Cet article sur Apocalypse 19.11-21 a pour sujet le retour du Christ dans sa gloire. Nous avons l'espérance qu'il viendra comme Roi des rois pour rétablir son autorité et entrer en jugement contre ses ennemis qui seront détruits.

Source: Le Dieu invincible - Méditations sur l'Apocalypse. 4 pages.

Apocalypse 19 - Roi des rois et Seigneur des seigneurs

« Puis je vis le ciel ouvert, et voici un cheval blanc. Celui qui le monte s’appelle Fidèle et Véritable, il juge et combat avec justice. Ses yeux sont une flamme de feu; sur sa tête se trouvent plusieurs diadèmes; il porte un nom écrit, que nul ne connaît, sinon lui, et il est vêtu d’un manteau trempé de sang. Son nom est la Parole de Dieu. Les armées qui sont dans le ciel le suivaient sur des chevaux blancs, revêtues de fin lin, blanc et pur. De sa bouche sort une épée tranchante pour frapper les nations. Il les fera paître avec un sceptre de fer, et il foulera la cuve du vin de l’ardente colère du Dieu Tout-Puissant. Il a sur son manteau et sur sa cuisse un nom écrit : Roi des rois et Seigneur des seigneurs. Je vis un ange debout dans le soleil. Il cria d’une voix forte à tous les oiseaux qui volaient au milieu du ciel : Venez, rassemblez-vous pour le grand festin de Dieu, afin de manger la chair des rois, la chair des chefs militaires, la chair des puissants, la chair des chevaux et de ceux qui les montent, la chair de tous, libres et esclaves, petits et grands. Je vis la bête, les rois de la terre et leurs armées, rassemblés pour faire la guerre à celui qui monte le cheval et à son armée. Et la bête fut prise, et avec elle le faux prophète qui avait opéré devant elle les signes par lesquels il avait séduit ceux qui avaient reçu la marque de sa bête et qui se prosternaient devant son image. Tous deux furent jetés vivants dans l’étang de feu où brûle le soufre. Et les autres furent tués par l’épée qui sortait de la bouche de celui qui montait le cheval, et tous les oiseaux se rassasièrent de leur chair. »

Apocalypse 19.11-21

Le Christ reviendra. Le Sauveur crucifié et le Seigneur ressuscité réapparaîtra. Son avènement constitue la base unique et exclusive de l’espérance de l’Église chrétienne. Il reviendra pour délivrer les siens, pour établir la paix sur la terre et pour réconcilier la terre avec le ciel et les hommes avec leur Dieu.

L’heure exacte de son avènement nous est inconnue. Mais la toile de fond du livre de l’Apocalypse, comme celle de toute vie dans la foi est la certitude. C’est en vue de son avènement que chaque phase de l’histoire humaine est préparée. Parfois, une légère pause intervient. Dans ces courts intervalles, l’apôtre Jean insère un événement préparatoire, qui rend l’attente et l’espérance de ses lecteurs plus intense.

Il avait déjà dépeint le Fils de Dieu et Fils de l’homme assis sur une nuée et engrangeant sa moisson (Ap 14.14-16). Mais à présent, alors que la prophétie approche de sa conclusion, il décrit par des symboles frappants l’avènement définitif du Christ. À l’écrasement des ennemis succédera la béatitude de l’Église; à la scène de désolation, la bienheureuse description des rachetés.

Une vision éblouissante se déroule : le ciel s’ouvre pour livrer passage à un cheval blanc, la silhouette du cavalier se précise peu à peu. Le nom de Jésus-Christ n’est pas articulé, mais plusieurs traits cités antérieurement, comme « Fidèle et Véritable » ou « ses yeux comme une flamme de feu », ou encore « de sa bouche sort une épée tranchante » (Ap 19.11-12,15), l’identifient sans équivoque.

Une escorte céleste le suit; les armées marchent derrière lui. Les nombreux diadèmes qui ornent sa tête indiquent son autorité légitime, de même que le nom qui est écrit sur son vêtement : « Roi des rois et Seigneur des seigneurs » (Ap 19.16). Tous les monarques de l’Orient antique, parfois même d’insignifiants roitelets, s’arrogeaient ce titre. Cependant, l’Apocalypse restitue ce titre à celui qui en est le vrai titulaire.

Il porte une multiplicité de noms qui signifient les aspects divers de la plénitude de celui qui vient, et qu’aucune expression humaine ne peut épuiser. Son office royal comme son office prophétique sont soulignés, et son intime union avec Dieu est connue par les écrits de Jean et par l’expression déjà utilisée : « Parole de Dieu ». Le vêtement teint de sang est celui qui fut trempé dans son propre sang lorsqu’il mourut sur la croix en tant que sacrifice expiatoire pour ôter les péchés du monde.

Celui qui vient comme Roi des rois et Seigneur des seigneurs avait subi le jugement de Dieu sur sa personne; il avait servi comme le Serviteur souffrant de Dieu.

