Cet article sur Éphésiens 2.19 a pour sujet la richesse de faire partir de l'Église qui est la maison de Dieu, de participer à l'adoration et à la communion fraternelle, comparé aux loisirs décevants et destructeurs offerts par le cinéma et les spectacles.

Source: Méditations sur la vie chrétienne. 4 pages.

Éphésiens 2 - La maison de Dieu

« Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage; mais vous êtes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu. »

Éphésiens 2.19

Si vous consultez, dans votre quotidien, la page consacrée à la publicité des films, théâtres et autres spectacles, vous y découvrirez des titres séduisants, extraordinaires ou bizarres, et vous n’aurez que l’embarras du choix… Fini le temps où les films sentimentaux et d’aventures faisaient recette! C’est l’ère des films de catastrophe, des films sur la sorcellerie et sur des guerres que des extra-terrestres, venant de lointaines galaxies, mènent contre les humains, descendant écraser notre fragile globe terrestre. Films où déambulent des monstres épouvantables, à l’intelligence malfaisante et à la technique sophistiquée, employées à nuire les terriens et à les dépouiller de leurs biens… Mais pour ne pas oublier quand même ce qui se déroule encore sur terre, on inonde le marché de films qui remplacent l’amour romantique, autrefois à la mode, par de perverses productions où l’exploitation du sexe et de la violence atteignent des proportions terrifiantes. Parfois, de plus en plus rarement, un film agréable et rafraîchissant viendra vous offrir un moment de détente…

J’aime consulter de temps en temps ces pages, non parce que j’ai du temps à perdre dans les salles obscures, mais parce que je suis passablement instruit de ce qui attire, envoûte et laisse finalement sur sa faim, à moins que cela ne le détruise, l’homme mon prochain.

Ces spectacles révèlent ce que l’homme cherche désespérément, et je me rends compte que la prophétie de George Orwell se réalise chaque jour davantage : non seulement nos contemporains assistent-ils à la projection d’images, mais ils subissent encore les effets de celles-ci, qui sont de plus en plus dévastateurs. La violence, sous toutes ses formes, est la seule action, et le mensonge l’unique « argument ». La fornication, l’adultère et même l’homosexualité y sont présentés de manière positive, et la famille traditionnelle ainsi que toutes les valeurs issues du christianisme y sont systématiquement tournées en ridicule… Des films coûtant parfois des sommes astronomiques ne semblent conçus et exécutés que pour détruire toute société vivable.

Comment échapper à cette ambiance frelatée, baignant sous les lumières artificielles du néon, et à cette atmosphère d’excitation incessante? L’homme cherche à s’évader de l’ordinaire et à oublier la routine. Il y a bien des adolescents dont le premier salaire est consacré à courir les salles de cinéma! Mais si vous êtes, comme moi, excédés par tout ceci, permettez-moi de partager avec vous une expérience plus passionnante que celle que vous promettent les marchands de spectacles et autres grossistes en loisirs de basse qualité, quand ce n’est en loisirs carrément destructeurs de la personnalité humaine…

Il n’y a pas longtemps, je me trouvais dans une Église chrétienne, entouré de huit cents personnes. Participant à ce culte, le présidant ce matin-là, je me suis rendu compte de l’immense privilège qui était le mien. J’étais étonné du spectacle vivant qui se déroulait sous mes yeux. Ainsi, me disais-je, l’Église de Jésus-Christ, lorsqu’elle est zélée et fidèle à sa vocation, a encore quelque chose d’essentiel et d’actuel à offrir. D’actuel autant qu’éternel. Aucune publicité, aucun tapage, même pas la perspective d’un culte plus intéressant que d’habitude, n’avait attiré cette congrégation ce dimanche-là. Rien n’avait servi d’appât, ce n’était qu’un culte ordinaire, comme il s’en célèbre deux fois par semaine dans cette Église. Ce jour-là, je prêtai particulièrement attention au fait que chacune des personnes présentes prenait un réel intérêt à cette célébration. Quel peut être le rapport entre cet instant cultuel et les spectacles dont je vous parlais il y a quelques instants? Plus d’un, en vérité.

Certains films peuvent s’étaler sur 150 minutes et plus, et la préparation dure parfois plus de deux ans… J’aimerais vous faire remarquer le contraste, l’opposition, entre ces spectacles-là et un dimanche dans l’Église.

