Cet article a pour sujet le caractère historique du récit de Genèse 1. Plusieurs rejettent ce récit ou l'interprètent faussement, mais tout ce que Dieu nous dit est vrai et doit être reçu avec foi, incluant la création du monde en six jours.

4 pages.

Genèse 1 - Véritable récit historique? La Genèse se présente comme rapportant des événements qui ont eu lieu dans le passé

  1. Les réactions du milieu conservateur
  2. Le contexte et le genre de Genèse 1.1 à 2.3
  3. L’accommodation de Dieu dans la révélation de sa création
  4. L’essentiel du sujet

La question de savoir si le premier chapitre de la Bible (plus précisément Gn 1.1 à 2.3) est véritablement historique est un sujet qui refait régulièrement surface dans les discussions, un sujet dont on parle beaucoup en ce moment et à propos duquel on écrit beaucoup.

Pour plusieurs aujourd’hui, la réponse est évidente. Non, évidemment! Aucun humain n’était présent pour observer ce qui est arrivé. Des êtres humains ne sont-ils pas censés avoir vécu un événement pour qu’il soit considéré comme étant historique? Tant de gens refusent de reconnaître Genèse 1 comme étant véritablement historique parce qu’aucun être humain n’a été témoin de la création du ciel et de la terre. De plus, comment Dieu aurait-il pu créer la lumière avant les luminaires? Cela n’a pas de sens. Aussi, considérez tout ce qui est arrivé le sixième jour. Il est bien évident que ce texte ne peut pas être compris littéralement. De plus, la science dit que le monde est âgé de milliards d’années. Cependant, selon la Bible, le monde n’a que quelques milliers d’années. Que faire de toutes ces questions?

1. Les réactions du milieu conservateur🔗

Les théologiens libéraux des écoles critiques rejettent souvent Genèse 1 comme n’étant qu’un mythe, semblable à d’autres cosmogonies anciennes dont le but était d’expliquer le monde présent, une explication manquant de crédibilité historique. Les théologiens conservateurs ont réagi de différentes manières. Permettez-moi d’en mentionner deux.

L’une des réponses favorites est de considérer le récit de Genèse 1 comme une magnifique construction littéraire n’ayant pas pour intention de rapporter une série d’événements qui se sont réellement produits. Cette approche est généralement désignée par le nom de « théorie du cadre ». On en retrouve plusieurs variantes, mais l’idée principale de cette théorie est que les jours ne seraient pas présentés selon un ordre historique; la séquence serait plutôt de nature thématique. À l’appui de cette théorie, les résultats de la création aux jours un (lumière), deux (séparation des eaux d’en haut d’avec les eaux d’en bas) et trois (terre sèche, végétation) semblent être en parallèle avec les jours quatre (luminaires), cinq (poissons et oiseaux) et six (animaux et êtres humains). Cependant, il est difficile de concilier cette interprétation avec la simple lecture de Genèse 1 qui indique clairement un ordre chronologique des jours, détaillant les événements historiques de l’œuvre créatrice de Dieu. Il n’est pas surprenant que, pour plusieurs théologiens, la théorie du cadre soit essentiellement une tentative d’harmoniser Genèse 1 à la compréhension scientifique actuelle, tout particulièrement en ce qui concerne l’âge de la terre.

Une autre interprétation courante est de dire que les jours devraient être compris comme représentant de longues périodes de temps. Ils ne devraient pas être compris littéralement. Cependant, le texte de Genèse 1 dit clairement qu’il s’agit de jours ponctués d’un soir et d’un matin (Gn 1.5,8,13,19,23,31). Les choses n’auraient pu être affirmées plus clairement et plus précisément. Même les théologiens libéraux qui nient l’historicité de Genèse 1 et qui considèrent ce chapitre comme un mythe reconnaissent que l’auteur avait en tête des jours réels.

Si ces réactions les plus courantes du milieu conservateur ne sont pas satisfaisantes, que faire de Genèse 1? Comment comprendre ce chapitre?

