Cette prédication sur 1 Timothée 6.17-19 a pour sujet l'usage de la richesse, non celle qui trompe, donnant une fausse importance (orgueil) et une fausse sécurité, mais celle qui compte et qui dure, utilisée pour faire le bien avec générosité.

Source: Le bon combat - Prédications sur 1 Timothée. 7 pages.

1 Timothée 6 - Un placement sûr

« Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu qui nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions. Qu’ils fassent le bien, qu’ils soient riches en œuvres bonnes, qu’ils aient de la libéralité, de la générosité, et qu’ils s’amassent ainsi un beau et solide trésor pour l’avenir, afin de saisir la vraie vie. »

1 Timothée 6.17-19

  1. Introduction
  2. La richesse qui trompe (v. 17)
  3. La richesse qui compte (v. 18)
  4. La richesse qui dure (v. 19)
  5. Conclusion

1. Introduction🔗

Est-ce qu’il y a des riches dans la salle? Difficile de répondre à cette question, n’est-ce pas! Allez, puisque l’argent est un sujet tabou en France, parlons de l’argent des autres. Connaissez-vous Lionel Messi, le joueur de foot argentin qui évolue actuellement au F.C. Barcelone? Durant la saison 2010-2011, les revenus de ce jeune homme de 24 ans se sont élevés à 82 191 euros… par jour! Steve Jobs aussi, le cofondateur et PDG d’Apple, est devenu millionnaire très jeune, à l’âge de 23 ans. L’année dernière, sa fortune était estimée à 8,3 milliards de dollars. Il est mort d’un cancer du pancréas le 5 octobre dernier, et chose étrange, il n’a rien emporté avec lui. Liliane Bettencourt hérite du groupe L’Oréal à l’âge de 35 ans. Elle est aujourd’hui, à 89 ans, la femme la plus riche de France et d’Europe, avec une fortune personnelle estimée à 15 milliards d’euros. Disons que sa fortune personnelle actuelle suffirait à employer 6250 personnes pendant 40 ans à hauteur de 5000 euros bruts par mois. D’après sa fille, Liliane Bettencourt aurait été victime d’un abus de faiblesse qui l’aurait conduite à offrir à une personne de son entourage, sans sourciller, jusqu’à un milliard d’euros sous diverses formes. Interrogée l’année dernière sur cette affaire par la brigade financière, elle a déclaré au sujet d’une île aux Seychelles dont elle est propriétaire : « Je pense qu’elle m’appartient, mais je ne peux pas le confirmer »!

Allez, revenons à la réalité. Personne n’est riche dans cette salle si on se compare à Lionel Messi, Steve Jobs ou Liliane Bettencourt. Alors, comparons-nous aux 1,4 milliard de terriens aujourd’hui qui vivent (ou survivent) avec moins de 90 centimes d’euro par jour. Nous ne sommes pas richissimes, mais nous ne sommes pas pauvrissimes non plus!

Le texte d’aujourd’hui s’adresse explicitement aux « riches », mais sans nous dire exactement ce que c’est qu’un riche. En tout cas, le texte parle de la richesse, des dangers de la richesse et de ce qui constitue la vraie richesse. Alors, aimeriez-vous être à la place de Lionel Messi, de Steve Jobs ou de Liliane Bettencourt? Si oui, sachez que ce que vous souhaitez, c’est une position fort périlleuse! Mais d’après l’apôtre Paul, c’est aussi une situation pleine de belles occasions. Et c’est ici que ce texte nous concerne tous, car, quel que soit l’état de notre compte en banque, la leçon qui nous est livrée est toujours valable, et c’est la suivante : si Dieu se montre généreux envers nous, c’est pour que nous nous montrions généreux à notre tour. Et qui, ici, avec des vêtements sur le dos, un toit où dormir, un téléphone portable dans la poche et une assurance maladie, peut dire que Dieu ne s’est pas montré généreux envers lui? Autrement dit, nous ne sommes peut-être pas riches comme Crésus ou comme Bettencourt, mais la libéralité de Dieu à notre égard doit motiver notre libéralité. Pour nous faire comprendre cela, Paul dénonce d’abord la richesse qui trompe, pour ensuite nous montrer quelle est la richesse qui compte et qui dure.

