« C’est par la foi que Noé, divinement averti de ce qu’on ne voyait pas encore et saisi d’une pieuse crainte, construisit une arche pour sauver sa famille; c’est par elle qu’il condamna le monde et devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi. »

Hébreux 11.7
Autres textes : Genèse 6.9-22; 2 Pierre 3.3-10

Chers frères et sœurs en Jésus-Christ,

Ne trouvez-vous pas qu’il est difficile de vivre comme chrétiens au milieu d’une société comme la nôtre? N’est-ce pas difficile de persévérer dans la foi quand on nage sans arrêt à contre-courant? Il est parfois tentant d’abandonner la foi quand les autres autour de nous ne respectent pas Dieu et se moquent de notre foi. Les premiers chrétiens qui ont reçu l’épître aux Hébreux vivaient la même difficulté. Ils étaient tentés d’abandonner la foi parce qu’ils étaient ridiculisés et persécutés à cause de leur foi. L’auteur de cette lettre, conduit par le Saint-Esprit, leur a écrit des paroles puissantes pour les encourager. Voyez tous ces exemples de croyants : Abel, Hénoc, Abraham, Isaac, Jacob, Moïse et tous les autres. Ces croyants nous sont présentés pour nous encourager à vivre et à persévérer dans la foi.

L’exemple de Noé est très important. Dans le temple de la renommée des croyants, Noé est un homme d’exception. Nous connaissons bien son histoire. Les enfants la connaissent bien. Lui aussi a vécu au milieu d’une génération incrédule et corrompue. Lui aussi a fait rire de lui parce qu’il croyait en Dieu et qu’il s’est mis à construire une arche étrange pour le sauver d’un déluge que personne ne voyait venir encore à son époque. La foi de Noé est remarquable. Si le déluge est un grand miracle qui s’est produit sur toute terre, la foi de Noé est un miracle encore plus formidable. Sa foi est l’œuvre puissante de l’Esprit Saint dans son cœur et dans sa vie. Son exemple nous montre que la foi se met à l’œuvre, elle nous pousse à l’action.

1. Le fondement de la foi⤒🔗

À l’époque de Noé, les gens commençaient à devenir très nombreux sur la terre. La méchanceté se multipliait partout. « L’Éternel vit que la méchanceté de l’homme était grande sur la terre et que chaque jour son cœur ne concevait que des pensées mauvaises » (Gn 6.5). Alors Dieu regretta d’avoir fait l’homme et décida de tous les détruire. Noé, par contre, obtint la faveur de l’Éternel. Noé était un homme d’exception. Il était le seul à croire en Dieu au milieu d’une génération perverse et incrédule.

D’où vient la foi de Noé? Sa foi était fondée sur la Parole de Dieu. « C’est par la foi que Noé, divinement averti de ce qu’on ne voyait pas encore et saisi d’une pieuse crainte, construisit une arche… » (Hé 11.7). Dieu a parlé à Noé pour l’avertir. « Dieu dit à Noé : J’ai décidé de mettre fin à tous les êtres vivants; car la terre est pleine de violence à cause d’eux; je vais donc les détruire avec la terre » (Gn 6.13). Un déluge universel approchait. Toute la terre allait être engloutie dans l’eau. Dieu a donné à Noé le moyen d’échapper à la catastrophe : « Construis une arche pour toi, pour ta famille et pour chaque espèce d’animaux terrestres. »

Beaucoup sont incrédules. Ils se moquent de cette histoire et disent que c’est une légende. Même des pasteurs et des théologiens disent que le déluge n’était pas universel, mais régional. Dieu aurait envoyé une inondation seulement pour détruire une région précise du Moyen-Orient. Dieu nous dit au contraire dans sa Parole : « Je vais faire venir le déluge sur la terre, pour détruire toute chair qui sous le ciel a souffle de vie; tout ce qui est sur la terre périra » (Gn 6.17). Genèse 7 nous dit que « toutes les hautes montagnes qui sont sous le ciel furent couvertes ». Imaginez la quantité d’eau colossale qui a nécessairement débordé partout! L’apôtre Pierre nous dit que « le monde [cosmos] d’alors périt submergé par l’eau » (2 Pi 3.6).

