Jean 13 - Jésus communique une certitude à ses disciples
Jean 13 - Jésus communique une certitude à ses disciples
« Ce n’est pas de vous tous que je le dis; je connais ceux que j’ai choisis. Mais il faut que l’Écriture s’accomplisse : Celui qui mange avec moi le pain a levé son talon contre moi. Dès à présent, je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu’elle arrivera, vous croyiez que moi, je suis. En vérité, en vérité, je vous le dis, qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit, et qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé. »
Jean 13.18-20
Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,
Nous avons besoin de certitude. La vie chrétienne est mouvementée. Les attaques du diable sont virulentes. Nos cœurs sont facilement troublés. Ce qui se passe dans le monde et dans l’Église peut nous troubler. La mission confiée à l’Église comporte de grands défis. L’Église a la mission de proclamer l’Évangile au monde entier. Qui est capable d’une telle entreprise? Nous avons besoin de certitude. Vers qui nous tourner pour trouver certitude et encouragement au milieu des tourbillons de la vie et de la vocation chrétienne?
Le discours de Jésus dans la chambre haute est une source abondante d’encouragement et de certitude. Au milieu de la tempête, Jésus prend ses disciples à part, dans l’intimité. Il leur donne ses instructions, avant d’aller à la croix payer la dette de nos péchés. Jésus les prépare pour donner à son Église un fondement solide. Mais les apôtres, qui devaient poser ce fondement, seront eux-mêmes fortement ébranlés. Jésus vient rassurer leurs cœurs troublés. Oui, c’est vrai, l’un d’entre eux va se perdre, c’est troublant, mais c’était prévu dans le plan de Dieu. Quant aux autres, non seulement ils ne vont pas se perdre, mais en plus ils porteront beaucoup de fruit dans leur ministère. Jésus communique une certitude à ses disciples. Cette certitude est double :
1. Certitude dans la trahison (Jn 13.18-19)⤒🔗
Jésus annonce aux douze que l’un d’eux est un traître. La paix de la chambre haute est troublée, non seulement par des ennemis à l’extérieur, mais à cause d’un ennemi à l’intérieur même du groupe des intimes. Satan est entré en Judas et Judas a déjà accepté l’argent pour livrer Jésus. La paix de la chambre haute est durement secouée. Mais Jésus les prépare à affronter la tempête.
Pour comprendre l’ampleur de ce drame, il faut mettre les choses en perspective. Depuis le début de Jean 13, Jésus s’entretient seul avec ses douze apôtres. Notez bien le nombre douze. Jésus les prépare à devenir le fondement de son Église universelle. Jusque là, le Seigneur avait exercé un ministère public, auprès des foules et des chefs religieux d’Israël. Au début, il a été bien accueilli, mais l’opposition est devenue de plus en plus forte. Au chapitre 12, l’incrédulité de la nation d’Israël est arrivée à son comble. « Malgré tant de miracles qu’il avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui » (Jn 12.37). Alors, à partir de Jean 13, le Christ prépare la transition vers le nouvel Israël. Pour cela, il prend les douze en privé. Le Seigneur rassemble son Église depuis le commencement du monde jusqu’à la fin. Mais à ce moment précis de l’histoire, il fait passer son Église de l’ancien Israël au nouvel Israël. L’ancien Israël était formé des douze tribus venant des douze fils de Jacob. Le nouvel Israël sera fondé sur les douze apôtres, dans le but d’inclure, par leur proclamation, les croyants de toute nation, de toute langue et de toute culture. D’où l’importance capitale de réunir les douze pour les préparer à leur mission!
Voyez-vous maintenant l’ampleur du drame qui se déroule dans la chambre haute? L’un des douze ne pourra pas servir de fondement au nouvel Israël de Dieu. L’un des douze est un traître. Il doit être exclu. Et ça risque d’ébranler tous les autres. Ça risque de mettre en danger toute la construction de l’Église à venir.
Rappelons-nous. Jésus aima les siens jusqu’au bout. Pour symboliser cet amour, Le Seigneur s’est servi d’une métaphore visuelle.
« Il se leva de table, ôta ses vêtements et prit un linge dont il s’entoura. Ensuite, il versa de l’eau dans un bassin et se mit à laver les pieds des disciples et à les essuyer avec le linge qu’il avait à la ceinture » (Jn 13.4-5).
Ce geste symbolique annonce son humiliation jusqu’à la croix pour nous laver de nos péchés. Cet amour rédempteur ne doit pas rester sans fruit. Il doit être annoncé au monde pour que beaucoup de gens viennent à la foi. C’est pourquoi ce geste symbolique annonce également la mission des apôtres et de toute l’Église à leur suite.
