Cet article a pour sujet la place de ceux qui acceptent la sexualité biblique et qui refusent l'homosexualité. Ils sont rejetés de la politique, des écoles et des Églises, à cause du progressisme et du néo-paganisme dans la société prohomosexuelle.

5 pages. Traduit par RC

Anti-gais? Dégagez!

  1. Anti-gais : Sortez de la politique!
  2. Anti-gais : Sortez des collèges chrétiens!
  3. Anti-gais : Sortez des Églises!

Nous entendons constamment dire que la culture américaine est irrémédiablement divisée politiquement et idéologiquement, peut-être même proche d’une guerre civile. La cause de la scission est rarement identifiée. Certains termes sont tout simplement rejetés comme étant des propos haineux, ce qui signifie que certaines questions ne peuvent même pas être discutées de façon respectueuse. Le périodique britannique The Spectator donne une explication intéressante de la rébellion actuelle des « gilets jaunes » en France contre le progressisme élitiste :

« Pendant des années, nous avons vécu dans un climat de “Vous ne pouvez pas dire ça.” On ne peut pas critiquer l’immigration de masse, c’est de la xénophobie. On ne peut pas s’opposer à l’Union européenne, c’est de l’europhobie. On ne peut pas s’inquiéter de l’islam radical, c’est de l’islamophobie. On ne peut pas s’opposer à la politique sur les changements climatiques, c’est un déni du changement climatique, au même titre que le déni de l’Holocauste, et quiconque ose s’opposer à l’éco-orthodoxie mérite d’être chassé de la bonne société.1 »

Le philosophe anglais Sir Roger Scruton affirme ceci à la télévision de la BBC :

« Le politiquement correct, loin d’être le remède à nos conflits, est en fait la source ultime de ceux-ci. Les “ismes” et les “phobies” ont été utilisés pour mettre certaines questions complexes hors de discussion, de sorte qu’une seule perspective peut être confessée publiquement. […] Dans le monde du politiquement correct […], il n’y a pas de présomption d’innocence, mais seulement une soif de trouver des cibles.2 »

Une des questions contre lesquelles nous ne pouvons pas parler est la sexualité, qui est notamment absente même de la liste du Spectator.

Les opinions sur la sexualité creusent un profond fossé dans la société en général, dans les collèges chrétiens (et parmi d’autres institutions chrétiennes) et dans l’Église. Dans la société, la sexualité est devenue une question politique tellement importante que les gens peuvent perdre leur emploi s’ils refusent de suivre la ligne d’action progressiste. Malheur à quiconque se heurte à l’orthodoxie progressive selon laquelle tous les choix sexuels sont acceptables parce que nous avons tous le droit de définir notre propre identité! Pour l’instant, la dynamique politique ne va que dans un sens. La conversation adulte (ce que nous appelions « liberté d’expression ») n’est plus possible.

1. Anti-gais : Sortez de la politique!🔗

La politique est presque exclusivement définie en termes de droits des homosexuels. Sans excuses ni embarras, le producteur de télévision gai Ryan Murphy a annoncé son plan 2020 en vue d’une initiative de plusieurs millions de dollars visant à retirer du pouvoir tous les législateurs anti-LGBTQ3, les remplaçant au Sénat et à la Chambre par des législateurs progais4. Oubliez la théorie économique et politique : c’est une croisade morale dont il s’agit. Murphy, qui a grandi dans une famille catholique et qui continue d’aller à l’église, déclare, en termes de toute évidence moraux :

« Je veux que ces politiciens haineux et malhonnêtes s’en aillent et qu’ils cessent de polluer notre atmosphère morale et éthique. Nous allons envoyer un message qui dit que l’on ne peut plus faire de la discrimination contre nous une vertu politique. On ne peut pas continuer à tuer nos jeunes vulnérables en promouvant et en nationalisant ses points de vue anticonstitutionnels arriérés et fermés d’esprit.5 »

