Cette méditation a pour sujet la consolation que Dieu nous procure quand nous subissons la persécution à cause de notre foi et de la justice que nous voulons défendre.

Source: Aujourd'hui devant Dieu. 2 pages.

La souveraine consolation

25jour du 9mois

Lecture : Ésaie 40.7-11

La souveraine consolation est quand nous endurons persécution pour justice, car il nous doit lors souvenir quel honneur nous fait le Seigneur en nous donnant les enseignes de sa gendarmerie. J’appelle persécution pour justice non seulement quand nous souffrons pour défendre l’Évangile, mais aussi pour maintenir toute cause équitable. Soit que pour défendre la vérité de Dieu contre les mensonges de Satan ou bien pour soutenir les innocents contre les méchants et empêcher qu’on ne leur fasse tort et injure, il nous faille encourir haine et indignation du monde dont nous venions en danger de notre honneur, ou de nos fortunes, ou de notre vie, qu’il ne nous fasse point mal de nous employer jusque-là pour Dieu et que nous ne nous réputions malheureux quand de sa bouche il nous prononce être bienheureux.

Il est bien vrai que pauvreté, si elle est estimée en soi-même, est misère. Semblablement exil, mépris, ignominie, prison; finalement la mort est une extrême calamité. Mais où Dieu aspire par sa faveur, il n’y a nulle de toutes ces choses laquelle ne nous tourne à bonheur et félicité. Contentons-nous donc plutôt du témoignage de Christ que d’une fausse opinion de notre chair. De là il adviendra qu’à l’exemple des apôtres nous nous réjouirons, toutes fois et quantes qu’il nous réputera dignes que nous endurions contumélie pour son nom. Car si, étant innocents et de bonne conscience, nous sommes dépouillés de nos biens par la méchanceté des iniques, nous sommes bien appauvris devant les hommes, mais par cela les vraies richesses nous accroissent envers Dieu. Si nous sommes chassés et bannis de notre pays, nous sommes d’autant plus avant reçus en la famille du Seigneur. Si nous sommes vexés et molestés, nous sommes d’autant plus confirmés en notre Seigneur pour y avoir recours. Si nous recevons opprobre et ignominie, nous sommes d’autant plus exaltés au royaume de Dieu. Si nous mourons, l’ouverture nous est faite en la vie bienheureuse. […]

Puisque l’Écriture nous réconforte ainsi en toute ignominie et calamité que nous avons à endurer pour la défense de justice, nous sommes trop ingrats si nous ne les portons patiemment et d’un cœur allègre. Singulièrement, vu que cette espèce de croix est propre aux fidèles par-dessus toutes les autres et que par icelle Christ veut être glorifié en eux, comme dit saint Pierre.

Prière

Viens, Seigneur, viens et me prends en pitié.
Mon cœur voudrait sous ta main s’abriter.
Tant que sur nous la tourmente fait rage
Envoie ta grâce, envoie ta vérité,
Réponds des cieux à ceux qui nous outragent.