Cet article a pour sujet l'importance de connaître l'histoire de l'Église, qui est l'histoire de la fidélité de Jésus-Christ à sa promesse, des infidélités de son Église et de son combat contre Satan, qui se conclura par la victoire de notre Seigneur.

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À quoi sert de connaître l'histoire de l'Église?

Que répondriez-vous si je vous posais la question suivante : À quoi cela sert-il de connaître l’histoire de l’Église? Est-ce important ou non? Cela ajoute-t-il quoi que ce soit à ma connaissance de Dieu, à mon salut? Je voudrais dans cet article vous persuader que la connaissance de l’histoire de l’Église est importante, même si ce n’est bien sûr pas par elle que l’on est sauvé, réconcilié avec Dieu. Cela, seul un Médiateur parfait entre Dieu et les hommes peut l’accomplir, et ce Médiateur c’est Jésus-Christ et lui seulement, car il est à la fois pleinement Dieu et pleinement homme. Rien ne peut remplacer son sacrifice parfait accompli pour obtenir le salut des croyants. Mais ce même Jésus-Christ a promis à ses disciples qu’il serait avec eux jusqu’à la fin des temps, jusqu’à son retour final dans la gloire, au moment même où il les envoyait dans le monde pour prêcher l’Évangile et pour enseigner à toutes les nations à obéir à tout ce qu’il leur avait prescrit (Mt 28.18-20). Au fond, l’histoire de l’Église, ce n’est autre que l’histoire de cette promesse de Jésus-Christ.

Ne pensez-vous pas qu’il est important de se rappeler comment Christ, à travers le Saint-Esprit qu’il a accordé à son Église, a toujours été fidèle à cette promesse au travers des âges? Et quand l’Église lui a été infidèle, ce qui a souvent été le cas, comment a-t-il retiré momentanément sa présence? Car là où l’Église n’enseigne pas tout ce qu’il a prescrit, là où elle invente ses propres enseignements au lieu de considérer comme parfaits et suffisants les enseignements de Dieu dans sa Parole révélée, alors l’Esprit du Christ, celui qui a été donné à l’Église lors de la Pentecôte, se retire, et les hommes se retrouvent à nouveau dans les ténèbres de leurs propres fantaisies et de leurs mensonges.

Au chapitre 16 de son Évangile, Jean rapporte une autre promesse faite par Jésus à ses disciples et qui concerne justement le Saint-Esprit :

« Quand l’Esprit de vérité sera venu, il vous conduira dans la vérité tout entière, car il ne parlera pas de lui-même, mais tout ce qu’il aura entendu, il le dira, et il vous annoncera les choses à venir. Il manifestera ma gloire, car il puisera dans ce qui est à moi et vous l’annoncera » (Jn 16.13-14).

Vous le voyez, l’Esprit Saint n’annonce rien d’autre que ce que Jésus-Christ a annoncé à ses disciples! Tout ce qui contredit l’enseignement de Jésus-Christ, tout ce qui n’en dérive pas clairement, ne peut provenir du Saint-Esprit : cela provient d’un autre esprit que celui de Dieu. Il faut vraiment un acte de grâce divine très particulier pour que l’Esprit se remette à souffler sur cette Église qui a momentanément renié son Chef et Sauveur. Or cela, l’histoire de l’Église nous l’apprend aussi. Et bien entendu, c’est très instructif pour la vie de l’Église aujourd’hui. Que de leçons à apprendre du passé! Que d’exemples parlants pour nous en ce 21siècle!

Certains exemples sont admirables, et dignes d’être imités, d’autres au contraire montrent à quel point on peut se réclamer de Jésus-Christ et pourtant le trahir comme l’a fait Judas… L’histoire de l’Église c’est aussi l’histoire de la conquête des cœurs et des cultures par Jésus-Christ, celui-là même qui a fait cette déclaration unique à ses disciples avant son ascension au ciel : « Tout pouvoir m’a été donné dans les cieux et sur la terre » (Mt 28.18). Mais cette conquête s’effectue de haute lutte, car l’histoire de l’Église nous montre aussi comment le grand adversaire de Jésus-Christ, Satan, essaie par tous les moyens d’en stopper la croissance, de lui mettre des bâtons dans les roues, de l’oppresser de bien des manières. Comme je viens de le dire, il y a d’abord les infidélités qui se produisent au sein même de l’Église, et qui sont inspirées par un autre esprit que celui du Christ. Mais il y a aussi les attaques venues de l’extérieur, par le biais de la persécution des chrétiens. Nous en avons parlé dans une série d’articles intitulée L’Église sous la croix. C’est après une série de persécutions violentes que le christianisme a conquis l’Empire romain qui lui était tant hostile dès le début.