2. La richesse qui trompe (v. 17)🔗

a. Se confier dans le bien plutôt qu’en l’auteur du bien🔗

Il faut préciser que nous approchons de la fin de l’épître, et on peut même imaginer que l’épître était censée se terminer au verset 16. Mais au moment de conclure, Paul pense à quelque chose d’autre qu’il voulait dire. Un peu comme l’inspecteur Colombo, qui est sur le point de quitter la pièce et qui se souvient au dernier moment qu’il a encore une question à poser. Ce que Paul veut dire concerne les riches (rappelez-vous qu’il a déjà, tout au long de cette épître, donné des recommandations aux hommes, aux femmes, aux évêques, aux diacres, aux veuves et aux esclaves). « Recommande aux riches du présent siècle de ne pas être orgueilleux et de ne pas mettre leur espérance dans des richesses incertaines, mais de la mettre en Dieu qui nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions » (6.17).

La première chose qu’il dit concernant les riches, c’est qu’ils font face à deux dangers : celui, d’une part, d’avoir un sentiment d’importance mal fondé, et celui, d’autre part, d’avoir un sentiment de sécurité mal fondé. D’où viennent ces deux dangers, l’orgueil et la présomption? Ils viennent du fait que, quand on est riche, on est tenté de se confier dans ses richesses plutôt que dans l’auteur de ces richesses, à savoir Dieu. Mais cette tentation, nous avons tous à y faire face. Il est toujours tentant de se confier dans ses biens plutôt qu’en celui qui nous les a donnés.

b. Romuald et Béatrice🔗

Laissez-moi vous raconter l’histoire de Romuald et de Béatrice. Ce sont deux jeunes paysans vivant au Moyen-Âge et qui sont très amoureux l’un de l’autre. Leurs familles sont très pauvres et leurs conditions de vie sont difficiles parce qu’ils sont exploités par les nobles de la région. Mais Romuald a le projet d’offrir à Béatrice un cadeau qui soit à la hauteur des sentiments qu’il lui porte. En travaillant fort et en se privant beaucoup, Romuald réussit à économiser une belle somme d’argent, puis il se rend au château, chez le vestimentier du roi, et il achète un magnifique collier de pierres précieuses, qu’il offre à Béatrice dès le lendemain. Celle-ci est enchantée. Romuald décide alors de renouveler l’opération. De nombreux mois plus tard, après beaucoup de dur labeur et d’économies difficiles, il retourne chez le vestimentier du roi et en ressort avec une magnifique bague en or sertie d’un diamant étincelant. Béatrice est aux anges! Il se remet alors à économiser. Cette fois, il économise presque une année entière, en travaillant deux fois plus et en mangeant deux fois moins. Il retourne chez le vestimentier du roi, en ressort cette fois… avec une superbe robe faite de tissu précieux, confectionnée avec la plus grande délicatesse et le meilleur du savoir-faire. Cette fois, Béatrice tombe pratiquement à la renverse d’émerveillement. « Romuald! Le collier, la bague, et maintenant la robe! Dès demain, je vais la porter pour aller vendre mes pommes de terre au château! »

Le lendemain en effet, Béatrice se rend au château habillée comme une marquise, le diamant au doigt et le collier de pierres précieuses autour du cou (sans oublier les sacs de pommes de terre dans la charrette). À peine est-elle arrivée qu’elle attire le regard de plusieurs jeunes nobles célibataires. Séduits par l’élégance de Béatrice, ils s’approchent aussitôt et ils commencent tous à lui faire la cour et à lui faire des avances, en lui faisant miroiter une vie de château, loin des soucis de la ferme, une vie de noble, « la vie qu’elle mérite », lui disent-ils. Béatrice essaie de les ignorer en se concentrant sur les quelques sacs de pommes de terre qu’elle est venue vendre, mais les paroles de ces jeunes hommes ne la laissent pas indifférente. « Ce collier, cette bague, cette robe… Voilà qui je suis! Voilà ce que je mérite. Voilà mon bonheur, mon importance, ma sécurité. » Pendant ce temps, Romuald se demande pourquoi Béatrice tarde tant à revenir du château. Quel n’est pas son chagrin quand il découvre, quelques semaines plus tard, que Béatrice s’est fiancée avec un des plus cupides et cruels barons de la région!

