Cette prédication sur Luc 24.1-12 a pour sujet la réaction des femmes à la résurrection de Jésus. Leur dévotion était mal orientée, teintée dl'incrédulité. Ce fait historique devrait nous bouleverser et bien orienter notre consécration.

5 pages.

Luc 24 - Incroyable mais vrai

« Le premier jour de la semaine, elles se rendirent à la tombe de grand matin, en apportant les aromates qu’elles avaient préparés. Elles trouvèrent que la pierre avait été roulée de devant le tombeau; elles entrèrent, mais ne trouvèrent pas le corps du Seigneur Jésus. Comme elles étaient perplexes à ce sujet, voici que deux hommes se présentèrent à elles en habits resplendissants. Toutes craintives, elles baissèrent le visage vers la terre; mais ils leur dirent : Pourquoi cherchez-vous le vivant parmi les morts? [Il n’est pas ici, mais il est ressuscité.] Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé, lorsqu’il était encore en Galilée et qu’il disait : “Il faut que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs qu’il soit crucifié et qu’il ressuscite le troisième jour”. Et elles se souvinrent des paroles de Jésus. Du tombeau elles s’en retournèrent pour annoncer tout cela aux onze et à tous les autres. C’étaient Marie-Madeleine, Jeanne, Marie (mère) de Jacques; et les autres avec elles le dirent aux apôtres; mais ces paroles leur apparurent comme une niaiserie et ils ne crurent pas ces femmes. Mais Pierre se leva et courut au tombeau. En se baissant il ne vit que les bandelettes qui étaient à terre; puis il s’en alla chez lui, dans l’étonnement de ce qui était arrivé. »

Luc 24.1-12

  1. Introduction
  2. Une consécration mal orientée (Lc 24.1- 5)
  3. Incroyable, et pourtant vrai! (Lc 24.6-8)
  4. Répondre à la résurrection (Lc 24.9-12)
  5. Conclusion

1. Introduction🔗

Vous y croyez, vous, à la résurrection de Jésus? Il faut être un peu demeuré pour croire qu’un mort peut ressusciter, non? Pourtant, c’est bien de ça qu’il s’agit tous les ans, à Pâques. Même les médias nous le rappellent, à la télé et dans les journaux. Pâques pour les chrétiens, c’est la commémoration, au moins en théorie, de la résurrection de Jésus. Je dis « en théorie », parce que cette semaine, en entendant Françoise Laborde ou Claire Chazal parler sans sourciller de la résurrection du Christ, je me suis dit, c’est quand même bizarre. Ces gens parlent de la résurrection d’un mort, et ça semble leur faire ni chaud ni froid.

J’ai entendu un présentateur à la télé parler d’un grand pas en avant dans la recherche contre le cancer, en expliquant que des scientifiques américains avaient réussi, de façon expérimentale, à inverser le processus de multiplication d’une cellule cancéreuse; visiblement, le présentateur était enthousiaste par rapport à cette nouvelle. Mais la résurrection de Jésus? Bof. Visiblement, les présentateurs sont habitués à en parler tous les ans à la même période, et ça se voit que pour eux, ce n’est guère plus qu’une tradition sympathique.

Le problème, c’est que je constate que chez les chrétiens aussi, en dépit de tout le tralala que l’on fait tous les ans à Pâques, la résurrection de Jésus n’est souvent guère plus qu’une tradition sympathique. Et ce texte va nous montrer que l’on peut, en effet, en tant que chrétiens, avoir une consécration religieuse mal orientée, à cause du fait que la résurrection du Seigneur n’est pas pour nous, au fond, une réalité. Mais la Bible présente la résurrection de Jésus comme quelque chose d’incroyable certes, mais vrai, et qui ne peut pas nous laisser indifférents.

2. Une consécration mal orientée (Lc 24.1- 5)🔗

a. Des femmes très dévouées au Seigneur (Lc 24.1)🔗

Ces femmes sont présentées comme étant très consacrées. Elles ont accompagné Jésus pendant son ministère (Lc 23.49), elles ont assisté à sa crucifixion, puis à son ensevelissement (Lc 23.55), et maintenant elles vont s’occuper d’embaumer le corps. Elles ont préparé avec amour des aromates et des parfums (coûteux), et dans leur consécration, elles se lèvent très tôt, dès le premier jour de la semaine, pour se rendre à la tombe (Lc 24.1). On peut dire que ces femmes sont très dévouées au Seigneur Jésus (une dévotion et un zèle exemplaires).

