Cet article sur le Psaume 110 a pour sujet l'annonce prophétique du Messie qui devait être à la fois Roi, Sacrificateur, fils de David et Seigneur.

Source: Psaumes et louange. 4 pages.

Psaumes et louange (6) - L'annonce du Messie

Psaume 110

Nous avons entrepris de découvrir ensemble le livre des Psaumes dans l’Ancien Testament de la Bible. Je conclus cette série de méditations sur ces cantiques qui sont aussi des prières adressées au Dieu vivant. Au début du premier message sur les Psaumes, j’avais signalé que les chrétiens ont dès le début chanté les Psaumes à la suite de Jésus-Christ. Ils avaient aussi compris que le livre des Psaumes se rapporte au Messie promis de longue date, et que nombre de Psaumes prophétisent sa venue et son œuvre.

Pour comprendre cela, il avait fallu que Jésus-Christ, après sa résurrection, ouvre les yeux et l’intelligence spirituelle de ses disciples, comme le rapporte le dernier chapitre de l’Évangile selon Luc :

« Il leur dit : Voici ce que je vous ai dit quand j’étais encore avec vous : Il faut que s’accomplisse tout ce qui est écrit de moi dans la loi de Moïse, dans les prophètes, et dans les Psaumes. Là-dessus, il leur ouvrit l’intelligence pour qu’ils comprennent les Écritures. Vous voyez, leur dit-il, les Écritures enseignent que le Messie doit souffrir, qu’il ressuscitera le troisième jour, et qu’on prêchera de sa part aux hommes de toutes les nations, en commençant par Jérusalem, la repentance en vue du pardon des péchés » (Lc 24.44-46).

Notez bien ce que ce passage nous dit : L’Ancien Testament, c’est-à-dire les écrits sacrés des Juifs avant la venue de Jésus-Christ, était appelé par eux l’Écriture. Jésus-Christ lui aussi, et à sa suite ses disciples, se réfère à ces écrits comme à l’Écriture, c’est-à-dire à la révélation du seul vrai Dieu au peuple qu’il a choisi. Cette Écriture contient des écrits dont certains datent de nombreux siècles avant la venue de Jésus-Christ, en particulier les Psaumes. Tous les Juifs croyaient que cette Écriture prophétisait la venue d’un Messie, d’un roi très particulier promis par Dieu pour son peuple, et ils citaient des Psaumes particuliers pour exprimer cette attente.

Durant son ministère sur terre, Jésus a appliqué à lui-même certains de ces textes, en particulier le Psaume 110. Il a confronté ceux qui ne croyaient pas qu’il était le Messie promis en leur citant les paroles de ce Psaume, sur lequel je reviendrai plus en détail un peu plus loin. Cependant, après sa résurrection il apparaît plusieurs fois à ses disciples et fait pour eux toute la lumière sur la manière dont l’Écriture prophétise sa venue, sa personne et son œuvre. Pour leur faire comprendre cela, nous dit le passage de l’Évangile de Luc que j’ai cité, il leur ouvre l’intelligence, car autrement d’eux-mêmes ils ne pourraient pas saisir pleinement l’accomplissement des prophéties de l’Ancien Testament en sa personne. Lorsque les disciples parleront pour la première fois en public, au moment de la fête de la Pentecôte qui se déroulait à Jérusalem, Pierre expliquera au peuple rassemblé comment les prophéties contenues dans les Psaumes se sont réalisées en Jésus-Christ. Il citera plusieurs Psaumes et l’on ne peut douter qu’il ait fondé cette première prédication en public sur l’enseignement de Jésus-Christ à ses disciples après sa résurrection. Voici une partie de ce discours de Pierre, que nous trouvons au livre des Actes des apôtres, au chapitre 2. Pierre y cite notamment le Psaume 16 et le Psaume 110 :

