Cet article sur 1 Chroniques 11:22-25 a pour sujet Benaya, cet homme vaillant qui a lutté seul, comme Jésus contre les pires ennemis. Il a fait preuve de loyauté et nous aide à comprendre notre rôle de disciples.

Source: Récits d'hier pour la foi d'aujourd'hui. 4 pages.

1 Chroniques 11 - Benaya l'homme vaillant

« Benaya, fils de Yehoyada, était fils d’un homme vaillant aux nombreux exploits, originaire de Qabtseel. C’est lui qui frappa les deux Ariel de Moab. C’est lui qui descendit et qui frappa un lion au milieu d’une citerne, un jour de neige. C’est lui qui frappa un Égyptien d’une stature de cinq coudées. Dans la main de l’Égyptien, il y avait une lance comme l’ensouple des tisserands; il descendit contre lui avec un bâton, arracha la lance de la main de l’Égyptien et le tua avec sa lance. Voilà ce que fit Benayahou, fils de Yehoyada, et il eut du renom parmi les trois vaillants hommes. Il a eu le plus de gloire parmi les trente; mais il n’égala pas les trois premiers. David l’admit dans son conseil secret. »

1 Chroniques 11.22-25

Benaya n’est certainement pas la figure la plus connue de l’Ancien Testament. Peut-être même que vous en entendez parler aujourd’hui pour la première fois. Mais je tiens à ce que nous fassions un peu sa connaissance.

Qui est-il? C’est à peine si on en parle sur les pages de l’Ancien Testament, où il nous apparaît pourtant comme une figure originale, une sorte de Tarzan avant la lettre, puisque la Bible nous dit qu’il tua un lion, des lions même, qu’il lutta contre des géants, et ça, sans aucune arme… Il faut le faire, mes amis!

C’est un homme un peu fantastique, qui ne rappelle pas les autres. Sur la vie de Benaya, nous ne trouvons, en résumé, que quatre références dans l’Ancien Testament. Nous lisons qu’il tua deux hommes qui ressemblaient à des lions par leur courage et leur férocité, puis un lion et un Égyptien, géants de trois mètres de taille. On peut en conclure que ce Benaya était un homme de grand courage.

Il fut désigné par David, le roi d’Israël, comme chef de sa garde royale. Il avait par conséquent une certaine autorité.

Peu avant la mort du roi David, Salomon, son fils, accédait au trône. À la cérémonie d’intronisation, parmi les grands du royaume, on voit apparaître Benaya. Il fut donc aussi un homme représentatif. Enfin, nous apprenons qu’il fut un homme loyal. Trois grands adversaires menaçaient le royaume. Benaya montra qu’il restait, quant à lui, fidèle au roi.

Arrivé à ce point, j’aimerais poser une question : Pourquoi faut-il encore que nous autres chrétiens, nous lisions l’Ancien Testament? Tout simplement parce que cette première partie de la Bible nous adresse un appel et nous offre une promesse.

L’histoire de Benaya fait partie de cet appel et de ces promesses contenus dans le Vieux Testament. C’est pourquoi, bien qu’il puisse nous rappeler le Tarzan des temps modernes, son histoire est bien plus importante pour nous et plus salutaire que celle des héros qu’admirent les jeunes enfants du monde entier. L’Ancien Testament nous parle, comme le Nouveau, de la part de Dieu. Et s’il s’adresse à nous d’une manière aussi personnelle que la lettre d’un ami ou d’un parent, quel est donc le message que Dieu nous adresse par l’intermédiaire de Benaya?

1. Tout d’abord, nous apprenons que cet homme n’a pas eu peur de lutter seul. Même en présence d’hommes féroces. En présence d’une armée nombreuse et redoutable, il se trouve sans armes, mais pas moralement désarmé. Il vaut donc la peine de faire la connaissance d’un vaillant héros qui a servi le plan de Dieu. Il force notre admiration. Un homme qui peut aller au-devant de dangers mortels pour rendre service à ses semblables, à son peuple, à ses chefs et à son Dieu n’est pas un homme de petite envergure.

J’ose prendre son exemple comme le type, le modèle imparfait de la figure parfaite qui va un jour lui succéder; vous avez sans doute deviné : au-delà de lui-même, Benaya est le type même de Jésus-Christ. Nous apprenons aussi par l’Écriture que Jésus-Christ fut l’homme parfaitement vaillant, qui brava les ennemis les plus redoutables. Pensez donc : Une fois, au début de son ministère, ce fut Satan en personne, le Prince de ce monde, armé non d’armes terrestres, mais de toute la méchanceté de l’enfer, qui l’attaqua; une autre fois, ce furent les mauvais esprits; une autre fois, il se présenta devant un homme possédé d’une légion de démons… D’autres fois, il s’attaqua à la maladie et à la mort; et beaucoup plus souvent, il brava victorieusement les menaces du péché. On peut dire qu’il traversa les pires orages, fit face aux plus dangereux ouragans, fut frappé par l’adversité, l’abandon de ses disciples, le silence de Dieu et finalement la mort. Et cela tout seul, afin de nous protéger, de nous arracher au mal, de nous libérer, de nous sauver…

Jésus-Christ resta seul à Gethsémané et seul sur la croix. Il le fit non pour montrer qu’il était le plus vaillant, bien que certainement il le fut, mais à cause de nous et de notre salut. Pour vous et pour moi, afin que nous soyons, grâce à lui, libérés de tous nos ennemis et que nous puissions vivre en paix avec Dieu. À présent, nous savons que, lorsque nous serons tentés, et même le jour où nous traverserons la vallée de l’ombre de la mort, Jésus-Christ nous accompagnera. Il ne nous laissera pas seuls, puisque lui-même a traversé les affres de la mort et descendu dans l’enfer du mal. C’est là, cher ami, la Bonne Nouvelle. Et voyez-vous, l’histoire de Benaya la prépare, l’annonce, la préfigure…

2. Benaya était associé à la grandeur des autres. En lui-même, il n’a pas une importance aussi considérable que David et Salomon, Samuel, Moïse, Abraham ou Noé. Il n’est même pas parmi les trois grands chefs de l’armée de David. Mais le jour du couronnement de Salomon, il était là, comme représentant de la nation, aux côtés du grand prêtre et du grand prophète de l’époque.

