Cet article a pour sujet le succès foudroyant du transgenrisme dans la culture occidentale, qui s'explique en grande partie par la lâcheté de la population et des institutions.

3 pages. Traduit par Paulin Bédard

La lâcheté collective - La clé du succès du mouvement transgenre

Une fois que nos dirigeants ont accepté les prémisses du mouvement LGBT pour apaiser les militants, ils se sont engagés sur la pente glissante pour laquelle ils s’étaient moqués de nous lorsque nous les avions mis en garde. Cependant, beaucoup d’entre eux sont tout simplement des lâches, et c’est ainsi que nous en sommes arrivés là.

  1. La domination des transgenres
  2. Des signes d’espoir

Alors que l’Occident post-chrétien est en proie à une guerre culturelle transgenre qui dégénère de plus en plus en violence, les personnes encore dotées de bon sens ne cessent de se poser une seule question : Comment est-on passé du jour au lendemain du « mariage » homosexuel à l’élimination des catégories sexuelles?

Il y a bien sûr de nombreuses réponses à cette question : historiques, culturelles, philosophiques et même (ou peut-être surtout) théologiques. Cependant, le facteur le plus important ayant contribué au succès foudroyant de la guerre éclair culturelle du mouvement transgenre est rarement mentionné : la lâcheté.

1. La domination des transgenres🔗

Il a fallu des décennies au mouvement des droits des homosexuels pour parvenir à la domination politique. Il a fallu moins d’une décennie pour que les militants transgenres qui ont déferlé derrière eux réussissent. Comme l’a dit Vladimir Lénine : « Vous sondez avec des baïonnettes : si vous trouvez de la bouillie, vous poussez. Si vous trouvez de l’acier, vous vous retirez. » Les militants transgenres ont surtout trouvé de la bouillie, et je ne parle pas seulement de l’esprit du président américain. Ils ont donc poussé, et voilà où nous en sommes. Des institutions entières sont tombées comme des dominos.

Les activistes trans ont rapidement découvert l’efficacité des cris d’intimidation et la rapidité avec laquelle les gens cèdent à la peur d’être traités de tous les noms. Ils ont compris qu’en dépit d’une montagne de preuves du contraire, ils pouvaient faire chanter leurs adversaires en les accusant de pousser au suicide les « enfants transgenres » — une catégorie en pleine expansion, inconnue jusqu’à présent dans l’histoire. Ils insistent sur le fait qu’ils sont du « bon côté de l’histoire », alors qu’ils n’ont que quelques années à leur actif et que nous en avons des milliers au nôtre. Les masses sont restées pour la plupart muettes.

Il y avait de la confusion, oui. Le chaos, certainement. Mais en fin de compte, c’est la lâcheté de millions de personnes qui a abandonné la culture aux idéologues du genre : les conseils scolaires qui ont reculé devant le combat et les institutions médicales qui ont ouvert grand leurs portes aux bouchers et aux extrémistes. C’est la peur des parents qui ont été contraints au silence alors que leur conscience criait. Le pire, ce sont les nombreux hommes politiques qui, bien que se réclamant du conservatisme, sont restés les bras croisés pendant que des légions d’enfants suivaient des activistes dans une vie de médicalisation atroce aux mains de mauvais praticiens.

Réfléchissez un instant à la réaction de nombre de nos hommes politiques d’âge moyen ou avancé si on leur avait dit en l’an 2000 qu’un jour ils se feraient les champions du droit des hommes biologiques à pénétrer sans entrave dans les toilettes et les vestiaires des femmes, ou qu’ils autoriseraient les violeurs costauds à pénétrer dans les prisons pour femmes, ou les athlètes masculins à participer à des manifestations sportives féminines. Imaginez leur réaction si nous leur avions dit que, dans deux décennies, ils qualifieraient de « droit de l’homme » les doubles mastectomies et les castrations d’enfants en bonne santé.

