Cette prédication sur 1 Samuel 1 et 1 Samuel 2 a pour sujet le cantique d'Anne qui s'est réjouie en l'Éternel, exprimant sa joie pour sa délivrance personnelle par la naissance et la consécration de Samuel, et pour l'annonce de la délivrance complète future par le Roi et Messie à venir, Jésus-Christ. 

 

Source: La Parole faite chair - Prédications sur la naissance du Christ. 6 pages.

1 Samuel 1 et 2 - Mon cœur se réjouit en l’Éternel

« Anne fit cette prière : Mon cœur se réjouit en l’Éternel, ma force a été relevée par l’Éternel. Ma bouche s’est ouverte contre mes ennemis, car je me réjouis de ton secours. Personne n’est saint comme l’Éternel. Il n’y a pas d’autre Dieu que toi, il n’y a pas de rocher pareil à notre Dieu. Ne prononcez plus de paroles hautaines! Que l’arrogance ne sorte plus de votre bouche, car l’Éternel est un Dieu qui sait tout et qui pèse la valeur de toutes les actions. L’arc des puissants est brisé, et les faibles ont la force pour ceinture. Ceux qui étaient rassasiés se louent pour du pain, et ceux qui étaient affamés se reposent. Même la stérile accouche sept fois, et celle qui avait beaucoup d’enfants devient flétrie. L’Éternel fait mourir et il fait vivre, il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter. L’Éternel appauvrit et il enrichit, il abaisse et il élève. De la poussière,, il retire le pauvre, du fumier il relève le faible, pour les faire asseoir avec les grands, et il leur donne en possession un trône de gloire. Oui, c’est à l’Éternel qu’appartiennent les fondements de la terre, et c’est sur eux qu’il a établi le monde. Il gardera les pas de ses bien-aimés, tandis que les méchants seront réduits au silence dans les ténèbres. En effet, l’homme ne triomphera pas par la force. Les ennemis de l’Éternel trembleront. Du haut du ciel il fera gronder son tonnerre contre eux. L’Éternel jugera les extrémités de la terre. Il donnera la puissance à son roi et il relèvera la force de celui qu’il a désigné par onction. »

1 Samuel 2.1-10


Bien-aimés du Seigneur,

L’histoire d’Anne commence par des pleurs et finit dans l’allégresse. Son histoire nous rappelle le Psaume 126.5 : « Ceux qui sèment avec larmes moissonneront dans la joie. » Anne a semé avec larmes, elle a moissonné dans la joie. Sa vie nous raconte l’histoire d’un grand renversement, le secours de l’Éternel dans la détresse.

Nous avons besoin du secours de l’Éternel dans la détresse. Certains sont prisonniers de l’alcool, d’autres croulent sous l’endettement, d’autres sont déchirés par des conflits conjugaux, d’autres souffrent d’anxiété. Vous pouvez ajouter vos propres situations. Nous commettons des fautes que nous regrettons. Nous luttons avec le péché qui salit nos cœurs et gâche nos vies. Si au moins nous pouvions renverser les choses et tout recommencer!

L’histoire d’Anne raconte un grand renversement. Sa prière nous raconte sa délivrance personnelle, mais aussi la délivrance de l’Église, l’espérance d’une délivrance complète à venir. Voilà pourquoi elle s’est exclamée : « Mon cœur se réjouit en l’Éternel! »

  1. La joie d’une délivrance personnelle
  2. La joie d’une délivrance complète

1. La joie d’une délivrance personnelle🔗

Nous connaissons les circonstances misérables de sa vie personnelle. Anne était stérile, elle ne pouvait pas concevoir d’enfants. Dans sa prière, elle a parlé de ceux qui multiplient des paroles arrogantes, qui se vantent de leur force et de leur nombre d’enfants. Nous pensons à Peninna, sa rivale, la deuxième femme d’Elqana. « Peninna avait des enfants, tandis qu’Anne n’en avait pas » (1 S 1.2). Peninna lui causait beaucoup de chagrin. Elle se moquait d’elle et rendait sa vie misérable. En plus, Anne n’était pas comprise par son mari qui, pourtant, l’aimait et en prenait bien soin. Elqana lui a dit : « Anne, pourquoi ton cœur est-il attristé? Est-ce que je ne vaux pas pour toi mieux que dix fils? » (1 S 1.8). Parole qui fait mal! Pas surprenant de la voir abattue. « L’amertume dans l’âme, elle pria l’Éternel et pleura abondamment » (1 S 1.8). Elle a déposé son humiliation devant Dieu, le seul qui pouvait entièrement la comprendre et la consoler. « Elle restait longtemps en prière devant l’Éternel » (1 S 1.12). Même le prêtre Éli ne comprenait pas sa peine et pensait qu’elle était ivre. Il s’est ravisé lorsqu’elle lui a dit qu’elle était venue épancher son âme affligée devant l’Éternel. Ce qui a donné l’occasion à Éli de la bénir et de lui souhaiter que Dieu réponde à sa prière.

