Cet article sur Ecclésiaste 5.7-19 a pour sujet l'amour de l'argent et l'accumulation des richesses qui attirent bien des malheurs (soucis, jalousie, injustices, insatisfaction). Le vrai bonheur est ancré dans l'éternité, en Dieu, source de vie.

Source: Vanité et sagesse - Méditations sur le livre de l'Ecclésiaste. 6 pages.

Ecclésiaste 5 - La pensée de l'éternité

« Si tu vois dans une province qu’on opprime le pauvre et qu’on viole le droit et la justice, ne t’étonne pas de la chose; car un grand protège un autre grand, et il en est encore de plus grands au-dessus d’eux. Les produits de la terre sont pour tous; même un roi est tributaire de la campagne. Celui qui aime l’argent n’est pas rassasié par l’argent; celui qui aime le faste n’a pas de revenus. C’est encore là une vanité. Quand les biens se multiplient, ceux qui en mangent se multiplient aussi; quel bénéfice en ont les propriétaires, sinon qu’ils le voient de leurs yeux? Le sommeil du travailleur est doux, qu’il ait peu ou beaucoup à manger; mais la satiété du riche ne le laisse pas dormir. Il est un malheur funeste que j’ai vu sous le soleil; la richesse que son propriétaire garde pour son malheur. Cette richesse se perd par une mauvaise affaire. Le fils qu’il avait engendré n’a plus rien en main. Comme il est sorti du sein maternel, il s’en retourne nu comme il était venu, il n’emportera de sa peine rien qu’il puisse emmener dans sa main. C’est encore là un malheur funeste. Il s’en ira exactement comme il était venu; et que lui restera-t-il après avoir peiné pour du vent? Il consume ainsi toutes ses journées dans les ténèbres, beaucoup de tracas, de souffrances et d’irritation. Voici ce que j’ai vu : c’est déjà bien beau pour l’homme de manger, de boire et de voir le bonheur au milieu de toute la peine qu’il se donne sous le soleil, pendant le nombre des jours de vie que Dieu lui a donnés; car c’est là sa part. D’ailleurs pour tout homme à qui Dieu a donné richesse et ressources et qu’il laisse maître de s’en nourrir, d’en prendre sa part et de se réjouir au milieu de sa peine, c’est là un don de Dieu. En effet, quand il n’aura plus grand'chose il se souviendra des jours de sa vie, où Dieu lui répondait par la joie du cœur. »

Ecclésiaste 5.7-19

Dans la première partie de cette section, Qohéleth a dénoncé avec justesse et vigueur les hommes d’affaires qui se rendaient au Temple, le pied Sléger et le cœur vide, pour retourner aussitôt à leurs occupations quotidiennes, vers les menues et multiples misères de leur existence. Certaines pensées semblaient pouvoir rassurer et reposer leurs esprits. Mais l’Ecclésiaste aurait désiré qu’au culte d’apparat qu’ils célébraient dans le sanctuaire, ces hommes d’affaires substituassent une pensée sérieuse sur la providence divine. Or, cette providence s’exprime clairement dans les deux ordres que voici :

Malgré toutes les perversions de la justice et les multiples oppressions, les juges et les hommes au pouvoir ne sont pas pour autant seuls à détenir toute autorité. Il existe toujours et malgré tout une hiérarchie qui fait que, même un supérieur a quelqu’un pour le superviser, et si la justice ne peut pas être obtenue du premier, elle pourra l’être, éventuellement, du second… Et même si nul ne se souciait de la justice, même pas le souverain, il existe la consolation qu’en dernière analyse, même le monarque dépend de l’humble serviteur des champs et de la richesse que produit la terre; aussi ce dernier devrait-il se garder de se comporter avec injustice et de commettre des exactions, au risque de léser ses propres intérêts et d’amoindrir ses revenus.

