Cet article a pour sujet les sept paroles prononcées par le Christ pendant sa crucifixion qui rendent témoignage de sa victoire et de l'accomplissement de notre salut.

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Les sept paroles du Christ sur la croix

Lors de sa crucifixion, rapportée par les quatre évangélistes, Matthieu, Marc, Luc et Jean, Jésus a prononcé sept paroles, sur lesquelles je voudrais méditer avec vous à la lumière de commentaires ou d’homélies écrits par quelques grands docteurs de l’Église du passé, à partir du 5siècle de l’ère chrétienne. Luc rapporte ceci au chapitre 23 :

« Avec Jésus, on emmena aussi deux autres hommes, des bandits qui devaient être exécutés en même temps que lui. Lorsqu’ils furent arrivés au lieu appelé le Crâne, on cloua Jésus sur la croix, ainsi que les deux bandits, l’un à sa droite, l’autre à sa gauche. Jésus pria : Père pardonne-leur, car ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23.32-34).

Voici ce qu’écrit à ce propos le réformateur allemand Martin Luther, qui vivait au 16siècle :

« C’est une courte parole, mais pleine de consolation. Notre consolation gît en ceci que notre Grand-Prêtre a prié pour nous tous, c’est-à-dire pour tous ceux qui l’ont crucifié. Pas seulement les Juifs et les païens, mais nous tous et le monde entier. Car ce sont nos péchés qui l’ont crucifié, blessé et couronné d’une couronne d’épines. Lorsque Christ prie pour ceux qui le crucifient, il prie pour tous les hommes, pour nous aussi qui par nos péchés sommes la cause directe de sa croix et de sa mort. Cependant, il ne prie pas pour notre condamnation, mais pour notre salut. »

Poursuivons la lecture de l’Évangile selon Luc :

« Les soldats se partagèrent ses vêtements en les tirant au sort. La foule se tenait tout autour et regardait. Quant aux chefs du peuple, ils ricanaient en disant : Lui qui a sauvé les autres, qu’il se sauve donc lui-même, s’il est le Messie, l’élu de Dieu! Les soldats aussi se moquaient de lui. Ils s’approchaient et lui présentaient du vinaigre en lui disant : Si tu es le roi des Juifs, sauve-toi toi-même! Au-dessus de sa tête, il y avait un écriteau portant ces mots : Celui-ci est le roi des Juifs. L’un des deux criminels attachés à une croix l’insultait en disant : N’es-tu pas le messie? Alors, sauve-toi toi-même, et nous avec! Mais l’autre lui fit des reproches en disant : Tu n’as donc aucun respect de Dieu, toi, et pourtant tu subis la même peine? Pour nous, ce n’est que justice; nous payons pour ce que nous avons fait; mais celui-là n’a rien fait de mal. Puis il ajouta : Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras régner. Et Jésus lui répondit : Vraiment, je te l’assure : aujourd’hui même tu seras avec moi dans le paradis » (Lc 23.34-43).

Le réformateur Jean Calvin, contemporain de Luther, écrit ce qui suit sur cette parole :

« Bien que Christ n’ait pas encore clairement triomphé de la mort, il déploie néanmoins la puissance et le fruit de sa mort au milieu de son anéantissement. Il a montré par là qu’il n’a jamais été privé de la puissance de sa royauté : en effet, il n’y a rien de plus élevé ou de plus magnifique pour le roi céleste que de rendre la vie aux morts. Donc, même si Christ, étant frappé par la main de Dieu, semblait en apparence être un homme complètement accablé, cependant, parce qu’il était toujours le Sauveur du monde, il est resté doué d’une puissance céleste pour accomplir son office. Il faut premièrement noter sa bonté et son empressement incroyable à recevoir sans délai et si humainement ce brigand; il lui promet de le faire participant de la vie bienheureuse avec lui. C’est pourquoi il n’y a pas de doute qu’il ne soit prêt à recevoir sans exception tous ceux qui auront recours à lui.
On peut en conclure fermement que nous serons sauvés, pourvu qu’il se souvienne de nous. Or il ne pourrait jamais oublier ceux qui lui confieront leur salut. Si le brigand a trouvé si facile d’être transféré au ciel, alors que de tous côtés il ne voyait que des raisons d’être totalement désespéré, c’est parce qu’il s’est appuyé sur la grâce du Christ. À plus forte raison, Christ étant aujourd’hui victorieux de la mort, nous tendra la main depuis son trône élevé, pour nous recevoir et nous faire participants de sa vie. Car ce serait une chose absurde si le passage de la mort à la vie nous était plus difficile qu’il n’a été au brigand, après que Christ eut fait disparaître sur la croix notre acte de condamnation, après qu’il ait détruit la mort et Satan, après qu’il eut triomphé du prince de ce monde par sa résurrection. Donc quiconque en mourant avec une vraie foi confiera son âme à la garde du Christ n’aura pas à languir et être en suspens pendant longtemps; Christ viendra au-devant de lui avec la même bonté qu’il s’est approché du brigand, et il lui accordera son souhait. »

Dans l’Évangile selon Jean au chapitre 19, nous lisons ceci :

« Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère, la sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. En voyant sa mère et, à côté d’elle, le disciple qu’il aimait, Jésus dit à sa mère : Voici ton fils. Puis il dit au disciple : voici ta mère. À partir de ce moment-là, le disciple la prit chez lui » (Jn 19.25-27).