b. Leur dévotion leur apporte perplexité (Lc 24.3-4)🔗

Toutes prêtes qu’elles sont pour accomplir leur service, elles arrivent à la tombe et ne trouvent pas leur Seigneur Jésus (Lc 24.3). Elles ne comprennent pas. Elles sont perplexes (Lc 24.4), mais plus que ça, elles sont frustrées : à quoi vont servir ces aromates et ces parfums coûteux qu’elles ont préparés avec soin? Leur dévotion au Seigneur Jésus ne leur apporte rien sinon de la perplexité et de l’insatisfaction. Pourtant, elles sont zélées pour le Seigneur!

c. Leur consécration est mal orientée (Lc 24.5)🔗

Comment se fait-il? La réponse leur est donnée par les messagers en habits resplendissants : « Pourquoi cherchez-vous parmi les morts quelqu’un qui est vivant? » (Lc 24.5). Ils ne reprochent pas aux femmes leur consécration, ni l’objet de leur consécration, mais l’orientation de leur consécration : elles cherchent Jésus au mauvais endroit (dans une tombe). Elles cherchent à servir Jésus, mais de la mauvaise manière (avec des aromates et des parfums pour l’embaumer). Leur consécration ne risque pas de porter des fruits en étant mal orientée.

Vous savez, la relation des chrétiens à Jésus n’est parfois pas très différente de la relation des admirateurs d’Elvis Presley à Elvis Presley. On peut avoir beaucoup d’estime et d’admiration pour le personnage d’Elvis, aimer le message de ses textes, tout faire pour promouvoir la diffusion de ses disques, apprendre par cœur ses chansons, être fascinés par sa biographie, apprendre beaucoup de détails concernant sa vie, et même célébrer tous les ans l’anniversaire de sa naissance et l’anniversaire de sa mort. Remplacez Elvis par Jésus, et vous avez une description de ce qu’est la religion chrétienne pour beaucoup de gens. Souvent, une grande consécration religieuse. Mais souvent aussi, une grande perplexité, parce que cette consécration ne semble pas très utile. On va à l’Église, on lit la Bible, on dit des prières, mais on a l’impression que c’est dans le vent. Ce texte nous fait poser la question : est-il possible que nous cherchions à servir le Seigneur au mauvais endroit et de la mauvaise manière?

3. Incroyable, et pourtant vrai! (Lc 24.6-8)🔗

a. Il n’est pas ici, il est ressuscité (Lc 24.6)🔗

Les anges disent aux femmes ce qui aurait dû leur paraître comme une évidence : « Il n’est pas ici » (Lc 24.6). Ça ne sert à rien de chercher un peu plus fort, il n’est pas ici. Non seulement vous cherchez au mauvais endroit, mais vous cherchez de la mauvaise manière, parce que non seulement il n’est pas ici, mais il est ressuscité (Lc 24.6). Tant que vous chercherez dans la tombe, vous ne le trouverez pas, et tant que vous chercherez un cadavre, vous ne le trouverez pas.

b. Selon le plan de Dieu (Lc 24.7)🔗

Ces femmes ont vite oublié quel était le plan de Dieu : « Que le Fils de l’homme soit livré entre les mains des pécheurs, qu’il soit crucifié [jusqu’ici, on est d’accord] et qu’il ressuscite le troisième jour » (Lc 24.7). Elles étaient au courant! Comment se fait-il qu’elles n’y aient pas pensé? Sans doute qu’elles trouvaient ça tellement incroyable qu’elles se sont dit que c’était juste une façon de parler. Elles en avaient entendu parler, et bien sûr elles croyaient que Dieu en était capable, mais au fond elles n’y croyaient pas vraiment.

c. Il faut se souvenir de la Parole de Dieu (Lc 24.6, 8)🔗

Il a fallu que Dieu leur certifie que c’était vrai, jusqu’à leur envoyer des anges pour le leur dire! « Vous pouvez être bien certaines que Jésus est vraiment ressuscité! » Mais les anges ne leur disent pas : « nous avons une primeur pour vous », ils leur disent plutôt : « Souvenez-vous de quelle manière il vous a parlé » (Lc 24.6). Le culte de ces femmes aurait été orienté bien différemment si elles s’étaient souvenues de la Parole du Seigneur. Et en effet, elles se souviennent (Lc 24.8).