2. Le contexte et le genre de Genèse 1.1 à 2.3🔗

Un principe de base dans l’interprétation des Écritures consiste à tenir compte du contexte. Genèse 1 est le commencement du livre de la Genèse, qui fait la narration de l’histoire des tout premiers événements rapportés dans la Bible. En même temps, la Genèse est aussi l’histoire de la révélation de Dieu. Examinons chacun de ces deux points.

Premièrement, la Genèse est un livre historique. Aucun lecteur des Écritures ni aucun théologien ne nient que la Genèse se présente comme rapportant des événements qui se sont déroulés dans le passé. Nous trouvons dans ce livre le récit de la création, de la chute, du déluge universel au temps de Noé, de l’histoire d’Abraham et de ses descendants ainsi que de l’histoire touchante de Joseph et de ses frères. Si nous lisons la Genèse du début à la fin, rien n’indique nulle part que nous passons d’un mythe à un récit historique. La Genèse forme un seul et unique récit, un récit historique grandiose. La Genèse commence par un premier chapitre splendide, magnifiquement structuré, progressant jusqu’à atteindre le magnifique point culminant d’une création parfaite, œuvre du Créateur, ayant pour couronnement l’être humain, homme et femme. Ce premier chapitre est écrit sous forme de prose ou narration et, tout comme le reste du livre, rapporte des événements historiques.

Il est vrai qu’aucun humain n’a été témoin des événements de la création décrits pour nous dans ce chapitre; aucun humain n’était là pour noter ses impressions sur l’œuvre créatrice de Dieu. Cependant, cela n’enlève rien au fait que cette création a effectivement eu lieu. Dieu était là et c’est lui qui parle en Genèse 1. Il nous dit ce qui est arrivé au commencement du temps et, par le fait même, il se présente en tant que Créateur et Seigneur de tout. Même si le sujet dépasse notre entendement, nous sommes ici témoins du miracle de la révélation. Dieu lui-même nous dit comment le monde a vu jour.

3. L’accommodation de Dieu dans la révélation de sa création🔗

Lorsque le Dieu tout-puissant, le Créateur qui soutient toutes choses, s’adresse aux êtres humains, il faut qu’il se fasse comprendre et doit par conséquent s’accommoder à la compréhension humaine. Ce principe d’accommodation est souvent utilisé pour défendre l’idée selon laquelle Genèse 1 ne signifierait pas réellement ce que le texte dit. Le sujet de la création serait trop difficile et, par conséquent, Dieu l’aurait exprimé sous cette forme, sans toutefois que le texte reflète ce qui s’est réellement passé.

Cependant, deux choses sont à noter. Dieu s’accommode toujours à la compréhension humaine chaque fois qu’il se révèle. Ceci est vrai pour toutes les Écritures et n’enlève rien à la réalité de ce qui est rapporté. Deuxièmement, Dieu se plaît à utiliser un langage que nous pouvons comprendre. Quand Dieu utilise notre langage pour se révéler ou pour révéler ses œuvres, ce qu’il dit correspond à la réalité de ce qui est communiqué. « Dieu n’est pas un homme pour mentir » (Nb 23.19; voir 2 S 7.28; Tt 1.2). Pour ce qui est du récit de la création, cela signifie que nous pouvons recevoir ce récit comme étant vrai et fidèle aux faits, parce que Dieu nous l’a dit dans sa Parole. Jésus le reconnaît lorsqu’il s’adresse au Père en disant : « Ta Parole est la vérité » (Jn 17.17).

