Le rapport Cass Le consensus transgenre s’effondre
Le rapport Cass Le consensus transgenre s’effondre
Note de la rédaction
Dans le contexte d’une société occidentale en phase avancée de déchristianisation, nous jugeons utile de publier des articles d’actualité sur les contrecoups que cela occasionne. Les dégâts considérables causés par la révolution sexuelle, notamment, et plus récemment par la montée fulgurante de l’idéologie du genre devraient tous nous interpeller.
Pendant des années, les opposants à la médecine dite « de genre » ont affirmé qu’il ne s’agissait pas d’une médecine honorable et que les preuves concernant les hormones de sexe opposé, les bloqueurs de puberté et les opérations chirurgicales de « changement de sexe » étaient défaillantes, erronées et, dans de nombreux cas, mensongères. Ces experts médicaux ont été rabroués, licenciés et censurés. Les militants transgenres et leurs alliés politiques ont affirmé que la « médecine du genre » « suivait la science » et que ses détracteurs étaient a) des fanatiques extrémistes et b) qu’ils provoqueraient la mort « d’enfants transgenres » en s’opposant à ces interventions.
Récemment, un nouveau discours a commencé à émerger. Des détransitionneurs qui ont subi le broyeur à viande du complexe médical transgenre se sont manifestés pour raconter leurs horribles histoires (j’ai interviewé « Scott » Newgent dans mon balado1). Des études mettant en évidence les effets secondaires de ces interventions — effets secondaires qui avaient été prédits par les critiques — ont amené des pays européens comme la Norvège, la Finlande, la Suède et le Royaume-Uni à abandonner de nombreuses interventions dont les militants transgenres prétendent à tort qu’elles sauvent des vies2. Certains dirigeants, comme Joe Biden et Justin Trudeau, semblent déterminés à faire fi de ces preuves.
Les dossiers WPATH3 ont révélé que certains médecins savaient à quel point les procédures transgenres étaient destructrices; le rapport Cass4, qui vient d’être publié [en avril 2024], enfonce un nouveau clou dans le cercueil de ces mauvaises pratiques médicales. Il s’agit de la plus grande étude au monde sur les interventions transgenres pour les mineurs, et le Dr Hilary Cass, la pédiatre chargée par le National Health Service [Service national de santé] du Royaume-Uni d’examiner les « services » transgenres proposés aux mineurs dysphoriques, est cinglante dans son analyse. Elle estime que la « médecine du genre » est « bâtie sur des fondations fragiles » et que, si ces interventions radicales doivent être abordées avec une extrême prudence, « c’est tout le contraire qui s’est produit dans le domaine des soins d’affirmation du genre chez l’enfant ».
Cass conclut que les preuves citées par les militants transgenres et leurs alliés politiques sont profondément suspectes.
« Bien qu’un nombre considérable de recherches aient été publiées dans ce domaine, les examens systématiques des preuves ont démontré la mauvaise qualité des études publiées, ce qui signifie qu’il n’existe pas de données probantes fiables sur lesquelles prendre des décisions cliniques, ou sur lesquelles les enfants et leurs familles peuvent faire des choix éclairés.5 »
C’est ce qu’elle écrit dans son rapport, qui comprend les conclusions suivantes sur des « résultats clés » :
- La raison d’être de la suppression de la puberté précoce n’est pas claire, les preuves concernant l’impact sur la dysphorie de genre, la santé mentale ou psychosociale étant faibles. L’effet sur le développement cognitif et psychosexuel reste inconnu.
- L’utilisation d’hormones masculinisantes ou féminisantes chez les moins de 18 ans présente également de nombreuses inconnues, malgré leur utilisation de longue date dans la population transgenre adulte. L’absence de données de suivi à long terme sur les personnes ayant commencé le traitement [sic] à un âge plus précoce signifie que nous ne disposons pas d’informations suffisantes sur l’éventail des résultats pour ce groupe.
- Les cliniciens ne sont pas en mesure de déterminer avec certitude quels enfants et quels jeunes gens auront une identité transgenre durable.
Tous ces résultats clés sont en contradiction directe avec le discours du mouvement LGBT et de ses alliés politiques. Il faut savoir que des milliers d’enfants et de jeunes ont été profondément affectés par l’industrie médicale transgenre et par la lâcheté de ceux qui ont refusé de s’élever contre ce qu’ils voyaient se dérouler. Les preuves fournies par le Dr Cass sont de la plus haute qualité. Elle a demandé à l’Université de York d’effectuer plusieurs analyses dans le cadre de son examen, et les chercheurs ont constaté que 23 des lignes directrices cliniques examinées « n’étaient pas indépendantes ou ne reposaient pas sur des données probantes ».