Cette considération place le peuple dans une position avantageuse, qui était positive pour le corps politique dans son ensemble. Or, selon l’Ecclésiaste, la providence divine se manifeste jusqu’à ce point social névralgique; elle veille toujours et malgré tout sur les intérêts des hommes, même sous des régimes corrompus, là où des potentats sans scrupules et des tyrans sont investis de l’autorité civile et poursuivent, parfois impunément, leur tyrannie révoltante. S’il est vrai, en un certain sens, que le pouvoir corrompt et que le pouvoir absolu corrompt absolument, à la suite de l’Ecclésiaste et de toute la révélation biblique, nous apprendrons que la providence divine n’est jamais indifférente à l’exercice de ce pouvoir et à la pratique de la justice, et ce malgré les apparences.

Un autre point qui permet de se rendre compte du soin gracieux que Dieu prend du monde créé nous apprend que le juge injuste et le seigneur rapace, oppresseurs l’un comme l’autre, ne devaient pas trop compter sur des avantages frauduleux. Car Dieu a créé les hommes de telle manière que l’injustice et l’égoïsme éliminent, voire anéantissent d’eux-mêmes leurs propres fins. Celui dont l’unique objectif est de vivre pour la jouissance matérielle et qui, méthodiquement, use de tous les moyens pour se la procurer fait, en définitive, une mauvaise transaction.

Les richesses accumulées dans un but égoïste finissent par épuiser leur possesseur, en augmentant le nombre de personnes à charge, en multipliant les parasites, en épaississant les rangs d’esclaves qui, pareils à un essaim de sauterelles omnivores, le suffoquent et finiront par le dévorer. En outre, le possesseur repu de biens matériels ne peut pas consommer plus qu’un autre. S’il est suffisamment lucide, il se rendra compte que ceux qui l’entourent, flagorneurs serviles ou parasites éhontés, accaparent les biens qu’il avait amassés avec autant d’acharnement pour les gaspiller et pour les réduire à néant, en faire une nouvelle « vanité des vanités ». Dans cette situation, il ne peut même pas espérer jouir des bienfaits du sommeil réparateur! Son cœur reste inquiet de mille appréhensions, tourmenté à l’idée d’agissements souterrains contre sa personne et ses biens, soupçonnant les uns et les autres, craignant que des hors-la-loi n’emportent son cheptel, apprenant que ses actions en bourse ont chuté, se rendant compte que les prêts consentis n’ont pas été remboursés et risquent de ne point l’être, qu’il risque d’être la cible de voleurs de toute espèce et de profiteurs de tout gabarit… Il ne peut compter sur l’intégrité de ses employés ni sur le dévouement de ses représentants; au contraire, il doit plutôt s’attendre à être harcelé et victime du chantage.

Même si aucun de ces malheurs ne le frappait et que le sort ou ses proches ne s’acharnaient pas contre lui, la pensée torturante de l’approche de la mort le poursuivra inévitablement jour et nuit. Déçu, il se demandera : À quoi bon avoir amassé toute cette fortune si je ne puis en jouir en toute quiétude et pendant longtemps? En effet, que peut-il emporter avec lui, lorsque le terme tant redouté de son existence lui donnera l’irréversible et dernier rendez-vous?

Les Égyptiens contemporains de l’Ecclésiaste, qui momifiaient leurs cadavres, plaçaient dans leurs tombes, dans de somptueux catafalques, une cruche d’eau et des aliments pour que le trépassé pût se restaurer durant son dernier, son long voyage solitaire dans l’au-delà. Les sacs pleins d’or et les cassettes remplies d’argent pourraient-ils l’accompagner, lui être d’un quelconque secours dans l’au-delà?

L’homme riche que décrit l’Ecclésiaste n’est finalement qu’un malheureux en proie à toutes sortes de soucis. Il quittera sa demeure terrestre aussi nu qu’il y était entré. Une telle existence valait-elle la peine d’être vécue? Pourquoi alors s’emporter contre le ciel, exploiter ses semblables, afficher une piété hypocrite, si tout doit fatalement déboucher sur ce gigantesque et tragique dépouillement ultime?

