Cet article sur la question 129 du Catéchisme de Heidelberg a pour sujet la conclusion de la prière du Notre Père (Matthieu 6.13) par le mot "Amen", sa signification et son utilité.

Source: Certitude et réconfort. 4 pages.

Amen! C’est sûr et certain!

Que signifie ce petit mot : Amen?

Amen veut dire : c’est sûr et certain1! Ma prière est bien plus sûrement exaucée par Dieu que je ne sens dans mon cœur le désir qu’elle le soit2.

1. 2 Co 1.20; 2 Tm 2.13.
2. Ps 145.18-19; És 65.24; Mt 6.8.

Catéchisme de Heidelberg, Q&R 129

  1. Que signifie « amen »?
  2. Quelle est l’utilité de ce mot pour nous?

À mesure que nous avons suivi le modèle du Notre Père, nous avons appris à mieux prier, d’une manière qui plaît au Seigneur, par laquelle il veut répondre à nos besoins et être ainsi lui-même glorifié. Sommes-nous maintenant plus confiants lorsque nous nous approchons du trône de la grâce? Sommes-nous persuadés que Dieu nous entend? Oui, certainement! Dieu nous entend, nous savons que c’est la bonne réponse à donner, mais le croyons-nous vraiment? Sommes-nous vraiment désireux de le prier encore? Nous prions pour différents sujets concernant l’Église, nos familles, nous-mêmes et pour que des non-chrétiens deviennent croyants, mais nous constatons douloureusement que Dieu ne répond pas toujours à nos requêtes, ce qui nous décourage parfois et nous enlève peut-être le désir de continuer à prier.

Le Seigneur Jésus nous enseigne à prier en terminant nos prières par le petit mot « amen ». C’est un mot que nous disons souvent, mais qui paraît plutôt inoffensif ou insignifiant à première vue. Ce mot nous enseigne pourtant beaucoup de richesses.

Nous arrivons au terme de ce long parcours des magnifiques doctrines bibliques à travers l’étude du Catéchisme de Heidelberg. Nous avons mieux saisi la profondeur de notre péché et de notre misère. Nous avons mieux apprécié la merveilleuse délivrance qui nous est donnée en Jésus-Christ. Nous avons appris davantage à vivre une vie de reconnaissance par la puissance de son Saint-Esprit, dans l’obéissance et la prière. Il convient de terminer par l’étude de ce petit mot « amen ». Un petit mot qui conclut bien nos prières et qui boucle notre étude du Catéchisme. Un petit mot qui nous est donné pour nous encourager à continuer de prier avec confiance.

1. Que signifie « amen »?🔗

Nous pensons souvent que ce mot signifie simplement « C’est terminé ». Amen, la prière est finie, nous pouvons passer à autre chose. En entendant le mot, je peux ouvrir mes yeux et changer de sujet. Amen, la prédication est terminée, je peux bouger sur ma chaise et relaxer. Dans certains milieux, on utilise le mot « amen » dans le sens de « j’approuve », « je suis d’accord ». À côté de certains prédicateurs, il se tient parfois une autre personne qui ponctue le message de plusieurs « amen » bien sentis, chaque fois que le prédicateur dit quelque chose d’important. « Amen », c’est bon, continue, je suis d’accord!

D’où vient le mot « amen »? Il s’agit à l’origine d’un mot hébreu de même racine que le verbe « aman » qui veut dire « croire ». Ce mot est de même racine que le nom « èmèth », qui signifie la vérité, la solidité. « Amen » : oui, j’y crois; oui, c’est vrai; oui, c’est du solide, je peux poser les pieds dessus en toute confiance.

