Culte ou occulte?
Culte ou occulte?
Dans son désespoir, le roi Saül s’en alla consulter une magicienne (1 S 28). Appelez-la comme vous voudrez : sorcière, pythonisse, médium… Le fait est que le roi Saül mourut sur le champ de bataille pour avoir interrogé celle qui invoquait les morts au lieu d’être resté fidèle au Dieu vivant. Il avait hâte d’entrer en relation avec Samuel, le vrai prophète de Dieu récemment disparu.
Tout allait mal pour le roi malchanceux. Échecs politiques entraînant des désastres militaires, conflits familiaux, maladie, confusion et lassitude… Bref, une carrière commencée brillamment sombrait dans une série interminable de débâcles. Mais les échecs et les calamités extérieures étaient moins graves que sa propre banqueroute spirituelle et religieuse. Sa révolte contre Dieu entraîna sa défaite et sa mort : c’est le verdict de l’auteur inspiré qui a écrit la triste biographie de Saül (1 S 13 et 15).
Notre époque n’est pas réellement différente de celle du roi Saül. Le climat religieux est le même; la résurgence de toutes sortes de magies, la pratique fort répandue de l’occultisme, la prolifération des « églises » de Satan, l’emprise sur un vaste public des signes du zodiaque et des horoscopes… Toutes ces diverses formes d’occultisme ne sont, au fond, que la contrefaçon diabolique du culte que l’homme doit vouer au seul Dieu du ciel et de la terre.
Nos contemporains ne consultent pas seulement l’astrologie pour augurer de l’avenir, mais encore pour résoudre leurs problèmes les plus immédiats et les plus urgents. La boule de cristal est devenue l’analgésique le plus populaire pour les esprits troublés, aussi populaire que les calmants pour les nerfs surexcités.
Les adeptes des différentes formes d’occultisme se comptent par millions, même dans certains pays parmi les plus civilisés. Et non seulement leur nombre s’accroît-il, mais la qualité du service se modernise, « s’améliore », et les praticiens, eux, s’enrichissent…
Oui, il y a des pays à la brillante culture qui comptent plus de magiciens et autres devins par tête d’habitant que de médecins pour soigner leurs malades. Tandis que des sanctuaires chrétiens se ferment ou s’écroulent faute de fidèles, les groupes voués au culte de Satan prospèrent. Ce ne sont pas toujours les couches modestes ou incultes de la société qui s’adressent aux sorcières et aux magiciens; des gens cultivés et même des hommes politiques ambitieux, inquiets ou déconfits, consultent la boule de cristal ou lisent les horoscopes entre deux réunions publiques et avant ou pendant des campagnes d’élection enfiévrées.
L’astrologie semble avoir envahi notre monde occidental d’une manière sans précédent depuis l’époque des Chaldéens et des Babyloniens. Journaux, livres, émissions radiophoniques, parfois les premières de la journée, sont consacrés à vous annoncer le sort que les astres vous réservent pour la journée que vous venez de commencer. Même les ordinateurs ont leur programme d’horoscope prétendant vous révéler l’avenir. Et il y a même des couples qui ne programment les naissances dans leur foyer qu’après avoir consulté les étoiles. En ce qui concerne votre cher toutou ou votre compagnon félin, ne vous faites pas de soucis à son égard, car lui aussi a droit à son petit horoscope canin ou félin! Vous connaîtrez ainsi à l’avance ses dispositions et ses sautes d’humeur, et pourrez peut-être même éviter un coup de griffe…
L’astrologie n’est qu’une partie de l’explosion actuelle de l’occultisme. Des cultes et des parareligions tels le spiritisme, la clairvoyance, la télépathie, la psychokinésie, la magie noire et les mystères orientaux poussent comme des champignons après la pluie. Les explications sociologiques ou psychologiques qu’on donne à ce phénomène sont certes intéressantes, et nous aurions tort de ne pas en tenir compte.