L’arme de sa victoire est l’épée de sa Parole qui frappe les nations asservies au mensonge. C’est avec une « verge de fer » qu’il gouvernera peuples et tribus, imbus de leur indépendance, mais perdus dans leur révolte contre Dieu et dans leurs désordres. Lors de l’avènement du Christ, Dieu manifestera pleinement son indignation contre tous les usurpateurs de son honneur et contre tous les potentats de pacotille.

Le symbolisme dépeint sur cette page est sublime. Même si nous ne nous représentons pas nécessairement l’avènement du Christ sous des formes apocalyptiques qui nous sont données ici, n’y voyons surtout pas une fantaisie enfiévrée. Le symbolisme nous renvoie à une réalité dont la grandeur et la majesté, en termes humains, ne pourraient s’exprimer autrement que par des symboles sanctifiés. Les symboles expriment des réalités essentielles. C’est avec une grande prudence et une extrême humilité qu’il nous faut les interpréter. Alors seulement nous aurons la certitude de ne manquer aucun des éléments essentiels de la vérité qu’ils nous révèlent.

La vérité essentielle qu’il convient de dégager du présent passage est celle que nous énoncions au début de notre exposé : celle du retour glorieux du Seigneur Jésus-Christ.

Ce retour constituera l’apogée de l’histoire humaine, son point culminant, son accomplissement et sa fin. Nous n’en savons ni l’heure ni le comment, et il serait insensé de spéculer et d’émettre des hypothèses non vérifiables par le témoignage biblique et trop fragiles pour affermir notre espérance. Mais ce que nous en savons nous suffit. Cet événement consacrera le triomphe du Christ sur ses ennemis. Il établira son règne définitif sur la terre comme au ciel. Dans sa présence spirituelle, invisible, mais réelle, nous puisons déjà une ferme certitude, notre seule source d’encouragement. C’est lui qui fait avancer les aiguilles de l’horloge mondiale et qui fait se succéder les étapes de l’histoire universelle.

Mais contrastant avec cette activité invisible, le retour visible et physique du Christ fera aboutir toutes choses à une crise universelle, cosmique. L’univers tout entier s’y précipite déjà à son insu… Mais quiconque regarde le déroulement des événements, l’évolution des astres, l’existence humble, mais consacrée des fidèles, sait que l’autorité de Dieu sera alors reconnue. Dieu sera alors tout en tous. Une conviction joyeuse animera l’attente du croyant; il sera à l’abri du jugement qui frappera les obstinés de la terre et les hordes démoniaques. Il peut donc rester serein.

Si nous tenons à rester fermes dans les tourbillons qui agitent et qui ravagent le monde présent, notre foi et notre espérance ne peuvent pas être différentes de celles qui animèrent Jean, l’Église primitive et toute l’Église universelle, durant vingt siècles de marche, de témoignage, de combat et de souffrance, mais aussi de joie et de persévérance.

L’Église fidèle se trouve à l’abri à cause du sang versé par l’Agneau de Dieu qui l’a lavée, purifiée et rendue irréprochable en vue de ce jour-là.

Arrêtons-nous cependant, une fois de plus, devant cette autre scène qui nous décrit un festin d’un genre différent. Il s’agit de l’image presque insoutenable des oiseaux de proie s’abattant sur les corps tombés des habitants de Babylone et dévorant leurs carcasses immondes (Ap 19.17-18; voir Éz 39.17-21).

Il n’est pas question de respecter un adversaire qui s’est avili lui-même par un orgueil grotesque. Voici que cette puissance s’avère creuse et le nombre, gigantesque, dérisoire. L’issue de la lutte est arrêtée, avant même qu’elle ait débuté. La majesté du Christ n’est pas effleurée par le tumulte guerrier; il n’est pas vraiment de combat, puisqu’il n’y saurait y avoir de résistance sérieuse.

La bête et le faux prophète n’ont pas l’honneur de périr sur le champ de bataille : ils sont pris penauds, jetés vivants dans l’étang ardent de feu et de souffre. Le message est clair. Le mal et ses instigateurs seront anéantis. Le tableau est d’un réalisme presque repoussant. Quand l’armée céleste va à l’encontre de l’armée terrestre, il n’y a point de bataille. Pourquoi? Parce que la bataille décisive a déjà été livrée. La croix du Calvaire a déjà renversé le prince de ce monde et les autorités qui s’étaient prises pour les souverains ultimes de la création. Le Vainqueur d’alors s’était présenté seul, face à la horde des adversaires sur la terre comme au ciel.

Maintenant, il suffit simplement de son avènement pour que l’ennemi disparaisse définitivement. Et il disparaîtra à jamais dans ce repas unique offert aux vautours du ciel.

Si les disciples du Christ sont invités au repas des noces célestes, et ont la béatitude de la communion éternelle, ceux qui ont suivi la bête auront également leur repas, préparé par Dieu, dans lequel ils consommeront leur propre chair.

À présent, nous parvenons à la pleine assurance que les jugements de Dieu seront portés sur toute tyrannie politique et sur toute fausse religion. Un banquet profane attend ceux qui ont été ici-bas les agents du dragon, qui n’est autre que l’ancien serpent du livre de la Genèse trompant déjà nos premiers parents. Tous ceux qui l’auront suivi seront dévorés lors d’un repas effrayant.