Par exemple, en Genèse 15, Abram était devenu vieux, il n’avait toujours pas d’enfant, il estimait qu’Éliézer devait être son héritier. Dieu lui a dit non, car il avait un plan plus grand pour lui et sa descendance. Dieu l’a amené dehors le soir pour lui faire contempler le ciel étoilé. Dieu lui a dit : « Telle sera ta descendance. Abram crut en l’Éternel qui le lui compta comme justice » (Gn 15.5-6). Abram crut en l’Éternel. C’est le verbe « aman » qui est employé dans cette phrase, traduit par le verbe croire. Abram s’est fié à la Parole de Dieu, il a estimé qu’elle était solide. Cette parole était vraie parce qu’elle était prononcée par Dieu. Abram a exprimé sa conviction que Dieu allait certainement agir comme il l’avait dit. Voilà ce que signifie le mot « amen ». C’est un mot dans notre bouche qui exprime notre conviction profonde que la parole qui vient d’être prononcée se réalisera très certainement.

Nous trouvons un autre exemple en Deutéronome 27. Les Lévites devaient prononcer les bénédictions et les malédictions de l’alliance devant tout le peuple de Dieu. Le peuple devait répondre avec foi. Voici un exemple : « Maudit soit celui qui méprise son père et sa mère. » Le peuple devait répondre : « Amen ». Ce mot ne voulait pas simplement dire : « Bon, d’accord, je l’accepte », ou « C’est très bien, continue ». Ce petit mot ne voulait pas dire non plus : « C’est fini, passons à autre chose », car le peuple devait répondre « amen » à chacune des douze malédictions, pas seulement à la fin de la liste. L’usage de ce mot signifie que le peuple croyait que la malédiction annoncée allait effectivement arriver. En d’autres mots, le peuple affirmait : « Oui, Dieu fera certainement ce qu’il a déclaré qu’il fera! »

En Néhémie 8.6, nous lisons ceci :

« Esdras bénit l’Éternel, le grand Dieu, et tout le peuple répondit en levant les mains : Amen! Amen! Ils s’inclinèrent et se prosternèrent devant l’Éternel, la face contre terre. »

Il s’agit cette fois-ci de la réponse à une parole de louange et de bénédiction adressée à Dieu. Ceux qui ont entendu cette parole de louange ont répondu en disant « amen ». Ils exprimaient ainsi leur conviction que oui, c’est vrai, Dieu doit être béni éternellement, car le Seigneur est grand et magnifique.

Le Nouveau Testament utilise le mot « amen » de la même façon, sans le traduire par un mot grec équivalent. À de nombreuses reprises, Jésus a dit : « Amen, amen, légô umin… », ce qui signifie : « En vérité, en vérité, je vous le dis… » Cette formule introduit une parole solennelle que le Seigneur Jésus considérait comme tout à fait vraie et très importante, qu’il fallait écouter attentivement. Il existe bien d’autres exemples. « Toutes les promesses de Dieu sont oui en lui. C’est donc aussi par lui que nous disons à Dieu l’amen pour sa gloire » (2 Co 1.20). « Tout est de lui, par lui et pour lui! À lui la gloire dans tous les siècles. Amen! » (Rm 11.36).

2. Quelle est l’utilité de ce mot pour nous?🔗

La première utilité de ce mot prononcé en conclusion de nos prières est de rendre gloire à Dieu, comme l’a fait l’apôtre Paul dans les passages qui viennent tout juste d’être cités. En envoyant son Fils Jésus, Dieu a dit « oui » à toutes les promesses qu’il avait faites auparavant. Nous n’avons rien à ajouter à l’œuvre parfaite du Christ, sauf de dire « amen » : Oui, c’est vrai, j’y crois pour moi! Notre réponse de foi rend certainement gloire à Dieu. Notre confiance atteste que Dieu est solide, qu’il est digne de confiance et que toute la gloire lui revient dans tous les siècles.

Mais il y a plus. Quand nous terminons notre prière, à quoi nous sert-il de conclure par « amen »? À confesser notre conviction que les paroles que nous venons de prier sont vraies et certaines. Ce mot nous servira donc de grand encouragement. Notre prière est solide, non pas en elle-même, mais parce que nous sommes convaincus que notre Père céleste entend et répond.

