Note de la rédaction

Dans le contexte d’une société occidentale en phase avancée de déchristianisation, nous jugeons utile de publier des articles d’actualité sur les contrecoups que cela occasionne. Les dégâts considérables causés par la révolution sexuelle, notamment, et plus récemment par la montée fulgurante de l’idéologie du genre devraient tous nous interpeller.

Est-il possible que la marée transgenre se retire aussi rapidement qu’elle est montée?

Le rapport Cass a connu un retentissement international, mais les réactions ont été mitigées. Les Pays-Bas ont rejeté à une large majorité¹ « l’auto-identification »², mais la Suède et l’Allemagne l’ont approuvée. L’establishment canadien a déclaré que les conclusions étaient « transphobes³ », et les militants LGBT américains ont également fait fi de ces conclusions. Certaines personnes ne se réveilleront pas tant que les procès n’auront pas été intentés.

Au Royaume-Uni, cependant, le rapport Cass semble constituer un point de basculement⁴. Les « cliniques du genre » d’Écosse ont suspendu la prescription de bloqueurs de puberté⁵ (que le National Health Service ou NHS [Service national de santé d’Angleterre] a totalement interdits en dehors des essais cliniques). Le NHS a également annoncé que, dans le sillage du rapport Cass, un examen indépendant des « cliniques de genre » pour adultes sera également mené (même si Hilary Cass, qui ne peut pas utiliser les transports en commun en ce moment pour des raisons de sécurité⁶, n’en sera pas le fer de lance).

En effet, le NHS ne perd pas de temps pour inverser les changements qui se sont opérés au cours de la dernière décennie. Selon le Telegraph, la ministre de la Santé, Victoria Atkins, devrait annoncer cette semaine [début mai 2024] des modifications à la constitution du NHS sur les droits des patients, avec une période de consultation de huit semaines. Ces changements, semble-t-il, seront en fait un retour à la norme, avec l’interdiction d’utiliser des termes tels que « allaitement à la poitrine » [chestfeeding] et « des personnes ayant des ovaires » en faveur des termes sexospécifiques utilisés précédemment.

Comme je l’ai signalé sur mon site au cours des dernières années, les références aux femmes ont été lentement mais sûrement supprimées des sites web et des documents médicaux du NHS, même sur des sujets spécifiquement féminins tels que le cancer du col de l’utérus et de l’ovaire et la ménopause.

Le Telegraph a qualifié les changements à venir de « répression de l’idéologie transgenre dans les hôpitaux ». Il s’agira notamment d’interdire aux hommes s’identifiant comme transgenres d’être soignés dans des services hospitaliers réservés aux femmes, de garantir « la vie privée et la protection » des femmes et des jeunes filles et d’accorder aux patients le droit de demander et d’obtenir que tout « soin intime soit effectué par quelqu’un du même sexe biologique ». Le NHS avait déjà cédé aux demandes des militants transgenres qui souhaitaient que les personnes aient accès aux installations en fonction de ce qu’ils affirmaient être leur genre.

Kemi Badenoch, ministre des femmes et de l’égalité des chances, est allée plus loin en soutenant une enquête publique complète sur « l’influence omniprésente » de « l’idéologie transgenre au sein du NHS ». Une source gouvernementale a déclaré au Telegraph :

« Le gouvernement a clairement indiqué que le sexe biologique est important et que les femmes et les jeunes filles ont le droit de bénéficier de la protection et de la confidentialité dont elles ont besoin dans tous les établissements de soins de santé. Les mises à jour que nous proposons d’apporter à la constitution du NHS donneront aux patients le droit de demander des soins intimes prodiguées par des personnes de même sexe et des aménagements afin de protéger leur sécurité, leur vie privée et leur dignité.⁷ »

Selon Maya Forstater, qui a été licenciée pour s’être opposée à l’idéologie du genre, qui a gagné un procès pour licenciement injustifié et qui a fondé l’organisation militante Sex Matters [Le sexe, ça compte], ces changements à venir constituent une « étape majeure » pour faire renverser la « capitulation du NHS de l’Angleterre face aux demandes des extrémistes du genre, qui a dégradé les politiques et les pratiques, créé une confusion généralisée et nui aux soins des patients ».

Il reste encore beaucoup à faire, car les prémisses du mouvement transgenre ont infiltré presque toutes les grandes institutions du monde occidental. Cependant, la purge du Service national de santé et l’amendement formel de la constitution du NHS pour garantir la permanence de ce retour à la raison constituent une étape importante, d’autant plus que ces mesures encourageront d’autres institutions à faire de même. Le rejet par le NHS de termes tels que « allaitement à la poitrine » [chestfeeding] et « des personnes ayant des ovaires » signale au reste de la société que ces termes ne sont pas « officiels », « médicaux » ou « corrects »; ce sont des termes idéologiques destinés à imposer une compréhension spécifique du monde.

Le mouvement transgenre a conquis le Royaume-Uni du jour au lendemain. Il pourrait perdre l’Angleterre tout aussi rapidement.

Notes