Jean 8 - Je suis
Jean 8 - Je suis
« En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, moi, je suis. »
Jean 8.58
Texte : Jean 8.48-59
Chers frères et sœurs,
Qui est Jésus-Christ? Cette question est la plus importante de toutes. Elle s’accompagne d’une autre grande question : En quoi la réponse à cette première question change-t-elle ma vie et ma destinée? L’Évangile de Jean répond à ces deux questions. Dès la première ligne, Jean déclare avec force que Jésus est Dieu : « Au commencement était la Parole, et la Parole était avec Dieu, et la Parole était Dieu » (Jn 1.1). Puis, Jean termine son Évangile en disant : « Ceci est écrit afin que vous croyiez que Jésus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu’en croyant, vous ayez la vie en son nom » (Jn 20.31). Qui est Jésus? En quoi la réponse à cette première question change-t-elle ma vie si je crois en lui? La Bible répond à ces questions avec puissance.
La réponse qu’elle nous donne n’est pas sans provoquer de vives réactions. Lorsque Jésus était sur la terre, il a subi de l’opposition, parfois violente, à mesure que Jésus révélait de plus en plus clairement qui il était. L’Évangile de Jean contient sept grandes déclarations qui nous en tracent un bon portrait.
« Je suis le pain de vie » (Jn 6.35).
« Je suis la lumière du monde » (Jn 8.12).
« Je suis la porte » (Jn 10.9).
« Je suis le bon berger » (Jn 10.11).
« Je suis la résurrection et la vie » (Jn 11.25).
« Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14.6).
« Je suis la vraie vigne » (Jn 15.1).
Jésus ajoute une huitième grande déclaration, plus compacte et plus sublime encore. « Avant qu’Abraham fût, moi, je suis » (Jn 8.58). Quelle révélation glorieuse! « Moi, je suis. » Ce verset est le point d’exclamation de tout notre passage.
À mesure que Jésus se révèle, les Juifs s’opposent à lui de plus en plus. Dans notre texte, l’opposition commence sur un ton très dur. Elle se termine avec des roches dans les mains. Plus Jésus se révèle, plus on s’oppose à lui. Et plus on s’oppose à lui, plus la gloire de Dieu brille avec éclat. Plus le marteau frappe fort sur l’enclume, plus les étincelles jaillissent. Plus les raisins sont pressés, plus il en sort du bon vin. Plus la pression est forte dans les profondeurs de la terre, plus le diamant est de qualité. Plus il fait noir la nuit, plus les étoiles brillent dans le ciel. Plus on s’oppose à Jésus, et plus la grandeur de sa grâce apparaît en plein jour. Dans notre texte, Jésus déclare avec force : « Moi, je suis. » Voici comment il se révèle :
1. Jésus est le digne Fils de son Père⤒🔗
D’où vient cette opposition contre Jésus? Dans le contexte, elle vient même de ceux qui disent croire en lui. « Comme il parlait ainsi, plusieurs crurent en lui » (Jn 8.30). C’est avec eux que Jésus discute. En fait, ces gens font semblant d’avoir la foi. Certains manifestent de l’intérêt pour Jésus, mais ils n’ont pas la foi qui sauve. Leur cœur n’est pas changé. Ils ne sont pas régénérés. Ils montrent un intérêt, mais cet intérêt finit par s’évanouir. Dans notre histoire, l’intérêt de ces supposés croyants se transforme en opposition.
Les Juifs disent : « Notre Père, c’est Abraham » (Jn 8.39). Nous sommes donc corrects, nous sommes dans la bonne religion. Jésus leur dit : « Non, vous n’êtes pas des enfants d’Abraham. Vous n’êtes pas des enfants de Dieu, car vous faites les œuvres du diable. » « Si Dieu était votre Père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens » (Jn 8.42). « Vous avez pour père le diable et vous voulez accomplir les désirs de votre père » (Jn 8.44). Jésus est en train d’arracher leur masque. Ce n’est pas très agréable d’être mis à nu, de voir notre honte et notre culpabilité révélée aux autres. C’est ce que Jésus est en train de faire. Pas méchamment, mais avec bonté, pour leur faire prendre conscience de leur grand besoin.