En effet, elles ont été rédigées par des militants guidés par l’idéologie plutôt que par la médecine.
Même le Guardian, journal de gauche, admet en substance que le consensus sur les interventions en faveur des transgenres s’est effondré, notant qu’un article6 « sur les bloqueurs de puberté a révélé que sur 50 études, une seule était de haute qualité » et que « sur 53 études incluses dans un quatrième article7 sur l’utilisation des traitements hormonaux [sic], une seule était de qualité suffisamment élevée, avec peu ou pas de preuves sur les résultats clés8 ». En fait, les chercheurs ont constaté que les lignes directrices sur les procédures transgenres étaient en grande partie non fondées « sur un examen systématique des preuves empiriques » et qu’elles manquaient de transparence; seules deux d’entre elles « ont déclaré avoir consulté directement des enfants et des jeunes pendant leur développement ».
Les chercheurs de l’Université de York ont conclu :
« Les services et les professionnels de santé devraient tenir compte de la piètre qualité et de la nature interdépendante des orientations publiées pour soutenir la prise en charge des enfants et des adolescents souffrant de dysphorie ou d’incongruence de genre. »
Traduction? Les « preuves » que les militants transgenres ont mis de l’avant pour justifier leur industrie sont bidon. Le Dr Cass a constaté que ce qu’on appelle la « médecine du genre » est « un domaine où les preuves sont remarquablement faibles ».
Le Service national de santé britannique a annoncé qu’il cesserait en mars de prescrire des bloqueurs de puberté en dehors des essais cliniques. Le rapport Cass propose également une liste d’autres recommandations, notamment : des services qui adhèrent aux mêmes normes rigoureuses que ceux qui s’occupent d’enfants; des services pour les détransitionneurs; une collecte de données étendue et à long terme sur l’impact réel de ces interventions jusqu’à l’âge adulte; un dépistage holistique des facteurs contributifs chez les personnes souffrant de dysphorie de genre; et une « extrême prudence » dans l’usage des hormones de sexe opposé, même lorsqu’elles sont prescrites à des personnes non mineures. En bref, le rapport Cass est une démolition du soi-disant « modèle affirmatif » de « soins de genre ». Le consensus s’est complètement effondré. J’espère que les dirigeants politiques qui s’accrochent encore désespérément à leur discours déboulonné s’en apercevront très, très vite.
Notes
1. Jonathon Van Maren, « The Van Maren Show Episode 210: The activist fighting successfully to ban sex changes for children » [Le Van Maren Show Episode 210 : Le militant qui se bat avec succès pour interdire les changements de sexe chez les enfants], The Bridgehead, 13 avril 2023.
2. NDT : Voir aussi le témoignage d’une infirmière du prestigieux Hôpital pour enfants du Texas dans l’article Les médecins manipulaient les parents et les convainquaient que les soins « d’affirmation du genre » sauvaient des vies – Entretien avec Vanessa Sivadge.
3. Mia Hughes, « The WPATH Files – Pseudoscientific Surgical and Hormonal Experiments on Children, Adolescents, and Vulnerable Adults » [Les dossiers WPATH – Expériences chirurgicales et hormonales pseudo-scientifiques sur des enfants, des adolescents et des adultes vulnérables], Environmental Progress, 4 mars 2024.
4. The Cass Review – Final Report, Independent review of gender identity services for children and young people [Le rapport Cass – Examen indépendant des services d’identité du genre pour les enfants et les jeunes], avril 2024.
5. The Cass Review – Final Report, Independent review of gender identity services for children and young people [Le rapport Cass – Examen indépendant des services d’identité du genre pour les enfants et les jeunes], avril 2024.
6. Camilla C. Kingdon, « Gender Identity Service Series » [Série de services sur l’identité de genre], Archives of Disease in Childhood [Archives des maladies de l’enfance], BMJ Journals.
7. Camilla C. Kingdon, « Gender Identity Service Series » [Série de services sur l’identité de genre], Archives of Disease in Childhood [Archives des maladies de l’enfance], BMJ Journals.
8. Andrew Gregory, Nicola Davis, Ian Sample, « Gender medicine ‘built on shaky foundations’, Cass review finds » [La médecine du genre « bâtie sur des bases fragiles », selon le rapport Cass], The Guardian, 10 avril 2024.