« Si donc je vous ai lavé les pieds, moi le Seigneur et le Maître, vous aussi vous devez vous lavez les pieds les uns aux autres » (Jn 13.14-15).
Autrement dit : Devenez des laveurs de pieds, vous aussi. Allez partout dans le monde annoncer l’Évangile. C’est une puissance capable de laver les péchés de beaucoup d’hommes. Et aussi, entre vous, vivez de cet amour, servez humblement dans l’Église afin d’encourager vos frères et sœurs à se purifier continuellement de leurs péchés.
Mais maintenant, Jésus leur dit : cette parole ne vous concerne pas tous.
« Ce n’est pas de vous tous que je le dis; je connais ceux que j’ai choisis. Mais il faut que l’Écriture s’accomplisse : Celui qui mange avec moi le pain a levé son talon contre moi » (Jn 13.18).
Oui, Jésus connaît tout, il sait tout. C’est admirable! « Je connais ceux que j’ai choisis. » Cette parole possède un double sens. D’abord, Le Maître connaît les douze qu’il a choisis. Il les a choisis pour être avec lui pendant trois ans, pour voir ses miracles, entendre ses enseignements, faire des miracles en son nom, et cela incluait Judas. Jésus sait ce qu’il y a dans le cœur de chacun, incluant ce traître. Tout comme il connaît le cœur de chaque personne ici présente. Nous ne pouvons rien lui cacher. Il sait ce que vous pensez de lui en ce moment. Les disciples ne savent pas, ils ne comprennent pas le drame qui se déroule au milieu d’eux, ils sont étonnés d’apprendre que l’un d’eux est un traître. Jésus n’est pas étonné, pas du tout. Rien ne peut le surprendre. Parole certaine! Parole rassurante!
Cette parole « Je connais ceux que j’ai choisis », veut dire aussi « Je connais intimement ceux que j’ai choisis pour la vie éternelle. » Dans ce sens, « Judas, je ne le connais pas, je ne l’ai pas choisi pour la vie éternelle. » « Les onze autres, je les connais, je les aime. » Le bon Berger l’a déjà déclaré :
« Je connais mes brebis et mes brebis me connaissent. […] Elles entendent ma voix. Je leur donne la vie éternelle; elles ne périront jamais » (Jn 10.14,27-28).
Oui, parole certaine, parole rassurante!
Jésus ne dit pas cela pour excuser Judas. Au contraire! La position de Judas est vraiment spéciale. Il a été témoin de choses merveilleuses. Il a même reçu des gestes d’affection de la part de Jésus. N’est-ce pas ironique? Jésus a lavé les pieds des douze, incluant Judas. Et maintenant, Judas va tourner le talon, un talon propre, contre le Seigneur pour le ruer et le frapper à mort. Les pieds de Judas sont propres, mais son cœur est resté encrassé dans la corruption. « Vous êtes purs, mais non pas tous » (Jn 13.10).
Dans toute l’histoire des hommes, il n’existe pas de pire méchanceté que celle de Judas. Comment est-ce possible? Un homme choisi pour être le compagnon du Sauveur qui devient un instrument de Satan. N’est-ce pas troublant? Jésus veut rassurer ses disciples en leur communiquant une certitude. Ne vous inquiétez pas! Je suis parfaitement au courant de la situation. Je ne suis jamais pris au dépourvu. Je suis même en mesure me servir des œuvres mauvaises de Judas et de Satan en faveur de mon plan rédempteur, pour ma gloire et pour votre salut. Mais plus encore : Ne vous inquiétez pas pour vous. Je connais ceux que j’ai choisis pour la vie éternelle. Je connais mes brebis et personne ne les arrachera de ma main.
Oh, bien sûr, les disciples se pensent encore forts et solides. Dans un instant, Pierre prétendra être capable de suivre le Seigneur jusqu’au bout. Quel orgueil de se penser capable de rester debout par soi-même! Pierre reniera le Maître. Tous les autres l’abandonneront. Aucun ne sera capable de rester debout, encore moins d’accomplir sa mission. Imaginez! C’est de cette façon que l’Église du Nouveau Testament a commencé! Mais Jésus les rassure : « Je connais ceux que j’ai choisis. » Quelques instants plus tard, il dira : « Je vous ai choisis et je vous ai établis afin que vous alliez, que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure » (Jn 15.16).