c. Le fondement de notre importance et de notre sécurité🔗

Je n’ai jamais dit que c’était une histoire qui finissait bien! Mais si cette histoire ne finit pas bien, c’est justement parce qu’elle représente notre propre attitude vis-à-vis des biens que Dieu nous donne. La nourriture, le vêtement, le logement, la voiture, l’essence pour la voiture, la sécurité sociale, etc., tout cela c’est Dieu qui nous le donne parce qu’il nous aime, et non pas parce que nous le méritons. Le problème, c’est que, comme Béatrice, petit à petit, nous nous mettons à fonder notre importance et notre sécurité sur ces choses plutôt que sur Dieu qui nous les donne. La conséquence, c’est que nous devenons de moins en moins sensibles à Dieu et de plus en plus sensibles au discours matérialiste de la société de consommation, notamment par la voix de la publicité, qui nous fait miroiter une vie de château, loin des soucis de la réalité, la vie « que nous méritons », parce que « nous le valons bien »! La publicité est là pour nous persuader que notre importance et notre sécurité dépendent de ce que nous achetons, mais en réalité, c’est un mensonge : c’est Dieu « qui nous donne tout avec abondance, pour que nous en jouissions », et c’est de lui que dépendent notre importance (notre dignité) et notre sécurité.

Dans un premier temps, donc, Paul dénonce la richesse qui trompe. Vous voyez que plus on est riche, plus le risque est grand de fonder son importance et sa sécurité sur ses richesses plutôt que sur celui qui nous les a données. Les milliardaires sont donc dans une position fort périlleuse, mais ce qui est remarquable, c’est que Paul ne leur dit pas, par conséquent, d’être pauvres! Il ne leur dit pas : « Les richesses, c’est trop dangereux! Alors, devenez pauvres le plus vite possible! » Regardons plutôt ce qu’il dit.

3. La richesse qui compte (v. 18)🔗

a. Riches en œuvres bonnes🔗

Ce que Paul leur dit est assez astucieux. Il dit aux riches qu’ils doivent être « riches », mais riches en œuvres bonnes. « Qu’ils fassent le bien, qu’ils soient riches en œuvres bonnes, qu’ils aient de la libéralité, de la générosité » (6.18). D’après ce que Paul ajoute juste après, nous voyons que Paul pense notamment à des œuvres bonnes qui impliquent d’utiliser ou de dépenser leurs richesses. Pour Paul, la richesse qui compte, c’est la richesse qui est utilisée pour faire le bien. Le remède que Paul préconise, pour éviter que les richesses nous trompent, ce n’est pas de devenir pauvre, mais d’utiliser nos richesses pour faire le bien. Quand on est riche, on est dans une situation périlleuse, mais on est aussi dans une situation pleine de belles occasions.

b. Henry Parsons Crowell🔗

Connaissez-vous Henry Crowell? Et les céréales Quakers? Ce sont les fameux flocons d’avoine qu’on peut acheter dans tous les supermarchés. Henry Crowell a fondé cette compagnie à la fin du 19e siècle et il est devenu millionnaire. En 1943, à sa mort, Crowell était une des personnes les plus riches de Chicago. Mais ce qui est remarquable, c’est que, pendant les quarante dernières années de sa vie, Crowell a donné plus de 70 % de sa fortune à des œuvres chrétiennes, notamment par l’intermédiaire d’une fondation qu’il a mise en place avec le but explicite de « financer l’enseignement et la diffusion active des doctrines du christianisme évangélique ». Crowell était un solide croyant, qui ne se considérait que comme un intendant (un gestionnaire) des richesses que Dieu lui avait confiées. Aujourd’hui, cette fondation continue d’exister et continue de financer l’œuvre de l’Évangile à travers de multiples organismes dans de multiples pays.

c. Avoir les moyens de faire le bien🔗

C’est de ça que Paul veut parler au verset 18. C’est ça, la richesse qui compte. Bien entendu, nous ne sommes pas aussi riches que Crowell. Mais des richesses, nous en avons, que ce soit de l’argent ou d’autres biens matériels, ou encore du temps ou des aptitudes particulières. Est-ce que vos richesses vous trompent, ou bien les faites-vous compter en les utilisant pour faire le bien, comme le dit Paul? Peu importe que vous ayez peu de moyens ou beaucoup de moyens; ces moyens sont des moyens de faire le bien!