Vous aimez sans doute les grandes figures de l’histoire; je ne mentionnerai pas celles qui me paraissent les plus grandes, de peur d’en oublier.

Quand vous étiez jeune, vous aviez peut-être voulu ressembler à telle ou telle d’entre elles, comme mon fils aîné, qui, âgé de six ans à peine, lorsque quelqu’un lui demanda ce qu’il voulait être quand il serait grand, répondit sans hésiter : Je serai comme le général X… Je ne l’ai pas découragé, bien que je savais qu’il aurait bien peu de chances de ressembler à ce général. Très peu de gens deviennent des géants ayant eu l’opportunité, ainsi que la personnalité et les qualifications, pour être les artisans de la transformation de l’histoire. Pourtant, nous admirons les héros.

Puis-je me permettre de vous poser une question? Quel est le héros, l’héroïne, dont vous êtes devenus les admirateurs? Le chanteur ou la chanteuse populaire, la vedette de films d’aventures, Astérix pour les enfants français ou David Croquet pour les Américains? Tout cela est un peu maigre comme idéal, avouez-le. Notre monde semble devenu d’ailleurs, hélas!, très pauvre en idéal. Les choses sont triviales et la vie est considérée souvent comme absurde. On a perdu le sens de la grandeur, je ne dis pas la folie des grandeurs, qui, elle, se porte fort bien!, mais le sens, la mesure de la grandeur véritable. On parle de plus en plus de niveau de vie, mais de moins en moins des valeurs profondes et réelles. Il y a peu de gens disposés à atteindre des perspectives plus larges et plus généreuses.

Mais il serait tellement urgent de penser que, même si nous n’avons pas à devenir des héros extraordinaires, géants parmi les nains, il serait bon de chercher la grandeur véritable, de nous placer en la compagnie de ceux qui sont réellement grands.

Quelle que soit notre importance, nous savons qu’aux yeux de Dieu chacun de nous a une valeur. C’est alors que nous comprenons que nous avons à lutter pour sauver et sauvegarder même les plus petits d’entre nous.

3. Je disais que Benaya avait fait preuve de loyauté envers son roi dans des circonstances dramatiques, ce qui montre qu’il est un homme sûr, à qui l’on peut se fier. Il ne va pas laisser tomber au moment critique ceux qui lui ont fait confiance.

En ce qui nous concerne, nous nous rappellerons que notre époque est différente de celle de l’Ancien Testament et que le Royaume de Dieu ne s’établit pas à coups de force et par la violence. Notre Roi, le Christ, est plus grand que Salomon. Nous luttons non contre la chair et le sang, mais contre les dominations et les puissances mauvaises du Malin, notre adversaire. Nous sommes devenus partenaires de Dieu; nous sommes appelés désormais à résister, en son nom, à toutes les formes du mal; à lutter contre l’Adversaire qui veut ruiner notre vie d’hommes, et nous le ferons tout d’abord en prêchant l’Évangile, en célébrant le Seigneur, en l’aimant et en aimant notre prochain d’un amour véritable.

C’est à cause de son nom que nous aurons à résister et à apprendre aux hommes à se réconcilier. Nos paroles et nos actes offriront une espérance et une vie nouvelle en Christ. Dans chacune des blessures des hommes, morales ou spirituelles, nous aurons à apporter le remède du Calvaire : Jésus-Christ le Sauveur. Autrefois, les hommes honoraient Dieu en bâtissant des cathédrales. Nous le ferons actuellement, par loyauté à Jésus-Christ, en mettant en pratique ses préceptes et en annonçant la Bonne Nouvelle du salut aux pauvres pécheurs.

4. Enfin, un dernier point. D’une manière étrange, mais sûre, Benaya indique ce que doit être la vie du disciple de Jésus-Christ, qui est, avant tout, de porter témoignage à son Maître, et à cet égard il est un modèle. Son exemple nous aide à devenir de vrais disciples du Christ en étant homme de courage et d’autorité, et surtout, un homme loyal.

Nous avons été investis d’une autorité spirituelle de la part du Christ. Nous sommes ses lieutenants. Derrière chacune de nos paroles et chacun de nos gestes devraient apparaître le Christ et son pouvoir, car c’est son autorité qui démolit et ruine le pouvoir du mal et qui inaugure le règne de Dieu.

Nous pouvons, nous aussi, faire preuve de courage. Il n’a jamais été facile d’être disciple de Jésus-Christ, mais de nos jours cela est encore plus difficile, me semble-t-il. Les risques sont parfois plus subtils, mais très réels. Et aujourd’hui encore nous sommes appelés à amener toute pensée captive à Jésus-Christ.

Allons-nous choisir une position confortable ou bien prendre des risques pour servir le Seigneur? Serons-nous des hommes à qui l’on peut faire confiance, afin que, par nous, l’œuvre du Christ s’accomplisse et que nous-mêmes soyons attelés aux tâches qu’il nous a confiées? Voilà, mes amis, ce qu’est le disciple du Christ, et voilà comment cet homme de l’Ancien Testament, Benaya, nous a aidés un peu à comprendre notre vocation chrétienne.