Cet article sur Deutéronome 28 a pour sujet la providence de Dieu dans la nature qui ordonne toute chose selon sa volonté.

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La providence de Dieu dans la nature Extrait d'un sermon sur Deutéronome 28

En résumé, il nous est déclaré ici que l’ordre de la nature, tel qu’on l’appelle, n’est rien d’autre qu’une disposition de la volonté de Dieu, et qu’il domine tellement et sur le ciel et sur la terre, sur la pluie et sur le beau temps, qu’il envoie les changements comme il lui plaît, et même ne les envoie pas sans cause.

S’il y avait un ordre continuel dans la nature, il nous semblerait que Dieu n’y mettrait pas la main : nous confesserions bien qu’il a créé le monde, mais cependant nous ne dirions pas qu’il nous gouverne. Nous penserions : Eh quoi? Quand le printemps est venu, on voit qu’il avance d’un fil égal, semblable à l’an passé, c’est toujours la même chose. Mais si nous voyons un hiver plus long, un hiver qui commence tard, un autre plus tôt, et qui durera plus longtemps; si nous voyons un hiver davantage pluvieux et l’autre sec; force neige en une année tandis qu’en une autre il n’y en aura point; une année sera chaude, et l’autre froide.

Une telle inégalité ne montre-t-elle donc pas qu’il faut bien que Dieu besogne? Car le soleil accomplirait son office aussi bien une année qu’en l’autre, et tout irait toujours de façon bien tracée au compas, mieux que l’horloge la mieux réglée du monde. Pourquoi donc y a -t-il une telle variété? C’est Dieu qui nous rappelle à lui.

Il est vrai que les philosophes chercheront bien les causes et qu’ils diront : « Il y a telle concurrence des astres, et cela se fait par telle conjonction. » Mais d’où procède tout cela? De la main de Dieu. Il faut revenir à la première cause. Et de fait, à moins d’en être convaincus, ils ne sont que des brutes. Et encore il ne suffit pas de savoir que Dieu conduit toutes les créatures, et qu’il leur tient la bride pour les faire fléchir. Comme un homme quand il aura un cheval, il le fera tourner d’un côté et de l’autre, il le retiendra, il le fera courir. Ce n’est donc pas tout d’avoir bien su que Dieu lâche, qu’il retient, et qu’il envoie les changements tels qu’il le veut. Mais il faut aussi que nous sachions qu’il ne fait rien sans cause.

Car si nous disions : Dieu gouverne le monde, mais que nous ne sachions pas pourquoi il nous afflige, nous serions tantôt enclins à murmurer contre lui; et pendant ce temps nous ne tirerions aucune leçon de ses verges et de ses corrections, nous demeurerions toujours stupides dans nos péchés.

Ainsi donc notons que Dieu fermant le ciel, de telle sorte qu’il ne nous envoie pas de pluie, desséchant la terre, au point qu’elle devienne dure comme du fer, nous remontre par cela nos péchés et se déclare en somme notre Juge. C’est donc cela que nous devons retenir de l’ordre de la nature, comme cela nous est montré ici.