Cette prédication sur Jean 17.13 a pour sujet la joie de Jésus dans nos coeurs. L'ascension est la source de cette joie qui est parfaite en Jésus. Il nous la communique par sa Parole et son Esprit.

 

Source: La paix du Christ au milieu de la tempête - Série de prédications sur Jean 13 à 17. 6 pages.

Jean 17 - La joie de Jésus dans nos coeurs

« Et maintenant, je vais à toi, et je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite. »

Jean 17.13

Bien-aimés du Seigneur,

Les bouleversements que nous vivons depuis bientôt deux ans nous affectent tous, incluant notre vie intérieure, incluant nos émotions. Nous pouvons facilement devenir accablés : inquiétudes, peur, frustration, colère, tristesse, morosité, mélancolie, découragement. Plusieurs proposent des conseils pour combattre les émotions négatives. Nous pouvons certainement profiter de conseils pratiques utiles pour la santé physique et mentale. Toutefois, la vraie joie et la vraie paix ne peuvent pas venir de nous. Elles se trouvent uniquement en Jésus-Christ. La semaine dernière, Mario nous a parlé de la paix. Je vous parlerai aujourd’hui de la joie. N’est-ce pas un défi de garder nos cœurs dans la joie?

L’entretien de Jésus avec ses disciples (Jn 13 à 16) nous a déjà appris toute l’importance que le Seigneur accorde à la paix dans nos cœurs. Par exemple : « Que votre cœur ne se trouble pas. Croyez en Dieu, croyez aussi en moi » (Jn 14.1). « Je vous laisse la paix, je vous donne ma paix. Moi, je ne vous donne pas comme le monde donne. Que votre cœur ne se trouble pas et ne s’alarme pas » (Jn 14.27). Jésus conclut de cette façon : « Je vous ai parlé ainsi pour que vous ayez la paix en moi » (Jn 16.33). C’est le but de tout son entretien.

Jésus accorde également une grande importance à la joie. « Je vous ai parlé ainsi, afin que ma joie soit en vous et que votre joie soit complète » (Jn 15.11). Et voilà que, dans sa prière, il souligne encore l’importance de la joie. « Et maintenant, je vais à toi et je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite » (Jn 17.13). La vraie joie est un cadeau précieux du Seigneur, un cadeau à chérir. Être habité de sa joie dans nos cœurs n’est pas secondaire ou sans trop d’importance. La preuve est que Jésus a prié pour notre joie. Je vous annonce aujourd’hui la joie de Jésus dans nos cœurs.

1. La source de cette joie🔗

Il ne s’agit pas de n’importe quelle joie, mais de la joie du Seigneur Jésus lui-même : « … afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite ». Cette joie est déjà parfaite en lui! Mon dictionnaire des synonymes propose comme synonymes à la joie les mots suivants : euphorie, bonheur, plaisir, enthousiasme, allégresse, gaieté, jubilation, ravissement, ivresse, exaltation, vertige, hilarité, bon temps, entrain, jovialité, pétulance, belle humeur, bonne humeur. Certains de ces mots peuvent partiellement correspondre à la joie du Seigneur, mais la majorité passe à côté. Cette joie qui est sienne et qu’il nous donne est différente de tout ce qu’un non-chrétien peut vivre d’émotions exaltantes, euphoriques ou pétulantes. Il est difficile de décrire cette joie avec des mots. Pierre dit qu’il s’agit d’une « joie indicible et glorieuse » (1 Pi 1.8); indicibles, c’est-à-dire inexprimable, les mots nous manquent pour la décrire. Cette joie habitera dans nos cœurs même au milieu des afflictions et des épreuves, nous dit encore l’apôtre Pierre. Même quand il n’y a pas de plaisir, d’hilarité ou de pétulance, la joie du Seigneur pourra nous habiter!

Il n’existe pas de bouton sur lequel nous pourrions peser pour produire cette joie en nous. La joie est le fruit de l’Esprit, et l’Esprit est une personne, la troisième personne de la Trinité. Pour cultiver ce fruit, l’Esprit Saint puise à la source de la joie. Jésus, dans sa prière, nous fait connaître la source de la joie. « Et maintenant, je vais à toi et je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite » (Jn 17.13). La source est présentée au début du verset : « Et maintenant, je vais à toi… » Autrement dit : « Je quitte ce monde pour retourner au ciel dans ta présence. Je le fais pour qu’ils aient en eux ma joie. » La présence de Jésus au ciel est la source et la garantie de notre joie!

