Psaume 2 et Matthieu 27 - Rire avec Dieu devant le tombeau vide
Psaume 2 et Matthieu 27 - Rire avec Dieu devant le tombeau vide
« Il rit, celui qui siège dans les cieux, le Seigneur se moque d’eux. »
Psaume 2.4
« Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate et dirent : Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : Après trois jours je ressusciterai. Ordonne donc qu’on s’assure du sépulcre jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps et dire au peuple : Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit : Vous avez une garde; allez, assurez-vous (de lui) comme vous l’entendrez. Ils s’en allèrent et s’assurèrent du sépulcre, après avoir scellé la pierre et posté la garde. »
Matthieu 27.62-66
« Pourquoi les nations s’agitent-elles et les peuples ont-ils de vaines pensées? Les rois de la terre se dressent et les princes se liguent ensemble contre l’Éternel et contre son messie : Brisons leurs liens, et rejetons loin de nous leurs chaînes! Il rit, celui qui siège dans les cieux, le Seigneur se moque d’eux. Il leur parle dans sa colère et dans sa fureur il les épouvante : C’est moi qui ai sacré mon roi sur Sion, ma montagne sainte! »
Devant les efforts des hommes et des démons qui cherchent à contrecarrer ses plans de rédemption, Dieu lui-même a ri de ses ennemis le jour où il a ressuscité son Fils d’entre les morts. Cependant, est-il approprié de nous joindre à Dieu dans son rire de victoire? Certainement, puisqu’en ressuscitant, Jésus-Christ le Roi a réprimé et vaincu tous ses ennemis et les nôtres (Petit Catéchisme de Westminster, question 26). En fait, les auteurs des Évangiles semblent même avoir inclus certains détails dans leurs récits de la mort et de la résurrection de Jésus-Christ afin que le peuple de Dieu puisse rire, à la lumière de cette résurrection. Lorsque nous pensons au tombeau vide, il est difficile de lire des textes comme celui-ci sans rire :
« Le lendemain, qui était le jour après la préparation, les principaux sacrificateurs et les pharisiens allèrent ensemble trouver Pilate et dirent : Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : Après trois jours je ressusciterai. Ordonne donc qu’on s’assure du sépulcre jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps et dire au peuple : Il est ressuscité des morts. Cette dernière imposture serait pire que la première. Pilate leur dit : Vous avez une garde; allez, assurez-vous de lui comme vous l’entendrez. Ils s’en allèrent et s’assurèrent du sépulcre, après avoir scellé la pierre et posté la garde » (Mt 27.62-66).
Ayant le très grand avantage de pouvoir considérer ce texte en rétrospective, nous pouvons dégager trois grandes raisons de rire devant la folie des ennemis du Seigneur et la futilité de leurs complots contre celui qui avait reçu l’onction de Dieu.
Nous pouvons premièrement rire à cause de la façon dont les ennemis du Seigneur se sont compromis eux-mêmes devant Pilate. Le jour suivant la mort et l’ensevelissement du Seigneur, une pensée troublante occupait l’esprit des dirigeants juifs : « Supposons qu’un des disciples de Jésus vienne voler son corps dans le tombeau et annoncer qu’il est ressuscité des morts. Qu’adviendrait-il alors? » Ils se sentaient probablement particulièrement vulnérables à l’idée d’une telle possibilité, sachant que Joseph d’Arimathée, un disciple de Jésus, avait obtenu la permission de Pilate de prendre le corps de Jésus et de l’ensevelir dans son propre tombeau.
Que pouvaient-ils faire pour prévenir une telle fraude? Leur seul recours était d’en appeler à Pilate afin qu’il protège le tombeau d’éventuels voleurs de sépulcre parmi les disciples. En se présentant devant Pilate pour l’implorer d’agir ainsi, ils se sont toutefois compromis aux yeux de tous ceux d’entre nous qui se réjouissent à cause de la résurrection. Ils ont dit à Pilate :
« Seigneur, nous nous souvenons que cet imposteur a dit, quand il vivait encore : “Après trois jours je ressusciterai.” Ordonne donc qu’on s’assure du sépulcre jusqu’au troisième jour, afin que ses disciples ne viennent pas dérober le corps et dire au peuple : “Il est ressuscité des morts” » (Mt 27.63-64).
Ce qui est fascinant dans ce témoignage des dirigeants qui étaient opposés à Jésus, c’est qu’ils nous procurent ainsi une des évidences les plus claires dans les Écritures que Jésus a ouvertement annoncé sa résurrection d’entre les morts. Il est vrai qu’il l’a souvent fait en termes voilés, de sorte qu’à la fois ses amis et ses adversaires étaient parfois incertains de ce qu’il voulait dire exactement. En Jean 2, après que notre Seigneur eut « nettoyé » le temple, les Juifs lui ont demandé : « Quel miracle nous montres-tu pour agir de la sorte? » Jésus leur a répondu : « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai. » Plus tard, pendant le procès de Jésus devant Caïphe, de faux témoins, qui semblent avoir pris les paroles de Jésus très à la lettre, ont affirmé qu’il avait dit : « Je puis détruire le temple de Dieu et le rebâtir en trois jours » (Mt 26.61).
Cependant, ici devant Pilate, les ennemis de Jésus, désirant atteindre leur objectif, sont très honnêtes quant à leur compréhension de ce que Jésus avait dit à propos de lui-même. Ils se sont compromis eux-mêmes, laissant transparaître qu’ils avaient très bien compris que Jésus avait affirmé détenir le pouvoir sur la mort. Il est risible qu’afin de prévenir une éventuelle « fraude de la résurrection », les ennemis du Christ aient fait preuve d’une bien meilleure compréhension de l’enseignement de notre Seigneur au sujet de lui-même que certains de ses propres disciples.
