La magie à la lumière de notre foi
La magie à la lumière de notre foi
Parler de magie, version ancienne ou moderne, c’est évoquer inévitablement l’une des pratiques les plus négatives et les plus destructrices pour les individus, pour les sociétés et pour l’humanité tout entière. La magie est la tentative de l’homme d’exercer un pouvoir et un contrôle sur ses semblables, sur son monde, sur la nature, voire sur la surnature, et de s’élever jusqu’à devenir « dieu » et dominer ainsi la réalité créée tout entière.
La Bible condamne la magie avec une sévérité terrible, car elle est la rivale de la foi au vrai Dieu, à la fois Créateur et Sauveur.
La magie peut être utilisée à des fins religieuses, celles d’une fausse religion qui égarera ceux qui la suivront parce qu’elle déformera inévitablement la vérité sur Dieu et sur nous-mêmes. La religion véritable, celle de la Bible, attire notre attention et règle toute notre expérience sur le seul Dieu personnel, celui de la révélation, et nous montre comment vivre en conformité avec sa volonté révélée.
Le croyant doit, jour après jour, marcher humblement devant la face de Dieu. Il le priera et acceptera sa volonté en toutes circonstances, quel que soit le prix à payer pour rester fidèle, car son existence tout entière doit devenir le champ où il honore et glorifie Dieu.
Au seuil de l’histoire humaine retentit un ordre clair et précis, donné par Dieu en personne : « Cultivez, dominez et faites fructifier la terre » (voir Gn 1.26-28; 2.15). L’homme a été investi par Dieu d’une mission culturelle, d’une tâche de conquête pacifique et de pouvoir terrestre en accord avec la volonté de Dieu. C’est contre cet ordre positif et bénéfique que s’éleva Satan, le grand maître rusé et pervers de la confusion, en offrant sa première tentation, modèle de toutes les autres. Il s’approcha de la femme et lui promit : « Vous serez comme des dieux qui connaissent le bien et le mal » (Gn 3.5).
À partir de ce moment, ce n’est plus le mandat culturel adressé et confié par Dieu qui comptera pour l’humanité rebelle, mais l’effort magique, la soif de connaissance et de pouvoir s’opposant mortellement à l’ordre de Dieu.
Désormais, la magie sera l’effort déployé constamment par les hommes dans leur tentative pour se mettre en relation illégitime avec des forces surnaturelles et pour manipuler à leur profit des êtres surnaturels déchus, sans tenir compte ni de l’ordre de Dieu ni de sa volonté explicite, ce qui conduit tout être humain s’adonnant à la magie, soit de façon ouverte soit de façon déguisée, vers un danger mortel.
La magie, dont l’homme veut se servir à des fins de pouvoir ou pour se rendre service à lui-même, détruit toujours, à court ou à moyen terme, sa propre vie et celle de la société dans laquelle il vit. Le magicien est celui qui cherche à prédire l’avenir et à contrôler le monde sans tenir compte de l’ordre de Dieu et même en le transgressant ouvertement, donc de manière illégitime et inique. Il n’est donc pas étonnant qu’en général sorciers et magiciens soient aussi des empoisonneurs ou qu’ils pratiquent des meurtres rituels.
Tandis que ceux qui se prétendent diseurs de « bonne aventure » s’adonnent à une activité frauduleuse souvent suicidaire, la magie et la sorcellerie sont, quant à elles, des activités carrément sadiques et criminelles.
Derrière la magie et la sorcellerie se trouve l’idée, la croyance, que le pouvoir vient du corps de l’homme. Alors, elles cherchent à capter ce pouvoir et à l’utiliser à des fins de puissance, qui se révéleront inévitablement destructrices et meurtrières. Les termes employés par la Bible sont révélateurs de cette tendance : « enchanteur » ou « charmeur » (Dt 18.11; És 47.9-12) décrivent ceux qui cherchent à lier, à capter quelqu’un ou quelque chose au moyen d’un charme ou d’une amulette. Le terme de magicien peut aussi être traduit par sorcier ou par « pharmakos » (qui évoque le poison), celui qui prépare des potions magiques et utilise des drogues vénéneuses (Ga 5.20; Ap 9.21; 18.23; 21.8, etc.). Enfin, le terme de « séducteur » dont il est fait mention dans 2 Timothée 3.13 peut également être traduit par « imposteur ».
Le livre de la Genèse et celui de l’Exode parlent des magiciens d’Égypte, et dans 2 Timothée 3.8, nous trouvons les noms de deux d’entre eux, Jannès et Jambrès. Dans le livre de l’Exode, nous apprenons que les Égyptiens copièrent Moïse en transformant leurs bâtons en serpents, tournant l’eau en sang ou en produisant encore des crapauds après que Moïse eût accompli ces miracles par le pouvoir de Dieu (Ex 7.11,22; 8.7). Toutefois, ils ne purent aller au-delà et accomplir d’autres actes semblables à ceux de Moïse (Ex 8.18-19; 9.11). Israël eut, lui aussi, durant les périodes d’infidélité, ses magiciens et ses sorciers.
La perverse et idolâtre reine Jézabel pratiqua la magie et la sorcellerie de la façon la plus abominable (2 R 9.22), et l’inique roi Manassé, qui se convertit au vrai Dieu sur le tard de sa vie, avait encouragé, au début de son règne, la pratique de la sorcellerie (2 R 21.6). Dans Ésaïe 3.3, nous trouvons un mot que l’on peut traduire aussi par enchanteur, et dans Ésaïe 28.15 il est question de gens initiés à un acte magique, qui s’imaginent se protéger de la sorte contre la mort.