L’occultisme, sous toutes ses formes, offre un refuge imaginaire. Nous vivons à une époque d’anxiété générale. L’occultisme trouve là un terrain de choix, car il s’épanouit toujours dans les climats de désintégration morale et spirituelle. Les nuisances idéologiques, les pourritures morales et autres dictatures de l’esprit font perdre à l’homme ses amarres. Et lorsqu’il refuse la vraie religion, le culte du Dieu véritable, il se fabrique aussitôt une fausse religion et devient alors la proie facile des forces sataniques et de leur pouvoir d’asservissement et de mensonge.
Dans une période de dépersonnalisation extrême où l’homme est en pleine crise d’identité, ne sachant ni d’où il vient ni où il va, il s’adresse aux signes du zodiaque pour retrouver cette identité. Vivant dans des villes inhumaines, sujet aux programmations électroniques, codé sur des fichiers impersonnels, négligé en tant qu’individu, l’homme se sent comme un enfant perdu qui veut attirer à tout prix l’attention sur sa personne…
L’astrologie semble, elle au moins, lui accorder une attention particulière. Il est aussi attiré par le mystère. Oubliant d’où il vient, il cherche un point de liaison avec le vaste cosmos qui l’entoure.
Cet être humain se trouve tragiquement attrapé dans des filets qui le retiennent comme un prisonnier, mais qu’il s’imagine être une nécessité impérieuse. Prisonnier de sa situation, il s’agrippe désespérément à ce qui est trompeur et devient la triste victime de l’occulte et de personnes surdouées sur le plan psychologique, dont la principale ambition est celle d’exercer un pouvoir occulte sur autrui. Oui, tragique est la situation de l’homme lorsqu’il est victime de certains phénomènes surnaturels qui se produisent dans ces milieux et qui, scientifiquement inexplicables, ne peuvent être que les manifestations et les agissements des forces diaboliques.
Mais revenons encore au roi Saül désespéré. Il ne savait plus à qui s’adresser, où trouver un refuge, où tenir conseil; il errait désemparé, mais au lieu de revenir à Dieu à l’heure de la crise, il s’en alla consulter une médium… Nous ne doutons pas que, par une décision spéciale de Dieu, sa rencontre avec le prophète fut réelle et que ce fut bien Samuel qui lui annonça avec précision sa fin tragique en tant que jugement pour son apostasie.
Saül n’aurait pas dû s’adresser à une magicienne, car la Parole de Dieu était aussi claire pour lui qu’elle l’est pour chacun d’entre nous :
« Qu’on ne trouve chez toi personne […] qui se livre à la divination, qui tire des présages, qui ait recours à des techniques occultes ou à la sorcellerie, qui jette des sorts, personne qui consulte ceux qui évoquent les esprits ou prédisent l’avenir, personne qui interroge les morts. En effet, quiconque se livre à ces pratiques est en horreur à l’Éternel » (Dt 18.10-12).
Pourquoi se tourna-t-il donc vers cette femme? Pour les mêmes raisons que la plupart de nos contemporains : épuisement psychique et nerveux, lassitude morale, confusion spirituelle…
L’homme cherche à survivre à sa situation tragique en cherchant ce qui est facile ou qui semble accessible. Chacun d’entre nous peut connaître un jour ou l’autre une situation désespérée, être la victime de l’injustice, se trouver en danger, sombrer dans la maladie ou la misère. Peut-être que mille douleurs nous accablent et que le goût de vivre nous a quittés. Alors, comme Saül dans son désespoir, nous nous adressons non pas à Dieu, celui de toute vérité et sagesse, au Père de miséricorde et source de notre salut, mais aux signes du zodiaque, aux amas inertes de pierres et de gaz qui peuplent l’espace ou encore à des magiciens et à des sorcières.
N’oubliez pas un seul instant que vous vivez dans un monde créé par un Dieu intelligent, personnel, sage et tout-puissant. Dès lors, quel intérêt ou profit y a-t-il à consulter les étoiles, peut-être d’ailleurs en cachette, ou encore une magicienne?
