Philippiens 2 - L'humilité et la communion des saints
Philippiens 2 - L'humilité et la communion des saints
« Ne faites rien par rivalité ou par vaine gloire, mais dans l’humilité, estimez les autres supérieurs à vous-mêmes. Que chacun de vous, au lieu de considérer ses propres intérêts, considère aussi ceux des autres. »
Philippiens 2.3-4
Ce n’est pas en regardant d’abord à nos frères et sœurs dans l’Église du Christ que nous trouverons la solution; c’est en regardant premièrement à Jésus-Christ lui-même. Le fondement d’une saine unité dans l’Église et d’une bonne communion fraternelle est l’humilité, une humilité façonnée par Jésus-Christ et qui trouve sa motivation en Jésus-Christ. Pour qu’il y ait de bonnes relations dans le corps du Christ, les membres de ce corps doivent regarder à la Tête!
C’est la raison pour laquelle Paul, en Philippiens 2, commence par parler de l’unité avec Jésus-Christ avant de parler de l’unité de l’Église. Il appelle les saints de Philippes à « mettre le comble à ma joie afin d’avoir une même pensée; ayez un même amour, une même âme, une seule pensée » (v. 2). Qu’est-ce qui motive cette communion parmi les saints? Paul dit : « S’il y a donc quelque consolation en Christ… » (v. 1). La communion avec les saints découle de la communion avec le Christ! Les exhortations à l’unité dans l’Église, que l’on trouve au chapitre 2, s’appuient sur l’Évangile du Christ que Paul proclame à l’Église au chapitre 1.
Cet Évangile de Jésus-Christ a des implications directes sur notre façon de vivre : « Conduisez-vous d’une manière digne de l’Évangile du Christ » (Ph 1.27). L’Évangile a des implications tout particulièrement sur les relations entre les croyants. L’Évangile a pour effet de susciter en nous de nouvelles attitudes envers nous-mêmes ainsi qu’envers les autres. Nous ne nous demandons plus : « Qu’est-ce que l’Église peut m’apporter, qu’est-ce que les autres peuvent m’apporter? », mais : « Qu’est-ce que je peux donner à l’Église, qu’est-ce que je peux donner aux autres? » L’ambition égoïste est remplacée par l’altruisme, l’orgueil est remplacé par l’humilité.
Cette attitude d’humilité va en grande partie à l’encontre de la pensée contemporaine. Notre monde nous encourage à tenter d’obtenir le plus possible pour le moins possible et à rechercher uniquement nos propres intérêts. Un entrepreneur américain du nom de Robert Ringer a publié un livre intitulé Looking out for Number one (« À la recherche du numéro un ») qui résume ainsi cette philosophie de la vie : Vous êtes le numéro un et vous devriez prendre soin de vous-même d’abord et avant tout. Il existe toutefois un autre mot pour désigner cette philosophie. Le connaissez-vous? C’est « l’égoïsme ». Nous n’avons pas besoin de lire ce livre pour arriver à comprendre comment ça fonctionne. Malheureusement, à cause du péché, l’égoïsme vient tout naturellement en chacun de nous.
L’égoïsme est un péché destructeur. Il mène à des ruptures de relations entre maris et femmes, entre pères et fils, entre mères et filles, entre frères et sœurs. Soyons honnêtes et demandons-nous ce qui se cache vraiment derrière les relations qui se détériorent dans les familles et dans l’Église? Une fois qu’on a ôté le papier d’emballage des rancunes et des mésententes, les « il a dit » et « elle a dit », que trouve-t-on derrière ces ruptures? Le péché. Le péché d’égoïsme.
Pourtant, il aurait dû et il pouvait en être autrement dans la vie des saints de Philippes, tout comme il devrait et il peut en être autrement dans la vie des saints d’aujourd’hui. Les saints ont entendu l’Évangile de Jésus-Christ, cet Évangile qui change les vies. Notre communion avec Jésus-Christ nous amène à avoir part à l’œuvre du Saint-Esprit qui transforme les vies et qui nous rend capables d’être en communion avec les autres en changeant notre cœur de telle sorte que nous puissions nous concentrer humblement sur les intérêts des autres et non pas seulement sur les nôtres.
De plus, l’œuvre du Christ ne fait pas que motiver cette nouvelle façon altruiste de penser, elle en donne aussi le modèle. Paul ajoute au verset 5 : « Ayez en vous la pensée qui était en Jésus-Christ. » Jésus avait droit à la gloire et à l’honneur célestes. « Mais il s’est dépouillé lui-même, en prenant la condition d’esclave, en devenant semblable aux hommes » (v. 7). Le Fils royal de Dieu s’est dépouillé lui-même et il a marché sur la route douloureuse de l’obéissance et de la souffrance, allant même jusqu’à la mort sur une croix! Le verset 8 résume l’attitude de Jésus : « Il s’est humilié lui-même. » L’humilité! Pour Jésus-Christ, l’humilité signifiait endurer la honte de la crucifixion et l’horreur de la colère de Dieu. Pourquoi? Parce qu’il cherchait l’intérêt des autres, l’intérêt des saints qu’il était venu sauver.
Voilà l’humble attitude modelée par le Christ que les saints reconnaissants, sauvés par Jésus-Christ, doivent imiter! Cette attitude d’humilité à l’image de Jésus et cette activité qui consiste à rechercher d’abord les intérêts des autres comme Jésus lui-même l’a fait doivent être manifestes dans le corps du Christ. En toute humilité, considérez les autres meilleurs que vous-même. Cela signifie que vous devez être prêt à faire des sacrifices afin de pouvoir servir votre frère ou votre sœur dans l’Église. Cela signifie que vous devez reconnaître que Dieu vous a placé dans la vie des autres, non pas pour que vous puissiez leur arracher tout ce que vous pouvez, comme une sangsue ou un parasite, mais pour que vous puissiez être prêt à donner et à les servir en tant que membres du même corps.
C’est ainsi que l’humilité à l’image de Jésus constitue le fondement d’une saine communion fraternelle. Heureusement, le développement de la communion parmi les saints ne s’accomplit pas d’abord en cherchant à résoudre les détails des querelles entre frères et sœurs, mais plutôt en vivant dans une attitude d’humilité les uns envers les autres et en demeurant dans la dépendance à l’égard de Jésus-Christ.