« Écoutez bien, Israélites, ce que j’ai à vous dire. Vous le savez tous : Jésus de Nazareth — cet homme dont Dieu vous a montré qu’il l’approuvait en accomplissant, par son moyen, au milieu de vous des miracles, des signes et des actes extraordinaires — a été livré entre vos mains conformément à la décision que Dieu avait prise et au projet qu’il avait établi d’avance. Et vous, vous l’avez tué en le faisant crucifier par des hommes qui ne connaissent pas Dieu. Mais Dieu a brisé les liens de la mort : il l’a ressuscité, car il était impossible que la mort le retienne captif. En effet, David dit de lui [au Psaume 16] : “Je voyais le Seigneur constamment devant moi, car il est à ma droite pour que je ne vacille pas. Voilà pourquoi mon cœur est plein de joie et pourquoi mes paroles débordent d’allégresse. Même mon corps reposera dans l’espérance; tu ne m’abandonneras pas dans le séjour des morts : tu ne laisseras pas ton serviteur se décomposer dans la tombe. Car tu m’as fait connaître le chemin de la vie, et tu me combleras de joie en ta présence.” Mes frères, permettez-moi de vous parler franchement : le patriarche David est bel et bien mort et enterré. Son tombeau existe encore près d’ici aujourd’hui. Mais il était prophète et il savait que Dieu lui avait promis, sous la foi du serment, de faire asseoir sur son trône un de ses descendants. Ainsi il a entrevu par avance la résurrection de Christ, et c’est d’elle qu’il parle en disant que Dieu ne l’abandonnera pas dans le séjour des morts et qu’il ne laissera pas son corps se décomposer. Dieu a ressuscité des morts ce Jésus dont je parle : nous en sommes tous témoins. Ensuite, il a été élevé pour siéger à la droite de Dieu. Et maintenant, comme Dieu l’a promis, il a reçu du Père l’Esprit Saint et il l’a répandu sur nous. C’est là ce que vous voyez et entendez. En effet, David, lui, n’est pas monté au ciel, mais il a dit [au Psaume 110] : “Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Viens siéger à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds.” Voici donc ce que tout le peuple d’Israël doit savoir avec une entière certitude : Dieu a fait Seigneur et Messie ce Jésus que vous avez crucifié » (Ac 2.22-36).

Ce Psaume 110, cité par le disciple Pierre dans son discours au peuple lors de la fête de la Pentecôte, mérite d’être lu en entier pour que nous le commentions brièvement :

« Psaume de David. Déclaration de l’Éternel. Il dit à mon Seigneur : “Viens siéger à ma droite jusqu’à ce que j’aie mis tes ennemis comme un escabeau sous tes pieds.” L’Éternel étendra de Sion ton pouvoir royal, et tu domineras parmi tes ennemis. Au jour où tu combats, ton peuple est plein d’ardeur pour accourir vers toi dans sa parure sainte, et, du sein de l’aurore, tous tes jeunes guerriers se presseront vers toi comme naît la rosée. L’Éternel l’a juré, il ne reviendra pas sur son engagement : “Tu seras prêtre pour toujours selon la ligne de Melchisédek.” Le Seigneur, à ta droite, va écraser des rois au jour de sa colère. Il juge les nations; les cadavres s’entassent, il écrase des chefs de par la terre entière. En chemin, il s’abreuve, il boit l’eau d’un torrent, puis relève la tête » (Ps 110).

Ce texte au caractère à la fois majestueux, solennel et rugueux du roi David nous parle de la dynastie royale dont lui-même est le premier représentant. Au début de son règne, David avait reçu, par l’intermédiaire du prophète Nathan, la promesse que ses descendants conserveraient pour toujours le trône sur Israël. « Ta maison et ton règne seront pour toujours assurés devant toi, ton trône pour toujours affermi », telles étaient les paroles par lesquelles le prophète Nathan avait fini de rapporter à David ce que l’Éternel Dieu lui avait révélé (2 S 7.16).