Dieu nous a accordé une vision claire des choses, une règle précise de conduite, la révélation suffisante de sa personne et de la nôtre. Irez-vous donc vous perdre dans les labyrinthes de la sorcellerie? Je ne pourrais pas vous en empêcher. Dieu seul est capable de vous y arracher et de vous en affranchir. Il a sacrifié son Fils unique pour que vous n’ayez recours ni à la science diabolique des oracles patronnés par Satan ni au froid fatalisme qui cherche à connaître son destin à travers la course des planètes et des étoiles. Tout occultisme est un culte sans Dieu, une religion diabolique, un abîme infernal, qui mène à la perdition.
Lisons donc l’épître de Jude ainsi qu’un texte de l’apôtre Paul :
« À vous qui connaissez tout cela une fois pour toutes, je veux vous rappeler que le Seigneur, après avoir sauvé le peuple d’Israël du pays d’Égypte, a fait ensuite périr les incrédules; les anges qui n’ont pas gardé la dignité de leur rang, mais qui ont quitté leur propre demeure, il les a gardés dans des chaînes perpétuelles au fond des ténèbres en attendant le grand jour du jugement. De même, Sodome et Gomorrhe et les villes voisines, qui se livrèrent de la même manière à la débauche et recherchèrent des unions contre nature, sont données en exemple, soumises à la peine d’un feu éternel. Malgré cela, ces hommes aussi, dans leurs rêveries, souillent la chair, méprisant l’autorité du Seigneur, injuriant les gloires. Car, lorsqu’il contestait avec le diable et discutait au sujet du corps de Moïse, l’archange Michel n’osa pas porter contre lui un jugement injurieux, mais il dit : “Que le Seigneur te réprime!” Eux, au contraire, ils parlent de manière injurieuse de ce qu’ils ignorent, et ce qu’ils savent par instinct, comme des animaux sans raison, ne sert qu’à les corrompre. Malheur à eux! car ils ont suivi la voie de Caïn; c’est dans l’égarement de Balaam que, pour un salaire, ils se sont jetés; et c’est par la révolte de Qoré qu’ils ont péri! Ce sont les écueils de vos agapes, où sans crainte ils festoient et se repaissent, nuées sans eau emportées par les vents, arbres d’automne sans fruits, deux fois morts, déracinés, vagues sauvages de la mer rejetant l’écume de leurs turpitudes, astres errants auxquels l’obscurité des ténèbres est réservée pour l’éternité! C’est aussi pour eux qu’Hénoch, le septième patriarche depuis Adam, a prophétisé en ces termes : Voici que le Seigneur est venu avec ses saintes myriades, pour exercer le jugement contre tous et pour faire rendre compte à tous les impies de tous les actes d’impiété qu’ils ont commis, et de toutes les paroles dures qu’ont proférées contre lui les pécheurs impies » (Jude 1.5-14).
« Nous n’avons pas à lutter contre la chair et le sang, mais contre les principautés, contre les pouvoirs, contre les dominateurs des ténèbres d’ici-bas, contre les esprits du mal dans les lieux célestes. C’est pourquoi, prenez toutes les armes de Dieu, afin de pouvoir résister dans le mauvais jour et tenir ferme après avoir tout surmonté » (Ép 6.12-13).
Concluons cette lecture avec la conviction que notre destinée se trouve entre les mains de Dieu. Au jour du jugement, personne ne pourra s’excuser en disant : « Mon étoile m’a trompé! » Votre Dieu vous connaît et vous appelle par votre nom personnel. Le jour de votre baptême, vous avez reçu un prénom, et celui-ci est inscrit dans le registre céleste, et ce registre n’est autre que le cœur du Père céleste. Vous ne passez pas un seul instant inaperçu à son regard bienveillant. C’est pour vous aussi que son Fils Jésus-Christ est mort et ressuscité. En lui, Dieu, autrefois inaccessible, s’est approché de nous. Et c’est Jésus-Christ qui affirme : « Je suis le chemin, la vérité et la vie » (Jn 14.6). À présent, j’espère que vous ferez le choix décisif, et en abandonnant ce qui est occulte vous vous adonnerez, dans la lumière du Christ, au culte du Dieu vivant, Père et Sauveur.