Mais quel rapport y a-t-il entre son ascension et notre joie? Ce n’est pas évident à première vue. Les disciples eux-mêmes, au départ, n’ont pas compris. Jésus les a soigneusement préparés à son départ, mais eux, au lieu de s’en réjouir, en ont été profondément attristés.

Pourtant, le Seigneur a tout fait pour les convaincre que c’était vraiment une bonne nouvelle.

« Petits enfants, je suis encore pour peu de temps avec vous. Vous me chercherez; et comme j’ai dit aux juifs : Là où je vais, vous ne pourrez venir » (Jn 13.33).
« Si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jn 14.3).
« Vous avez entendu que je vous ai dit : Je m’en vais et je reviendrai vers vous. Si vous m’aimiez, vous vous réjouiriez de ce que je vais vers le Père » (Jn 14.28).
« Maintenant, je m’en vais vers celui qui m’a envoyé, et nul de vous ne me demande : Où vas-tu? Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. Cependant, je vous dis la vérité : il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jn 16.5-6).
« Je suis sorti du Père et je suis venu dans le monde; maintenant, je quitte le monde et je vais vers le Père » (Jn 16.28).

C’est fascinant! Jésus n’accable pas ses disciples à leur annoncer les souffrances atroces qui s’approchent de lui. Dans quelques instants, dans le jardin de Gethsémani, oui, il sera absorbé par son agonie. Dans quelques heures, sur la croix, oui, il souffrira atrocement dans son corps et dans son âme. Il souffrira seul toute l’intensité de la peine que nous méritons à cause de nos péchés. Mais dans la chambre haute, il s’abstient d’en parler. Il sait pourtant tout ce qui s’en vient. Il se concentre à leur annoncer la bonne nouvelle de sa montée au ciel. Pourquoi? Pour leur communiquer sa paix et sa joie!

Et maintenant, il prie le Père. « Et maintenant, je vais à toi… afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite. » Pourquoi la montée de Jésus vers son Père assure-t-elle notre joie?

D’abord parce que son ascension confirme qu’il a parfaitement accompli sa mission sur la terre. « Père, je t’ai glorifié sur la terre; j’ai achevé l’œuvre que tu m’as donné à faire » (Jn 17.4). Quand le Père a reçu son Fils à bras grands ouverts, il a montré qu’il était pleinement satisfait du travail de son Fils. « Tu as parfaitement expié tous les péchés de mon peuple. Tu as vaincu le péché, le diable et la mort. Je t’accueille avec joie dans ma gloire! Viens maintenant t’asseoir à ma droite. »

Sa montée au ciel signifie aussi que Jésus a été couronné Roi de l’univers et Chef de son Église. Il est entré dans son règne, comme Jésus l’a dit lui-même juste avant de monter au ciel. « Tout pouvoir m’a été donné dans le ciel et sur la terre » (Mt 28.18). Il se sert de ce pouvoir pour déverser en nous le Saint-Esprit consolateur et nous donner ses consolations. Depuis le ciel, aujourd’hui, il dirige tout ce qui se passe sur la terre en ce moment! Depuis son quartier général au ciel, il rassemble son Église de jour en jour. Il la protège, il la conduit. Il nous fortifie, il nous console par son Esprit.

Depuis le ciel, Jésus déverse en nous sa joie! En allant vers le Père, Jésus a retrouvé la gloire qu’il avait depuis toujours à l’intérieur de la Trinité. « Et maintenant, toi, Père, glorifie-moi auprès de toi-même de la gloire que j’avais auprès de toi, avant que le monde fût » (Jn 17.4). Dans cette gloire, Jésus possède une joie parfaite, dans une parfaite communion avec le Père et le Saint-Esprit. Voilà sa joie aujourd’hui! Une joie parfaite que rien ni personne ne peut troubler ni assombrir. Aucun événement dans l’univers ne le perturbe, c’est lui qui conduit les événements!

Sa joie parfaite, c’est la joie qu’il veut mettre dans nos cœurs. La joie de profiter de son pardon. La joie de goûter à sa bonté et à sa grâce. La joie de son parfait salut. La joie de l’espérance à venir. La joie de la présence de son Esprit Saint en nous. La joie de vivre en communion avec le Père!

