Cet article a sur Jean 8.12-30 pour sujet l'envoi par le Père de son Fils dans monde et le témoignage qu'il rend à son Fils, à son enseignement et à sa mission en vue d'accomplir notre salut.

Source: La Parole s'est faite chair - Méditations sur l'Évangile selon Jean. 4 pages.

Jean 8 - Le Père a envoyé son Fils et lui rend témoignage

« Jésus leur parla de nouveau et dit : Moi, je suis la lumière du monde; celui qui me suit ne marchera pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de la vie. Là-dessus, les pharisiens lui dirent : Tu rends témoignage de toi-même, ton témoignage n’est pas vrai. Jésus leur répondit : Quoique je rende témoignage de moi-même, mon témoignage est vrai, car je sais d’où je suis venu et où je vais; mais vous, vous ne savez pas d’où je viens ni où je vais. Vous, vous jugez selon la chair; moi je ne juge personne. Et si moi, je juge, mon jugement est conforme à la vérité, car je ne suis pas seul, mais avec moi il y a le Père qui m’a envoyé. Dans votre loi, il est écrit que le témoignage de deux hommes est vrai. Moi, je rends témoignage de moi-même, et le Père qui m’a envoyé rend témoignage de moi. Ils lui dirent donc : où est ton Père? Jésus répondit : vous ne connaissez ni moi ni mon Père. Si vous me connaissiez, vous connaîtriez aussi mon Père. Jésus dit ces paroles dans le lieu où était le trésor, alors qu’il enseignait dans le temple; et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue. »

Jean 8.12-30

Nous avons vu dans un article précédent que Jésus est la lumière du monde selon ses propres paroles. Nous avons vu ce que cela signifiait et quelle était la portée de ces paroles dans notre propre vie. Mais le témoignage de Jésus n’a pas été reçu par ses interlocuteurs, qui disent au fond que personne, et surtout pas lui, n’a le droit de dire quelque chose de véridique sur lui-même. Il faut au moins deux témoins pour qu’un témoignage sur quelqu’un ait de la valeur.

Mais que veut dire Jésus par ces mots : « Vous, vous jugez selon la chair; moi je ne juge personne. » Probablement qu’ils jugent selon les apparences et ne peuvent voir en cet humble rabbi autre chose qu’un simple homme, mais qui a bien des prétentions. Plus probablement cependant, Jésus leur dit qu’ils ne jugent pas en étant guidés par la lumière de l’Esprit de Dieu, qui éclaire tout, mais par leur sens commun, qui en fait les aveugles. Lui, en revanche, ne juge pas comme eux, en ce sens que son ministère n’est pas tout d’abord un ministère de jugement et de condamnation, mais de pardon et de réconciliation. C’est pour cela qu’il est venu, pour sauver ce qui était perdu, selon ses propres paroles. Et s’il doit juger, car il le fera, c’est en accord avec les normes de justice parfaites de son Père céleste.

Jésus n’hésite pas à dire à ses contradicteurs que le second témoin qui confirmera ses paroles, c’est Dieu lui-même, celui-là même qui l’a envoyé. Nous sommes là en présence d’une affirmation qu’aucun autre humain ne pourrait jamais faire. C’est une affirmation radicale, absolue, sur la nature de sa personne et de sa mission. Jésus ne peut être mis sur un pied d’égalité avec quiconque, même le plus grand prophète. La personne du Père céleste et celle de son Fils divin témoignent ensemble de la même réalité. Plus loin au cours de l’Évangile de Jean, la personne du Saint-Esprit s’ajoutera à celles du Père et du Fils pour également témoigner de la vérité, pour rappeler aux disciples tout ce que leur Maître leur aura enseigné. Et par delà ces disciples qui ont vu et entendu Jésus, c’est l’Église universelle, tous les croyants de tous les temps qui seront aussi enseignés de la même manière par le témoignage du Saint-Esprit, à travers sa Parole inspirée.

Comment échapper à ce triple témoignage divin? Comment refuser de l’entendre ou déclarer qu’il n’est pas clair? Pour le moment, c’est bien ce que font les pharisiens, qui demandent à Jésus, pour la énième fois : Mais où est-il, ton père? Se moquent-ils de lui? Sans doute. Ils rient de cette filiation qu’ils pensent être tout simplement imaginée par celui qui se tient devant eux. Mais Jésus reprend leur ignorance et leur montre que jamais ils ne pourraient avoir accès au Père, auquel on ne vient qu’à travers le Fils. Rejeter le Fils qui est venu habiter sur terre sous une forme humaine parfaitement visible, c’est se couper du Père. Car, répétons-le, il n’y a pas d’autre voie d’accès au Père que par le Fils. Et c’est cette foi-là, cette assurance-là que le Saint-Esprit grave de manière indélébile dans le cœur des vrais croyants. Le reste n’est que mensonge, faux-semblants et prétention.

