moral, je ne puis réagir qu’en proclamant la morale de l’Évangile.

Il paraît que la morale de l’Évangile prête à sourire de nos jours! « Rira bien qui rira le dernier », dit le vieux dicton; mais je n’ai pas du tout envie de rire lorsque je songe au jugement de Dieu, qui ne manquera pas de s’abattre un jour sur toute cette iniquité. Car pourquoi serions-nous mieux traités que Sodome et Gomorrhe, ainsi que tous les empires terrestres qui ont défié Dieu et sont tombés en poussière non pas « parce qu’ils sont mortels », mais parce qu’ils ont cru pouvoir défier le Maître du ciel et de la terre. Je ne ris pas non plus lorsque je vois déferler dans ma ville, la plus prestigieuse des capitales du monde, ces autocars en provenance de tous les pays pleins d’hommes et de femmes, de jeunes et de vieux, en un flot ininterrompu, amateurs de ce Paris by night vanté dans les dépliants touristiques…

Face donc à ces étrangers et à ces autochtones gavés, repus et lubriques, se vautrant à la recherche et à l’affût de toutes les nouveautés dites « érotiques », enrichissant les proxénètes et les commerçants de sexe dévoyés, je voudrais interroger nos autorités municipales, si sourcilleuses par ailleurs de conserver la propreté de notre ville… Pensent-elles qu’il suffit de faire disparaître les vespasiennes malodorantes ou d’entreprendre la décrotisation des trottoirs que « des chiens mal élevés » (ou plutôt leurs maîtres) ont choisis à la place des caniveaux, pour assainir l’atmosphère de nos rues? Quel aveuglement si elles estiment que tout ce côté sordide que nous venons d’évoquer, et qui devrait choquer et rendre malade toute personne normalement constituée, contribue au prestige de notre Ville lumière! Ne laissez pas démolir la personnalité de vos administrés, Monsieur le Maire, ce n’est pas les papiers gras traînant par-ci par-là qui propageront la peste… Car la peste est parmi nous, elle a déjà entamé un processus irréversible!

Un mot également aux chrétiens, quelle que soit leur Église d’origine. Je ne m’adresserai pas à ceux qui sont engagés dans cette anarchie de mœurs dans ses aspects les plus outranciers, tels l’homosexualité, l’adultère, la pédophilie ou la fornication sous prétexte de « la glorieuse liberté des enfants de Dieu ». Ils rendront compte à leur tour au Dieu de toute pureté de s’être vautrés dans la fange alors qu’ils connaissaient la vérité, de lui avoir ri au visage en affichant le mépris de la morale la plus élémentaire. Ils connaissent les commandements de Dieu et savent ce que sa Parole demande aux chrétiens…

Je m’adresserai plutôt à ces autres chrétiens qu’on appelle « la majorité silencieuse », et même beaucoup trop silencieuse, puisqu’elle reste toujours bouche cousue lorsqu’elle devrait crier publiquement son indignation devant les insultes dont la foi et la morale chrétiennes sont constamment l’objet.

Auraient-ils peur du ridicule? Auraient-ils peur d’être taxés de déphasés, de vieux jeu? Tiennent-ils tant que cela à leur « respectabilité » à la mode du jour? Le plus grand malheur consisterait-il, à leurs yeux, à être taxés de pudibonderie? N’osent-ils plus élever une voix de protestation ni se manifester ailleurs que dans leurs cellules de prière? Seraient-ils des citoyens de seconde zone, n’ayant pas le droit de s’exprimer, tout juste bons à payer leurs impôts, comme des moutons? Devraient-ils laisser aux ennemis ouverts ou camouflés de leur foi et de leur Dieu le soin de légiférer et d’imposer leur point de vue? Oublient-ils que la fidélité à Dieu jeta leurs ancêtres dans la foi aux bêtes féroces des arènes, et plus près de nous aux galères et aux bûchers, et qu’ils choisirent d’être livrés aux flammes ou aux griffes plutôt que de se soumettre à un État et à une société qui voulaient les contraindre à renier leur foi?

Ils savaient braver l’opposition et même l’opinion, nos pères dans la foi! N’aurions-nous plus un mot de courage à dire de la part de Dieu contre les transgressions de cet ordre-là? Nous ne prétendons pas que notre époque ait le triste apanage de l’escalade de l’immoralité. Israël, jadis premier récipiendaire de la Parole de Dieu, reçut la mission d’exterminer toutes les peuplades cananéennes habitant la terre promise parce qu’elles s’étaient rendues coupables de telles abominations. Le cas de Sodome et de Gomorrhe donnait déjà le signe et l’avant-goût, si j’ose dire, de cette extermination, à cause de leurs pratiques abhorrées par Dieu.

