Cet article sur 1 Corinthiens 6.12-20 a pour sujet le bon usage de notre corps. Notre liberté en Christ nous affranchit de l'esclavage du péché et nous détourne de l'immoralité sexuelle pour nous garder dans la pureté.

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1 Corinthiens 6 - Du bon usage de notre corps

« Tout m’est permis, mais tout n’est pas utile, tout m’est permis, mais je ne me laisserai pas asservir par quoi que ce soit. Les aliments sont pour le ventre, et le ventre pour les aliments; et Dieu détruira l’un comme les autres. Mais le corps n’est pas pour l’inconduite. Il est pour le Seigneur, et le Seigneur pour le corps. Et Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. Ne savez-vous pas que vos corps sont les membres du Christ? Prendrai-je donc les membres du Christ pour en faire les membres d’une prostituée? Certes non! Ne savez-vous pas que celui qui s’attache à la prostituée est un seul corps avec elle? Car, est-il dit, les deux deviendront une seule chair. Mais celui qui s’attache au Seigneur est avec lui un seul esprit. Fuyez l’inconduite. Quelque autre péché qu’un homme commette, ce péché est extérieur au corps; mais celui qui se livre à l’inconduite pèche contre son propre corps. Ne savez-vous pas ceci : votre corps est le temple du Saint-Esprit qui est en vous et que vous avez reçu de Dieu, et vous n’êtes pas à vous-mêmes? Car vous avez été rachetés à grand prix. Glorifiez donc Dieu dans votre corps et dans votre esprit qui appartiennent à Dieu. »

1 Corinthiens 6.12-20

Dans la première lettre aux Corinthiens, au chapitre 6, l’apôtre Paul appelle tous les disciples du Christ à méditer sur le bon usage de leur corps.

Si vous vous étiez promenés dans les rues de la ville de Corinthe, en Grèce, au temps où Paul y demeurait, vous auriez été frappés par deux choses : la première est le nombre de gens qui étaient esclaves et avaient récemment été affranchis, ou encore ceux dont les ancêtres avaient été esclaves. Et la seconde est le nombre de prostituées qui vivaient à Corinthe. Au sommet de la montagne surplombant cette vaste cité s’élevait le temple d’Aphrodite, la déesse païenne de l’amour et de la beauté. Là, quelque mille prostituées recevaient en permanence les visiteurs venant d’un peu partout. La réputation d’immoralité que Corinthe s’était acquise était telle que les non-chrétiens eux-mêmes utilisaient l’expression « vivre à la corinthienne » pour parler de l’immoralité sexuelle. Une immoralité qui, précisons-le, était en même temps source de grand profit matériel pour cette ville païenne.

C’est dans cet environnement corrompu que Paul avait proclamé la bonne nouvelle de la libération des chaînes du péché par Jésus-Christ. Lui tout comme ses auditeurs savaient très bien ce que signifiait être esclave, ce que signifiait le mot « chaînes ». Dans cette ville remplie d’esclaves affranchis, il pouvait utiliser beaucoup d’exemples concrets pour leur expliquer ce que signifie être véritablement libre, appartenir à Christ comme nouveau Maître. Il pouvait leur expliquer ce que signifie le fait que Christ vous a rachetés à un prix extrêmement cher non pour vous opprimer, mais au contraire pour que vous puissiez jouir des privilèges de la liberté en vous soumettant à lui.

Cet enseignement reste le même pour nous, aujourd’hui. Parce que nous avons été rachetés, parce que, d’esclaves que nous étions, nous avons été pour ainsi dire affranchis, nous appartenons à un nouveau Maître que nous devons honorer avec notre corps. Pour comprendre cela, il nous faut en premier lieu méditer sur ce qu’est la liberté en Christ, en second lieu nous demander pourquoi nous ne devons pas retomber dans l’esclavage, et en dernier lieu nous poser la question de notre destination finale.

