Cet article a pour sujet l'importance des promesses, en particulier la fidélité de Dieu à son alliance avec Noé qui assure le maintien d'un certain ordre par sa providence, mais sa promesse de grâce est encore plus grande.

4 pages.

Promesses et engagements

  1. Pourquoi ce sujet?
  2. Entre le meilleur et le pire
  3. La providence
  4. L’alpha et l’oméga
  5. Et nous, alors?

1. Pourquoi ce sujet?🔗

Est-ce à cause des résolutions du début de l’année que ce sujet a été choisi? Cela me rappelle ce qu’avait dit une de nos filles, un jour : « Je ne ferai plus jamais de bêtises. Sauf si j’oublie. » Nous sourions, mais est-ce que nous faisons mieux? Combien de temps durent nos résolutions? Que faire? Ou est-ce à cause des prochaines élections présidentielles? Mais quelle confiance les Français ont-ils, aujourd’hui, dans les promesses et les engagements des hommes (et des femmes) politiques? Que faire?

Je pense aussi, puisque nous sommes dans le cadre d’une Église, à ce qu’on a appelé (et qu’on appelle peut-être encore) la « confirmation », souvent suivie par la « première communion ». L’autre jour, j’ai visité un très vieux Monsieur, bien affaibli. Il a passé toute sa vie loin de Dieu et c’est encore sa situation aujourd’hui. Il est très déprimé. Mais, comme pour me rassurer, il me dit : « J’ai fait ma communion. » Ainsi, pendant des générations, on a vu des adolescents et des adolescentes quitter l’Église le jour même où ils s’engageaient à en être membres! C’est comme si des mariés se quittaient le lendemain des noces.

Si vous dites « Promesses et engagements » à un jeune aujourd’hui, je crains qu’il vous regarde avec un drôle d’air. Il y a quelque temps, une jeune femme professeure dans un collège a annoncé qu’elle allait se marier. Ses collègues l’ont regardée comme si elle était folle. (D’ailleurs, vous avez vu les dernières dispositions de l’État pour simplifier les démarches de divorce : en 10 minutes chez le notaire, je crois).

La question que je me suis posée est celle-ci : Que vaut-il mieux : Ne pas faire de promesses ou en faire et ne pas les tenir? J’aurais pu dire aussi : Qu’est-ce qui est pire? La Bible répond clairement : « Mieux vaut pour toi ne point faire de vœu, que d’en faire un et de ne pas l’accomplir » (Ec 5.4). On y reviendra.

2. Entre le meilleur et le pire🔗

Mon intention n’est pas de dépeindre la réalité plus sombre qu’elle l’est. Par la grâce de Dieu, beaucoup de bonnes réalisations existent. Nous serions bien ingrats de ne pas les voir. Si nos maisons tiennent debout, si l’eau courante arrive aux robinets, s’il y a l’électricité, s’il y a des légumes et des fruits au marché, etc., c’est parce que des engagements ont été pris au sérieux, c’est parce que des promesses ont été tenues. Le garagiste est dans son garage à réparer les voitures, le médecin est dans son cabinet à accueillir les patients, le maçon est sur son chantier, l’agriculteur dans son champ, le chauffeur dans son camion, le professeur est dans sa classe devant ses élèves…

Donc, ce n’est pas le chaos! Que dit la Bible? Elle dit que bien que les hommes soient mauvais, Dieu permet qu’ils fassent quand même du bien, un certain bien. Et donc cela vient de Dieu! Jésus le dit à un certain moment : « Méchants comme vous êtes, vous donnez quand même de bonnes choses à vos enfants » (Mt 7.11).

Nous voyons bien ce qui ne va pas. Voyons aussi ce qui va assez bien. Cela pourrait être bien pire! Ce que je viens de décrire me paraît correspondre à la réalité dans laquelle nous vivons. On pourrait l’appeler un entre-deux. Ni le chaos total ni le vrai repos. Ou si vous voulez, les deux en même temps. Vous ne trouvez pas? Mais ce qui devrait nous paraître le plus étonnant, ce n’est pas le chaos, c’est le repos. En somme, tout ce que je viens de dire, en négatif et en positif, confirme l’importance des promesses et des engagements.

Si Dieu se retirait, si Dieu nous traitait selon nos mérites, si Dieu n’exerçait pas sa patience et n’usait pas de bonté, ce serait le chaos, la guerre, l’angoisse, la maladie partout. Ce n’est pas le chaos qui est surprenant, c’est le repos et l’ordre que Dieu maintient.

3. La providence🔗

Je retiens cette expression : l’ordre que Dieu maintient. On n’y songe pas assez. La Bible dit que Dieu a tout créé par sa Parole puissante. « Dieu dit, et la chose exista. » L’Évangile de Jean commence ainsi : « Par cette Parole tout a été créé, et rien de ce qui existe n’existe sans elle » (Jn 1.3). Mais la Bible ne dit pas que cela. Je lis dans le Psaume 119 : « Tu as fondé la terre et elle demeure ferme. C’est d’après tes lois que tout subsiste aujourd’hui » (Ps 119.90-91). Les verbes sont au présent : il y a une action continue de Dieu, par sa Parole, pour que le monde qu’il a créé (depuis les choses les plus grandes jusqu’aux plus petites) reste ordonné. On le voit en regardant les étoiles dans le ciel. Mais de manière plus pratique, on le voit dans l’alternance des saisons et dans la succession des jours et des nuits. Cette régularité, c’est le résultat d’une loi créationnelle que Dieu maintient par sa Parole. C’est aussi le résultat d’une alliance que Dieu a traitée avec Noé, après le Déluge : « Tant que la terre subsistera, les semailles et les moissons, le froid et la chaleur, l’été et l’hiver, le jour et la nuit ne cesseront pas » (Gn 8.22). On pourrait dire : ça ne tourne pas tout seul. C’est le résultat d’une fidélité!