Un jour, tout a changé. Dieu a mis fin à sa tristesse et il a mis fin à l’arrogance de Peninna. Anne a conçu, elle a donné naissance à un enfant, Samuel, qui peut signifier « demander » ou encore « Dieu entend ». Quelle joie! Oui, elle a demandé et Dieu a entendu, il a renversé la situation pour faire dans sa vie un nouveau commencement. Recevoir un nouveau-né : Quel cadeau précieux!

Mais nous aurions tort de penser que la prière d’Anne exprime simplement sa reconnaissance pour l’enfant que Dieu lui a donné. Ce serait trop simple de dire : Anne était misérable sans enfant, Dieu lui en a donné un, et voilà, elle s’en est réjouie. Son histoire s’avère beaucoup plus riche. Il s’est passé des choses surprenantes. À quel moment Anne a-t-elle prononcé sa louange? À la naissance de Samuel? Non. C’était des années plus tard. Elle s’est d’abord souvenue de son vœu à l’Éternel.

« Si tu consens à regarder la détresse de ta servante, si tu te souviens de moi, si tu n’oublies pas ta servante et lui donnes un fils, je le consacrerai à l’Éternel pour toute la durée de sa vie » (1 S 1.11).

N’est-ce pas étonnant? Une fois son enfant sevré, elle est retournée à Silo pour donner Samuel à l’Éternel. Comment une maman peut-elle accepter de se séparer de son enfant? Samuel avait seulement trois ou quatre ans. Imaginez la déchirure dans le cœur d’une maman! Anne a sûrement vécu des luttes intérieures. Et pourtant, elle a reçu la force d’accomplir son vœu. « Aussi, moi, je veux le prêter à l’Éternel : il sera toute sa vie prêté à l’Éternel » (1 S 1.28). Son fils sera consacré au service de Dieu. Comme c’est beau!

Elle a compris que son enfant deviendrait un instrument de Dieu au service de son Royaume. Elle n’avait pas seulement le désir d’avoir un enfant, elle cherchait d’abord le Royaume de Dieu, plutôt que son épanouissement personnel. Quel grand renversement Dieu a opéré non seulement dans son utérus, mais encore dans son cœur! Le Seigneur lui a donné un cœur rempli d’amour pour lui et un cœur rempli d’amour pour son Église, comme nous verrons dans un instant. Comme c’est beau! La naissance de Samuel l’a rendue heureuse, mais la consécration de cet enfant à l’Éternel l’a vraiment comblée. Nous aussi, gardons la joie et la reconnaissance pour les dons que Dieu nous accorde, mais plus encore, réjouissons-nous de pouvoir consacrer ces dons à l’Éternel. Puissions-nous nous offrir tout entier, nous et nos enfants, au service de Dieu et de son Royaume!

Nous arrivons à son cantique au chapitre 2. « Mon cœur se réjouit en l’Éternel » (1 S 2.1). Voici ce qui l’animait au plus profond d’elle-même! Anne parlait de son expérience personnelle. Elle exprimait sa grande joie qu’elle trouvait en l’Éternel. Souvent, nous prions : « Merci, Seigneur, de m’avoir donné telle ou telle chose. » Nous nous réjouissons du don. Anne s’est réjouie du Donateur. Elle n’a pas dit : « Mon cœur se réjouit en mon enfant. » Elle a dit : « Mon cœur se réjouit en l’Éternel. » Sommes-nous abattus ou déprimés? Dieu est puissant pour nous secourir. Puissions-nous alors nous réjouir, oui, de ses dons, mais avant tout en l’Éternel même!

Anne s’est réjouie dans le Seigneur, ce qui l’a rendue capable de lui redonner cet enfant qu’elle avait tant désiré. D’où lui venait cette force? « Ma force a été relevée par l’Éternel » (1 S 2.1). Elle était faible, Dieu l’a rendue forte. Elle était abattue, Dieu l’a rendue capable de triompher de ses ennemis. « Ma bouche s’est ouverte contre mes ennemis. » Pourquoi? « Car je me réjouis de ton secours » (1 S 2.1). Anne a médité sur la délivrance que Dieu lui a donnée. Impossible, alors, de ne pas louer Dieu!