Dieu agira-t-il vraiment selon ce que nous avons demandé? Quand nous disons une parole de louange, il est assez facile de dire « amen ». Dieu est grand et tout-puissant, amen, oui c’est vrai, j’y crois. Nous n’avons pas trop de difficulté à y croire. Toutefois, quand nous prions pour un besoin précis, croyons-nous vraiment que notre prière est vraie et certaine? « Amen veut dire : c’est sûr et certain! Ma prière est bien plus sûrement exaucée par Dieu que je ne sens dans mon cœur le désir qu’elle le soit » (Q&R 129). Quand nous disons amen à la fin de notre prière, nous exprimons notre conviction que Dieu nous accordera ce que nous lui demandons! Ce n’est pas rien!

Qu’est-ce qui nous permet d’avoir cette conviction? Est-ce la sincérité de notre prière? L’intensité de notre prière? La ferveur de notre piété? Le désir profond d’être exaucés? Non, car notre désir d’être exaucés ne dépassera jamais la volonté de Dieu de nous exaucer! Nous pouvons avoir cette conviction simplement parce que Dieu nous le dit et nous le promet!

« Demandez et l’on vous donnera; cherchez, et vous trouverez; frappez, et l’on vous ouvrira. Car quiconque demande reçoit, celui qui cherche trouve, et à celui qui frappe on ouvrira » (Lc 11.9).

Bien entendu, nous ne pouvons ériger un seul verset de la Bible dans le but d’en tirer des conclusions définitives. Il nous faut considérer l’ensemble des Écritures. Nous ne pouvons pas demander n’importe quoi selon les caprices de notre cœur et espérer recevoir du Seigneur une réponse favorable. Nous devons prier selon sa volonté. Tout ce que nous demandons selon sa volonté, en accord avec le Notre Père, nous sera certainement accordé. Quand nous prions « Que ton nom soit sanctifié », nous pouvons dire « amen » sans hésiter, en ayant la conviction que Dieu répondra, car il veut très certainement que son nom soit glorifié. Quand nous demandons « Que ta volonté soit faite », soyons sûrs que Dieu répondra et qu’il nous donnera la force de faire sa volonté. Quand nous prions « Ne nous soumets pas à la tentation, mais délivre-nous du mal », nous pouvons en toute confiance dire « amen » avec la foi qu’il nous délivrera des ruses du diable, car Dieu est fidèle à sa Parole!

La prière est un grand acte de foi. Nous nous adressons à quelqu’un que nous ne voyons pas et qui ne nous répond pas directement au moyen d’une voix audible quand nous avons fini de prier. Nous demandons des choses qui concernent le Royaume que nous ne voyons pas et qui vont à l’encontre de nos désirs égoïstes. Si nous écoutions les sentiments de nos cœurs, il se pourrait très bien que nos sentiments ne nous encouragent pas à croire que tout cela est vrai. Oui, nous désirons que notre Père réponde favorablement à nos prières, mais, en fin de compte, nous vivons simplement par la Parole de Dieu qui nous affirme qu’il entend les prières de ses enfants par amour pour son Fils Jésus-Christ. Nous regardons à Jésus en qui toutes les promesses de Dieu sont oui. Nous prononçons notre prière, puis le dernier mot à sortir de notre bouche est le cri de la foi : « Amen! Père, je sais que tu es là, que tu entends et que tu répondras, à cause de ton amour pour moi en Jésus-Christ. » Est-ce vraiment ce que nous voulons dire quand nous terminons notre prière par ce mot? Notre Père céleste nous invite à faire ce pas de foi en nous abandonnant entièrement entre ses bonnes mains paternelles.

Puisque nous avons un Souverain Sacrificateur compatissant qui a traversé les cieux en notre faveur et pour notre salut, approchons-nous donc du trône de la grâce humblement, en reconnaissant nos luttes de toutes sortes et nos nombreuses faiblesses. N’hésitons pas à nous approcher de lui avec confiance. N’hésitons pas à dire « amen » avec la joyeuse assurance que, dans la vie comme dans la mort, nous appartenons pour toujours à Jésus-Christ, notre fidèle Sauveur, lui qui a totalement payé pour tous nos péchés, qui nous assure la vie éternelle et qui nous rend prêts et disposés à vivre désormais pour lui de tout notre cœur. Amen!