Cet article sur Genèse 2.7-15 a pour sujet le rôle de l'homme comme gardien du jardin ou gérant de la création de Dieu, ce qui fonde notre responsabilité d'assurer la protection de l'environnament et des ressources naturelles.

Source: Gardiens du jardin. 2 pages.

Gardiens du jardin (1) - L’homme gérant de la création

Avec l’explosion démographique que connaît l’humanité, avec la question de l’exploitation et de la répartition des ressources naturelles entre les nations, on peut bien dire que nous vivons un moment extrêmement critique de l’histoire humaine. Beaucoup spéculent même sur la survie de cette humanité, notamment en ce qui concerne la présence en quantité suffisante d’eau pour tous les habitants de la planète d’ici cinquante ans. Or, le patrimoine que le Créateur a accordé à ses créatures, c’est sa création, dont l’homme fait partie, et dont Dieu l’a institué dès l’origine à la fois gardien et cultivateur. La terre, ses ressources, son environnement sont le bien dont l’homme a été fait le gérant. Notez-le bien : le gérant, et non le maître et possesseur, encore moins le spoliateur ou le destructeur.

Je veux vous citer les paroles fondatrices de la Bible à cet égard. Au début du livre de la Genèse, au chapitre deux, on lit ceci :

« L’Éternel Dieu façonna l’homme avec de la poussière du sol, il lui insuffla dans les narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. L’Éternel Dieu planta un jardin vers l’orient; l’Éden, le pays des délices. Il y plaça l’homme qu’il avait façonné » (Gn 2.7-8).

Et un peu plus loin, nous lisons ce verset très important, qui définit le mandat de l’homme dans la création : « L’Éternel Dieu prit l’homme et l’établit dans le jardin d’Éden pour le cultiver et le garder » (Gn 2.15).

Entre ces deux passages, la Genèse décrit l’abondance d’eau dans la contrée où se trouve Éden, et l’abondance aussi en matériaux précieux (or, ambre parfumé, onyx), sans parler des arbres fruitiers portant des fruits délicieux. C’est sur cet environnement, dont l’homme lui-même est tiré, que celui-ci doit veiller, tout en le cultivant. Il doit le faire dans une relation d’obéissance avec le Créateur, à qui appartient la création.

Cette relation d’obéissance de la créature vis-à-vis du Créateur est exprimée au moyen d’un commandement particulier, celui de ne pas manger du fruit de l’arbre du choix — ou de la connaissance — entre le bien et le mal, même si cet arbre a la même apparence délicieuse que les autres. Y porter la main en dépit du commandement divin serait justement accomplir le mal en transgressant l’ordre du Seigneur. Le choix serait donc automatiquement accompli en faveur du mal.

Peu après, la complémentarité entre homme et femme implicitement contenue dans le nom « Adam » (qui en quelque sorte signifie « tiré de la poussière du sol ») prend consistance avec la formation de la femme à partir d’Adam. Le mandat confié à Adam est un mandat qui doit être exercé conjointement par l’homme et la femme au sein d’une relation particulière.

Avec la rupture de l’alliance qui intervient peu après, en raison de la transgression commise par le premier couple, intervient le commencement de tous les désordres, de tous les maux qui affectent non seulement l’homme et la femme dans leur relation interpersonnelle, mais la nature tout entière : celle-ci est livrée aux ronces, aux désordres de toute sorte, à une sorte de lutte pénible entre elle-même et l’homme (Gn 3.17-19). Cela signifie-t-il que le mandat originel confié à l’homme et à la femme s’en trouve annulé? Non. Car au chapitre 9, la Genèse souligne que l’image de Dieu en l’homme — image qui définit son mandat — n’a pas été abolie, aussi déformée soit-elle.

Qu’est-ce que cela veut dire pour l’humanité aujourd’hui? Eh bien, que la protection de l’environnement, à savoir prendre soin des ressources naturelles en se souvenant que l’homme n’est pas le maître de la planète et du monde (comme il a si souvent tendance à le croire) reste plus que jamais d’actualité. On doit tendre aussi fermement que possible à cette protection.

Est-ce simplement de la théorie, de belles paroles qui restent en l’air, mais que les chrétiens, aussi croyants qu’ils veulent l’être, auront bien du mal à mettre en pratique dans le monde d’aujourd’hui? Nous voudrions faire mentir ce soupçon, en vous proposant cette série de cinq articles, intitulée Gardiens du jardin. Cette série vise à parler très concrètement de questions actuelles d’environnement, de possibles réponses ou approches qui peuvent constituer des solutions aux problèmes que vit notre monde. Nous traiterons plus spécifiquement des sujets suivants :

  • La gestion de l’eau
  • La gestion des déchets
  • Les aspects politiques et économiques de la protection de l’environnement
  • La conservation du patrimoine

J’ajoute immédiatement que les données que je vous exposerai proviennent d’une source fiable, d’un chercheur chrétien en milieu universitaire, le professeur Jacob Van der Walt, de l’Université du Nord-Ouest en Afrique du Sud, qui se spécialise dans les études environnementales et anime lui-même une émission radiophonique sur ces thèmes. C’est donc avec sa collaboration que nous allons discuter de ces questions.