Magnifique prière d’adoration! « Personne n’est saint comme l’Éternel. Il n’y a pas d’autre Dieu que toi, il n’y a pas de rocher pareil à notre Dieu » (1 S 2.2). Où trouver refuge? En Dieu seul. Pourquoi? Parce que personne n’est comme lui. Anne a réfléchi aux attributs de Dieu. Il est saint, il est le seul Dieu. « Ne prononcez plus de paroles hautaines! Que l’arrogance ne sorte plus de votre bouche » (1 S 2.3). Pourquoi? « Car l’Éternel est un Dieu qui sait tout et qui pèse la valeur de toutes les actions » (1 S 2.3). Peninna, orgueilleuse et méprisante, s’est vantée d’avoir un enfant. Mais « l’Éternel est un Dieu qui sait tout », il est omniscient. De plus, « il pèse la valeur de toutes les actions », il se montre parfaitement juste! Quel puissant soutien! Quand les autres se montrent mesquins, quand ils nous blessent et nous causent du chagrin, souvenons-nous que Dieu sait tout. Il entend les paroles arrogantes. Il agit avec justice en faveur des siens.

Se montrer arrogant devant Dieu peut s’avérer dangereux. Qui peut garantir son avenir? Aujourd’hui, Dieu nous prête des enfants, une maison, un travail, la santé, la vie. Demain, il peut nous ôter enfants, maison, travail, santé et même la vie. Dieu peut renverser les circonstances en un instant. Anne aussi l’a vécu, mais à l’inverse, par une délivrance. Elle s’est réjouie en Dieu qui l’a délivrée. Elle a trouvé réconfort dans la détresse en méditant sur Dieu lui-même. Oui, elle s’est réjouie en Dieu. Elle s’est même réjouie dans l’espérance d’une délivrance à venir pour toute l’Église.

2. La joie d’une délivrance complète🔗

Les versets suivants nous rapportent le reste de sa louange. « L’arc des puissants est brisé, et les faibles ont la force pour ceinture » (1 S 2.4). Mais de quoi parle-t-elle? Sûrement pas de Peninna. Sa rivale ne lui a jamais lancé de flèches avec un arc. Anne pensait à d’autres ennemis. Elle connaissait l’état misérable du peuple de Dieu. À l’extérieur, des ennemis opprimaient l’Église, Philistins et Ammonites. À l’intérieur, des méchants causaient du trouble en Israël. Hophni et Phinéas, sacrificateurs de l’Éternel, commettaient des actions coupables (1 S 2.12-17). D’ailleurs, vous avez peut-être remarqué que leur présence a déjà été signalée au début du premier chapitre (1 S 1.3), pour signifier que leurs méfaits s’entrecroisaient avec l’histoire d’Anne et qu’à travers les larmes de sa servante, Dieu préparait déjà la délivrance d’Israël. Oui, Anne était une femme d’Église. Elle pensait au-delà d’elle-même, elle se souciait des problèmes qui affligeaient Israël. Elle était affligée de tristesse à cause de son abaissement personnel, Dieu l’a relevée. Alors, sûrement Dieu allait aussi relever l’Église affligée.

« Ceux qui étaient rassasiés se louent pour du pain [ils cherchent un gagne-pain], et ceux qui étaient affamés se reposent » (1 S 2.5). Anne parlait-elle de sa situation personnelle? Non. Son mari avait un gagne-pain. Il prenait soin d’elle et lui donnait une double portion quand elle se rendait au sanctuaire. Anne pensait à d’autres personnes qui causaient ce genre de problème. Hophni et Phinéas, ces vauriens gloutons et corpulents, abusaient de leur pouvoir en volant les offrandes destinées à l’Éternel, pendant que les fidèles en Israël manquaient de nourriture. Un jour, Dieu allait renverser la situation.

« Même la stérile accouche sept fois, et celle qui avait beaucoup d’enfants devient flétrie » (1 S 2.5) Bien sûr, la femme stérile, c’est elle, mais pas seulement elle. Quand elle a prononcé cette prière, Anne n’avait pas sept enfants. Plus tard, elle en a reçu cinq autres, pour un total de six (1 S 2.20-21), mais non pas sept. Le nombre sept symbolise la plénitude. Anne était pleinement comblée. Elle annonçait le Royaume de Dieu où plus rien ne serait pareil. Les forts et les faibles, les rassasiés et les affamés, les fertiles et les stériles. Tout serait renversé. Dieu allait produire un profond changement.

