Jean 19 - La troisième parole de la croix
Jean 19 - La troisième parole de la croix
3e jour du 4e mois
« Jésus […] dit à sa mère : Femme, voici ton fils. Puis il dit au disciple : Voici ta mère. »
Jean 19.26-27
Lecture : Jean 19.23-27
« Jésus, voyant sa mère… », dit l’Évangile. Depuis quand la regarde-t-il, toute proche, devant la croix? C’est bien là le cher visage qu’étant petit enfant il voyait se pencher sur lui, rayonnant de pureté et de tendresse! La souffrance le ravage maintenant. Et pourtant, il est empreint d’une si grande paix! Elle n’a rien fait pour attirer son attention. Mais comment n’eut-il pas eu conscience de sa présence, aussitôt qu’elle fut arrivée au Calvaire? Marie regarde Jésus qui la regarde. Plus encore que deux regards, ce sont deux âmes qui se rejoignent.
Je pense qu’avant que Jésus ne rompe le silence s’est établie entre le Fils et la mère une communion muette dont aucune parole humaine ne pourrait exprimer la poignante splendeur. Respectons-en le mystère! Toutes les visions du passé flottent entre eux, qui tantôt les unissent et tantôt les séparent. Ah! que rien ne l’empêche de vivre avec son Père les dernières affres de sa lutte. Comment pourrait-il entrer dans la mort si son Père s’éloignait? Mais comment aussi ne pas ressentir jusqu’au plus intime de son être la souffrance qu’il lit dans le regard fixé sur lui? Et il va falloir qu’il la laisse à sa souffrance pour tendre ses dernières pensées, ses dernières énergies, dans la volonté de totale obéissance qu’il n’a pas le droit de laisser faiblir.
Jean est là, avec les femmes, près de Marie, Jean le disciple aimé et aimant dont jamais ne s’est démentie la tendresse. Qui donc, sinon lui, pourra comprendre et partager la détresse de Marie? Et tout à coup, Jésus parle, et c’est la troisième parole de la croix… « Femme, voici ton fils. — Et toi, dit-il à Jean, voici la mère. »
Prière
Ô, Dieu, qui as permis que ton Fils fût suspendu au gibet de la croix pour nous délivrer de notre puissant ennemi, accorde-nous, par l’efficace de son sacrifice, de triompher du péché et de te servir d’un cœur pur et sincère, par Jésus-Christ, notre Seigneur. Amen.