Augustin, le grand docteur et père de l’Église du 5siècle qui vivait en Afrique du Nord, rappelle l’épisode des noces de Cana, au début du ministère de Jésus, lorque sa mère, voyant que le vin manquait, avait fait signe à son fils pour qu’il intervienne. Celui-ci lui avait répondu, assez brusquement : « Femme, qu’y a-t-il entre toi et moi? Mon heure n’est pas encore venue » (Jn 2.4). Dans son homélie, Augustin écrit ceci :

« Il avait donc alors prédit cette heure qui n’était pas encore venue, lorsqu’il serait temps de la reconnaître comme mère au moment de mourir, en montrant qu’il était né comme un homme mortel. Au moment des noces de Cana, alors qu’il était sur le point d’accomplir un acte divin, il l’a écartée comme quelqu’un qui lui était inconnu, elle, la mère non de sa divinité, mais de sa faible humanité. Maintenant, au milieu de souffrances humaines, il reconnaît comme mère celle par laquelle il est devenu un être humain. Auparavant, il avait montré sa toute-puissance, lui par qui Marie elle-même avait été créée; mais maintenant, voici crucifié celui à qui Marie avait donné naissance. »

L’Évangile selon Matthieu rapporte le fait suivant et cette parole de Jésus-Christ au chapitre 27 :

« À partir de midi, et jusqu’à trois heures de l’après-midi, le pays entier fut plongé dans l’obscurité. Vers trois heures, Jésus cria d’une voix forte : Eli Eli lama sabachtani? Ce qui veut dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? En entendant ces paroles, certains de ceux qui étaient là s’exclamèrent : Il appelle Élie! » (Mt 27.45-47).

Cette parole est la reprise textuelle du début du Psaume 22, une prière de David qui est un appel au secours au milieu de la persécution et de la détresse. Rappelons-nous que ce Psaume a été rédigé quelque dix siècles avant Jésus-Christ. Je vous en lis quelques versets qui évoquent prophétiquement la passion du Christ :

« Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? Tu restes loin de moi, tu ne viens pas me secourir malgré toutes mes plaintes. Mon Dieu, le jour je t’appelle, mais tu ne réponds pas, la nuit je crie, sans trouver de repos. Pourtant, tu es le Saint qui sièges sur ton trône, au milieu des louanges d’Israël. En toi déjà nos pères se confiaient, oui ils comptaient sur toi et tu les délivrais, lorsqu’ils criaient à toi ils étaient délivrés, lorsqu’ils comptaient sur toi ils n’étaient pas déçus. Mais moi je suis un ver, je ne suis plus un homme. Tout le monde m’insulte, le peuple me méprise, ceux qui me voient se rient de moi. Tous ils ricanent. On fait la moue en secouant la tête : Il se confie en l’Éternel? Eh bien, que maintenant l’Éternel le délivre! Puisqu’il trouve en lui son plaisir, qu’il le libère donc! » (Ps 22.2-9).

En écho à ce Psaume, voici ce que l’évangéliste Matthieu rapporte à propos de la crucifixion de Jésus :

« Ceux qui passaient par là lançaient des insultes en secouant la tête, et criaient : Hé, toi qui démolis le Temple et qui le reconstruis en trois jours, sauve-toi toi-même. Si tu es le Fils de Dieu, descends de la croix! De même, les chefs des prêtres se moquaient de lui, avec les spécialistes de la loi et les responsables du peuple, en disant : Dire qu’il a sauvé les autres, et qu’il est incapable de se sauver lui-même! C’est donc ça, le roi d’Israël? Qu’il descende donc de la croix, et nous croirons en lui! Il a mis sa confiance en Dieu. Eh bien, si Dieu trouve son plaisir en lui, qu’il le délivre! N’a-t-il pas dit : Je suis le Fils de Dieu? » (Mt 27.39-43).