Étant donné le progressisme écrasant de nos établissements d’enseignement, une telle moralisation gagne de nombreux partisans, surtout parmi les jeunes. Pouvez-vous imaginer quelques milliardaires chrétiens « traditionalistes » cherchant à éliminer tous les politiciens « gais » du Congrès? Le tollé serait assourdissant. Cependant, on peut faire valoir des arguments moraux contre ceux qui s’opposent à la normalisation et à la promotion de l’homosexualité. La Déclaration d’indépendance n’affirme pas l’indépendance totale des êtres humains, libres de se créer ou de se définir eux-mêmes. Elle affirme plutôt que leurs droits, y compris le droit à la « vie », sont conférés par leur Créateur, selon son dessein infiniment sage. Il n’est ni « anticonstitutionnel » ni « fermé d’esprit » de croire que nous sommes appelés à vivre la sexualité en accord avec l’image de Dieu placée en nous qui avons été créés « homme et femme » (Gn 1.27). En effet, le don de la masculinité et de la féminité est la meilleure chose qui soit jamais arrivée à l’humanité, pour sa survie et son épanouissement. Il n’est pas étonnant que le texte de la Genèse ajoute le commandement suivant donné au couple hétérosexuel originel : « Soyez féconds, multipliez-vous » (Gn 1.28). Il vaudrait peut-être la peine de dépenser quelques milliards de dollars pour rappeler aux gens (surtout aux politiciens vulnérables) un fait essentiel de la morale fondamentale, qui est aussi le seul moyen de survie physique de l’homme — les bébés!

2. Anti-gais : Sortez des collèges chrétiens!🔗

Les collèges chrétiens font face au même assaut de la ligne d’action homosexuelle, parfois sous l’influence des nouveaux étudiants qui ont été élevés dans la pensée « morale » d’une culture prohomosexuelle. De plus, certains professeurs, après de nombreuses années d’enseignement et de pratique fidèles, ont pleinement embrassé la pensée progaie et ont perdu tout ancrage dans l’orthodoxie chrétienne qui est pourtant à la base de leur vocation institutionnelle. Les jeunes diplômés demandent que leurs écoles changent leur position sur l’homosexualité, tandis que ceux qui dirigent les événements de la vie universitaire, qui offrent des conseils et qui supervisent les relations personnelles peuvent aussi pencher dans la direction « progressiste ».

Chez Azusa Pacific University (APU), une école évangélique très respectée, la pression pour adopter une politique sans jugement s’est accrue. Plus tôt cette année, il y a eu une grande consternation lorsque l’administration, indépendamment du conseil, a annoncé que la politique officielle de l’école interdisant aux étudiants de pratiquer des activités homosexuelles « romancées » sur le campus avait été annulée au nom de l’équité pour tous. C’est le fruit d’une pensée provenant d’une certaine notion de « justice sociale » plutôt que d’une théologie sérieuse. Le soulagement était évident lorsque le conseil est intervenu et a publiquement infirmé la décision de l’administration, rétablissant ainsi, comme il était espéré, la politique originale faisant honneur aux Écritures.

Curieusement, malgré cette action courageuse du conseil, deux administrateurs d’Azusa ont démissionné, affirmant que la décision de l’administration était la preuve que l’institution « s’est éloignée de sa fondation et de sa mission, et qu’elle est maintenant en contradiction avec ses politiques écrites, sa déclaration de foi et la Bible elle-même6 ». Ils affirment que « l’administration et une partie importante du corps professoral faisaient la promotion d’une idéologie progressiste qui allait à l’encontre de la déclaration de foi et des principes fondamentaux de l’établissement ».