Le Psaume 110 nous révèle quelque chose de plus profond encore concernant cette promesse prononcée quelque mille ans avant Jésus-Christ. La dynastie de David, selon ce Psaume, aboutit à un roi qui est également prêtre, ou sacrificateur, et qui l’est de manière très spéciale « selon l’ordre de Melchisédek ». Or, aucun roi d’Israël n’était autorisé par la loi de Dieu à exercer la prêtrise, laquelle était destinée exclusivement aux membres de la tribu de Lévi, une des douze tribus d’Israël. David et ses descendants appartenaient, quant à eux, à la tribu de Juda, et non à celle de Lévi. Comment donc un descendant de David pourrait-il être sacrificateur pour toujours, selon les paroles mêmes du Psaume 110? Uniquement par une dispensation spéciale, et par un lignage spécial, lié au personnage de Melchisédek qui apparaît au livre de la Genèse, sans que l’on connaisse son origine, sa descendance ou quoi que ce soit d’autre.

C’est à lui que l’ancêtre des Israélites, le patriarche Abraham, avait payé la dîme de tous ses revenus, le reconnaissant comme prêtre du Dieu très-haut. Or le sacrificateur-roi dont il est question au Psaume 110 est relié à ce Melchisédek : « Tu es sacrificateur pour toujours, à la manière de Melchisédek. » Qui plus est, David lui-même, auteur de ce Psaume, s’adresse à ce roi-prêtre qui doit venir après lui, comme à son propre Seigneur, puisqu’il commence par dire : « Oracle de l’Éternel à mon Seigneur. » David rapporte ce que dit l’Éternel à son Seigneur. L’Éternel promet à ce roi-prêtre d’étendre son sceptre, c’est-à-dire sa puissance et sa domination, et de s’asseoir à sa droite, ce qui est une manière de parler de lui comme de Dieu. David contemple la domination de ce roi-prêtre divin à venir, dont le gouvernement sera assuré pour toujours, et qui de cette manière accomplira la promesse faite à lui-même, David.

Pouvait-il s’agir de son propre fils Salomon, ou de l’un de ses descendants directs? Comment le roi David se serait-il abaissé devant sa propre progéniture de la sorte? Comment aurait-il pu conférer à son successeur direct, ou à un autre de ses descendants immédiats, la fonction de prêtre avec ses attributs, qu’il savait parfaitement être interdite aux rois d’Israël? L’exemple du roi Saül était présent à tous les esprits, lequel avait perdu la royauté justement pour avoir transgressé ce commandement divin et avoir voulu agir en sacrificateur. Le Psaume 110 évoque le Messie à venir, à la fois roi et prêtre éternel, élevé au rang le plus haut, assis à la droite de Dieu, c’est-à-dire jouissant lui-même d’un statut divin.

C’est en particulier ce Psaume que Jésus-Christ a invoqué devant ceux qui ne croyaient pas qu’il était lui-même le Messie promis. Il leur a fermé la bouche en leur montrant que le descendant de David promis lui préexistait, puisque David lui-même l’appelait « mon Seigneur », ce qu’il n’aurait jamais fait pour son propre fils ou un roi humain de même nature que lui-même. Étant lui-même issu de la lignée de David, ce que personne ne mettait en doute du reste, Jésus pouvait légitimement s’appliquer les paroles du Psaume 110.

« Jésus prit la parole et se mit à enseigner dans le temple : Comment les scribes peuvent-ils dire que le Christ est fils de David? David lui-même, animé par l’Esprit Saint, a dit : “Le Seigneur a dit à mon Seigneur : Assieds-toi à ma droite, jusqu’à ce que je fasse de tes ennemis ton marchepied.” David lui-même l’appelle Seigneur; comment donc est-il son fils? Et une grande foule l’écoutait avec plaisir » (Mc 12.35-37).

Comprenons que tout l’Ancien Testament, inspiré par le Saint-Esprit de Dieu des siècles avant l’apparition humaine de Jésus sur terre, témoigne par avance de sa venue et de son œuvre de Rédempteur. Le plan de Dieu, la fidélité dont il fait preuve à l’égard de son peuple nous remplira de joie et de confiance. Aujourd’hui comme hier, il est fidèle et ne manquera pas de vous réconforter. Lisez les Psaumes dans l’Ancien Testament, ils vous parlent de l’amour et de la fidélité de Dieu à votre égard, car en la personne de son Fils Jésus-Christ il a accompli toutes ses promesses.