Il est intéressant de remarquer que c’est dans son discours d’adieu aux anciens de l’Église d’Éphèse, c’est-à-dire de l’Église de Timothée, que Paul a dit : « En tout, je vous ai montré qu’il faut travailler ainsi, pour venir en aide aux faibles et se rappeler les paroles du Seigneur Jésus, qui a dit lui-même : il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20.35). La vraie richesse, donc, pour Paul, la richesse qui compte, c’est la richesse que nous utilisons pour faire le bien. Donc, si vous êtes riches, soyez riches! C’est-à-dire riches en œuvres bonnes.

4. La richesse qui dure (v. 19)🔗

a. Un placement sûr🔗

Paul ajoute encore une chose à la fin. Il a parlé de la richesse qui trompe et il lui a opposé la richesse qui compte; maintenant, il ajoute que la richesse qui compte, c’est aussi la richesse qui dure. « Qu’ils s’amassent ainsi un beau et solide trésor pour l’avenir, afin de saisir la vraie vie » (6.19). C’est intéressant, parce que, dans ce verset, Paul en appelle à la façon de penser d’un investisseur. Il parle à des riches et il leur dit : « Vous êtes riches, c’est bien. Mais soyez riches de la bonne richesse. Investissez dans ce qui rapporte vraiment au long terme. » Une vraie leçon d’économie!

Ce que Paul est en train de dire ici, c’est que la façon dont nous dépensons ou utilisons nos richesses aujourd’hui pour faire le bien a des conséquences éternelles, dont nous ne pourrons véritablement prendre la mesure qu’après la mort. Paul est en train de dresser un contraste entre cette richesse qui compte et qui dure, et les « richesses incertaines » du verset 17, qui appartiennent aux « riches du présent siècle ». Paul oppose deux genres de riches : les riches qui vivent pour maintenant et les riches qui vivent pour l’éternité. Ça me rappelle une prédication de Jonathan, sur Luc 16 (au sujet de l’argent), où il avait dit qu’il nous fallait « passer le présent au futur ». Ça me rappelle aussi une parole de Jésus, qui a dit : « Ne vous amassez pas de trésors sur la terre, où les vers et la rouille détruisent et où les voleurs dérobent, mais amassez des trésors dans le ciel, où ni les vers ni la rouille ne détruisent, et où les voleurs ne percent ni ne dérobent » (Mt 6.19-20).

b. Michael Carroll🔗

Vous ne connaissez probablement pas l’histoire de Michael Carroll, un jeune Britannique qui, en 2002, à l’âge de 19 ans et alors qu’il était au chômage, a gagné à la loterie la coquette somme de 9,7 millions de livres sterling (soit environ 11 millions d’euros à l’époque). Quelle chance! Trois ans plus tard, pourtant, Michael Carroll n’avait presque plus un sou, ayant dépensé tout son argent sur, notamment, des maisons, des voitures, des bijoux, de la drogue, des prostituées et des jeux d’argent. Un de ses passe-temps favoris consistait à acheter des voitures et à les détruire dans son jardin avec l’aide de ses amis. En 2006, il passe plusieurs mois en prison pour violences. En 2010, il est complètement ruiné et il recommence à toucher une allocation chômage. Il retrouve un travail comme éboueur. Il y a quelques mois, Michael Carroll a tenté deux fois de mettre fin à ses jours.

c. La générosité de Dieu en Christ🔗

Michael Carroll était un riche « du présent siècle », qui a vécu comme s’il n’y avait rien d’autre que le moment présent, et ses richesses « incertaines » l’ont conduit au désespoir. Il a saisi la vie présente, mais pas la « vraie vie », c’est-à-dire la vie éternelle. Par conséquent, cette perspective éternelle n’a pas conditionné sa gestion des biens que Dieu, pourtant, lui avait confiés.

Heureusement, Dieu nous donne un bien meilleur exemple à suivre. C’est l’exemple de son Fils Jésus-Christ, qui était plus riche qu’on ne pourrait l’imaginer puisque sa condition était celle de Dieu, et qu’il était cocréateur et copropriétaire de l’univers avec le Père et le Saint-Esprit. Mais Jésus a fait « compter » ses richesses en les dépensant dans la perspective de l’éternité. La Bible dit qu’il s’est dépouillé lui-même et qu’il a dépensé jusqu’à sa propre vie en l’offrant sur la croix comme rançon pour nous délivrer de nos péchés. Aussi Jésus n’a jamais été riche ici-bas. Mais Dieu l’a ressuscité, l’a exalté et l’a fait asseoir sur un trône suprême dans le ciel, au-dessus de tout ce qui existe (Ph 2.6-11). Dieu a réalisé tout cela, par Jésus-Christ, pour nous, c’est-à-dire pour tous ceux qui se confient en lui, afin que nous ayons la vie éternelle. Dieu s’est montré infiniment généreux en Christ, et cette générosité de Dieu doit entraîner la générosité du croyant, à cause de la perspective de l’éternité.