Cette histoire peut non seulement donner à réfléchir, mais aussi servir d’encouragement aux chrétiens persécutés de par le monde aujourd’hui : en Chine populaire, au Pakistan, en Inde, en Indonésie, au Soudan, en Arabie Saoudite, au Nigeria et dans bien d’autres pays encore. La persécution contre les chrétiens n’a jamais été aussi violente que de nos jours. En dépit de tout, l’Église grandit et se développe dans des régions où elle n’avait jamais été présente auparavant. On ne le dit pas partout parce que les grands médias, qui sont très souvent opposés au christianisme, passent cette réalité sous silence, ils refusent d’en parler et ce faisant ils désinforment le public. Mais cela n’empêche pas l’Église de croître. Cette croissance fait bien sûr partie de l’histoire de l’Église.

Au cours de cette histoire, il y a eu de grands moments, des moments d’une intensité particulière, qu’on ne peut oublier. L’Esprit de Dieu a soufflé de manière à inspirer des générations de chrétiens non seulement au moment même où cela arrivait, mais bien après que les générations qui avaient été les témoins de ce souffle aient disparu. La Bible enseigne d’ailleurs très clairement à maintenir vivant le souvenir des pères ou des mères spirituels qui nous ont précédés.

Dans la lettre aux Hébreux, vers la fin du Nouveau Testament, on lit le passage suivant au chapitre 13 : « Souvenez-vous de vos anciens conducteurs qui vous ont annoncé la Parole de Dieu. Considérez l’aboutissement de toute leur vie et imitez leur foi » (Hé 13.7). Ce que nous lisons ici, c’est que Dieu se sert aussi de tels exemples pour nous fortifier dans notre foi. D’ailleurs, la même lettre aux Hébreux contient tout un chapitre, le chapitre 11, qui remet en mémoire l’exemple des héros de la foi de l’Ancien Testament, en commençant par Abel et en passant par Hénoc, Noé, Abraham, bien sûr, celui qui est appelé à juste titre le père des croyants, et bien d’autres encore.

Quand on y réfléchit bien, l’histoire de l’Église commence avec le premier couple humain, celui qui a été responsable de la chute du genre humain dont il était le tout premier représentant; mais ce couple a aussi été le premier à faire l’expérience de la grâce divine, car Dieu a pourvu à ses besoins au milieu même de sa plus grande détresse. Il a promis à la femme que c’est de sa descendance que viendrait un Sauveur pour l’humanité. Au troisième chapitre de la Genèse, nous lisons en effet que Dieu, parlant au serpent qui avait induit la femme en erreur, dit ceci : « Je susciterai l’hostilité entre toi-même et la femme, entre ta descendance et sa descendance. Celle-ci t’écrasera la tête, et toi tu lui écraseras le talon » (Gn 3.15). La promesse faite à la femme, c’est que même si le serpent s’attaquera à sa descendance au point de causer beaucoup de mal, malgré tout la descendance de la femme portera le coup fatal au serpent qui incarne ici Satan. Elle lui écrasera la tête. Voilà un texte qui nous permet de comprendre l’histoire humaine, et en particulier l’histoire de l’Église : ce combat acharné est un des motifs principaux qui caractérisent l’histoire des hommes. Il se termine néanmoins sur une victoire, la victoire remportée par le descendant de la femme, Jésus-Christ, sur Satan.

Alors, sommes-nous acteurs de cette histoire, vous et moi? Disons que ceux qui vivent de la vie du Christ, ceux qui sont greffés en lui spirituellement, sont bien des acteurs de cette histoire; ils sont vainqueurs avec lui, même s’ils doivent souffrir pour sa cause. Un des plus grands acteurs de l’histoire de l’Église, l’apôtre Paul, qui avait commencé par persécuter les croyants, parle en ces termes de la victoire obtenue en Christ au chapitre 8 de sa lettre aux chrétiens de Rome. Je conclus cet article par ces paroles à la portée inégalable :

« Mais dans tout cela, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés. Oui, j’en ai l’absolue certitude : ni la mort, ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni le présent ni l’avenir, ni les puissances, ni ce qui est en haut ni ce qui est en bas, ni aucune créature, rien ne pourra nous arracher à l’amour que Dieu nous a témoigné en Jésus-Christ notre Seigneur » (Rm 8.37-39).