Comme l’a écrit le réformateur Jean Calvin dans son beau commentaire sur ce passage de l’Évangile de Jean :

« Cela a donc été une juste punition de leur orgueil et de leur ingratitude méchante, qu’eux qui avaient méprisé le Fils de Dieu, alors qu’il leur avait été si familièrement offert, ne puissent jamais venir au Père. Car comment un homme quelconque pourrait-il monter jusqu’à la souveraine hautesse de Dieu, s’il n’est élevé en haut par la main de son Fils? »

Le passage que nous avons lu conclut sur les paroles suivantes, au verset 20 : « Jésus dit ces paroles dans le lieu où était le trésor, alors qu’il enseignait dans le temple; et personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue. » Pourquoi cette précision? Parce que le lieu où était le trésor signifie très probablement l’endroit dans le Temple de Jérusalem où se trouvaient les troncs pour les offrandes. Endroit très fréquenté, sans nul doute. Il devait y avoir là une large audience, et Jésus n’a pas parlé devant un petit groupe de pharisiens seulement. Il a prononcé ces paroles en public, devant tout le monde. On aurait bien pu l’arrêter à ce moment, dans un endroit aussi connu et qui de plus était sous la garde des responsables du Temple. Mais, encore une fois, l’évangéliste montre que la providence de Dieu, son gouvernement souverain, était à l’œuvre : personne ne l’arrêta, parce que son heure n’était pas encore venue. Sa voix n’a pas été étouffée, car Dieu n’a pas permis qu’elle le soit. Il fallait que son enseignement soit prononcé haut et fort afin que nul ne puisse dire qu’il ne l’avait entendu.

Poursuivons notre lecture du chapitre 8 à partir du verset 21 :

« Jésus leur dit encore : Je vais m’en aller et vous me chercherez; mais vous mourrez dans votre péché. Vous ne pouvez pas aller là où je vais. Sur quoi ils se demandèrent entre eux : Aurait-il l’intention de se suicider? Est-ce là ce qu’il veut dire par ces paroles : Vous ne pouvez pas aller là où je vais? Vous, leur dit-il alors, vous êtes d’ici-bas; moi, je suis d’en haut. Vous appartenez à ce monde-ci; moi, je ne lui appartiens pas. C’est pourquoi je vous ai dit : Vous mourrez dans vos péchés. En effet, si vous ne croyez pas que moi, je suis, vous mourrez dans vos péchés. Qui es-tu donc? lui demandèrent-ils alors. Je ne cesse de vous le dire depuis le début! leur répondit Jésus. En ce qui vous concerne, j’aurais beaucoup à dire, beaucoup à juger. Mais celui qui m’a envoyé est véridique, et je proclame au monde ce que j’ai appris de lui. Comme ils ne comprenaient pas que Jésus leur parlait du Père, il ajouta : Quand vous aurez élevé le Fils de l’homme, alors vous comprendrez que moi, je suis. Vous reconnaîtrez que je ne fais rien de ma propre initiative, mais que je transmets ce que le Père m’a enseigné. Oui, celui qui m’a envoyé est avec moi; il ne m’a pas laissé seul, car je fais toujours ce qui lui est agréable. Pendant qu’il parlait ainsi, beaucoup crurent en lui » (Jn 8.21-30).

Voilà encore un passage d’une grande densité. Ici, Jésus, réitère ce qu’il a dit au chapitre 7 :

« Je suis encore pour un peu de temps parmi vous. Ensuite, je retournerai auprès de celui qui m’a envoyé. Vous me chercherez et vous ne me trouverez pas; et vous ne pouvez pas aller là où je serai » (Jn 7.33-34).

Mais cette fois-ci, Jésus leur annonce directement ce qui les attend : ils mourront dans leur propre péché, sans espoir de pardon et de rédemption auprès de Dieu, et ce pour avoir rejeté le seul qui puisse leur offrir ce pardon : le Fils de Dieu. Paroles terribles, quand on y réfléchit bien. Si jugement il y a, c’est l’incrédulité de ces gens-là qui l’amènera sur eux.

Nous sommes ramenés aux paroles de Jésus à Nicodème, qui était d’ailleurs un pharisien lui-même, mais cherchait à écouter l’enseignement de Jésus. Au chapitre 3 de l’Évangile de Jean, nous avons lu les paroles suivantes de Jésus :

« Dieu a envoyé son Fils dans le monde non pas pour condamner le monde, mais pour qu’il soit sauvé par lui. Celui qui met sa confiance en lui n’est pas condamné, mais celui qui n’a pas mis sa foi en lui est déjà condamné, car il n’a pas mis sa confiance en la personne du Fils unique de Dieu » (Jn 3.17-18).

Aujourd’hui, il en va de même pour tous ceux qui entendent l’Évangile, la bonne nouvelle du salut en Jésus-Christ. Il y a ceux qui entendent et qui croient, et puis il y a ceux qui se moquent de cette parole de salut et la rejettent, ou bien ceux qui restent indifférents. Dans sa seconde lettre aux chrétiens de Corinthe, voilà ce que l’apôtre Paul, en tant qu’ambassadeur de Jésus-Christ, leur a écrit :

« Oui, nous sommes, pour Dieu, comme le parfum du Christ parmi ceux qui sont sur la voie du salut et parmi ceux qui sont sur la voie de la perdition. Pour les uns, c’est une odeur de mort qui les mène à la mort. Pour les autres, c’est une odeur de vie qui les conduit à la vie » (2 Co 2.15-16).

Au travers de ces messages sur l’Évangile de Jean que je continuerai lors d’une prochaine série, puissiez-vous être conduit à la vie, la vraie vie, car elle est là, à portée de la main, pour tout homme ou toute femme qui entend l’Évangile et qui y croit de tout son cœur.