Qohéleth a une idée bien arrêtée sur tout ceci et ses conclusions sont justes, même s’il laisse l’impression, pendant un bref instant, qu’il met en question leur exactitude. Aussi déclare-t-il : Voilà, tout ce que j’ai déclaré était vrai; il est bon pour l’homme de manger et de boire, et de profiter durant son existence éphémère des acquis de ses labeurs. Car même le riche peut être un homme de bien, s’il sait recevoir les biens matériels comme un don accordé d’en haut, venant du Dieu des cieux. Alors, il ne maugréera pas sur la brièveté de sa vie. Il se rappellera que les joies et les tristesses sont vues et évaluées par Dieu. À celui qui l’honore, le Seigneur accorde une mesure de sa propre paix qui surpasse toute intelligence humaine.

Après avoir recherché le bien suprême dans le plaisir et la sagesse, ce qui comporte les affaires et la politique, Qohéleth pénètre dans un champ d’action et d’investigation qui nous est aussi familier. Quelles que soient les différences entre nous et lui ou entre nous et nos voisins, une chose est commune à tous : nous devenons facilement les adorateurs de la divinité des affaires, dont la face de Janus, bienveillante un instant, s’assombrit aussitôt pour tourner vers nous le visage sordide et malicieux du vieux Mammon!

Certes, les affaires en soi ne sont pas mauvaises; loin de là la pensée de l’Ecclésiaste, et aussi la nôtre. Mais elles subissent facilement la corrosion et dégénèrent plus rapidement en mal que d’autres réalités et occupations. Elles auraient dû assurer la solidarité dans la communauté, dans la société, entre peuples et nations. Hélas!, elles se dégradent en exploitation abusive du pauvre, créent des tensions, engendrent des conflits et des rivalités économiques, allument le feu de guerres dévastatrices… Déjà au temps de l’Ecclésiaste, les affaires donnaient lieu à une moisson surabondante de fruits empoisonnés. C’est pourquoi il les décrit et dénonce avec une lucidité pathétique.

Nous avons bien saisi, j’espère, l’analyse lucide et impitoyable qu’effectue l’Ecclésiaste sur les affaires. Nous ferions bien de le suivre attentivement. Il les traite avec compétence et de manière complète. De l’engagement excessif dans les affaires naît un esprit de rivalité envieuse. Celles-ci, divorcées de l’éthique, nourrissent et entretiennent la convoitise, cultivent un esprit matérialiste obtus, favorisent le scepticisme à l’égard de ce qui est spirituel, étouffent les aspirations altruistes… Aussi, ceux qui leur sont asservis ne sont pas gratifiés d’une jouissance heureuse et sereine. Tel est le diagnostic de la maladie et des tendances maladives qui menacent d’infecter l’âme. Le courant ne peut s’élever au-dessus de sa source ni le fruit être meilleur que la racine qui le porte.

Cet esprit de jalousie et de rivalité exacerbe la tendance à chercher davantage de profit; insatisfait et vorace, il en veut toujours plus. Or, non seulement le courant ne peut s’élever au-dessus de sa source, mais encore il descend toujours plus bas, jusqu’à se laisser contaminer par la pollution qui se trouve dans son niveau inférieur. L’ardeur qui pousse l’homme à s’adonner avec autant d’intensité aux travaux du marché a pu, à l’origine, être pure; mais à mesure que le courant est descendu et a grossi, il a été contaminé par des miasmes qui l’ont pollué. Alors, il a cessé d’être le ruisseau de ses débuts, à l’eau pure et chantante coulant à travers une vallée riante. On a commencé peut-être par la très noble idée de vouloir aider les hommes, de faire bénéficier des populations défavorisées de ressources abondantes mises en valeur par la technique. Mais bientôt, on a été pris par la fièvre causée par le virus du profit. Même des projets généreux et philanthropiques n’y ont pas résisté et, finalement, ils ont exigé un sacrifice et un tribut terriblement élevés : ceux de la conscience, de l’honnêteté, du sens du devoir et de l’altruisme authentique.