Pour que cette parole soit plus solide encore, Jésus la confirme par une prophétie des Écritures. « Il faut que l’Écriture s’accomplisse : Celui qui mange avec moi le pain a levé son talon contre moi » (Jn 13.18). Le Seigneur Jésus cite le Psaume 41.10. Il connaît les Écritures. Il connaît le plan de Dieu. Tout ce qui arrive, même ce qui est troublant, est prévu dans le plan de Dieu. C’est rassurant, c’était prévu depuis longtemps, cela fait partie de son plan.
Pourquoi Jésus leur annonce-t-il cette trahison? La réponse se trouve au verset 19 : « Dès à présent, je vous le dis, avant que la chose arrive, afin que, lorsqu’elle arrivera, vous croyiez que moi, je suis. » Jésus a le souci d’enraciner solidement leur foi. Il annonce d’avance les événements à venir pour que plus tard, après ces événements, les disciples deviennent entièrement convaincus. Convaincus de quoi? De la divinité du Christ. Moi, je suis, c’est-à-dire Yahvé, l’Éternel, le Dieu éternel et tout-puissant. Parole certaine, parole rassurante! Moi, je suis!
Jésus-Christ est vrai Dieu et vrai homme. Il a une connaissance profonde et précise du déroulement des événements à venir. Jésus sait par qui il sera trahi, à quel moment il le sera et pour quelle raison il le sera. Rien ne peut le surprendre. Il n’est pas une victime sans défense. Il n’est pas soumis à des forces incontrôlables. Il continue d’avancer vers la croix par amour pour son Église et avec humilité. Il se donne lui-même en rançon pour le pardon des péchés de son peuple. Il donne sa vie par amour pour ses brebis. C’est l’Évangile! Le Seigneur permet la trahison de Judas afin d’être l’Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde.
Encore aujourd’hui, le Seigneur Jésus sait tout ce qui se passe, ici même où nous sommes rassemblés et partout dans le monde. Malgré toutes les informations dont nous sommes inondés, il y a énormément de choses que nous ne connaissons pas. Il y a souvent des événements qui nous surprennent, qui nous bouleversent, qui nous renversent. Comment une telle chose peut-elle arriver? Comment Dieu peut-il permettre tel scandale, même dans son Église? Par exemple, des pasteurs, des théologiens, des missionnaires qui s’éloignent de la Parole de Dieu et qui finissent même par abandonner la foi. C’est troublant. Vous avez peut-être connu un ami, un proche, qui se disait chrétien, qui semblait avoir un bon témoignage et qui a tout abandonné. J’en connais, j’en ai connus, et c’est troublant. Jésus-Christ est parfaitement au courant. Il n’est jamais étonné quand un scandale arrive, il n’est jamais pris au dépourvu. Sa Parole nous annonce d’avance qu’il y aura des troubles dans son Église. Jésus connaît les siens, il ne les abandonnera pas. Il les rassemble, il les garde, il les protège. Son plan parfait avance comme prévu. Il est digne de toute notre confiance!
Les apôtres avaient besoin de recevoir cette assurance. Nous avons besoin de cette assurance. Cette parole certaine nous pousse à l’adorer et à lui faire confiance. Il est digne d’être adoré, il est entièrement digne de confiance. Même au milieu de la confusion, soyons rassurés, adorons-le, vivons devant lui en lui faisant confiance.
2. Certitude pour le ministère (Jn 13.20)←⤒🔗
Le Seigneur Jésus prononce une autre parole encourageante pour ses disciples, sous forme de déclaration solennelle :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit, et qui me reçoit reçoit celui qui m’a envoyé » (Jn 13.20).
À première vue, on ne voit pas très bien le rapport avec ce qui précède. En fait, c’est très cohérent. Si l’un des douze est capable d’être aussi méchant, les onze autres ne sont-ils pas capables de méchanceté, eux aussi? Si l’un des douze abandonne son ministère, les autres ne risquent-ils pas d’échouer également dans leur ministère? Dans ce cas, si une telle chose se produit, c’est tout le plan rédempteur de Dieu pour l’Église qui risque d’échouer complètement. Car l’Église des siècles à venir aura besoin de leur témoignage apostolique pour vivre et se construire.
Oui, les apôtres se pensent encore solides, mais dans quelques heures, ils vont tous abandonner leur Maître. Par eux-mêmes, ils sont tout à fait incapables de garder la foi et d’accomplir leur mission. Par nous-mêmes, nous sommes incapables, nous aussi, de suivre Jésus-Christ, incapables d’accomplir la mission qu’il nous a confiée. Les apôtres avaient besoin d’encouragement, comme nous avons, nous aussi, besoin d’encouragement.