Comment répondent-ils? Comme nous avons souvent tendance à le faire. Vous est-il déjà arrivé de reprendre quelqu’un pour lui montrer son erreur ou son péché? Quelle est souvent la réponse? L’autre se sent menacé, il se met sur la défensive. Personne n’aime être réprimandé. Personne ne veut se faire arracher son masque. Personne ne veut être mis à nu devant les autres, avec sa honte et sa culpabilité. Ces Juifs, avec toute leur tradition et toute leur fierté, ne veulent certainement pas que ce jeune enseignant vienne arracher leur masque. Ils se mettent sur la défensive, et même ils contre-attaquent. Ils accusent Jésus : « N’avons-nous pas raison de dire que tu es un Samaritain et que tu as en toi un démon? » (Jn 8.48). « Tu dis que nous ne sommes pas les enfants d’Abraham? Eh bien, toi, tu es un Samaritain, tu n’es pas dans la lignée pure, tu n’as pas de communion avec nous. Tu dis que nous avons pour père le diable? Eh bien, c’est toi qui es possédé d’un démon. » Le Fils de Dieu accusé d’être possédé d’un démon. Quelle ignorance et quel aveuglement! Ces Juifs ne voient pas la gloire de Jésus. Ils sont aveuglés par leur péché.
Voyez le marteau qui frappe durement sur l’enclume. Et voyez les étincelles qui jaillissent. « Je n’ai pas de démon, mais j’honore mon Père, et vous me déshonorez » (Jn 8.49). Jésus n’a sûrement pas un démon, il est le Fils de Dieu qui honore son Père! Il fait la joie de son Père. Une façon d’honorer son Père, c’est de montrer aux Juifs leur besoin, d’enlever leur masque, de leur faire voir qu’ils sont perdus, ignorants et aveugles. Jésus ne fait pas toujours ce qui nous plaît. Il n’est pas là pour nous dire que nous sommes beaux et gentils et que tout va bien. Il s’occupe de nos vrais besoins.
Dans notre texte, les Juifs répliquent par une fausse accusation, mais Jésus continue à se révéler. « Moi, je ne cherche pas ma gloire, il en est un qui la cherche et qui juge » (Jn 8.50). Le Père cherche la gloire de son Fils. Un jour, sa gloire sera pleinement manifestée. Tout genou fléchira, toute langue confessera. Un jour, tous se tiendront devant Dieu qui jugera — les uns iront à la vie éternelle, les autres à la terrible condamnation éternelle.
2. Jésus est le Prince de la vie←⤒🔗
Oui, le marteau frappe fort, mais voyez une autre belle étincelle qui jaillit. « En vérité, en vérité, je vous le dis, si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort » (Jn 8.51). Jésus lance une grande invitation — une invitation adressée à ceux-là mêmes qui le frappent! Il en est un qui juge, oui, mais si quelqu’un garde sa parole, il ne verra jamais la mort. Au milieu de l’opposition, Jésus se révèle comme étant le Prince de la vie. Il a le pouvoir de nous éviter la mort éternelle.
Des frères et des sœurs dans l’Église ont parfois la tristesse de perdre des êtres chers. Nous sympathisons alors avec les familles en deuil et nous prions que Dieu les console de leurs peines. Oui, nous côtoyons la mort de près. Quel ennemi redoutable! Un jour ou l’autre, nous devrons tous mourir, mais le Prince de la vie nous promet : « Si quelqu’un garde ma parole, il ne verra jamais la mort », non pas la mort physique, mais la mort éternelle. Quelle belle promesse!
Comme il est étonnant de voir la réaction des gens quand nous leur annonçons la bonne nouvelle de l’Évangile. Indifférence, incrédulité, mépris. Voyez la réaction des Juifs dans notre texte.
« Maintenant, nous savons que tu as en toi un démon. Abraham est mort, les prophètes aussi, et toi tu dis : Si quelqu’un garde ma parole, il ne goûtera jamais la mort. Es-tu plus grand que notre père Abraham, qui est mort? Les prophètes aussi sont morts. Qui prétends-tu être? » (Jn 8.52-53).
Ils ont demandé : « Qui es-tu? » (Jn 8.25). Quelle grande question! Jésus prend la peine de leur répondre et de leur lancer une grande invitation. Et que reçoit-il en retour? Des insultes. « Pour qui te prends-tu? » Ses auditeurs sont aveugles, incrédules : « Abraham est mort. Les prophètes sont morts. Qui prétends-tu être? »
3. Jésus fait la joie d’Abraham←⤒🔗
Jésus reçoit de durs coups de marteau, mais les étincelles n’ont pas fini de jaillir!
