Cet article sur Habacuc 2.4 a pour sujet le message du prophète Habacuc. Face à l'immoralité, il s'interroge sur la justice de Dieu. Dieu répond que le juste vivra par la foi. Croyons que Dieu conduit le monde avec sagesse.

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Habacuc 2 - Le défi d'Habacuc pour la nouvelle année

« Mais le juste vivra par sa foi. »

Habacuc 2.4

  1. Habacuc met Dieu au défi
  2. Dieu met Habacuc au défi
  3. Habacuc nous met au défi

Habacuc est un petit prophète que nous ne connaissons pas tellement. J’oserais même dire que la plupart des lecteurs auraient de la difficulté à trouver le livre d’Habacuc dans la Bible. Mal connaître Habacuc nous place dans la même catégorie que plusieurs grands théologiens et grands savants qui étudient la Bible en profondeur.

Huitième petit prophète, la personne d’Habacuc est un sujet de controverse. Lorsqu’il est question de la signification de son nom, certains disent qu’Habacuc vient de l’hébreu et signifie « une étreinte forte »; d’autres pensent que c’est un nom assyrien qui signifie « basilic », cette herbe fine que plusieurs d’entre nous possèdent dans leur cuisine, mais n’utilisent que rarement. Cette confusion vient du fait que les théologiens ne savent pas si Habacuc était un Israélite, un Assyrien ou l’enfant issu d’un mariage mixte entre les deux.

De plus, plusieurs historiens affirment qu’Habacuc n’était pas le prophète d’origine, mais un rédacteur du livre actuel. Certains croient qu’il était un prophète rattaché au temple, tandis que d’autres disent qu’il était un Lévite qui faisait partie de la chorale du temple. À l’exception d’une brève allusion dans un livre apocryphe, on ne connaît absolument rien d’Habacuc excepté les oracles que l’on retrouve dans son livre. Il en est ainsi des prophètes. C’est l’histoire de Dieu qu’ils viennent annoncer et non leur propre histoire.

1. Habacuc met Dieu au défi🔗

Dès les premiers versets, Habacuc lance un défi au Dieu souverain. Habacuc est le premier prophète de l’Ancien Testament qui ose s’adresser à Dieu en lui posant des questions qui viennent de la logique de sa pensée. Habacuc voyait la déchéance morale tout autour de lui. Il entendait des hommes dire : « Dieu se fiche de ce que nous faisons ou de la façon dont nous vivons. » Le peuple qui avait été mis à part par Dieu et à qui avait été donnée la Terre promise faisait tout ce que bon lui semblait sans qu’il semble y avoir quelque conséquence morale que ce soit.

Constatant le fait que l’immoralité tout autour de lui reste impunie, Habacuc en vient à douter de la justice de Dieu. Il demande carrément à Dieu : « Jusqu’à quand permettras-tu que cela continue? Jusqu’à quand fermeras-tu les yeux sur le mal? » Nous nous plaignons souvent de la même chose, nous aussi. En ce début de nouvelle année, nous nous étonnons de ce que Dieu semble être bien tolérant. Comment peut-il permettre qu’il y ait tant de mal sur la terre?

Quand on prend le temps d’y penser, c’est une façon très audacieuse de parler : une créature défiant le Créateur. C’était toutefois une véritable plainte de la part d’Habacuc, tout comme ça l’est pour nous, alors que nous faisons le point sur l’année dernière et que nous entreprenons la nouvelle année. L’époque d’Habacuc n’était pas si différente de la nôtre à cet égard. Il voyait que le peuple d’Israël avait péché et méritait d’être puni.

Dieu répond à la plainte d’Habacuc et dit au prophète qu’il est en train de susciter une nation qui servira d’instrument pour punir tous ceux qui lui ont désobéi. Au début, Habacuc est heureux de la réponse qu’il vient de recevoir. Nous pouvons presque l’imaginer assis sur un rocher, contemplant Israël d’un air suffisant, attendant simplement que les Babyloniens viennent détruire les Israélites. Mais un instant! Dieu a-t-il dit les Babyloniens? Habacuc pouvait très bien comprendre qu’il fallait punir Israël pour le mal qu’ils avaient commis, mais pourquoi se servir d’une nation encore pire qu’eux pour exécuter ce jugement? Il se plaint donc à nouveau à Dieu. Comment un Dieu pur et saint peut-il se servir d’un peuple aussi méchant pour accomplir ses desseins? Comment Dieu peut-il livrer non seulement Israël, mais aussi toutes les nations du monde aux mains d’une nation aussi méchante?

Est-ce ainsi que Dieu gouverne le monde? Nous nous posons souvent la même question quand nous voyons les fausses religions prospérer et les attaques terroristes augmenter. Nous nous interrogeons sur la sagesse de Dieu quand il permet que des nations païennes fabriquent des armes nucléaires, que des Églises soient transformées en mosquées et que des chrétiens dans le monde soient persécutés à cause de leur foi. Est-ce là la façon dont Dieu juge le monde? Un tel jugement ne signifie-t-il pas le triomphe de la violence et de l’incrédulité à plus grande échelle encore? Pour Habacuc, les méfaits des Babyloniens dépassaient de beaucoup le mal qu’ils étaient censés punir.