Jean Chrysostome, contemporain d’Augustin et patriarche de Constantinople, écrit ceci dans une de ses homélies à propos de ce cri de Jésus « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » :

« Il a ainsi parlé afin qu’ils puissent voir qu’il vivait encore, afin aussi qu’ils entendent que jusqu’à son dernier soupir il n’était pas un ennemi de Dieu. C’est aussi la raison pour laquelle il a exprimé ce cri spécifique du prophète David, afin de témoigner lors de ses derniers moments de l’Ancien Testament. Par là, il a montré qu’il était en union d’esprit avec celui qui l’a engendré. »

Le Catéchisme de Heidelberg, au dimanche 44, pose la question suivante à propos de l’article de la confession de la foi qui concerne la descente aux enfers du Christ : « Pourquoi est-il ajouté : il est descendu aux enfers? » Voici la réponse du Catéchisme :

« Afin que dans mes plus grandes tentations, je sois bien assuré que mon Seigneur Jésus-Christ, par son angoisse inexprimable, par les tourments et les terreurs dont son âme fut saisie sur la croix et auparavant, m’a délivré de l’angoisse et des peines de l’enfer. »

Nous en venons à la parole suivante rapportée au chapitre 19 de l’Évangile selon Jean :

« Après cela, Jésus, sachant que désormais tout était accompli, dit, pour que l’Écriture soit accomplie : J’ai soif. Près de là se trouvait un vase rempli de vinaigre. On attacha donc une éponge imbibée de vinaigre au bout d’une branche d’hysope, et on l’approcha de la bouche de Jésus » (Jn 19.28-29).

Avant de lire ce qu’écrit Augustin sur cette parole, notons que juste avant de le crucifier, on a offert à Jésus un mélange de vin et de myrrhe à boire : il a cependant refusé d’en prendre. L’évangéliste Matthieu le rapporte comme suit :

 « Ils arrivèrent à un endroit nommé Golgotha (c’est-à-dire : le lieu du Crâne). Là, ils donnèrent à boire à Jésus du vin mélangé avec du fiel; mais quand il l’eut goûté, il refusa de le boire » (Mt 27.33-34).

L’évangéliste Marc, lui, rapporte : « Ils lui donnèrent du vin additionné de myrrhe, mais il n’en prit pas » (Mc 15.23). Ce breuvage avait des propriétés anesthésiantes, et selon toute vraisemblance, Jésus a refusé d’adoucir la souffrance physique à laquelle il allait être exposé, afin d’aller jusqu’au bout de son calvaire. Mais pourquoi l’évangéliste Jean écrit-il, concernant le vinaigre qu’on lui a tendu : « Afin que l’Écriture soit accomplie »? Ici aussi, comme pour la parole « mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? » tirée du Psaume 22, il nous faut revenir au livre des Psaumes, plus précisément au Psaume 69, dont je vous cite l’extrait suivant :

« Je suis dans la détresse, réponds-moi sans tarder! Approche-toi de moi, viens me sauver la vie. Oui, viens me libérer, car j’ai des ennemis. Toi, tu connais ma honte, tu sais que l’on m’insulte, qu’on se moque de moi. Ils sont là, devant toi, tous mes persécuteurs. Leurs outrages m’atteignent, ils m’ont brisé le cœur, je ne m’en remets pas; j’espère un geste de sympathie en ma faveur, mais mon attente est vaine, quelqu’un qui me console, mais je n’en trouve pas. Ils ont mis du poison dans le pain que je mange. Pour étancher ma soif, ils m’offrent du vinaigre » (Ps 69.19-22).

Le psalmiste, qui recherche un peu de réconfort, de fraîcheur, ne rencontre que le rejet et l’amertume. Augustin, ayant noté que cette parole du Psaume 69 est ici accomplie en Jésus-Christ au moment de sa crucifixion, écrit :

« Qui a donc comme lui la puissance de faire arriver dans sa souffrance même les choses telles qu’il les a ordonnées? Mais cet homme était le médiateur entre Dieu et les hommes. L’homme dont il est question dans les prophéties est bien un être humain, mais qui le reconnaîtra comme tel, car ceux qui ont agi de la sorte n’ont pas reconnu cet homme comme Dieu. En effet, celui qui a été révélé comme homme était caché en tant que Dieu; lui qui est révélé a souffert toutes ces choses; et lui-même qui était caché en tant que Dieu, a tout fait arriver de la sorte. Il a donc veillé à ce que tout ce qui était exigé de lui avant qu’il prenne le vinaigre et rende l’âme soit accompli. C’est comme cela que l’Écriture a été accomplie qui déclare : Lorsque j’avais soif, ils m’ont donné du vinaigre à boire. »

L’Évangile selon Jean poursuit : « Quand il eut goûté le vinaigre, Jésus dit : Tout est accompli. Il pencha la tête et rendit l’esprit » (Jn 19.30). Augustin continue dans son homélie :