Au moment où ces femmes se souviennent que la résurrection de Jésus était prévue par Dieu, et maintenant véritablement accomplie par Dieu, elles oublient leurs aromates et leurs parfums et elles s’en vont du tombeau. Elles arrêtent de chercher Jésus au mauvais endroit et de la mauvaise manière. Leur dévotion au Seigneur est orientée différemment maintenant. Pourquoi? Parce qu’elles se souviennent des paroles de Jésus. Elles se souviennent que, dans les Écritures, la résurrection de Jésus n’est pas juste une figure de style, une façon de parler, un symbole. Ce n’est pas juste une tradition sympathique. C’est une réalité. Il faut s’en souvenir, pour que notre consécration et notre culte ne deviennent pas mal orientés et stériles.

4. Répondre à la résurrection (Lc 24.9-12)🔗

a. Le danger des préjugés (Lc 24.10-11)🔗

Bien sûr, avec une telle nouvelle, les femmes s’empressent d’aller tout raconter aux autres disciples (Lc 24.9). Mais on ne les croit pas. Et il y a deux termes qui expliquent cette réaction : niaiserie et femmes (Lc 24.11). C’est une illustration du danger des préjugés : non seulement ces apôtres ne sont pas très disposés à croire qu’un mort soit ressuscité et que des anges soient apparus miraculeusement, mais en plus, cette histoire leur est racontée par des femmes. Fantaisies et affabulations! Mais attention de ne pas se laisser piéger par ses préjugés.

b. L’incrédulité, normale (Lc 24.11)🔗

Personne n’est très disposé à croire qu’un mort ait pu ressusciter. L’incrédulité des apôtres, comme l’incrédulité des femmes au début, est normale. L’incrédulité de Françoise Laborde et de Claire Chazal est normale. L’incrédulité de mes voisins, de mes collègues et des membres de ma famille est normale. C’est vrai : un mort, normalement, ne ressuscite pas. Dans la vie courante, des anges n’apparaissent pas. Mais ce n’est pas suffisant pour croire que ça ne s’est jamais produit. Si Dieu existe, il est largement capable d’accomplir des choses qui nous apparaîtraient comme des miracles. Pourtant on n’y croit pas trop au fond.

c. Le doute positif (Lc 24.12)🔗

Mais il y a une personne qui a une réaction complètement différente : Pierre. Il se dit, mince, si ça se trouve, c’est vrai. Il comprend tout de suite les implications. Si Jésus est ressuscité, s’il est vivant aujourd’hui, ça va donner à son culte une orientation complètement différente! Il va pouvoir continuer à avoir avec son Seigneur une relation vivante et personnelle! S’il y a la moindre possibilité que ce soit vrai, il veut en avoir le cœur net, alors il se lève et court au tombeau sans s’arrêter. Il n’y a rien de plus important pour lui. Malgré le poids de ses préjugés, il y a une petite voix qui souffle à Pierre, du plus profond de son cœur : et si c’était vrai? Si c’était vrai, sa vie tout entière prendrait un autre sens.

5. Conclusion🔗

Vous voyez que la résurrection de Jésus, dans la Bible, est présentée comme un événement historique réel, concret, véritable, qui ne peut pas nous laisser indifférents. Nous ne pouvons pas juste nous dire : « peut-être que ça s’est passé, et peut-être pas ». Nous sommes obligés de nous positionner par rapport à la résurrection de Jésus, parce que les implications sont trop grandes. Soit on y croit, soit on n’y croit pas. Mais si, en dépit de nos préjugés, nous nous rendons compte qu’il y a même une toute petite possibilité que ce soit vrai, nous avons intérêt à nous renseigner bien vite, parce que si c’est vrai, ça va bouleverser toute notre vie. Nous sommes souvent comme ces femmes, pleins de consécration religieuse et de bonnes intentions pour Dieu. Pourtant, nous restons insatisfaits, perplexes, nos mains pleines d’aromates et de parfums inutiles, parce que la résurrection de Jésus n’est pas vraiment, au fond, une réalité dans notre vie. Parfois, dans notre culte, on pourrait remplacer Jésus par Elvis ou par Napoléon et ça ne changerait pas grand-chose. Pourquoi? Parce que nous ne nous souvenons pas de ce qui est unique à Jésus : sa résurrection. Mais si nous nous souvenons que la résurrection de Jésus est une réalité concrète, prévue par Dieu et accomplie par lui, nous comprendrons que nous ne pouvons pas trouver Jésus en le cherchant parmi les morts, en l’évoquant comme un bon souvenir, en le représentant sur une croix, en empruntant chaque année le chemin de la passion pieds nus et en se flagellant, mais que nous le trouverons seulement à travers une relation personnelle et vivante avec lui. C’est uniquement à partir de cette relation personnelle et vivante avec le Sauveur ressuscité que notre consécration religieuse va être bien orientée et fructueuse.