Où regarder pour trouver la vraie joie? Où chercher cette joie inexprimable et glorieuse? Dans les petits plaisirs ou les minces consolations que cette terre peut nous offrir? Non! Dans les circonstances très incertaines de la vie? Non plus! La joie parfaite se trouve au ciel, en Jésus-Christ, auprès du Père, dans sa gloire. Alors, levons les yeux vers le ciel! Gardons les yeux fixés sur le Seigneur Jésus. Là se trouve non seulement sa joie, mais la nôtre également, celle qu’il veut nous donner!

2. La communication de cette joie🔗

Comment le Seigneur fait-il pour nous communiquer sa joie? Quel moyen utilise-t-il pour déposer sa joie dans nos cœurs? Regardons encore notre texte : « Et maintenant, je vais à toi, et je parle ainsi dans le monde, afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite » (Jn 17.13). Avant de remonter vers son Père, Jésus a parlé dans le monde. Il a parlé abondamment, afin de donner sa joie à ceux qui lui appartiennent. Dans sa grande bonté, le Saint-Esprit a conduit les apôtres à mettre par écrit les paroles du Seigneur. Nous avons le privilège de posséder la Parole de Dieu entre nos mains! Pour notre joie!

Comment Jésus a-t-il parlé dans le monde? Par exemple, il a dit :

« Moi, je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi » (Jn 14.6).
« Et moi, je prierai le Père, et il vous donnera un autre Consolateur, qui soit éternellement avec vous, l’Esprit de vérité » (Jn 14.16).
« Si je m’en vais et vous prépare une place, je reviendrai et je vous prendrai avec moi, afin que là où je suis, vous y soyez aussi » (Jn 14.3).

Ici, dans sa prière, il dit encore :

« Or, la vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé Jésus-Christ » (Jn 17.3).
« Père, je veux que là où je suis, ceux que tu m’as donnés soient aussi avec moi, afin qu’ils contemplent ma gloire, celle que tu m’as donnée, parce que tu m’as aimé avant la fondation du monde » (Jn 17.24).

N’est-ce pas réjouissant d’entendre toutes ces paroles?

Des paroles de vérité, des paroles remplies de clarté, des paroles articulées de manière intelligible pour que nous puissions les comprendre avec notre intelligence et les enseigner aux autres pour qu’ils puissent aussi comprendre avec leur intelligence. Mais ce sont des paroles qui vont plus loin que notre intelligence. Elles pénètrent au plus profond de notre cœur. Ces paroles donnent la vie, elles régénèrent, elles produisent la foi, elles fortifient la foi par la puissance du Saint-Esprit. Ces paroles nous donnent la joie du Seigneur Jésus dans notre cœur!

Voyez comment la doctrine et les émotions sont étroitement reliées. Dieu nous a créés avec une intelligence, mais aussi avec des émotions. Les deux aspects sont appelés à glorifier Dieu. Sa Parole et son Esprit éclairent notre intelligence pour nous faire comprendre ces merveilleuses vérités. Sa Parole et son Esprit utilisent ces vérités pour enflammer nos cœurs d’un feu brûlant qui nous anime d’une joie inexprimable et glorieuse.

« La loi de l’Éternel est parfaite, elle restaure l’âme.
Le témoignage de l’Éternel est véridique, il rend sage le simple.
Les ordres de l’Éternel sont droits, ils réjouissent le cœur » (Ps 19.8-9).

Un jour, deux disciples marchaient sur la route d’Emmaüs. Ils étaient accablés de tristesse. Leur Maître en qui ils avaient mis tous leurs espoirs venait d’être mis à mort. Immense déception! Immense tristesse! Mais voilà que des femmes ont raconté qu’il est vivant. Et voilà que ces deux disciples rencontrent cet étranger sur la route qui se met à leur expliquer les Écritures. Et alors, leurs yeux s’ouvrent devant Jésus ressuscité. Et c’est la joie! Le cœur débordant de joie! « Ils se dirent l’un à l’autre : Notre cœur ne brûlait-il pas au-dedans de nous lorsqu’il nous parlait en chemin et nous expliquait les Écritures? » (Lc 24.32). Un feu brûlait dans leur cœur, un feu enflammé par la Parole de Dieu et par l’Esprit de Dieu!