La spéculation philosophique n’est pas le point fort des affairistes. Ils sont frappés de cécité devant leur idole. Bien qu’ils ne raisonnent pas nécessairement de façon sombre et déprimante, tout en tenant l’homme pour supérieur à l’animal, ils mènent pratiquement l’existence de l’animal. Non seulement ils adhèrent au matérialisme pratique, mais encore ils ont matérialisé leur esprit, l’ont réifié, l’ont carrément chosifié. Vérité, sincérité, honneur, justice, motifs, objectifs, tout se mesure sur la balance faussée du marché des affaires. Les objectifs nobles et les valeurs élevées de l’esprit n’y ont pas de poids. S’ils ne disent pas, à la manière des cyniques, que l’homme n’est pas meilleur que la bête, ils se comportent en réalité comme s’il n’était vraiment pas meilleur; comme s’il n’avait d’instincts ou d’intérêts que ceux de la fourmi épargneuse, du rusé castor, de la sauterelle dévastatrice, de l’insatiable sangsue… À juger par leurs œuvres, ils sont devenus des sceptiques sans émotion, matérialistes qui n’ont de foi qu’en l’œuvre de leurs mains et non en le Dieu souverain. Ce matérialisme pragmatiste est encore plus injurieux pour l’esprit humain que celui que professent des philosophes et autres adhérents de matérialisme dialectique.

Pourtant, tout endimanchés, ils n’hésitent pas à se rendre au Temple, sans que leur conscience en soit le moins du monde embarrassée! Ils ne s’inscriront certes pas au parti des athées et autres mécréants; au contraire, ils prieront, mais nous avons déjà vu que la sincérité n’est pas leur point fort. Ont-ils seulement la moindre idée, lorsqu’ils ont un pied sur ce côté-ci du trottoir et l’autre sur celui d’en face, que les biens spirituels auxquels ils semblent attacher une certaine importance sont plus importants que les biens de consommation et que les denrées périssables? Le zèle de la maison du Seigneur les dévore-t-il autant que le feu des affaires de leur bazar? Le culte qu’ils rendent le dimanche n’est pas simplement superficiel, il manque totalement de sincérité.

Une existence tellement menacée de périls, assaillie de tant de tentations, ne devrait-elle pas s’attendre à une large récompense? Mais cela est-il possible? Selon le Qohéleth, il ne faudrait pas s’attendre à la moindre récompense après un tel comportement. À son avis, et ses multiples et malheureuses constatations lui donnent raison, au lieu de rendre la personne plus heureuse, la voracité matérialiste dérobe à la personne humaine tout bonheur paisible et serein. Remarquons qu’il n’a pas ici en vue l’homme qui a échoué dans les affaires et qui, ruiné sur le marché, resterait insolvable, mais celui qui remporte succès après succès; l’homme de la réussite qui a perdu, à cause de celle-ci, toute faculté de jouir du bonheur véritable.

Certes, l’Ecclésiaste ne veut surtout pas dire que tout homme d’affaires dégénère nécessairement en créature misérable, sceptique et hypocrite, hanté par des appréhensions nocturnes tristes et chroniques. Il y en a, Dieu merci, qui savent goûter avec sagesse et sérénité au bonheur matériel légitime, car auparavant ils ont placé leur confiance en Dieu et leurs fardeaux auprès de lui; ils ont déposé entre ses mains chacun de leurs soucis; ils restent en communion avec le Père, source de toutes compassions. Notre auteur a pourtant le souci de signaler que tels seront les périls encourus par l’homme d’affaires s’il ne prend pas garde. Ne faites donc pas de celles-ci et de leur réussite l’affaire de votre vie, leur dit-il. Vous finirez, peut-être à votre insu, par vous prosterner devant l’implacable Mammon, votre piété lui paiera un lourd tribut, elle tournera en hypocrisie.