En deuxième lieu, nous pouvons rire à cause de la façon dont les ennemis de notre Seigneur annoncent involontairement son triomphe sur eux. Les dirigeants juifs ont dit une chose pendant leur discussion avec Pilate qui, bien qu’ayant eu pour but de calomnier Jésus, s’est avérée une « prophétie » involontaire de son avenir glorieux. Ils ont dit à Pilate que Jésus était un « imposteur ». Ils faisaient référence à son affirmation d’être le Messie — affirmation qu’ils rejetaient — et ils ont fait naître un soupçon dans l’esprit de Pilate, à savoir que ses disciples pourraient perpétuer cette supercherie en proclamant qu’il était ressuscité des morts. Ils ont développé leurs arguments en essayant d’éveiller les instincts politiques de Pilate (Mt 27.64), raisonnant de la façon suivante : « S’il était un imposteur quand il était vivant, affirmant être le Messie, la fraude sera encore bien plus grande après sa mort si les disciples proclament qu’il est le Messie toujours vivant! »
Évidemment, les paroles de ces hommes sont farcies d’erreurs et d’incrédulité. Pourtant elles reflètent en partie la vérité et constituent une source savoureuse d’ironie pour ceux et celles qui se réjouissent dans la résurrection de Jésus-Christ. De notre perspective, deux mille ans plus tard, nous pouvons voir que c’est précisément leur plus grande crainte qui s’est finalement réalisée. Depuis ce temps, au moyen de ce qu’ils auraient qualifié de fraude monumentale, ce Jésus « mort » s’est acquis d’innombrables disciples convaincus de la réalité de sa résurrection. Cette dernière « imposture » est en fait devenue bien pire que la « première », une « imposture » d’une ampleur qui surpasse de beaucoup tout ce que ses ennemis auraient pu imaginer.
Cependant, il est bien évident que l’envergure même de cette prétendue supercherie jette de sérieux doutes sur ce qu’ont dit les dirigeants. L’essor du christianisme partout dans le monde ne peut guère être attribué à une fraude astucieuse. Cependant, nous partageons l’avis des ennemis du Seigneur sur un point : notre Sauveur s’est acquis extraordinairement plus de disciples après sa mort qu’avant sa mort. Parce que la résurrection s’est réellement produite, nous pouvons voir que les paroles des Juifs étaient en fait une prédiction involontaire du zèle pour le Messie ressuscité qui allait se propager comme un feu de forêt hors contrôle.
En troisième lieu, considérez la futilité des plans que les ennemis de notre Seigneur ont tenté de concevoir afin de lier Dieu lui-même. Les dirigeants juifs savaient comment jouer avec la peur que Pilate avait de l’agitation au sein de la population juive. Ils savaient également réunir des arguments irréfutables pour l’intervention de Rome dans les affaires juives. Pilate a consenti à leur requête, leur garantissant un nombre suffisant de soldats pour garder le tombeau. L’expression « s’assurer du sépulcre » est répétée trois fois de suite de manière très rapprochée dans le récit de Matthieu : c’est ce que les Juifs demandent (Mt 27.64), c’est ce que Pilate ordonne de faire (v. 65) et c’est ce qui est effectivement fait lorsque la pierre est scellée et que la garde est postée (v. 66). Le sceau était probablement un genre de corde sur laquelle se trouvait un sceau gouvernemental en cire interdisant à quiconque d’ouvrir le tombeau. Les gardes en poste étaient évidemment là pour faire respecter l’interdiction.
Quand ceux qui sont amis de la résurrection considèrent les mesures extrêmes prises par les ennemis du Christ pour « assurer le sépulcre », il leur est difficile de ne pas rire. Rétrospectivement, c’est vraiment très drôle de penser aux ennemis du Christ en train de déployer autant d’ardeur et de force pour s’assurer que le tombeau de notre Seigneur était bien scellé. De leur point de vue, tout cela n’était nécessaire que pour intimider quelques disciples de Jésus découragés et contrecarrer leurs efforts potentiels. Ils n’ont pas compris qu’ils déployaient tous ces efforts contre le Dieu omnipotent, le Dieu du monde entier, dont les plans de rédemption allaient bientôt être centrés sur l’ouverture de ce tombeau et la libération de celui qu’il contenait.
Bientôt, ce sceau serait brisé et la pierre du tombeau serait roulée par l’ange du Seigneur lui-même. Bientôt les gardes armés, tremblant de peur, seraient étendus sur le sol, comme morts. Quand on songe à la faible autorité de ce sceau romain et à la force futile de ces gardes romains devant la puissance qui a ressuscité Jésus d’entre les morts, il est bien certain que les cœurs de ceux qui connaissent personnellement les bienfaits de la résurrection du Christ ne peuvent que se réjouir. On ne peut s’empêcher de rire à l’idée d’une telle comparaison!
Si « celui qui siège dans les cieux » rit, par conséquent le rire est sûrement une réponse de foi appropriée de notre part aussi, alors qu’à l’approche de Pâques nous méditons à nouveau sur la résurrection. Dans notre monde moderne hypersensible, rire d’une victoire toute à notre avantage sera peut-être perçu comme un manque de courtoisie ou « d’esprit sportif », mais le combat qui s’est déroulé sur la croix n’avait rien d’une simple rencontre sportive entre gentlemen. C’est là que s’est jouée la bataille décisive entre le Dieu infiniment saint et ses ennemis mauvais et implacables. Les enjeux étaient colossaux. Devant une victoire si pure et des ennemis aussi indignes, le rire sera pour toute l’éternité la réponse appropriée du Christ et de son peuple au souvenir de sa résurrection.