D’ailleurs, il est intéressant de remarquer que la prière de Paul pour les membres de l’Église d’Éphèse, c’est que Dieu illumine les yeux de leur cœur, afin qu’ils sachent, notamment, quelle est « la glorieuse richesse de son héritage », c’est-à-dire quelle est la glorieuse richesse de la vie éternelle qui leur est destinée par le moyen de leur foi en Jésus, c’est-à-dire, en d’autres mots, combien grande est la générosité de Dieu à l’égard des croyants (Ép 1.18). Saisir dès aujourd’hui la vraie vie consiste donc à investir ses biens présents dans la perspective de l’éternité, comme Jésus l’a fait, en vue de la richesse à venir.

5. Conclusion🔗

Avant de conclure et d’essayer d’envisager quelques pistes concrètes, il y a quand même une question extrêmement importante que je dois vous poser. Quelle est votre relation à Jésus? Vous ne pouvez pas saisir la vraie vie, la vie éternelle, si vous ne l’avez pas d’abord reçue par la foi en Jésus-Christ. En Jésus, Dieu vous propose une vie qui compte et qui dure. Je ne peux que vous encourager à y réfléchir sérieusement, et peut-être dès aujourd’hui à recevoir librement le don de la vie éternelle en plaçant tout simplement votre confiance en Jésus-Christ.

Mais si vous êtes déjà croyant, la question que je vous pose est plutôt la suivante. Qu’est-ce qui motive l’usage que vous faites des biens que Dieu vous a confiés? Y cherchez-vous votre importance et votre sécurité, ou bien considérez-vous vos moyens comme des moyens de faire le bien? Prenez le temps de réfléchir à des façons dont vous pourriez utiliser vos biens matériels, votre temps ou vos aptitudes particulières pour que ces choses comptent éternellement. Je ne parle pas seulement de participer financièrement à la vie de l’Église (bien que cela en fasse partie), mais je parle aussi de façons dont vous pourriez utiliser ces choses pour témoigner auprès de votre entourage, ou venir au secours d’un frère ou d’une sœur dans le besoin, ou aider à diverses tâches matérielles dans la vie de l’Église, ou encore vous investir dans une œuvre chrétienne dont le but est, sous une forme ou une autre, de diffuser le message de l’Évangile.

Dans ce texte, Paul a voulu nous faire comprendre que si Dieu se montrait généreux envers nous, c’était pour que nous nous montrions généreux à notre tour. Et Dieu s’est montré généreux envers nous, non seulement en nous accordant tout ce dont nous avons besoin pour vivre, mais encore par Jésus, en nous accordant le pardon de nos péchés et la vie éternelle. Paul a donc dénoncé la richesse qui trompe (c’est-à-dire la richesse en laquelle nous avons tendance à nous confier pour y trouver notre importance et notre sécurité), puis Paul a décrit la richesse qui compte (c’est-à-dire la richesse qui finance le bien), et enfin Paul a expliqué que cette richesse, c’est aussi celle qui dure (c’est-à-dire que, lorsque nous investissons dans le bien, nous investissons dans l’éternité).

Si les bonnes œuvres étaient cotées en bourse, ce serait le meilleur des placements! Comme nous l’avons dit, être très riche c’est être dans une position fort périlleuse, mais pas mauvaise en soi; c’est aussi une position pleine de belles occasions. Et même si nous ne sommes pas riches comme Crésus, la libéralité de Dieu telle qu’elle se manifeste au quotidien et telle qu’elle se manifeste particulièrement à travers la personne et l’œuvre de Jésus-Christ, cette libéralité de Dieu doit motiver notre libéralité. Car en Christ, « nous avons la rédemption par son sang, le pardon des péchés selon la richesse de sa grâce que Dieu a répandue abondamment sur nous en toute sagesse et intelligence » (Ép 1.7).