Il semble que beaucoup, dans la jeune Église de Corinthe, n’aient pas compris ce que signifie le mot « liberté ». En fait, beaucoup prenaient prétexte de cette liberté pour continuer à vivre comme auparavant, visitant les prostituées du temple d’Aphrodite. Peut-être pensaient-ils, sous l’influence de la philosophie grecque de cette époque, que Christ était mort pour leur âme seulement, et non pas pour leur être tout entier, le corps y compris. Et de fait, si Dieu ne s’occupe que de mon âme, ou encore s’il ne règne que sur la partie intellectuelle de mon être, alors bien sûr, je puis m’adonner à tous mes désirs corporels, sans restriction. Ne suis-je en effet pas libre? Contre cette idée, qui fait de Dieu un demi-dieu exerçant une domination partielle, la Bible affirme fermement que Dieu est le Seigneur et libérateur de notre existence tout entière. C’est pourquoi Paul dit qu’il ne se laissera pas enchaîner dans l’esclavage par quoi que ce soit. C’est pour cela aussi que nos corps sont très précieux aux yeux de Dieu.

L’argument majeur que Paul utilise est celui de la résurrection du Christ : « Par son pouvoir, Dieu a ressuscité le Seigneur. » Il n’a pas ressuscité un fantôme, un esprit sans apparence physique, il a ressuscité une personne avec des traits et des caractéristiques physiques. Et Paul ajoute : « Il nous ressuscitera aussi » (1 Co 6.14). Tout d’un coup, l’image devient très différente de ce que les Corinthiens pensaient. Christ a abandonné sa vie, il a donné son corps pour son Église, il a payé un prix énorme et Dieu l’a ressuscité des morts dans un corps physique pour montrer qu’il domine sur toute la réalité créée. Il libère de la mort toute la réalité physique, y compris nos corps.

Lorsque nous continuons notre lecture de la première lettre aux Corinthiens, nous apprenons que certaines personnes de cette Église ne croyaient pas en la résurrection des morts. Il n’est pas étonnant qu’il y ait eu parmi eux une attitude aussi laxiste vis-à-vis du corps; une sorte de conception du corps très basse, qui en fin de compte devint un prétexte pour s’adonner à l’immoralité sexuelle. Ne nous y trompons pas, vivre « à la corinthienne » ne signifie pas avoir une haute estime du corps parce qu’on veut satisfaire à tous ses désirs. Si je me laisse enchaîner par mes désirs physiques, je ne respecte pas mon corps, mais j’en fais plutôt une idole. Et les idoles sont des maîtres tyranniques. Ils ne vous libèrent pas, ils ne vous rendent pas libres, au contraire ils vous enchaînent à nouveau dans l’esclavage.

Ceci nous amène à notre second point : nous ne devons pas retomber dans l’esclavage. Si nous devons honorer Dieu dans notre corps, c’est parce que nous appartenons à un nouveau Maître qui est saint. Le verset 19 de notre texte nous dit : « Nous ne nous appartenons pas. » C’est-à-dire que nous sommes en même temps libres tout en appartenant à un nouveau Maître. Il gouverne maintenant notre vie. Comment gouverne-t-il notre vie? La réponse de Paul est simple : « Dieu, qui a ressuscité le Seigneur, nous ressuscitera aussi par sa puissance. » Cela veut dire que nous avons part à la résurrection de Christ. Il a d’abord été ressuscité des morts, et nous ressusciterons aussi des morts, car nous sommes greffés en lui. Or, parce que nous sommes greffés en lui, votre corps et le mien sont les membres du Christ. C’est comme cela qu’il gouverne sur nous, sur son corps, parce que par la foi nous sommes greffés en lui. Allons-nous maintenant retomber dans l’esclavage alors que nous avons été faits membres du Christ? Allons-nous adopter une vue basse du corps et nous adonner à l’abus de l’alcool, à l’indécence? Allons-nous donner de nous-mêmes l’image du temple d’Aphrodite, la déesse païenne, ou bien l’image du temple du Saint-Esprit que Dieu a fait de nous? Allez-vous apparaître ivre chez vous ou au travail, allez-vous vous habiller de manière à provoquer délibérément la convoitise sexuelle? Allez-vous manger jusqu’à en avoir la nausée?