Anne était incapable de renverser les choses, elle le savait. Seul Dieu détient la puissance pour l’accomplir. « L’Éternel fait mourir et il fait vivre, il fait descendre au séjour des morts et il en fait remonter » (1 S 2.6). Peut-on imaginer plus grand renversement que de redonner la vie à des morts? Dieu seul peut accomplir un tel miracle. L’espérance de cette femme est devenue la nôtre en Jésus-Christ!

Dieu prend les gens les plus bas pour les élever au rang de rois et de reines.

« L’Éternel appauvrit et il enrichit, il abaisse et il élève. De la poussière, il retire le pauvre, du fumier il relève le faible, pour les faire asseoir avec les grands, et il leur donne en possession un trône de gloire » (1 S 2.7-8).

Voyez! Anne a parlé de nous dans sa prière! Elle voyait venir de grandes choses. Elle espérait de grands changements, pas seulement pour elle, mais à grande échelle. Les orgueilleux seront abaissés. Même la mort sera renversée. Les fidèles seront redressés. Les humbles seront élevés. Ils reviendront à la vie! Anne espérait une délivrance complète!

Comment Dieu peut-il accomplir tout cela? Parce qu’il est le Créateur tout-puissant. « Oui, c’est à l’Éternel qu’appartiennent les fondements de la terre, et c’est sur eux qu’il a établi le monde » (1 S 2.8). C’est Dieu qui donne au monde sa stabilité. Il ne laissera jamais la terre se détruire, contrairement à ce que nous annoncent les prophètes de malheur actuels. Anne reconnaissait son impuissance. Elle confessait sa faiblesse personnelle, incapable d’accomplir ces renversements. Elle ne détenait aucun pouvoir sur son utérus, encore moins sur l’Église ou sur le monde. Elle s’est tournée vers l’Éternel qui donne la vie, qui maintient solidement la terre en place et qui prend soin de son peuple.

Est-ce que nos prières ressemblent à la sienne? Reconnaissons-nous notre impuissance? Célébrons-nous la toute-puissance de Dieu? Oui, réjouissons-nous, car Dieu peut accomplir de grandes choses pour nous et pour son Église!

Qu’est-ce qui nous permet de compter sur l’action toute spéciale de Dieu? Sa fidélité à son alliance et à ses promesses! Son nom est l’Éternel, le Dieu de l’alliance.

« Il gardera les pas de ses bien-aimés, tandis que les méchants seront réduits au silence dans les ténèbres. En effet, l’homme ne triomphera pas par la force. Les ennemis de l’Éternel trembleront. Du haut du ciel, il fera gronder son tonnerre contre eux. L’Éternel jugera les extrémités de la terre » (1 S 2.9-10).

Tout a commencé par une profonde douleur personnelle présentée dans l’intimité devant Dieu, et nous sommes rendus aux extrémités de la terre! Imaginez! Anne croyait fermement aux promesses de Dieu pour son Église. Oui, son Royaume viendra! Dieu prendra soin de tous les siens, demandera des comptes à tous les hommes et renversera ses ennemis.

La prière d’Anne nous présente une vision grand-angulaire, jusqu’aux extrémités de la terre. Et puis, tout à coup, sa caméra fait le zoom sur une personne. « Il donnera la puissance à son roi et relèvera la force de celui qu’il a désigné par onction » (1 S 2.10, littéralement : son Messie). Mais de qui parlait-elle? À son époque, aucun roi ne régnait sur Israël. Anne croyait à la promesse. Dieu allait bénir son peuple au moyen d’un enfant, selon sa promesse en Genèse 3.15 : Un descendant de la femme allait venir écraser la tête du diable. Et puis, en Genèse 49.10, Jacob a prédit qu’un homme de la tribu de Juda serait couronné roi. Anne y croyait! Oui, l’Éternel a promis de donner la puissance à son Roi et de relever la force de son Messie!

Anne avait-elle conscience que Dieu utiliserait son enfant pour renverser les choses en Israël? Certainement! Elle venait de prêter cet enfant à l’Éternel. Samuel a grandi. Plus tard, il a prononcé un jugement contre Hophni et Phinéas, les sacrificateurs corrompus. Dieu a commencé à vaincre ses ennemis. Samuel a donné l’onction à Saül, qui a vaincu d’autres ennemis. Puis, Samuel a jugé le roi Saül devenu infidèle. Samuel a par la suite donné l’onction au roi David, qui a vaincu d’autres ennemis. Oui, vraiment, l’Éternel a donné la puissance à son roi et a relvé la force de son messie! Les Philistins ont été battus, l’orgueilleux Goliath a été abaissé. Les humbles ont été relevés. La situation misérable de l’époque des juges a été complètement renversée. Oui, Dieu a choisi l’enfant Samuel comme instrument pour renverser la situation. La prière d’Anne a servi de puissant levier qui a eu de grandes répercussions dans l’histoire d’Israël.