Dieu ne fait pas de fausses affirmations et ne nous trompe pas même s’il s’accommode à notre capacité humaine limitée de compréhension. Un interprète des Écritures doit s’en tenir à ce qui est écrit et à son contexte. Nous avons un récit historique de style recherché, d’une très grande beauté, contenant des repères chronologiques clairs des jours de la création. Dieu a utilisé des mots que nous pouvons comprendre. La création s’est déroulée en six jours et le septième jour Dieu s’est reposé. C’est ce que Dieu nous a dit. Et pas seulement dans la Genèse. Dans le quatrième commandement, Dieu a répété ces faits historiques fondamentaux en justifiant le repos du sabbat par les paroles suivantes : « Car en six jours l’Éternel a fait le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve et il s’est reposé le septième jour; c’est pourquoi l’Éternel a béni le jour du sabbat et l’a sanctifié » (Ex 20.11; voir aussi Ex 31.17). Il est impossible pour qui que ce soit de contourner ces mots qui communiquent les événements historiques de la création, des événements qui ont même été gravés dans la pierre par le doigt de Dieu (Ex 31.18). Nous n’avons d’autre choix que de les accepter ou de les rejeter.

Cela dit, la clarté de la révélation de Genèse 1 ne signifie pas que nous pouvons maintenant comprendre complètement ou de manière exhaustive l’œuvre de création de Dieu. Nous ne le pouvons pas. Nous pouvons uniquement répéter ce que Dieu nous a dit, sans toutefois pouvoir prétendre saisir la pleine signification de cette révélation. Qui, par exemple, peut vraiment comprendre ce que signifie « Dieu dit : Que la lumière soit! Et la lumière fut » (Gn 1.3; voir 2 Co 4.6)? Quelles lois de la physique ont bien pu permettre que la lumière soit créée? Les scientifiques ne cessent de découvrir de nouvelles choses au sujet de la lumière. Il est clair que ce que la Genèse nous dit au sujet de la création de la lumière n’est pas exhaustif, mais ce qu’elle affirme être arrivé demeure vrai. Nous pouvons en dire autant de tous les autres actes créateurs de Dieu. Nous ne pouvons pas en sonder toute la profondeur (voir És 40.25-26), mais nous pouvons accepter comme vrai le récit que Dieu en fait parce que Dieu nous l’a dit, pas seulement dans la Genèse, mais aussi ailleurs dans les Écritures (par exemple Ps 8.4; 33.6,9; Hé 11.3; 2 Pi 3.5).

4. L’essentiel du sujet🔗

En fin de compte, toute discussion au sujet de Genèse 1 revient à savoir si nous acceptons la Parole ou non, si nous nous croyons plus sages que Dieu ou non. Genèse 1 fait partie de la révélation de Dieu au sujet de lui-même. Nous pouvons avoir confiance que sa révélation est conforme à la réalité qu’il nous révèle. À mesure que les connaissances scientifiques de l’homme augmentent, il semble qu’il devient de plus en plus difficile pour plusieurs de croire dans une simple déclaration des Écritures. Il est bon, dans ce contexte, de se rappeler que bénis sont ceux qui acceptent les Écritures comme la Parole de notre Père céleste. En d’autres mots, nous devons avoir une foi semblable à celle d’un enfant (voir Mc 10.15). Je ne mentionne pas cela pour faire taire les discussions concernant ce que Genèse 1 implique pour la science. Au contraire. Un enfant est rempli d’émerveillement devant l’œuvre de son Père céleste et sera motivé à l’explorer davantage. Historiquement, les chrétiens ont été à l’avant-plan de la recherche scientifique. Toutefois, en tant que scientifique, un enfant de Dieu cherchera à explorer l’œuvre de Dieu en reconnaissant pleinement la véracité de la Parole.

« C’est par la foi que nous comprenons que le monde a été formé par la Parole de Dieu » (Hé 11.3). Dieu nous invite à découvrir les merveilles de sa création, mais nous serons mieux équipés pour le faire si nous le faisons à la lumière de sa Parole révélée. Ceci inclut l’acceptation de Genèse 1 telle que ce chapitre se présente lui-même : un récit historique de l’œuvre créatrice de Dieu au commencement du temps, une œuvre complétée en six jours suivis d’un jour de repos. Par la grâce de Dieu, notre rythme de vie pour le travail et le repos est encore fondé sur l’activité de Dieu au commencement du temps (voir Ex 20.8-11).