Ces dirigeants auraient été livides. Ils nous auraient accusés au mieux de vilaines diffamations, au pire de phobies vitrioliques et haineuses. Ils auraient dit que nous mentions. À l’époque, ils l’auraient probablement cru. Mais c’est chose du passé, et c’est bien différent aujourd’hui. Il est vrai que certains d’entre eux sont effrontément méchants. D’autres ont eux-mêmes adhéré à l’endoctrinement. Une fois qu’ils ont accepté les prémisses du mouvement LGBT, ils se sont engagés sur la pente glissante pour laquelle ils s’étaient moqués de nous lorsque nous les avions mis en garde. Cependant, beaucoup d’entre eux sont tout simplement des lâches, et c’est ainsi que nous en sommes arrivés là.

Un autre exemple est le nouveau phénomène consistant à déclarer ses « pronoms préférés ». Autrefois une pratique marginale, les étudiants de nombreuses universités sont tenus d’annoncer leurs pronoms préférés. Les entreprises exigent qu’ils figurent sur les insignes nominatifs ou dans les signatures de courrier électronique. Dans le secteur de la santé et dans les administrations publiques, cette pratique est en passe de devenir la norme. Les politiciens, les journalistes, les artistes et d’autres élites indiquent leurs pronoms dans leur biographie sur les réseaux sociaux. Cette pratique est présentée comme une simple politesse, mais c’est en fait une puissante victoire pour les activistes trans. Ils comprennent que les pronoms sont des prémisses et qu’en déclarant le vôtre, vous validez le leur1.

La plupart de ceux qui participent à cette pratique ne croient pas vraiment aux principes de l’idéologie du genre. Je pourrais donner de nombreux exemples. Cependant, la plupart ont décidé que le courage minimal qu’il faudrait pour s’opposer à cette exigence n’en valait pas la peine, et ils acceptent donc, en principe, les revendications des activistes transgenres. Ce n’est peut-être pas ainsi qu’ils voient les choses, mais c’est certainement ainsi que les activistes trans les voient. Les activistes trans savaient que, s’ils exigeaient que des millions d’Occidentaux participent de manière proactive à des pratiques qui confirment intrinsèquement leur idéologie, ils se heurteraient majoritairement à de la « bouillie », et c’est ce qu’ils ont fait. Au lieu de la résistance, ils rencontrent la lâcheté et la coopération.

2. Des signes d’espoir🔗

Y a-t-il de bonnes nouvelles? Oui. Face à l’indignation croissante du mouvement transgenre, de nombreux pays abandonnent le « modèle trans-affirmatif »2 qui a irrémédiablement endommagé et qui endommage le corps et l’esprit de tant d’enfants. Plus d’une douzaine d’États américains interdisent maintenant ces pratiques barbares. Des signes de bon sens sont apparus ici et là, accompagnés d’exemples notables de courage et de résistance, les personnes qui s’élèvent contre cette idéologie étant souvent confrontées à la violence pour leurs efforts. Je crains toutefois que face à la lâcheté collective, cela ne suffise pas. Aujourd’hui, de nombreuses personnes sont encore vaguement mal à l’aise avec l’extrémisme du mouvement transgenre, mais une propagande incessante et quelques générations d’endoctrinement éducatif institutionnalisé pourraient s’en charger.

Je crains que le cadavre de la chrétienté n’ait plus assez de vie pour lutter contre une nouvelle secte puissante, énergique et zélée, qui a vu les institutions céder et les masses être réduites à l’impuissance. Il est déprimant de constater que les activistes féministes et les écrivains homosexuels, gais et lesbiennes, se sont souvent opposés à cette idéologie avec plus de férocité que de nombreux chrétiens, peut-être parce qu’ils sont plus habitués à être des dissidents engagés dans la contre-culture. Je ne dis pas que ce combat est perdu. En aucun cas. Mais si les gens ordinaires ne refusent pas de participer à cette illusion de masse, il le sera. Je ne suggère pas que les gens ordinaires doivent devenir des activistes. Mais si les actes de défiance quotidiens ne deviennent pas normaux rapidement, notre lâcheté collective fera en sorte que le mouvement transgenre s’approprie la culture pour de bon.

Notes

2. Voir mon article Contrecoup pour les transgenres.