Cet article a pour sujet les animaux de compagnie. Un animal peut nous apporter des bienfaits. La Bible parle souvent des animaux depuis leur création en Genèse 1. Notre regard sur les animaux a changé. Les animaux de compagnie sont un don de Dieu.

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Les animaux de compagnie

« Dieu se souvint de Noé et de tous les animaux qui étaient avec lui dans l’arche » (Gn 8.1). Cette affirmation n’est pas tirée d’une édition de la Bible pour les enfants. « Dieu se souvint de Noé et de tous les animaux qui étaient avec lui dans l’arche. » Ce « avec lui » nous montre que notre sujet n’est pas du tout ridicule. Vous souvenez-vous de la longueur de cette arche? 300 coudées, c’est-à-dire environ 150 mètres. Pour loger Noé et sa famille, c’est-à-dire huit personnes? Non, c’était aussi pour pouvoir sauver avec lui un couple de chaque espèce d’animaux. Qui avait donné ces dimensions? C’est Dieu.

1. Quelques rencontres🔗

On pourrait raconter pendant une semaine sans s’arrêter des histoires de rencontres plus émouvantes les unes que les autres entre des hommes et des animaux.

J’ai un oncle qui était vigneron. Pendant des années, il a travaillé ses vignes, en Provence, avec son mulet. Ce mulet s’appelait Bijou. Le mulet et le vigneron faisaient toutes sortes de travaux ensemble, toute l’année. Et même quand il n’avait pas besoin de lui pour travailler, mon oncle allait à l’écurie chaque matin et chaque soir pour apporter de l’eau, du fourrage ou de l’avoine. Et toujours il lui parlait, bien sûr. Moi, j’avais 6 ou 7 ans. Un jour, l’oncle a acheté un tracteur. Quelle joie! Mais allez parler à un tracteur! Je peux vous dire que, dans le cœur de cet oncle, il y a eu en même temps beaucoup de joie, mais aussi beaucoup de tristesse quand il a fallu se séparer du mulet.

J’étais un jour invité à participer à un synode de l’Église réformée à Béziers. Il devait y avoir au moins 150 délégués (la moitié de pasteurs) dans une immense salle (un gymnase). Comme je n’étais qu’invité, je me suis éclipsé de temps en temps, et c’est comme cela que j’ai trouvé sous un buisson un rouge-gorge qui ne paraissait pas blessé, mais qui ne s’envolait pas. Je l’ai pris dans ma main, et je suis revenu dans la grande salle. Sans rien dire, je me suis assis entre deux délégués, mon oiseau dans le creux de la main. Au bout d’un moment, un des deux l’a aperçu. Sourire attendri. Il fait signe à son voisin qui sourit à son tour. Je me suis levé pour aller un peu plus loin. Même scénario. Au bout d’un moment, je crois que presque personne n’écoutait plus l’orateur. Je n’avais pas ouvert la bouche…

J’ai lu un jour une histoire bouleversante. Un homme avait apprivoisé une renarde. Cette renarde était très attachée à son maître, très affectueuse. Un jour, cet homme a dû s’absenter pour quelque temps. Quand il est revenu, la renarde a connu une telle émotion de le revoir, qu’elle a fait une crise cardiaque et en est morte…

À l’entrée de la clinique, à Alès, une affichette dit : Fleurs interdites. Question d’hygiène, paraît-il. Les animaux aussi, bien sûr. On le comprend. Et pourtant… La joie que procurerait, dans les chambres, la visite d’un lapin nain, d’un poussin ou d’une tourterelle! Cela, vous le savez, se vit quelques fois dans les maisons de retraite. C’est bien. On appelle cela la zoothérapie. Je pense à une personne âgée qui ne souriait plus depuis des années, et qui a souri en voyant un animal (lapin, poule, chat, je ne sais) passer de main en main.

La semaine dernière, j’ai entendu parler de « ronron-thérapie ». Cela fait sourire. Le ronronnement du chat émet des fréquences basses, entre 20 et 50 hertz, qui seraient apaisantes pour nous autant que pour lui. Il apaiserait le stress, mais aussi aiderait à réguler le rythme cardiaque. Des témoignages bouleversants évoquent l’apaisement qu’apportent un chien ou un cheval à une personne déprimée ou en deuil. On sait le bien qu’apportent les poneys aux enfants autistes, etc.