Si c’était seulement un déluge régional, pourquoi s’être donné tant de peine? Travailler pendant 120 ans à construire une arche immense. Y faire entrer des animaux terrestres de chaque espèce. Les garder dans l’arche pendant une année entière. Il aurait été bien plus simple pour Noé de migrer dans une autre région et de laisser la nature s’occuper de repeupler la région. Le problème est que tous les humains dispersés un peu partout sur la terre devaient mourir. S’il s’agit d’un déluge régional, l’histoire de Noé devient ridicule, mais le pire, c’est que Dieu n’aurait pas été fidèle à sa promesse. Dieu n’a-t-il pas promis de ne plus jamais envoyer un déluge semblable? Si la promesse était seulement pour une région, c’est complètement raté! Tant d’ouragans, de tsunamis et d’inondations ont déjà englouti dans l’histoire tant d’hommes et d’animaux. Dieu ne peut pas avoir déshonoré sa promesse. Ce que Dieu a promis, c’est de ne plus envoyer de déluge universel, comme il l’avait fait au temps de Noé, et il a été fidèle.

Dieu a donc averti Noé et Noé a cru sa parole, même s’il n’en voyait aucune preuve. « La foi, c’est l’assurance des choses qu’on espère, la démonstration de celles qu’on ne voit pas » (Hé 11.1). Noé ne voyait pas le cataclysme qui se préparait, mais il le savait dans son cœur, par la Parole de Dieu et par le témoignage du Saint-Esprit. Noé avait l’assurance qu’il échapperait à la catastrophe, il a mis son espérance dans le moyen de salut que Dieu lui a proposé. Noé avait la foi, sa foi était fondée sur la Parole de Dieu.

Que disent les sceptiques et les moqueurs? « Voyons Noé, il n’y a jamais assez d’eau sur la terre pour inonder toute la surface de la terre. Ne t’en fais donc pas, tout va bien aller, viens t’amuser, viens faire la fête avec nous. » Des sceptiques, il y en a à toutes les époques. Dieu, aujourd’hui, nous lance encore un avertissement. Attention! Préparez-vous! Un grand jugement est annoncé. Jésus revient bientôt pour juger les vivants et les morts, et toute la terre sera détruite, non plus par l’eau, mais par le feu.

Nous qui croyons, nous sommes des gens d’exception. Le miracle de la foi que Dieu produit dans nos cœurs est vraiment formidable. Nous croyons que Jésus-Christ reviendra détruire le monde par le feu. Nous croyons que nous serons épargnés de la grande catastrophe. Jésus promet d’être notre refuge. Il est l’arche de notre salut. Nous croyons parce que Dieu le dit.

Mais dans les derniers temps, nous dit l’apôtre Pierre, il y aura des moqueurs qui diront : « Où est la promesse de son avènement? » (2 Pi 3.4). « Où voyons-nous des preuves que votre Jésus reviendra et qu’il détruira la terre? » Ces gens oublient qu’autrefois le monde a déjà péri par l’eau. Ils ne croient pas que les cieux et la terre actuels sont gardés en réserve pour le feu. Et vous, croyez-vous ce que Dieu nous dit? Prenez-vous au sérieux son avertissement et sa promesse? La foi voit beaucoup plus loin que notre perception naturelle, comme Noé qui voyait l’invisible. Avons-nous les yeux de la foi, la foi fondée sur la Parole de Dieu?

2. L’obéissance de la foi←⤒🔗

La foi ne reste pas passive. La foi se met toujours en action. Jacques nous dit que la foi sans les œuvres est morte (Jc 2.17). Par la foi, Abel a offert un sacrifice. Par la foi, Hénoc a marché avec Dieu. Par la foi, Abraham a obéi à l’appel de Dieu. Et qu’en est-il de Noé? « C’est par la foi que Noé […], saisi d’une pieuse crainte, construisit une arche pour sauver sa famille » (Hé 11.7). La foi de Noé n’était pas morte, elle était vivante et active. Noé a cru, il a donc obéi; il s’est mis à construire une arche.

La foi produit toujours un double effet : d’abord dans nos cœurs, et ensuite dans nos actions. Quand Noé a entendu l’avertissement, il a été saisi d’une « pieuse crainte ». Son cœur a tremblé à la Parole de Dieu. « Toi, Seigneur, tu es un Dieu juste et saint, tu vas bientôt détruire le monde rempli de méchancetés! C’est terrifiant! Quel avertissement! En même temps, je suis tellement reconnaissant que tu m’offres le moyen d’échapper à la destruction! Alors, par la foi, je me retrousse les manches et je vais construire l’arche. » L’obéissance de la foi!

Dieu ne nous demande pas une obéissance extérieure pour la forme ou pour faire comme les autres dans l’Église. Le Seigneur commence par toucher notre cœur, le régénérer, le purifier. Il veut nous remplir de crainte respectueuse devant lui, pour ensuite nous faire grandir dans l’obéissance en action par son Esprit Saint.