Quels sont les remèdes qu’il prescrit? D’abord, il avertit du danger inhérent à ce domaine; il décrit les symptômes du mal; il nous prévient; il interroge : A-t-on été déjà infecté? Dans ce cas, on s’est laissé asservir par le Mammon. Le premier pas pour s’en sortir consistera à ne pas convoiter, à être content de son sort. D’autres avis suivront, notamment celui-ci : Un engouement inconsidéré pour les affaires matérielles est une injure faite à la providence divine. Dieu a fixé un temps pour toute entreprise humaine et a fait toutes choses belles (Ec 3.1-8). Par ses gracieuses ordonnances et sa sage providence, il nous a protégés contre les excès de nos travaux. Les semailles et les moissons, les heures de travail et celles du repos, le temps d’épargner et celui de dépenser, l’occasion de gagner ou de perdre, bref, du berceau à la tombe, l’existence humaine est placée sous son regard et régie par ses lois. Lorsque nous transgressons ses ordonnances, en travaillant quand nous devrions nous reposer, épargnant quand il faudrait dépenser, pleurant quand il aurait fallu nous réjouir, restant éveillés au lieu de dormir, riant quand s’imposait le deuil, nous nous plongeons dans les excès et rompons l’ordre paisible et tranquille du courant de l’existence désigné par Dieu.

En allant à la racine de toutes choses, Qohéleth, aussi désagréable que cela puisse sonner à nos oreilles, déclare que la richesse comme telle n’offre aucune satisfaction. Dieu « a mis dans leur cœur la pensée de l’éternité » (Ec 3.11). Dès lors, de quel droit les royaumes de la terre, appelés à disparaître, prétendraient-ils nous combler? Cette parole est l’une des plus profondes de ce livre et de toute la Bible. « Dieu a mis dans le cœur de l’homme la pensée de l’éternité. » Cela veut dire que si l’homme s’efforçait de contenir ses désirs et aspirations dans les bornes du temps, il n’y parviendrait quand même pas. Sa nature créée le lui interdirait. Le temps, avec tout ce qu’il hérite, est comme un torrent qui emporte toutes choses. S’il veut un bien permanent, il doit s’accrocher à ce qui demeure, à savoir s’ancrer dans l’éternité. Ce monde avec ses splendeurs est un monde destiné à disparaître comme disparaîtront nos propres corps. Il attend sa fin, qui ne saurait pas tarder.

Lorsque nous ne comprenons pas cette grande, cette magnifique vérité, c’est-à-dire que le Créateur a placé la pensée de l’éternité en nous, nous ne comprenons pas davantage l’œuvre qu’il poursuit dans notre monde. Aussi sommes-nous des gémisseurs acariâtres. Nous ne connaîtrons pas le vrai bonheur à moins de nous attacher à ce qui dure, à ce qui est éternel. À la manière d’Ésaü le parjure, nous vendons nos droits d’aînesse pour un misérable bol de potage. Savez-vous ce qui fait le plus souffrir l’homme? C’est qu’il a placé un pied dans l’éternité et l’autre sur la terre, et il est tiraillé non par les quatre chevaux de la mythologie, mais entre ces deux mondes.

Abandonnez donc vos jalousies, vos rivalités et vos ambitions démesurées. Cherchez d’abord le Royaume de Dieu et sa justice, pratiquez le bien autour de vous, secourez votre prochain, restez solidaires de vos semblables, attentifs aux misères d’autrui. Renoncez au formalisme dans la vie religieuse. Ne plaisantez pas avec Dieu, placez votre confiance en lui, source de vie et dispensateur de bonheur. « Heureux les pauvres en esprit, car le Royaume des cieux est à eux » (Mt 5.3).

Si vous êtes témoins de l’oppression ou que vous subissez l’injustice, si vos projets sont contrariés et que vos entreprises menacent ruine, ne perdez pas la sérénité de votre âme. Les vraies richesses sont impérissables. Dieu règne au-dessus de tout en Souverain suprême; il fait travailler même les pires contrariétés pour le bien de ceux qui l’aiment. Confiance donc, la grande horloge du temps sonne les heures et les minutes, mais sachez que celles-ci sont comptées sur le cadran de l’éternité divine. Une musique se fait entendre dans les vastes cieux, que celui qui a des oreilles entende sa mélodie harmonieuse et réjouisse son esprit assombri; l’harmonie perturbée se rétablira, l’accord entre Dieu et nous, entre le prochain et nous, ainsi qu’en notre propre moi évitera le conflit, dissipera la tension, ôtera toute raison de morosité.