Nous sommes dans le sujet : Promesses et engagements. Nous dépendons beaucoup plus que nous le croyons de l’engagement que Dieu a pris envers sa création, malgré le péché des hommes. Et que les hommes y croient ou pas, cela ne change rien, en un sens. C’est un engagement que Dieu a pris. Et les incroyants en profitent autant que les croyants. Jésus le dit : « Dieu fait pleuvoir sur les bons et sur les méchants; il fait lever son soleil sur les justes et sur les injustes » (Mt 5.45). C’est quelque chose que nous pouvons rappeler, de temps en temps, à ceux qui nous entourent : « Tu ne crois pas en Dieu, mais tu respires l’air qu’il te donne! »

4. L’alpha et l’oméga🔗

Le commencement et la fin. Les hommes ont sans aucun doute raison de s’inquiéter de la pollution, du réchauffement climatique et de la manière de nourrir l’humanité dans les décennies à venir. Mais celui qui décide quand la terre va disparaître, c’est Dieu! Dire cela ne nous rend pas irresponsables ou négligents. Mais dire cela, c’est redonner à Dieu — et à nous — la juste place. Rappelons-nous ce que Dieu dit à Job : « Où étais-tu quand j’ai créé la terre? » (Job 38.4). Je pense à ce que dit Paul : « Ainsi donc, cela ne dépend ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu… » (Rm 9.16). Ce verset parle de la souveraineté de Dieu.

L’alliance envers la création suffit-elle? Non. L’alliance conclue avec Noé est une alliance de survie, même si elle permet de belles réalisations : les récoltes, la santé, les mariages, les enfants, etc. Tout cela est beau, mais passager. Nous le voyons bien. C’est une alliance de survie, ce n’est pas une alliance de restauration; ce n’est pas une alliance de vie véritable. La politique, les supermarchés et même l’hôpital, c’est important, mais cela ne répond pas aux besoins les plus profonds du cœur humain.

C’est pourquoi, après l’alliance offerte à Noé, Dieu conclut une autre alliance avec Abraham, beaucoup plus grande et riche. C’est dans le cadre de cette alliance-là que le Messie est venu sur la terre : « Lorsque nous étions encore sans force, au temps marqué, Christ est mort pour des impies » (Rm 5.6). L’expression « au temps marqué » indique qu’il s’agit de l’accomplissement d’une promesse. Qui a fait cette promesse? Dieu. Les hommes y sont-ils pour quelque chose? Pour rien. C’est le dessein de Dieu, complètement immérité. « Lorsque nous étions encore sans force. »

5. Et nous, alors?🔗

Ce « sans force » rejoint ce que nous avons dit tout à l’heure de nos résolutions de début de l’année. Je pense à cette parole de Jésus : « Ne jure pas non plus par ta tête, car tu ne peux rendre blanc ou noir un seul cheveu » (Mt 5.36).

Je pense encore à ce que dit l’apôtre Jacques :

« Vous qui dites : Aujourd’hui ou demain, nous irons dans telle ville, nous y passerons une année, nous trafiquerons et nous gagnerons! Vous qui ne savez pas ce qui arrivera demain! Car qu’est-ce que votre vie? Vous êtes une vapeur qui paraît pour un peu de temps et qui, ensuite, disparaît. Vous devriez dire plutôt : Si Dieu le veut, nous vivrons, et nous ferons ceci ou cela » (Jc 4.13-14).

Pourquoi Dieu dit-il que nous sommes peu de chose? Est-ce parce que nous ne comptons pas à ses yeux? Pas du tout. Même un petit oiseau compte à ses yeux, et Jésus dit que nous valons plus que beaucoup d’oiseaux! (Mt 10.29-31). C’est pour que nous cessions de nous confier en nous-mêmes pour quoi que ce soit, ce qui est une sorte de folie. La même folie qu’un petit enfant qui croit qu’il va y arriver tout seul et à tout moment, il faut l’arrêter et l’aider. « La folie est attachée au cœur de l’enfant… », dit le livre des Proverbes (Pr 22.15).

Un jour, les Israélites dirent : « Nous servirons l’Éternel, car il est notre Dieu! Mais Josué dit au peuple : Vous n’aurez pas la force de servir l’Éternel, car c’est un Dieu saint » (Jos 24.18-19). C’est comme lorsque Pierre dit à Jésus : « Quoiqu’il arrive, je te défendrai. » Jésus lui a répondu : « Avant que le coq chante, tu me renieras trois fois » (Mt 26.34). C’est ce qu’on pourrait appeler la pédagogie de l’échec. Et après avoir renié Jésus, Pierre, étant sorti, pleura amèrement (26.75).

Nous nous souvenons de la parole de Jésus : « Sans moi, vous ne pouvez rien faire » (Jn 15.5). Qu’entendons-nous là? Deux choses : D’abord, il faut un jour admettre notre totale faiblesse et cesser d’essayer par nos propres forces. Ensuite, il faut venir à Jésus par qui nous recevons plus que le pardon : aussi un cœur nouveau pour vouloir ce que Dieu veut et le vivre avec la force qu’il me donne. C’est cela, la foi.