Je ne sais pas quelle image vous vous faites de cette arche. Parfois, dans les livres pour enfants ou avec des jouets pour enfants, on présente des images farfelues de l’arche de Noé. Une petite chaloupe, avec un hublot, un toit miniature, le cou d’une girafe qui dépasse, un lion et un éléphant entassés dans la petite embarcation. Franchement, ce genre d’image ridicule enlève beaucoup de crédibilité à la Bible. Nous avons aujourd’hui des livres illustrés, des sites internet et même des constructions grandeur nature qui nous présentent le modèle d’une arche beaucoup plus proche de la réalité. L’arche de Noé était gigantesque. Dieu, le grand ingénieur, en a donné les dimensions à Noé : 150 mètres de long — c’est la longueur d’un terrain et demi de football — 25 mètres de large, 15 mètres de haut. La capacité de l’arche équivaut à plus de 560 wagons de train modernes. Personne n’a jamais construit de bateau aussi gros avant la fin du 19^e siècle, quand on s’est mis à construite les gros navires océaniques en métal. L’arche était un projet colossal pour l’époque!

Chaque arbre coupé, chaque planche installée, chaque coup de marteau donné, chaque litre de goudron badigeonné sur la surface, tout cela a été fait entièrement par la foi. C’est par la foi que Noé a construit une arche pour sauver sa famille. Quel projet c’était! Il en fallait de la foi, il en fallait de la persévérance. Pendant 120 ans, sans le moindre signe à l’horizon d’un grand déluge universel.

Imaginez la réaction des voisins, sceptiques et moqueurs : « Voyons Noé, qu’est-ce qui te prend? Es-tu devenu fou? Tu es devenu un vrai fanatique religieux! Laisse donc tomber ce projet stupide. Viens t’amuser avec nous. » Au milieu d’une génération perverse et corrompue, la tentation était réelle de laisser tomber le projet de construction et d’abandonner la foi. Mais Noé a continué de couper des arbres, de donner des coups de marteau, de badigeonner avec du goudron. Pourquoi? Parce qu’il avait la foi, produire par le Saint-Esprit.

L’arche était parfaitement adaptée au besoin. L’arche n’était pas conçue pour la navigation. Elle n’avait ni rames, ni voile, ni gouvernail. Elle n’en avait pas besoin, puisque Noé ne partait pas en croisière autour du monde. L’arche était conçue pour flotter et pour protéger toute la cargaison pendant toute la durée du déluge. Noé a construit l’arche exactement selon les plans de Dieu, et l’arche a fait le travail parfaitement. Noé a été sauvé, sa famille a été sauvée, chaque espèce d’animaux terrestres a été sauvée.

Aujourd’hui, Jésus-Christ est parfaitement adapté à notre besoin de salut : sa mort expiatoire pour nos péchés, sa résurrection victorieuse de la mort, sa montée au ciel dans son règne. Un jour, et ce jour approche, le jugement de Dieu frappera toute la terre. Tous ceux et uniquement ceux qui seront sous la protection du Christ seront sauvés. Tous ceux qui croient en lui seront pour toujours gardés en parfaite sécurité. D’ici là, chaque jour, notre foi est active. Nos cœurs sont saisis d’une pieuse crainte et nous obéissons par la foi produite par le Saint-Esprit en nous. Tout ce que nous faisons à l’école, au bureau, à l’usine, à la maison, dans le jardin et partout ailleurs devrait démontrer que nous croyons en lui. Tout ce que nous disons à notre épouse, à nos enfants, à nos voisins, à nos collègues devrait s’harmoniser avec notre foi en Jésus Sauveur et avec notre espérance d’échapper à la destruction à venir. Chers frères et sœurs, nos paroles et nos actions démontrent-elles que nous prenons au sérieux les terribles avertissements de Dieu et ses merveilleuses promesses de salut en Jésus-Christ? Est-ce que notre foi se met à l’œuvre pour obéir à la Parole de Dieu?

3. La récompense de la foi←⤒🔗

Soyons sûrs que Dieu récompense richement ceux qui croient en lui. La foi de Noé a produit un double effet : la condamnation du monde et la justification de Noé par la foi. « C’est par la foi que Noé condamna le monde et devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi » (Hé 11.7).

Mais comment la foi de Noé a-t-elle condamné le monde? L’arche qu’il a construite était le seul moyen prévu par Dieu pour être sauvé. Chaque fois que Noé coupait un arbre, fixait une planche, badigeonnait avec du goudron, il annonçait la condamnation qui approchait. Chaque fois qu’un voisin curieux lui demandait : « Pourquoi construis-tu une si grosse embarcation au beau milieu de la campagne? », Noé devait lui expliquer : Un grand déluge s’en vient pour vous condamner! En 2 Pierre 2.5, Noé est appelé « prédicateur de la justice ». Il a prêché à ses voisins la venue du juste jugement de Dieu. Pendant tous ses travaux, il a prophétisé la condamnation du monde en paroles et en action. Quand le déluge est arrivé, Noé a été récompensé, il a été sauvé. Ceux qui n’ont pas cru ont tous péri.