« Qu’est-ce d’autre que ce que la prophétie avait prévu longtemps auparavant? Comme il ne restait plus rien qu’il faille accomplir avant qu’il ne meure, comme si lui qui avait le pouvoir de donner sa vie et de la reprendre, avait finalement accompli tout ce pour quoi il était venu, il a penché la tête et a rendu l’esprit. Qui peut s’endormir comme il l’entend tout comme Jésus est mort lorsqu’il en a ainsi décidé? Qui est celui qui peut enlever ses habits lorsqu’il le souhaite, comme celui-ci a déposé sa vie au moment qu’il avait décidé? Qui est celui qui peut s’en aller lorsque cela lui convient, comme celui-ci a quitté sa vie selon son bon plaisir? Quelle grande puissance que la sienne en tant que juge, puissance qu’il nous faut craindre ou bien en laquelle il nous faut placer notre espérance, s’il a déployé tant de puissance au moment de mourir! »

La dernière parole de Jésus-Christ sur la croix qui nous est rapportée par les Évangiles provient de l’Évangile selon Luc : « Alors Jésus poussa un grand cri : Père, je remets mon esprit entre tes mains. Après avoir dit ces mots, il mourut » (Lc 23.46). Jean Calvin commente ce passage comme suit :

« Il a donné à entendre que bien qu’il ait été très durement assailli par de violentes tentations, cependant sa foi n’a pas été ébranlée, mais est restée ferme et invincible. Il n’était pas possible de remporter un triomphe plus magnifique, que lorsque Christ déclare avec fermeté que Dieu est le gardien fidèle de son âme, que tous pensaient être perdue. Comme cependant tous faisaient la sourde oreille et que c’était peine perdue de s’adresser à eux, il s’est adressé droit à Dieu et a déposé le témoignage de sa foi en son sein. Certes, il voulait aussi que les hommes entendent ce qu’il disait : mais comme il n’y avait aucun profit à retirer en s’adressant aux hommes, il s’est contenté d’avoir Dieu comme seul témoin. De la même manière, il n’y a pas de plus vive et ferme approbation de la foi que lorsqu’un homme fidèle se voyant attaqué de tous côtés, de telle sorte qu’il ne trouve aucune consolation auprès des hommes, se décharge de ses douleurs et de ses inquiétudes au sein de Dieu, et s’appuie sur les promesses divines en méprisant la rage de tous ceux qui l’entourent. »

Notons qu’ici aussi Jésus reprend un Psaume, le Psaume 31 : « Je remets mon esprit entre tes mains, tu m’as libéré, éternel, toi, le Dieu véritable » (Ps 31.6).

Concluons cette méditation sur les paroles de Jésus-Christ prononcées sur la croix par cet extrait d’une homélie du père de l’Église Grégoire de Nazianze, qui vivait en Cappadoce, aujourd’hui en Turquie, au 5siècle après Jésus-Christ :

« Hier, j’ai été crucifié avec lui; aujourd’hui, je suis glorifié avec lui. Hier, je suis mort avec lui, aujourd’hui, je suis ressuscité avec lui. Apportons une offrande à celui qui a souffert pour nous et qui est ressuscité. Peut-être pensez-vous que je vais dire : une offrande d’or, d’argent, de broderies, de pierres précieuses transparentes, toutes choses terrestres et passagères qui d’ailleurs sont possédées surtout par de mauvaises gens, des esclaves du monde et du prince de ce monde. Non, offrons-nous nous-mêmes comme la possession qui est pour Dieu la plus précieuse et la plus adéquate; rendons à l’image divine ce qui a été créé à l’image de Dieu.
Reconnaissons notre propre valeur en glorifiant celui qui est notre grand modèle; connaissons la puissance du mystère pour lequel Christ est mort. Devenons comme Christ, car Christ est devenu comme nous. Devenons la propriété de Dieu pour la cause du Christ, car il s’est fait homme pour notre cause.
Il a revêtu ce qui est le pire, afin de nous donner ce qui est le meilleur. Il est devenu pauvre afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis; il a pris la forme d’un esclave afin que nous puissions recouvrer notre liberté. Il s’est abaissé afin que nous soyons élevés. Il a été tenté afin que nous puissions remporter la victoire; il a été humilié afin qu’il puisse nous glorifier; il est mort afin de nous sauver; il est monté au ciel afin de nous attirer vers lui, nous qui étions tombés si bas dans la chute. Donnons tout, offrons tout, à celui qui s’est donné lui-même comme prix pour notre rachat et notre réconciliation. Car nous ne pouvons rien donner d’autre que nous-mêmes, alors que nous saisissons le mystère, et devenons pour lui ce qu’il est devenu pour nous. »