Parole certaine, parole solennelle : « En vérité, en vérité, je vous le dis… » Autrement dit, écoutez bien, c’est très important. Juste avant, Jésus utilise la même formule :
« En vérité, en vérité, je vous le dis, le serviteur n’est pas plus grand que son seigneur, ni l’apôtre plus grand que celui qui l’a envoyé » (Jn 13.16).
Les apôtres envoyés par le Maître doivent rester humbles dans leur mission, humbles serviteurs, comme le Maître qui s’est humilié. En même temps, les apôtres doivent comprendre la dignité et l’autorité de leur ministère.
« En vérité, en vérité, je vous le dis, qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit, et qui me reçoit reçoit celui qui m’a envoyé » (Jn 13.20).
Jésus en est absolument certain. Oui, les apôtres seront durement secoués, tous l’abandonneront. Mais plus tard, après la Pentecôte, Jésus les reprendra à son service. Il les enverra en mission, et tous ceux qui les recevront, eux et leur message, recevront le Seigneur Jésus lui-même.
Oui, l’un des douze est un traître, mais cela ne veut pas dire que les onze autres vont échouer dans leur mission. Une pomme pourrie dans le panier ne veut pas dire que toutes les autres pommes sont pourries. Pour le moment, c’est la confusion, c’est la tempête, mais viendra le temps où vous serez mes ambassadeurs, leur dit-il pour les rassurer et les préparer. Viendra le temps où vous recevrez le courage d’annoncer partout la Bonne Nouvelle par la puissance du Saint-Esprit. Et ceux qui vous recevront me recevront, et ceux qui me recevront recevront mon Père céleste. N’est-ce pas une parole encourageante?
Au milieu même de la tempête qui fait rage, ils reçoivent de la bouche de leur Seigneur la promesse d’un ministère efficace et fructueux. Leur ministère apostolique portera beaucoup de fruit, du fruit qui demeure. Pourquoi? Parce que Jésus-Christ se tient à côté d’eux. Le Christ parlera à travers eux par la puissance de son Saint-Esprit.
C’est là un puissant encouragement pour nous encore aujourd’hui. Le ministère des apôtres porte encore du fruit aujourd’hui, beaucoup de fruit qui demeure. Les apôtres sont morts depuis longtemps, bien sûr, mais leurs écrits restent. Leur enseignement est conservé dans la Bible. Si nous gardons précieusement leur enseignement inspiré de Dieu, soyons certains que Jésus-Christ sera là, à nos côtés. Si nous annonçons fidèlement l’Évangile aux autres, soyons certains que Jésus lui-même parlera à travers ce message. Son Esprit agira puissamment à travers nos paroles. Ceux qui reçoivent le message des apôtres proclamé fidèlement par l’Église, ceux-là reçoivent le Seigneur Jésus lui-même. Ceux qui recevront leurs paroles, dit Jésus, me recevront. Ceux qui croiront dans leur enseignement recevront la vie éternelle. Le Seigneur encourage tout homme, toute femme et tout enfant à recevoir le message de la Bible annoncé par les fidèles serviteurs de sa Parole. Cette parole est certaine, même si nous sommes faibles et indignes en nous-mêmes.
Tant d’oppositions peuvent se dresser contre l’Église. Tant d’adversités peuvent nous décourager dans la mission. Parfois un seul dirigeant d’Église peut ternir considérablement l’honneur de Dieu par ses mauvaises paroles ou son mauvais comportement. Les critiques de l’extérieur viennent facilement nous attaquer et peuvent nous ébranler : « Regardez, ils sont tous pareils, ces mauvais dirigeants d’Église. » Et parfois, de l’intérieur, un seul mauvais exemple dans l’Église peut troubler toute l’Église.
Souvenons-nous d’une chose : Jésus-Christ a promis d’être avec son Église jusqu’à la fin du monde (Mt 28.20). Au milieu de l’opposition, le Seigneur continue d’envoyer son Église en mission. Il continue d’envoyer son Esprit pour nous soutenir. Cette mission est fondée sur l’enseignement des apôtres. Restons fidèles à leur message. C’est une parole certaine, soyons-en certains. Malgré toutes nos faiblesses, Dieu continue de nous envoyer dans le monde. Il continue de se servir de son Église pour proclamer la Bonne Nouvelle de l’Évangile. Tous ceux qui recevront ce message recevront Jésus-Christ pour le pardon de leurs péchés et pour la vie éternelle. Amen.