« Jésus répondit : Si je me glorifie moi-même, ma gloire n’est rien. C’est mon Père qui me glorifie, lui dont vous dites : Il est notre Dieu! Et vous ne le connaissez pas; moi, je le connais. Si je disais que je ne le connais pas, je serais semblable à vous, un menteur. Mais je le connais et je garde sa parole » (Jn 8.54-55).
La tension monte encore. Si nous avions été à la place de Jésus, il y a longtemps que nous aurions abandonné la discussion. L’opposition aurait été trop forte pour nous. Nous aurions été en colère, nous aurions perdu les pédales. Jésus parle avec vérité, une vérité tranchante. Il continue d’arracher le masque de ses auditeurs. Cependant, il garde son calme. Il sait que son Père est son Défenseur. « C’est mon Père qui me glorifie. »
Déjà dans l’Ancien Testament, on pouvait apercevoir au loin la splendeur de Jésus. Déjà, elle commençait à briller. « Abraham, votre père, a tressailli d’allégresse à la pensée de voir mon jour : il l’a vu et il s’est réjoui » (Jn 8.56). Plusieurs se demandent à quel moment Abraham a vu le jour de Jésus et s’est réjoui. Nous n’en sommes pas certains. Abraham a été appelé à quitter son pays pour se rendre dans la terre promise. Cette terre promise était comme une image de la cité céleste. Abraham voyait au loin le Royaume de Jésus. Ce n’était pas parfaitement clair, mais il croyait dans les promesses de Dieu. Il savait qu’un jour ces promesses s’accompliraient. À la naissance d’Isaac, Abraham a vu la puissance de Dieu manifestée dans la conception miraculeuse de son fils alors qu’il est déjà très vieux. Quand Abraham a pris son fils unique pour le sacrifier sur la montagne, il croyait que Dieu fournirait le sacrifice. Il croyait que, même s’il devait aller jusqu’à tuer son enfant, Dieu était puissant pour le ressusciter des morts. Abraham percevait quelque chose de la naissance miraculeuse de Jésus. Il percevait quelque chose de sa mort sacrificielle. Il percevait quelque chose de sa résurrection des morts. Abraham a vu le jour de Jésus et il s’en est réjoui!
Jésus est maintenant en conflit avec ceux qui se font une gloire d’être les descendants d’Abraham. « Et vous, les Juifs, vous êtes ses descendants. Abraham est votre père. Comment se fait-il que vous ne vous réjouissiez pas comme lui? Vous n’apercevez pas au loin la splendeur de Jésus? Vous avez une révélation bien plus grande de sa gloire. Où est votre joie? » « Les Juifs lui dirent : Tu n’as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham? » (Jn 8.57). Ils ne comprennent pas. Leurs yeux sont aveugles, leurs cœurs incrédules.
4. Jésus est le Dieu éternel←⤒🔗
Et voici maintenant que brille de tous ses feux la lumière éclatante de Jésus. « En vérité, en vérité, je vous le dis, avant qu’Abraham fût, moi, je suis » (Jn 8.57). C’est le point d’exclamation de tout le passage. Avant la naissance d’Abraham, Jésus était déjà là. En fait, Jésus ne dit pas « moi, j’étais ». Il dit « Moi, je suis ». C’est beaucoup plus fort. « Je suis éternellement. Un jour, Abraham est né, mais moi, je suis là depuis toujours. Je suis le Dieu éternel. » Jésus utilise le nom tout spécial de Dieu, autrefois révélé à Moïse au buisson ardent : « C’est ainsi que tu répondras aux Israélites : Celui qui s’appelle “Je suis” m’a envoyé vers vous » (Ex 3.14). Un nom très connu des Juifs. Un nom que Jésus utilise pour dire qui il est. Jésus déclare qu’il est Yahvé, le Dieu éternel! Rien de moins! Les Juifs le frappent de coups de marteau tant qu’ils peuvent, mais Jésus fait briller sa gloire devant leurs yeux.
Comment se fait-il que Jésus ait l’autorité de démasquer le péché des hommes? Comment peut-il nous promettre de ne jamais voir la mort si nous gardons sa parole? Comment a-t-il pu faire la joie d’Abraham 2000 ans auparavant? C’est parce qu’il est « Je suis », le Dieu éternel, le Dieu de l’alliance, fidèle à ses promesses. Dieu avait dit à Moïse : Va vers mon peuple pour leur dire que « Je suis » m’a envoyé vers vous pour vous délivrer de votre esclavage en Égypte. Maintenant, Jésus arrive et dit « Moi, je suis ». Je viens sauver mon peuple de l’esclavage du péché et de la mort.