Barbara Nicolosi Harrington, une scénariste accomplie d’Hollywood qui enseigne l’écriture au Azusa Pacific’s Honors College, identifie le problème comme étant la « radicalisation des étudiants de l’APU7 », « une tragédie qui s’est produite à l’APU dans l’ensemble du corps étudiant ces dernières années ». Malgré les politiques écrites qui cherchent à préserver une norme biblique, elle croit que « par certains cours de l’APU, en particulier dans les domaines de la théologie, des études bibliques, des études mondiales et de la justice sociale, les étudiants sont exposés à des croyances radicales qui tournent en dérision et dénigrent le christianisme biblique traditionnel ». Les étudiants se mettent à « épouser de fausses tendances idéologiques qui les isolent de la communauté, les amènent à devenir aigris contre la foi et les valeurs chrétiennes, et leur font aborder le monde avec un poing levé et des slogans de colère, au lieu d’avoir un cœur ouvert et de présenter la vérité salvatrice ».

Le compromis de l’école avec l’anthropologie contemporaine de la culture se voit manifestement dans la nouvelle politique de l’école touchant l’utilisation des pronoms que les élèves choisissent pour s’identifier. Le professeur Harrington note qu’en classe certains étudiants affirment que le masculin et le féminin n’existent pas. Une telle affirmation est un exemple manifeste de pensée « non binaire », qui conduit à l’apostasie. Elle note également un autre problème, à savoir, « un musellement des voix dans la communauté qui préconiseraient une compréhension biblique traditionnelle ». Il est évident que l’idéologie culturelle régnante du progressisme a fait son chemin au cœur même de l’APU, autrefois orthodoxe.

L’un des administrateurs démissionnaires connaît la situation de l’intérieur et croit que la « culture APU » est « toxique », caractérisée par le « compromis » et la « médiocrité ». Il observe la triste réalité selon laquelle « l’institution peut être une université chrétienne de nom seulement. Loin d’être une université qui met Dieu en premier et qui honore Dieu, l’APU continue sur la pente glissante de l’apaisement et de la concession. Ma plus grande crainte est qu’il soit trop tard pour sauver l’université.8 »

3. Anti-gais : Sortez des Églises!🔗

La vision « progressiste » de la sexualité passe de la politique aux institutions éducatives et finalement à l’Église elle-même. Certains chrétiens, sensibles à la souffrance des homosexuels, cherchent à exprimer l’amour accueillant de Jésus en offrant une pleine inclusion de l’idéologie gaie dans le corps du Christ. La discussion sur la façon d’aimer les homosexuels au sein de la vraie Église est une question qui doit être considérée. Cependant, de nombreuses Églises sont utilisées à des fins politiques. Le président du Comité national démocrate, Tom Perez, a récemment déclaré à un groupe de progressistes que l’élan politique est sapé par les chefs religieux qui se tiennent en chaire le dimanche9. Les progressistes, a dit M. Perez, doivent s’attaquer au problème de la « chaire » pour mieux « pénétrer » l’électorat américain. Il peut s’attendre à recevoir de l’aide de certaines « chaires », notamment libérales.

Le plus récent appel provenant d’un site web libéral incite à la pleine acceptation du sexe gai dans le but d’avoir des « communautés plus saines et plus sûres ». L’appel se poursuit ainsi : « À l’heure actuelle, près des deux tiers des Américains réclament l’acceptation des minorités sexuelles parmi nous — nous aidons les Américains à éviter les stéréotypes et à partager des informations exactes. »

Cependant, la gangrène s’est propagée de la société aux institutions chrétiennes, aux Églises libérales et finalement aux Églises évangéliques. Les exemples ci-dessus peuvent être multipliés plusieurs fois. Aujourd’hui, les Églises conservatrices de partout dans le pays sont touchées.