Le monde du Nouveau Testament n’était guère différent de celui qui l’avait précédé. Saint Paul, écrivant aux chrétiens de Corinthe, leur rappelait que certains d’entre eux avaient été, eux aussi avant leur conversion, au nombre des transgresseurs, mais qu’ils avaient été arrachés à la mort, purifiés et sanctifiés (1 Co 6.9-11).

Ce monde gréco-romain, ainsi que ceux qui l’ont précédé et suivi, périt sous les décombres de ses maisons de débauche portant le nom de temples d’idoles. Ces ruines sont encore là, sous nos yeux, pour témoigner de la calamité qui s’abat comme le jugement inexorable du ciel contre toutes les cultures et sur toutes les civilisations souillées de l’histoire.

Aux chrétiens vivant dans un tel climat moral, saint Paul écrivait :

« Faites donc mourir votre nature terrestre : l’inconduite, l’impureté, les passions, les mauvais désirs et la cupidité qui est une idolâtrie. C’est pour cela que vient la colère de Dieu sur les rebelles. Vous marchiez ainsi autrefois, lorsque vous viviez dans ces péchés. Mais maintenant, vous aussi rejetez tout cela : colère, animosité, méchanceté, calomnie, paroles grossières qui sortiraient de votre bouche » (Col 3.5-8).

En dénonçant l’immoralité sexuelle de son époque (et avec elle l’immoralité de la nôtre), l’apôtre n’ignorait ni ne minimisait la place de la sexualité dans la vie. Ici, qui voudrait faire l’ange ferait sûrement la bête… Dieu a créé la sexualité tout d’abord comme moyen de complémentarité du couple homme femme et puis comme instrument de procréation. Mais, don et privilège de Dieu, la sexualité comporte depuis la chute des aspects démoniaques. Aussi est-elle plus strictement soumise à une réglementation que toute autre fonction biologique. Une discipline éthique ferme et protectrice en devient la garantie et la sauvegarde, lui assurant un fonctionnement normal pour le bonheur conjugal.

J’évoquais plus haut le jugement de Dieu sur l’aberration sexuelle. Il est fort possible que le ciel ne crache plus de feu et de soufre pour châtier les iniques comme au temps des patriarches. Néanmoins, les conséquences d’une sexualité dépravée ne manqueront pas d’avoir l’effet d’un boomerang, qui sera certainement la forme que prendra le même jugement divin. Pour celui qui abuse de la sexualité comme simple assouvissement des instincts naturels ou, qui plus est, se vautre dans l’orgie, l’anéantissement spirituel, psychologique, voire physique, est assuré. Car, devenue instrument du mal, la sexualité se transforme en arme efficace de suicide individuel et collectif. La sexualité dévoyée, détournée du but que Dieu lui a assigné, mène à la mort. Ce n’est pas un hasard si même les esthètes non chrétiens ont si souvent fait du couple éros-thanatos, c’est-à-dire érotisme et mort, le thème de prédilection de leurs œuvres.

Saint Paul exhorte principalement les chrétiens; il les invite à la vigilance; eux non plus ne sont pas à l’abri de la tentation. Quelque chose doit mourir en eux. Non pas la fonction sexuelle, mais leurs passions immodérées, l’impureté, la fornication, le regard adultère et jusqu’aux convoitises secrètes.

Cela est-il possible? Certainement, puisque la grande nouvelle de l’Évangile consiste à annoncer et à offrir la libération authentique par la rédemption en Christ. L’Évangile ne contient ni idées périmées ni morale désuète. Le Fils de Dieu, Sauveur des hommes, a donné sa vie en sacrifice pour nous mettre à l’abri du jugement de Dieu. Il nous appelle à une vie nouvelle et nous l’accorde même là où la mort fait ses ravages. Tournés par la foi vers Jésus-Christ, nous pourrons vivre une vie de liberté authentique, une vie de plénitude.

Pourquoi certains s’imaginent-ils qu’être chrétien signifie se morfondre dans une existence terne, morne et sans joie? Chrétiens, mes frères, il est possible que vous ayez glissé sur la pente. Rappelez-vous cependant votre vocation. Christ a donné sa vie pour vous racheter « de la vaine manière de vivre » (1 Pi 1.18). Gardez-vous de jouer avec le feu, d’avancer « sur le chemin large et spacieux », car « étroite est la porte et resserré le chemin qui mènent à la vie » (Mt 7.13-14). Cela demeure vrai aujourd’hui, au cœur de ce vingtième siècle finissant, comme au temps du Christ.

Un jour, nous aussi, ses disciples, nous rendrons compte au Seigneur de nos vies, Sauveur et Juge, de ce que nous aurons accompli dans notre corps. Aujourd’hui encore, il nous offre la libération, la plénitude de sa communion et le bonheur de vivre une vie terrestre dans la foi, dans la joie et dans l’accomplissement de notre personnalité.

Note

1. N.D.L.R. : Au moment où cet article a été écrit, l’auteur ne devait pas se douter de toute l’ampleur que la pornographie allait prendre dans les années suivantes par le biais de l’Internet.