Cette méditation sur le Psaume 131 a pour sujet le calme que David a dû apprendre à vivre dans la sécurité des bras de son Père céleste au milieu des tempêtes de la vie, requérant une lutte comme le sevrage d'un enfant.

Source: Les Psaumes du Christ - Nos Psaumes. 2 pages. Traduit par Beth Pham-Ngoc

Psaume 131 - Comme un enfant sevré

« Cantique des montées. De David. Éternel! je n’ai ni un cœur arrogant, ni des regards hautains; je ne m’engage pas dans des questions trop grandes et trop merveilleuses pour moi. Loin de là, j’ai imposé le calme et le silence à mon âme, comme un enfant sevré auprès de sa mère; mon âme est en moi comme un enfant sevré. Israël, attends-toi à l’Éternel, dès maintenant et à toujours! »

Psaume 131

Nous nous identifions avec l’image du nourrisson repu qui repose, heureux, dans les bras de sa mère. C’est l’image qui nous vient à l’esprit à la lecture du Psaume 131 et nous aimons cette comparaison avec nous-mêmes. David, pourtant, parle d’un enfant sevré et non d’un bébé repu. Il s’agit d’une image qui reflète davantage de difficultés.

À l’époque de la Bible, un enfant était habituellement sevré vers l’âge de trois ans. Évidemment, l’intérêt pour le bambin de se nourrir auprès de sa mère ne venait pas simplement du lait qu’il recevait, mais aussi du sentiment de réconfort et de sécurité que procurait l’allaitement. Le fait de sevrer un enfant impliquait de lui retirer ce sentiment de sécurité et, comme on pouvait s’y attendre, l’enfant réagissait avec une certaine frustration. Quelques semaines pouvaient être nécessaires pour que le fait d’être sur les genoux de maman n’éveille plus de désir de téter, pour que l’enfant sevré puisse être calme et au repos auprès de sa mère. La paix après la lutte : voilà l’image que David évoque dans l’esprit de ses lecteurs.

Sur la route vers la nouvelle Jérusalem, le saint pèlerin traverse tant de malhonnêteté et d’injustice. La tentation est grande d’accuser Dieu de ne pas bien prendre soin de nous, de contester ses directives et de vouloir prendre les choses en main nous-mêmes. Des frustrations qui ressemblent à celles de l’enfant que l’on sèvre naissent dans le cœur des chrétiens qui grandissent : Où est Dieu quand la vie nous blesse? Pourquoi ne m’entoure-t-il pas de ses soins?

Au fil des ans, David apprit à calmer son âme au milieu des tempêtes de la vie. Il apprit à se sentir en sécurité dans les bras de son Père céleste, même lorsque le Seigneur ne satisfaisait pas son désir humain d’obtenir de lui des explications. Alors que ces questions difficiles grandissaient dans son esprit plus mature, David parvint à se confier de plus en plus aux bons soins du Dieu qui l’aimait d’une affection et avec une sagesse encore plus grandes qu’aucune mère peut avoir pour son enfant.

Ce Père, après tout, allait donner son Fils unique pour réconcilier les pêcheurs avec Dieu. Lorsqu’il fut abandonné sur la croix, Jésus lui-même ressentit profondément la frustration de l’enfant pendant le sevrage, à qui sa mère refuse la sécurité et la paix qu’il réclame. Pour que nous ne soyons jamais abandonnés, il ne reçut pas le calme et la quiétude qui proviennent de la proximité avec le Père céleste.

À cause de l’œuvre accomplie par Jésus, Dieu est toujours proche de nous et nous aime d’un amour à toute épreuve. Nous pouvons donc nous reposer, heureux, dans les bras de notre Père.