Et ces Juifs, que font-ils? Ils ont devant leurs yeux le Dieu éternel, leur Libérateur. Est-ce qu’ils tombent à genoux, dans l’adoration? Est-ce qu’ils croient dans sa parole? Est-ce qu’ils se réjouissent en lui? Pas du tout. « Ils prirent des pierres pour les lui jeter » (Jn 8.59). Ils comprennent très bien la parole de Jésus. D’après eux, il blasphème. Jésus se fait l’égal de Dieu. Il mérite la mort par lapidation. Comme ils sont aveugles et incrédules!
Que fait Jésus devant le marteau prêt à frapper le grand coup? « Jésus se cacha et sortit du temple » (Jn 8.59). C’est presque décevant de lire cette conclusion. Il n’y a plus d’étincelles. Au dernier moment, Jésus évite le marteau. Pourquoi se cache-t-il? Serait-ce parce qu’il a peur? Parce qu’il manque de courage? Ou bien parce qu’il n’est pas capable de changer leur cœur aveugle et incrédule? Non, la raison est que ce n’est pas son heure, pas encore. Jésus n’est pas destiné à mourir par lapidation. Il est destiné à mourir sur la croix, en signe de malédiction.
Oui, l’heure viendra où le marteau frappera à mort. Quand l’heure sera venue, le sang de Jésus coulera pour expier nos péchés, et alors sa gloire brillera dans toute sa splendeur. La gloire de sa grâce. La gloire de l’amour de Dieu. La gloire du pardon de nos péchés. Elle brillera dans tout son éclat. « Je suis », le Prince de la vie sera complètement écrasé sur la croix, mais pour ensuite vaincre la mort, monter au ciel dans sa gloire et nous annoncer le pardon des péchés et la vie éternelle.
Chers frères et sœurs, qui est Jésus pour vous? En quoi cela change-t-il votre vie actuelle et votre destinée éternelle? Croyez-vous qu’il est le Christ, le Fils de Dieu? Croyez-vous qu’il est « Je suis », le Dieu éternel, fidèle à ses promesses? Gardez-vous précieusement sa parole dans votre cœur et dans votre vie? Si oui, vous êtes heureux. Jamais vous ne verrez la mort éternelle.
Seulement, il faut bien comprendre une chose. Jésus n’est pas là pour nous faire toujours plaisir. Jésus doit d’abord arracher notre masque, mettre à nu nos péchés, nous faire voir notre misère, afin de nous pousser à trouver refuge en lui seul. Ce n’est pas toujours plaisant, ce n’est pas toujours agréable de se faire montrer sa culpabilité, mais nous en avons tellement besoin. Plusieurs réagissent mal quand Jésus se révèle à eux. Ils le rejettent, ils refusent de croire en lui, ils se moquent de lui. Beaucoup de gens dans notre société et même beaucoup de gens dans les Églises ne croient pas que Jésus est vraiment Dieu. Comment alors peut-il être le Prince de la vie? S’il n’est pas « Je suis », comment peut-il nous promettre la vie éternelle?
Nous avons une consolation. Jésus est plus fort que nos péchés. Il est plus fort que la mort. Il est plus fort que les cœurs aveugles et incrédules. Il est plus fort que le diable. Abraham était pécheur, mais il a vu Jésus de loin, il a cru et s’est réjoui. Plusieurs de ses descendants, plusieurs Juifs incrédules, ont fini par croire en lui, eux aussi. Tous ceux qui étaient destinés à la vie éternelle ont cru et se sont réjouis.
Nous avons le bonheur de voir Jésus avec les yeux de la foi. Nous pouvons nous réjouir encore plus qu’Abraham. Oui, réjouissons-nous! Jésus est le Fils de Dieu, le Prince de la vie, la joie d’Abraham, le Dieu éternel. Il est « Je suis » venu nous délivrer de nos péchés et de la mort éternelle. Réjouissons-nous! Le monde s’oppose encore à lui. Le monde frappe durement son Église, mais bientôt, le Père glorifiera parfaitement son Fils. Bientôt, sa gloire paraîtra dans toute sa splendeur. Tous ceux qui croient en lui et qui gardent sa parole seront délivrés de la mort et se réjouiront pour toujours. Amen.