Mais ce n’est pas tout! Anne a vu beaucoup plus loin. Mille ans après le roi David, Marie reprendra ses paroles dans son Magnificat en Luc 1.46-55. Oui, magnifique est le Seigneur! Marie appliquera ce cantique à sa vie personnelle. Elle vivra des tiraillements profonds, elle aussi. Son épreuve s’avérera entièrement opposée. Anne a été mariée pendant des années sans avoir d’enfant. Marie deviendra enceinte sans être mariée. Une épreuve complètement différente! Et pourtant, Marie exprimera elle aussi sa joie pour sa délivrance. « Mon âme célèbre la grandeur du Seigneur et mon esprit se réjouit en Dieu, mon Sauveur » (Lc 1.46). L’enfant qu’elle portera la sauvera de ses péchés personnels. Bien plus encore, il sera le Sauveur de toute l’Église. Marie exprimera elle aussi sa joie pour la délivrance de tout son peuple. « Il a secouru Israël, son serviteur, et il s’est souvenu de sa bonté en faveur d’Abraham et de sa descendance pour toujours » (Lc 1.54-55).

Oui, Dieu est venu renverser les choses en la personne de Jésus-Christ. Le Père céleste a bien voulu nous donner son Fils, le consacrer entièrement au service du Royaume, jusqu’à l’offrir en sacrifice par amour pour nous! Cette fois-ci, le renversement s’opère entièrement. Oui, l’Éternel a donné la puissance à son Roi et a relevé la force de son Messie, ressuscité le troisième jour!

Jésus-Christ est venu accomplir un nouveau commencement, une nouvelle création. Il a vécu la vie que nous devions vivre, sans jamais pécher. Il a subi la mort que nous méritions. Il a pris sur lui nos problèmes, nos maladies, nos anxiétés, nos mauvaises décisions, nos péchés. Il a abaissé le diable orgueilleux et arrogant. Il a renversé les pires ennemis de Dieu et de son Église. Il a payé pour tous nos péchés une fois pour toutes. Il a parfaitement obéir aux commandements du Seigneur. Sa justice, sa sainteté, son obéissance parfaite ont été mises à notre compte — justification par la foi seule! — de sorte que, par la foi, nous pécheurs, Dieu nous a déclarés parfaitement justes, gratuitement. Jésus est même revenu de la mort à la vie et nous promet la résurrection au dernier jour! Quel renversement de situation!

Le Seigneur Jésus accomplit la prière d’Anne. Il est le Messie, le Fils de David, et donc l’aboutissement et le fruit ultime de la prière d’Anne. Quel levier puissant! Cette prière d’Anne avait commencé dans les larmes, seule devant Dieu à répandre sa douleur personnelle et à épancher son âme devant lui. Elle a fini par produire une joie profonde pour toute l’Église! Notre place dans l’histoire du salut se distingue de celle d’Anne. Son rôle se distinguait du nôtre de plusieurs manières. N’oublions pas, toutefois, que Dieu peut mystérieusement transformer nos douleurs personnelles, même celles inconnues ou incomprises des autres, et nos larmes déversées abondamment devant l’Éternel en grands bienfaits et en grande joie pour toute l’Église!

Oui, la prière d’Anne est un levier puissant qui produit des effets jusqu’à nous. Nous étions morts spirituellement, il nous a rendus à la vie par son Esprit. Nous étions ennemis de Dieu, il nous a réconciliés. Nous sommes faibles, il nous rend forts. Nous pleurons, il nous donne sa joie. Nous vivons dans un monde en souffrance, il nous donne une espérance vivante, pour nous-mêmes et pour toute la création! L’histoire d’Anne a commencé par des pleurs pour finir dans l’allégresse. Sa prière nous annonce l’Évangile des grands renversements.

Chaque jour, nous luttons et nous tombons. Chaque jour, Dieu nous promet son pardon en Jésus-Christ. Chaque jour, il opère de nouveaux renversements dans nos vies, il nous sa force nouvelle par son Esprit. Chaque jour, il nous donne un nouveau commencement. Ne comptons pas sur nos propres forces. Ne soyons pas orgueilleux ou arrogants. Restons humbles devant lui, dépendons de sa force. Consacrons nos vies à son service, nous et nos enfants, nous et nos talents. Oui, Dieu fera encore de grandes choses pour nous et pour son Église. Réjouissons-nous en lui! « Ceux qui sèment avec larmes moissonneront dans la joie. » « Mon cœur se réjouit en l’Éternel! » Amen.