À l’hôpital d’Alès, une dame distinguée d’une cinquantaine d’années vient d’apprendre qu’elle a un cancer incurable. Elle pleure. Elle est mariée et a une fillette. Mais elle me parle souvent de son cheval de selle pour qui elle a un attachement très grand; et un jour, j’ai vu qu’elle avait un animal en peluche sur son oreiller. Une infirmière chrétienne de l’équipe mobile de soins palliatifs a préparé un diplôme universitaire qui a pour sujet : Les animaux de compagnie pour les personnes en fin de vie. Et que dire de la tristesse très profonde qui affecte certaines personnes à la mort de leur animal de compagnie? Tout cela est-il si étonnant?

2. Les animaux dans la Bible🔗

Beaucoup n’imaginent pas que la Bible puisse parler des animaux comme elle le fait. Or, elle en parle beaucoup. Là, il ne s’agit pas d’un phénomène de mode, mais de la Parole de Dieu. Pour citer tous les textes qui mentionnent les animaux, il faudrait, là aussi, des heures!

Dès la première page, après avoir créé le ciel et la terre, puis les astres du jour et de la nuit, puis les oiseaux, Dieu crée les mammifères. L’homme n’existe pas encore. Le même jour (le sixième jour), Dieu crée l’homme. Le même jour. Que l’homme soit classé parmi les mammifères n’a donc rien de choquant. Ce sixième jour, après avoir créé tous les autres animaux de la terre, Dieu dit : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance. Dieu créa l’homme à son image, homme et femme il les créa » (Gn 1.26-27).

Ces versets nous disent deux choses importantes : l’homme est une créature vivante, comme les animaux; il a un corps et une âme comme eux. Je cite le Psaume 36 : « Dieu soutient les hommes et les bêtes. » Toutefois, l’homme est créé, lui seul, à l’image de Dieu, à sa ressemblance. Pourquoi cela est-il important? Parce que cela nous dit que, si l’homme ressemble aux animaux à certains égards, une différence radicale existe aussi entre eux : l’homme ressemble aussi à Dieu — pas les animaux.

Cette différence entre les hommes et les animaux peut paraître mystérieuse… Que pensent les animaux? Les animaux communiquent évidemment, parfois de manière incroyable; cependant, ils ne parlent pas. Diderot, dans Le Rêve de d’Alembert, raconte que le très cartésien cardinal de Polignac, se présentant au zoo de Vincennes devant un orang-outan, lui aurait dit : « Parle, et je te baptise. » Cette phrase dit beaucoup : à la fois la grande proximité et la grande différence entre les animaux (certains, en tout cas) et l’homme.

Au dernier verset de Genèse 1, je lis : « Dieu vit tout ce qu’il avait fait; et cela était très bon » (Gn 1.31). Cela signifie que cette situation de ressemblances et de différences n’est pas un accident, un défaut, mais que c’était la volonté bonne de Dieu.

Le deuxième chapitre de la Genèse donne d’autres éléments, différents, importants aussi. Là, la création des mammifères et des oiseaux est mentionnée dans le contexte où Dieu veut que l’homme ne soit pas seul. « Je lui ferai une aide semblable », dit Dieu (Gn 2.18). Puis, avant de recevoir sa compagne de vie, l’homme va nommer les animaux.

Le professeur Henri Blocher suggère que Dieu a créé les animaux pour former une cour pour l’homme, comme les anges forment une cour pour Dieu.

Je cite quelques autres passages de l’Écriture.

« Le septième jour est le jour de l’Éternel ton Dieu. Tu ne feras aucun ouvrage, ni toi, ni ton fils, ni ta fille, ni ton serviteur, ni ta servante, ni ton bœuf, ni ton âne, ni aucune de tes bêtes… » (Dt 5.14).

C’est un des dix commandements.

Le livre du prophète Ésaïe commence ainsi : « Le bœuf connaît son possesseur et l’âne la crèche de son maître. Israël ne connaît rien, mon peuple n’a pas d’intelligence » (És 1.3). C’est à cause de ce passage qu’on représente la crèche de Jésus avec un bœuf et un âne. Ils sont au rendez-vous…

Et Jérémie :

« Même la cigogne connaît dans les cieux sa saison; la tourterelle, l’hirondelle et la grue observent le temps de leur arrivée. Mais mon peuple ne connaît pas la loi de l’Éternel. Comment pouvez-vous dire : Nous sommes sages? » (Jr 8.7).