C’est dans le livre du prophète Ézéchiel que nous trouvons la mention la plus frappante de la magie. Ici, des « prophétesses » pratiquaient l’art de la magie, soit pour détruire des particuliers, soit pour les protéger! (Éz 13). En cela, elles allaient encore plus loin que les magiciens mentionnés dans le livre de Michée, qui donnaient des bons ou des mauvais messages suivant le prix qu’on leur payait (Mi 3.5-7; 5.11).
Ceux qui cherchent à justifier ces pratiques interdites par Dieu ont voulu voir, à travers une lecture superficielle de certains passages et récits de l’Ancien Testament, un certain encouragement, au moins implicite, de pratiques plus ou moins magiques, par exemple dans le cas des mandragores que Rachel voulait utiliser pour devenir fertile (Gn 30.14-16). Il est absolument clair qu’il ne s’agissait pas là de sorcellerie, mais du simple fait qu’à l’époque, les mandragores étaient utilisées, à tort ou à raison, comme une sorte de médicament contre la stérilité.
Dans le livre de la Genèse, nous lisons aussi que Jacob utilisa des branches arrangées d’une certaine façon pour réussir le croisement de ses troupeaux (Gn 30.32-43). Là aussi, il n’y a pas le moindre indice de sorcellerie, mais tout simplement un moyen conçu pour multiplier le cheptel de façon avantageuse, ce qui montre beaucoup d’ingéniosité et une très grande connaissance du métier de pâtre, mais certainement pas une pratique magique.
On cite aussi le texte de 1 Samuel 7.6 où il est écrit que le prophète versa de l’eau et un orage redoutable éclata lorsque l’assemblée d’Israël se trouvait réunie en sa présence. On attribua à ce geste un pouvoir magique, mais en fait, c’était la réponse de Dieu au geste de Samuel : l’eau versée par terre indique dans la Bible la fragilité humaine, geste d’humiliation et de contrition pour les transgressions de son peuple.
Mentionnons enfin le cas de la chevelure de Samson, ce juge d’Israël doté d’une force extraordinaire et qui vécut avant l’époque des rois (Jg 16). Certains voudraient voir dans cette longue chevelure le secret de sa force surnaturelle. Quant à nous, nous y voyons le symbole de son appartenance à la classe des naziréens, c’est-à-dire de ceux qui, dès leur naissance et même avant, étaient destinés à rester toute leur vie au service de Dieu (Jg 13.5). Et c’est la désobéissance à cette vocation, qui perdit en fin de compte Samson.
Cela dit, ni la Bible ni la foi chrétienne ne nient la réalité de forces occultes qui peuvent nuire aux humains. Les Pères de l’Église avaient la conviction que les sorciers étaient ligués avec le diable pour combattre le bien. Par conséquent, ils devaient être détruits. C’est d’ailleurs l’ordre que nous trouvons dans l’Ancien Testament et aussi dans le Nouveau dans le cas de Simon le Magicien (Ac 8.9-24). Celui-ci fut livré spirituellement à la destruction.
Quelle devra être notre attitude? Nous devons commencer par rappeler que la Bible condamne sans appel la pratique de la magie et de la sorcellerie. Celle-ci est considérée, toujours et sans exception, comme l’œuvre même du diable.
Irrationnelle, mais efficace là où les éléments émotionnels sont prédominants et incontrôlés, elle trouve un terrain favorable partout où il y a une croyance mythologique en sa réalité et en son efficacité. Et cela même dans les sociétés et civilisations dites développées. Elle peut exercer une étrange fascination dans le cadre diabolique de la haine, de la cruauté, de la malice, de l’envie, et devenir ainsi une terrible arme de destruction aussi bien pour les autres que pour soi-même. Et depuis toujours, parmi les manifestations et les pratiques de la magie, se trouvent la débauche sexuelle, des atrocités diverses, le culte de Satan, les messes noires, etc.
John Wesley déclarait en 1768 que permettre l’existence d’un sorcier c’était abandonner l’autorité et l’infaillibilité de Dieu. Toutefois, bien qu’une attitude défensive soit nécessaire, pensons surtout positivement, à la lumière de la Bible, à notre foi et à la toute-puissance de Dieu. Nous croyons que notre monde, ainsi que nous-mêmes, avons été créés, rachetés, soutenus et maintenus par notre Père et Créateur, le Dieu tout-puissant, contre lequel aucun pouvoir, même celui de tous les sorciers du monde et de tous les temps, passés, présents et à venir, ne peut prévaloir. C’est Dieu lui-même qui actuellement, en la personne de son Fils Jésus-Christ notre Sauveur, détient tout pouvoir sur la terre et dans les cieux (Mt 28.18; Ép 1.20-22). Si notre foi est ancrée en lui, nous n’aurons peur de personne, et surtout pas de sorciers ni d’amulettes, d’incantations ni de mauvais œil.
La sorcellerie peut être quelque chose de redoutable, mais seulement pour ceux qui n’ont pas la foi en Jésus-Christ. Le reconnaissez-vous comme votre seul Seigneur et Sauveur?
Si c’est le cas, n’ayez aucune crainte, même pas celle des puissances maléfiques et occultes, car le bon Berger des brebis veille sur son troupeau et, comme l’écrit saint Paul : « Toutes choses concourent au bien de ceux qui aiment Dieu » (Rm 8.28). Il les protège et les garde contre toutes les forces des ténèbres, dès ici et maintenant, car « les portes de l’enfer ne prévaudront pas contre elle [l’Église] » (Mt 16.18) ni contre aucun de ses membres.