La cité terrestre
La cité terrestre
7e jour du 8e mois
Lecture : Romains 13.1-7; Actes 4.17-20
Il y a une justice par laquelle l’unique et souverain Dieu commande à une cité, lui obéissant conformément à sa grâce, de ne sacrifier à personne d’autre qu’à lui; suivant laquelle, en tous les hommes appartenant à la même cité et obéissant à Dieu, l’âme commande fermement au corps et la raison aux vices selon l’ordre légitime; une justice prescrivant que, comme un seul juste, une association et un peuple de justes vivent de cette foi qui opère par la charité et grâce à laquelle l’homme aime Dieu comme Dieu doit être aimé et son prochain comme lui-même. Eh bien, là où il n’y a pas cette justice, il n’y a pas assurément une réunion d’hommes associés par un droit consenti et par la communauté d’intérêts. Dès lors, il n’y a pas non plus de peuple, si telle est la vraie définition du peuple. Il n’y a donc pas enfin de république, car il n’y a pas de « chose du peuple » là où il n’y a pas même de peuple…
La cité terrestre a son ordre, son droit, ses lois. Organisée en vue d’un certain état de concorde et de paix, elle doit être respectée, défendue, maintenue d’autant plus que les citoyens de la cité de Dieu y vivent, participent aux biens qu’elle assure et jouissent de l’ordre qu’elle réalise. Mais il n’en est pas moins vrai que cet ordre relatif est fort loin de coïncider avec l’ordre absolu et que, sur bien des points, il s’y oppose, car ce que la loi temporelle prescrit, c’est ce qui assure l’ordre et la paix sociale, au lieu que ce que la loi éternelle ordonne, c’est de soumettre le temporel à l’éternel. Il est assurément souhaitable et il est même dans une certaine mesure possible que les deux ordres coïncident; le second n’en relève pas moins essentiellement d’un ordre idéal, dont la réalisation parfaite n’aura lieu que dans l’au-delà.
Prière
Notre Père…