Chers frères et sœurs, le feu de la Parole et de l’Esprit brûle-t-il dans votre cœur? Êtes-vous animés de cette joie inexprimable et glorieuse quand vous écoutez la Parole de Dieu? L’intelligence et les émotions ne doivent pas être séparées, mais gardées ensemble. Nous comprenons par notre intelligence la vérité de la Parole, ce qui remplira notre cœur d’une joie indicible. Certains se contentent d’accumuler des connaissances et négligent le cœur. Il manque la joie, et alors l’intelligence devient desséchée. D’autres au contraire essaient de produire artificiellement des émotions sans la bonne connaissance de la Bible, par d’autres moyens ou manipulations. Il manque l’intelligence, et la vraie joie ne sera pas là non plus. « Je parle ainsi dans le monde afin qu’ils aient en eux ma joie parfaite. » La Parole de Dieu éclaire l’intelligence et produit la joie dans nos cœurs.

Quand nous sommes inquiets, attristés, abattus, frustrés, moroses, mélancoliques ou découragés, abreuvons-nous de sa Parole! Nourrissons-nous abondamment de sa Parole. Lisons, écoutons, étudions avec intelligence. Demandons au Saint-Esprit de nous faire comprendre sa Parole et demandons-lui de nous remplir de sa joie qui en découle.

Oui, au ciel, la joie du Seigneur Jésus est parfaite! Rien ne pourra jamais l’assombrir. Rien ne pourra jamais non plus l’augmenter. Elle est parfaite et complète! Bien sûr, notre joie, à nous qui sommes sur la terre, n’est pas encore parfaite, loin de là. Elle est déjà là, en partie, car nous avons cette communion avec Dieu, nous appartenons à Jésus-Christ, nous avons le Saint-Esprit. Nous avons un avant-goût de la joie complète et parfaite à venir. En même temps, nous avons encore cette nature pécheresse. Nous vivons encore dans ce monde corrompu et misérable. Nous sommes encore affligés de toutes sortes de souffrances.

Jésus le sait très bien. Quand il est monté au ciel, il savait tout ce que cela représentait pour ses disciples de rester dans ce monde : combats, défis, persécutions, souffrances. Jésus en parle abondamment dans son entretien et dans sa prière. Par exemple :

« Si vous étiez du monde, le monde aimerait ce qui est à lui; mais parce que vous n’êtes pas du monde, et que je vous ai choisis du milieu du monde, à cause de cela, le monde a de la haine pour vous » (Jn 15.19).

Jésus les préparait à la persécution. Autre exemple :

« En vérité, en vérité, je vous le dis, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se réjouira : vous serez dans la tristesse, mais votre tristesse sera changée en joie. […] Vous avez maintenant de la tristesse; mais je vous verrai de nouveau, votre cœur se réjouira, et nul ne vous ôtera votre joie » (Jn 16.20-22).

Jésus a prévu pour ses disciples des étapes qui devaient mener de la tristesse à la joie. Il a aussi prévu pour nous des étapes qui mèneront de la tristesse à la joie, jusqu’à la joie ultime et parfaite.

Jésus a prié ardemment : « Je ne suis plus dans le monde; eux sont dans le monde, et moi je vais à toi, Père saint, garde-les en ton nom » (Jn 17.11). N’est-ce pas réjouissant d’entendre encore cette parole de Jésus? Il a prié pour notre protection! C’est merveilleux! Dieu pourrait très bien répondre à cette prière sans que nos émotions soient le moindrement touchées. Oui, théoriquement, Dieu pourrait nous garder jusqu’au bout de la route, tout en nous laissant tristes, accablés, inquiets, découragés toute notre vie, et tout à coup, subitement, entrer dans sa joie parfaite. Mais ce n’est pas comme ça que Dieu s’y prend. Quand Jésus a prié pour notre protection, il a aussi prié pour notre joie. Il est monté au ciel pour notre joie. Il nous a donné sa parole dans ce monde pour notre joie. Il veut remplir notre intelligence de ses merveilleuses vérités afin de remplir nos cœurs de sa joie parfaite. Et un jour, bientôt, quand nous serons avec lui, sa joie parfaite au ciel sera rendue parfaite dans nos cœurs. Viens bientôt, Seigneur Jésus! Amen.