Dans le livre de Jonas, on voit un prophète qui désobéit à Dieu, un poisson qui obéit à Dieu et un ver qui obéit à Dieu! On voit aussi le roi de Ninive, touché par Dieu, qui commande que tous les habitants de la ville jeûnent et s’humilient, y compris les animaux! Ce petit livre de 4 chapitres se termine ainsi :

« Dieu dit : Et moi je n’aurais pas pitié de Ninive, la grande ville dans laquelle se trouvent plus de cent vingt mille hommes qui ne savent pas distinguer leur droite de leur gauche, et des animaux en grand nombre! » (Jon 4.11).

Et Jésus? Il demande d’imiter les oiseaux du ciel qui ne s’inquiètent pas du lendemain (Mt 6.26). Il nous dit aussi que « pas un d’eux ne tombe sans la volonté de son père ». Puis il ajoute : « Vous valez plus que beaucoup de passereaux » (Mt 10.30-31). Tout cela est très touchant. C’est dans la Parole de Dieu. Il y a encore bien d’autres passages…

3. L’évolution du regard🔗

Tout le monde a remarqué qu’on parle beaucoup des animaux aujourd’hui, et aussi que le regard sur eux a évolué. Pour beaucoup de raisons.

On a pris conscience que les animaux souffraient. Notez qu’on a aussi pris conscience, il y a assez peu de temps, que les bébés souffraient… Le massacre des bébés phoques a ému une partie de l’humanité, il y a 30 ou 40 ans. En combattant les marchands de fourrure (et les dames qui achètent des manteaux de fourrure), on a pris le parti des phoques et ses visons contre d’autres hommes! C’était très nouveau.

On a pris conscience aussi que la pollution mettait en péril les hommes et les animaux; et on s’est rendu compte que les animaux les plus sensibles servaient d’alerte, en quelque sorte : si les papillons disparaissent, ou les oiseaux, ou les ours blancs, bientôt ce sera notre tour. Là aussi, certains n’ont pas hésité à dire : puisque c’est l’homme qui est responsable, mieux vaudrait que les hommes disparaissent plutôt que les animaux…

J’ai lu il y a quelques jours qu’un député anglais (Richard D. Ryder) a inventé le mot « spécisme » qui consiste à affirmer que l’homme et les animaux sont des espèces différentes. Sa proposition est que le spécisme soit condamné au même titre que le racisme…

Tout cela se produit à un moment où la foi chrétienne s’efface de la conscience de beaucoup, et avec cet effacement apparaît un doute sur la nature humaine… et sur la différence réelle avec les animaux. Si l’homme n’est qu’un animal évolué (ce que beaucoup croient aujourd’hui), où se situe la différence, fondamentalement? Est-ce que tout cela, finalement, n’est pas relatif, arbitraire, culturel, et donc susceptible d’évoluer? Dans les comités de réflexion éthique des hôpitaux, la question se pose : on soigne des hommes, pourquoi pas des animaux, après tout?

4. Les animaux de compagnie🔗

Nous avons vu que ce n’était pas une fantaisie absurde, car cela est inscrit dans la volonté de Dieu à la création. Les animaux nous touchent souvent par leur simplicité, parfois par leur fidélité, parfois par leur courage, on peut dire aussi par leur fragilité (et pourquoi pas?) par leur souffrance. C’est l’homme qui a péché, mais les animaux en portent les conséquences avec nous.

Quand des hommes, des femmes, des enfants, sont seuls, quand ils ont besoin de donner et de recevoir de la tendresse, quand ils recherchent une relation simple, sans phrases compliquées, alors ils trouvent parfois une compagnie précieuse avec des animaux de compagnie. Cela, à mon avis, est une grâce de Dieu.

À tout cela, cependant, il manque une dimension : celle de l’esprit qui nous permet d’être en communion avec Dieu, qui est Esprit (Jn 4.24). En d’autres termes, il manque la dimension de la foi, de l’espérance et de l’amour… qui sont donnés par Dieu à ceux dont le cœur a été touché et qui ont découvert en Jésus-Christ le Sauveur et le Seigneur de leur vie.

« Pas un seul petit oiseau ne tombe que ton Père céleste ne le sache, dit Jésus, mais toi, tu vaux plus que beaucoup de petits oiseaux. » Et il ajoute : « Ne crains donc pas. Même les cheveux de ta tête sont tous comptés! » (Mt 10.29-31).