Il n’est pas toujours facile d’accepter le réalisme de la Bible. Dans les Bibles pour enfants, on dessine une arche de Noé remplie d’animaux, mais souvent on oublie de dessiner tous ceux en train de périr dans l’eau. On veut adoucir la catastrophe du jugement.

Sachons que, pour nous aussi, notre foi en Jésus condamne le monde incrédule, forcément, nécessairement. Nous aussi, nous sommes des prophètes de Dieu au milieu de cette génération perverse et corrompue. Quand vous dites à quelqu’un : « Jésus est mon Sauveur », vous devez expliquer de quoi Jésus vous sauve. D’un incendie? D’un accident? D’une maladie? La vérité, c’est qu’il me sauve de la colère à venir et du châtiment éternel. Vous arrive-t-il de parler de l’enfer à quelqu’un? Avez-vous ce courage? Nous devrions, par amour pour notre prochain, afin de l’avertir et de l’appeler à la repentance et à la foi! Pourquoi chantons-nous « Mon seul abri, c’est toi »? Oui, bien sûr, parce qu’il est notre abri en tout temps, aujourd’hui et demain, mais aussi parce qu’au jour du grand malheur, quand la terre entière passera par le feu, personne n’échappera, sauf ceux qui auront trouvé abri en Jésus-Christ. Tous ceux qui croient en Jésus recevront l’héritage de la vie éternelle dans la nouvelle création! Mais pour les autres, ce sera tristement la condamnation éternelle. Viens, toi aussi, te réfugier! Entre dans l’arche pendant qu’il en est encore temps! Viens te mettre à l’abri en Jésus!

Mais attention! Même en sécurité dans l’arche du salut, un danger nous guette encore à l’intérieur. Le danger de l’orgueil. Il est facile de se penser meilleurs que les autres. Noé aurait très bien pu dire : « Voyez ça! Tous les méchants ont péri, et moi, je suis le seul sur la terre avec ma famille à avoir été sauvé. Je dois sûrement être une bonne personne! » Ne sommes-nous pas souvent portés à croire que nous sommes de bonnes personnes? Si Dieu me promet une récompense, c’est sûrement parce que je la mérite. Eh bien, non, pas du tout! La récompense est un don purement gratuit!

Notre texte le précise bien : « C’est par la foi que Noé condamna le monde et devint héritier de la justice qui s’obtient par la foi » (Hé 11.7). S’il a condamné le monde et si lui-même a été sauvé, ce n’était pas pour se prétendre meilleur ou se penser supérieur. C’était pour rendre gloire à Dieu. C’est parce qu’il a hérité de la justice qui s’obtient, non par les œuvres, non par les mérites, mais par la foi seule.

La question et réponse 60 du Catéchisme de Heidelberg parle en des termes très clairs à propos de cette justice qui s’obtient par la foi seule :

« Comment es-tu justifié devant Dieu? Seulement par une vraie foi en Jésus-Christ. Aussi, quoique ma conscience m’accuse d’avoir gravement péché contre tous les commandements de Dieu, de n’en avoir jamais gardé aucun, et d’être encore continuellement enclin à tout mal, Dieu, cependant, sans aucun mérite de ma part, mais par pure grâce, me donne-t-il et m’impute-t-il l’œuvre parfaite de restauration, la justice et la sainteté du Christ, comme si je n’avais jamais commis ni eu aucun péché, et comme si j’avais eu moi-même cette parfaite obéissance que Jésus-Christ a observée pour moi; à la seule condition que je reçoive ce bienfait avec un cœur croyant. »

C’est formidable! Quel cadeau merveilleux! Le cadeau purement gratuit de la grâce! C’est ce grand cadeau que Noé a reçu par la foi et qui lui a permis d’échapper à la condamnation, lui et sa famille. C’est ce même cadeau que nous recevons aujourd’hui, par la foi, et qui nous permettra d’échapper au feu de la colère à venir.

Non, je n’ai aucune raison de me penser meilleur que les autres. Seigneur, je méritais, moi aussi, ta juste condamnation, et tu m’en as délivré. Loué sois-tu, Seigneur Dieu, pour ta grâce merveilleuse! Merci de tout cœur pour ce si grand salut en Jésus-Christ!

Oui, c’est vrai. Il est difficile de vivre comme chrétiens au milieu d’une société comme la nôtre. Pensons alors à Noé qui a gardé la foi pendant toutes ces années, alors qu’il vivait au milieu d’un monde corrompu. Soyons encouragés par son exemple! « N’abandonnez donc pas votre assurance, qui comporte une grande récompense! » (Hé 10.35). Amen.