Cet article sur Matthieu 18.1-5 a pour sujet la raison pour laquelle Jésus a pris des petits enfants, pour montrer notre entière dépendance envers Dieu et nous inculquer un esprit de service.

Source: Questions et réponses (ÉK). 2 pages.

Matthieu 18 - Pourquoi Jésus a-t-il pris un petit enfant?

« Dans Matthieu 18, pourquoi Jésus-Christ choisit-il un petit enfant et quel est son enseignement avec cette illustration? »

Question d’un correspondant

Lisons tout d’abord le texte en question, au début de ce chapitre :

« À ce moment-là, les disciples s’approchèrent de Jésus et lui demandèrent : Qui donc est le plus grand dans le royaume des cieux? Alors Jésus appela un petit enfant, le plaça au milieu d’eux, et dit : Vraiment, je vous l’assure : si vous ne changez pas d’attitude et ne devenez pas comme des petits enfants, vous n’entrerez pas dans le royaume des cieux. C’est pourquoi le plus grand dans le royaume des cieux est celui qui s’abaisse lui-même comme cet enfant, et celui qui accueille, en mon nom, un enfant comme celui-ci m’accueille moi-même » (Mt 18.1-5).

Dans ce passage, Jésus prend un petit enfant pour montrer aux disciples qu’ils doivent se savoir totalement dépendants, tout comme un enfant dépend de ses parents pour sa subsistance, son bien-être, sa protection. Toute autre attitude reviendrait à dire que le disciple est aussi grand que son maître, et même qu’à la limite il peut s’en passer : c’est une attitude d’orgueil, de suffisance. Or, Jésus a appris à ses disciples à prier : « Notre Père, qui es aux cieux… » En commençant notre prière de la sorte, nous reconnaissons en premier lieu notre dépendance totale vis-à-vis du Père céleste, bon et miséricordieux.

Les disciples de Jésus, en lui posant cette question, n’étaient pas innocents, car ils cherchaient en fait à se positionner les uns par rapport aux autres. Le texte parallèle dans l’Évangile de Luc (au chapitre neuf) le dit assez clairement :

« Il s’éleva entre eux une discussion : il s’agissait de savoir lequel était le plus grand parmi eux. Jésus, qui connaissait les pensées qu’ils avaient dans leur cœur, prit un enfant par la main, le plaça à côté de lui et leur dit : Celui qui accueille cet enfant en mon nom m’accueille moi-même, et celui qui m’accueille, accueille aussi celui qui m’a envoyé. Car celui qui sera le plus petit parmi vous, c’est celui-là qui est grand » (Lc 9.46-48).

Ce que le Seigneur attend de ses disciples, c’est qu’ils se rendent service les uns aux autres, et non pas qu’ils cherchent à apparaître dans l’Église comme les plus importants, ceux qui ont le pouvoir et l’influence. À la fin du Nouveau Testament, dans la troisième lettre de Jean, on trouve un exemple frappant d’un tel personnage dans l’Église :

« J’ai écrit quelques mots à l’Église, mais Diotrèphe, qui aime bien tout régenter, ne tient aucun compte de nous. Aussi, quand je viendrai, je rendrai les autres attentifs à sa manière d’agir : il tient de méchants propos contre nous et, non content de cela, il refuse de recevoir les frères de passage. En plus, ceux qui seraient désireux de les accueillir, il les en empêche et les chasse de l’Église » (3 Jn 1.9-10).

Voilà où mène la recherche des honneurs, des positions importantes, du pouvoir dans l’Église. Jean conclut ce passage de sa lettre avec ces mots, qui terminent aussi cet article et que chacun, dans l’Église, devrait prendre à cœur :

« Cher ami, imite non le mal, mais le bien. Celui qui fait le bien appartient à Dieu; celui qui commet le mal ne sait rien de Dieu » (3 Jn 1.11).