Mais quelqu’un demandera : Quelles sont les limites entre un usage bon et sain du corps qui honore Dieu et l’abus de ce même corps? Combien dois-je boire, combien dois-je manger, quelle taille doit avoir ma robe? Combien de temps devrais-je passer au lit pour honorer Dieu? Si je danse, dans quelle proportion dois-je remuer mes hanches? La limite sera fixée par votre propre foi. Vous avez été libérés non pas pour vivre en esclaves, mais profiter de la liberté, pour témoigner d’une harmonie dans tout ce que vous faites, et par là pour répondre de manière responsable au plan de Dieu pour ses créatures. C’est de cette manière que nous rendons gloire à Dieu dans notre corps.

Lorsque je suis en danger de retomber en esclavage, les fruits que je porte m’avertiront de ce danger. Ils parleront d’eux-mêmes et ma conscience me parlera aussi de mes propres idoles. Je saurai si je suis passé d’un usage bon et sain de mon corps à un abus de ce même corps lorsque je commencerai à faire du mal non seulement à moi-même, non seulement à mon frère ou à ma sœur près de moi, à ma femme ou à mes enfants, mais lorsque j’offenserai Christ lui-même, mon Maître aimant qui m’a racheté à grand prix. Par la foi, je saurai quel est le bon usage de mon corps, parce que la vraie foi en Christ parle un langage de liberté et de vérité, et non pas d’esclavage, d’oppression ou de mensonges adressés à soi-même et aux autres. Et la vraie foi tourne nos cœurs vers notre destination finale. Elle projette la vérité et la liberté dans un futur glorieux.

Notre destination finale, à la résurrection, sera l’unité totale avec Christ, notre Libérateur. Alors, nous serons complètement libérés des chaînes du péché. Alors, il n’y aura plus rien pour nous tenter dans notre corps, rien qui menace de devenir une idole esclavagiste. Nous serons libérés de la tentation d’utiliser dans nos vies le sexe, l’alcool, la drogue ou quoi que ce soit d’autre à la place de Jésus-Christ. Notre sainteté aura été rendue parfaite. Dieu aura totalement restauré notre corps.

Savez-vous que la Bible parle d’une noce qui nous attend? Jésus-Christ attend sa fiancée, l’Église qui est déjà greffée en lui. Nous aussi nous devrions attendre avec impatience cette noce. Pouvez-vous imaginer une noce sans deux personnes dont la face rayonne de joie et de bonheur? Une noce sans une belle robe de mariée? Qu’elle sera belle, la mariée, ce jour-là… Si nous devons honorer Dieu dans notre corps, c’est parce que la fiancée doit être gardée pure pour le jour des noces. La fiancée, c’est-à-dire vous et moi, montre à celui qu’elle aime qu’elle ne va pas courir après un autre homme, parce qu’elle a trouvé le meilleur époux dont elle ait jamais rêvé. Et maintenant, elle vit avec toute son attention dirigée vers cette noce. Tout ce qu’elle fait montre au monde entier son bonheur. Elle veut être aussi belle que possible pour ce grand jour, et elle fait de son mieux pour vivre dès maintenant la vie la plus harmonieuse. Dès aujourd’hui, sa vie reflète la beauté et l’harmonie de ce mariage pour l’éternité.

Ne polluons pas une attente aussi glorieuse, mais menons plutôt une vie de vraie liberté, libérée de toute forme d’esclavage, de toute forme d’idolâtrie et d’impureté. Vivons pour la gloire de l’époux qui vient à la rencontre de sa fiancée, qu’il a rachetée à un si grand prix.