2. Dieu met Habacuc au défi🔗

De quelle manière Dieu répond-il au défi qui lui est lancé? Promet-il de susciter une autre grande nation — les Égyptiens peut-être — qui vaincra les Babyloniens? Promet-il que les armées de Dieu se lèveront et vaincront cette nation méchante comme au temps d’Élie? Demande-t-il à trois cents hommes courageux d’aller combattre les Babyloniens comme à l’époque de Gédéon?

Dans la vision qu’Habacuc reçoit, Dieu promet quelque chose de bien plus grand. Au lieu de se soucier des événements qui se déroulent dans le monde, Dieu déclare : « Le juste vivra par sa foi. » Les justes vaincront non à cause de leurs armes puissantes, mais à cause de leur foi.

Pour Habacuc, le mot « foi » signifiait bien davantage qu’une simple opinion ou des traditions basées sur un credo. C’est un mot qui désignait le fait de croire de manière personnelle et active dans les promesses de Dieu, le fait de croire avec confiance que Dieu prendrait soin de son peuple, indépendamment des circonstances extérieures. Jean Calvin dit ceci à propos du deuxième chapitre d’Habacuc :

« Ces versets confirment l’enseignement selon lequel le juste vivra par la foi, car nous ne pourrions pas vivre par la foi à moins d’être fermement convaincus que Dieu prend soin de nous et que le monde entier est gouverné par sa providence. »

3. Habacuc nous met au défi🔗

Certains de nos lecteurs devront affronter seuls l’année qui débute, après plusieurs années de mariage. D’autres traverseront cette année des épreuves auxquelles ils n’ont encore jamais eu à faire face. Nous ne sommes peut-être pas capables d’expliquer pourquoi Dieu nous envoie certaines épreuves dans nos vies, mais Habacuc nous met au défi de toujours avoir la foi que Dieu est dans son saint temple et qu’il fera toujours concourir les choses au bien de ceux qui l’aiment.

Même si d’autres prophètes croyaient que Dieu était bon pour son peuple, ce qu’affirme Habacuc est différent de ce que ses prédécesseurs ont affirmé. Habacuc a réfléchi au problème. Sa foi en Dieu ne dépend plus simplement du fait que ses parents étaient croyants ou du fait que c’est ce qu’on croyait en Israël. Au contraire, il s’est beaucoup tourmenté au sujet de sa foi pour enfin en arriver à pouvoir l’affirmer à nouveau de manière personnelle.

La foi d’Habacuc est une foi réfléchie et non une foi à laquelle on adhère sans trop y penser, sans se poser de questions, parce que c’est la tradition. À cause de cela, la foi d’Habacuc est beaucoup plus forte et pourra tenir le coup quoi qu’il arrive à l’avenir. Le défi qu’Habacuc met devant nous pour la nouvelle année, c’est que nous acceptions la providence divine, peu importe les circonstances qui pourront survenir au cours de cette nouvelle année.

Habacuc nous met au défi de louer Dieu durant les temps d’adversité, car Dieu règne sur toutes choses. Il fait concourir les événements de manière à ce que son but ultime soit atteint. Il les fait concourir pour notre bien spirituel. Dieu punira les méchants — laissons-le s’occuper d’eux.

Nous n’avons pas besoin d’une foi fondée sur des coutumes ou des superstitions. Nous n’avons pas besoin d’une foi qui dépend de nos parents, de notre époux ou notre épouse, des traditions ou d’une institution quelconque. Il nous faut une foi qui sauve. C’est une foi qui est absolument convaincue de la vérité du Dieu de la Bible. C’est une foi qui reconnaît que Dieu exerce un plein contrôle sur le monde, sur les gouvernements de ce monde et sur tout ce qui est dans le monde, y compris nos propres vies. Il nous faut avoir une foi active, comme la foi d’Habacuc, une foi qui croit dans les promesses de Dieu. Il nous a conduits tout au long de l’année dernière. Il nous conduira tout au long de l’année qui débute. Une telle foi est fondée sur la conviction glorieuse que Dieu a accompli sa promesse en son Fils unique, afin que tous ceux qui croient en lui ne périssent pas, mais que, purifiés par son sang, ils aient la vie éternelle.

Dieu est le Maître de la situation. Il était le Maître de la situation à l’époque d’Habacuc. Il l’était aussi au temps de la Réforme. Dieu récompensera ceux qui sont prêts à grandir dans la foi, ceux qui se laissent mettre à l’épreuve et se laissent purifier afin qu’il devienne leur unique source de force et de réconfort. Il est le Maître de la situation aujourd’hui et il le sera demain.