Un exemple frappant vient de la « terre sainte » de l’orthodoxie réformée néerlandaise. En novembre 2018, un événement a eu lieu à la Sherman Street Christian Reformed Church à Grand Rapids, Michigan, organisé par un groupe appelé All One Body (A1B) [Tous un même corps]. Leur objectif déclaré est de transformer la Christian Reformed Church en une Église qui accepte et célèbre pleinement les valeurs du mouvement LGBTQ+. Le conseil qu’ils ont donné à cette réunion d’Église bondée était :

« N’utilisez pas les Écritures pour convaincre vos collègues membres de la CRC de la beauté de la pleine inclusion. Au lieu de cela, appuyez-vous sur des histoires personnelles. Tout le monde a une histoire. […] Nous pouvons discuter toute la journée de l’Écriture, mais nous ne gagnerons jamais de cette façon. Personne ne peut contester votre histoire. […] On ne peut pas dire aux gens que leur style de vie est un péché. L’Église doit endosser le choix de style de vie de chacun, et alors tout le monde sera heureux. L’Église doit “s’adapter à son temps”.10 »

Rejeter l’Écriture pour cultiver des sentiments heureux montre combien cette idéologie gaie exige des Églises réformées. Celles-ci doivent échanger la foi biblique de la Réforme et de l’orthodoxie historique contre des notions contemporaines et sentimentalisées d’amour et de pleine inclusion.

À l’horizon se profile l’adoption d’une nouvelle vision païenne du monde qui conduira l’Église à une apostasie radicale.

Malgré les répétitions constantes, le fossé culturel n’est pas entre les traditionalistes remplis de haine et les progressistes inspirés par l’amour. C’est un conflit irréconciliable entre deux visions du monde opposées qui affecte notre compréhension du sens profond de la vie. C’est le conflit entre ce que l’apôtre Paul appelle dans Romains 1.25 la vérité (l’adoration du Créateur, le dualisme) et le mensonge (le rejet du Créateur et l’adoration de la nature, le monisme). C’est la raison pour laquelle il n’y a pas de discussion libre. Embrasser le mensonge, pour quelque raison que ce soit (même pour des raisons « chrétiennes »), ne permettra jamais de dire la vérité, et provoque activement l’affaiblissement de l’Évangile chrétien qui, il ne faut jamais l’oublier, est la bonne nouvelle du Créateur, le donateur de la vie. Cette bonne nouvelle du Créateur, qui aime son peuple, non seulement nous donne le droit à la vie, mais nous offre une vie nouvelle et éternelle par le don gracieux de la mort et de la résurrection de son Fils.

Notes

1. Brendan O’Neill, « In praise of the Gilets jaunes » [À la louange des Gilets jaunes], The Spectator, 2 décembre 2018.

2. Christian Union News [Nouvelles de l’Union chrétienne], 6 décembre 2018.

3. N.D.T. : LGBTQ est un acronyme qui signifie lesbiennes, gais, bisexuels, transgenres et en questionnement.

4. Avery Anapol, « TV producer Ryan Murphy announces multimillion-dollar initiative to vote out anti-LGBTQ lawmakers » [Le producteur de télévision Ryan Murphy annonce une initiative de plusieurs millions de dollars pour éliminer les législateurs anti-LGBTQ], The Hill, 12 mars 2018.

5. Alex Bollinger, « Ryan Murphy pledges millions to get anti-LGBTQ politicians booted out of office » [Ryan Murphy promet des millions pour faire virer les politiciens anti-LGBTQ], LGBTQ Nation, 4 décembre 2018.

6. Art Moore, « Board members quit over college’s ‘drift’ from Christian orthodoxy » [Les membres du conseil d’administration démissionnent en raison de la « dérive » du collège loin de l’orthodoxie chrétienne], WND, 3 décembre 2018.

7. Ibid.

8. Ibid.

9. « DNC head laments “the pulpit,”religious messages that sour voters on Democrats » [Le chef du DNC se plaint de « la chaire », des messages religieux qui aigrissent les électeurs sur les démocrates], Washington Times, 7 décembre 2018.

10. Dan Winiarski, « Turning the CRC Into an Lgbtq+ Ally » [Transformer la CRC en un allié Lgbtq+], Network.