Laissez-moi vous dire qui j’y ai rencontré. Pour commencer, des gens de tout âge et de toute situation sociale. Peu de personnes isolées, mais surtout des familles entières : le père, la mère, fils et filles, y compris les bébés. Il y avait des couples mariés et de jeunes fiancés. Il y avait des adultes et des vieillards. Certains étaient des ouvriers, d’autres semblaient appartenir à une classe sociale plus aisée. J’y ai rencontré le professeur d’Université avec qui j’avais dîné quelques jours auparavant, et ce jeune chinois, récemment converti à l’Évangile, qui était aussi présent avec sa jeune épouse. Le fils d’un de mes amis, avec sa fiancée, m’annonçait son prochain mariage; cette dame veuve, ainsi que ce patron de grande surface, chrétien convaincu, me disaient leur joie de me retrouver. Tous, jeunes et moins jeunes, couples, familles, célibataires, fréquentent leur Église depuis de longues années…

Et j’étais frappé, une fois de plus, entre cette réunion entre chrétiens convaincus et ceux qui frénétiquement et dans la solitude consomment, sans être jamais rassasiés, les produits frelatés qu’offre l’industrie du spectacle. Après avoir adoré le Seigneur, écouté la proclamation de sa Parole et apporté leurs offrandes, les membres de l’Église en question, à la sortie du culte, manifestaient leur joie de se retrouver de nouveau ensemble après une semaine. Les uns ont regagné ensuite leur domicile et les autres sont restés pour bavarder, échanger des nouvelles et prolonger une saine communion chrétienne…

Voilà ce que j’appelle le miracle de l’Église : réunir ensemble, et ce durant des années, vieillards et jeunes, adultes et enfants. Pour le comprendre, nous avons besoin de l’aide du texte de la lettre de saint Paul adressé aux Éphésiens à la toute première génération de chrétiens de cette grande métropole de l’Asie Mineure. Il contient et énonce quelques vérités : « Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers ni des gens de passage, mais vous êtes concitoyens des saints, membres de la famille de Dieu » (Ép 2.19).

D’abord l’appartenance mutuelle des uns aux autres. Les membres de l’Église sont devenus des concitoyens. Il n’y a, parmi eux, ni étranger ni solitaire. Tous peuvent et doivent vivre en communauté. Celui qui croit en Jésus-Christ fait désormais partie de la maisonnée de Dieu. Malgré les différences qui existent parmi les chrétiens, un seul but suffit pour les rassembler. Ces différences persisteront; mais chaque fois apparaîtront aussi des similitudes qui les soudent dans ce même corps spirituel qui s’appelle Église de Jésus-Christ. Ne confessent-ils pas ensemble la foi de l’Église universelle répandue dans le temps et dans l’espace?

C’est ainsi parce que, parmi toutes les nations, il existe une mise à part pour le service de Dieu.

Ils sont tous conscients de se trouver en contact direct avec ce qui les transcende, avec ce qui est éternel et impérissable. C’est ici, sur ce point, que saute aux yeux le grand contraste signalé tout à l’heure. L’industrie du spectacle, même lorsqu’elle enveloppe ses produits dans des emballages de luxe, vous offre ce qui est éphémère et qui sera vite oublié… Rien qui vaille, à quelques exceptions près, d’être retenu. Mais celui qui adore le Seigneur Dieu, il se sait ancré sur ce qui est impérissable. Bâtie sur le Roc, sur les prophètes et sur les apôtres, l’Église est la maisonnée de Dieu, dont Jésus-Christ est devenu la Pierre d’angle. C’est dans l’Église que nous serons en rapport avec ce qui est vraiment vrai. Elle est l’endroit où la vérité est exposée. Vérité qui n’est pas de nature philosophique, quoiqu’elle puisse avoir une implication philosophique. Vérité qui ne s’assimile pas à une découverte d’ordre scientifique, quoiqu’elle devrait conduire la science dans ses recherches. Vérité, plus simplement, qui est révélation divine et qui est inscripturée dans la Parole vivante, la Bible. C’est aussi dans l’Église, écoutant cette Parole, que l’homme trouvera l’aspect éthique de l’existence et qu’il sera placé sur le chemin aboutissant à sa destinée finale.

Cette nature ou cet aspect apparent et visible de l’Église n’en exclut pas l’aspect invisible et indéfinissable, par exemple de quelle manière Dieu l’habite par son Esprit. Pourtant, ce qui est visible nous permettra toujours de faire une expérience authentique et même extraordinaire, par exemple celle de porter les fardeaux les uns des autres. Vous me reprocherez peut-être d’idéaliser l’Église… N’y aurait-il que des choses réjouissantes? Que dire de ses faiblesses? Et même de sa misère? En dépit de celles-ci, je sais que, pour des milliers et des dizaines de milliers de chrétiens qui la fréquentent, l’Église est l’endroit où se produit le plus grand événement de la semaine. Elle nous offre infiniment plus que toute autre institution humaine. Elle réalise la communion des saints. Elle accomplit le ministère de la proclamation de la Parole vivante.

Il se pourrait que votre Église locale ou même confessionnelle ne réponde pas à cette réalité. À vous de vous en chercher une autre. Mais sachez-le bien : C’est dans l’Église fidèle à sa Parole que vous rencontrerez Jésus-Christ, et c’est là que vous ferez partie de l’immortelle maison de Dieu.