Cet article présente des témoignages de personnes qui ont survécu à des tentatives d'avortement, ce qui démontre puissamment leur humanité et rappelle le silence effroyable des millions qui sont assassinés.

6 pages. Traduit par Paulin Bédard

Des enfants qui ont survécu à l’avortement racontent leur histoire

Les survivants de l’avortement s’expriment dans l’effroyable silence laissé par les millions de personnes assassinées.

Charlie Rousseau, 26 ans, était une adolescente lorsque sa mère lui a expliqué pourquoi elle était née avec un bras et une jambe. Cette jeune Québécoise heureuse aux cheveux blonds ne s’était jamais « sentie handicapée », mais sa mère lui a révélé que ses membres manquants étaient le résultat d’un avortement raté qu’elle avait subi lorsqu’elle était adolescente1, mais qu’elle avait décidé de ne pas terminer sur les conseils d’un médecin. Ses parents lui avaient caché ce fait parce qu’ils ne voulaient pas que cette histoire la définisse dans la petite ville canadienne où elle a grandi. Charlie a refusé que la violence qu’elle a subie dans le ventre de sa mère la définisse et a passé les dernières années à voyager dans le monde entier. « J’ai décidé que j’aurais un petit ami, que je vivrais et que les gens m’aimeraient », a-t-elle déclaré.

Aucune question ne divise peut-être autant les Occidentaux que celle de l’avortement; nous ne sommes même pas d’accord sur l’identité des principaux personnages de ce grand drame moral. Pour les partisans de l’avortement, il s’agit de l’autonomie corporelle des femmes, sans laquelle la libération sexuelle est impossible. Pour les pro-vie, il s’agit du droit fondamental à la vie des enfants dans le ventre de leur mère, sans lequel une société ancrée dans des droits de l’homme qui sont cohérents est impossible. Pour les uns, l’enfant est accessoire ou même illusoire, inexistant. Pour les autres, l’avortement est une violence perpétrée contre les membres les plus jeunes et les plus faibles de notre société. Les histoires des survivants de l’avortement sont un témoignage puissant du fait que l’avortement n’est pas une question de quoi, mais de qui.

L’histoire de Charlie est plus courante qu’on ne le pense. Josiah Presley2 a survécu à une tentative d’avortement par curetage visant à le démembrer en Corée en 1995. Sa mère a découvert à cinq mois qu’elle était toujours enceinte, il s’en est sorti avec un bras mutilé et a été adopté par une famille de l’Oklahoma. Brandi Lozier3 a été avortée en 1993; alors que le personnel de la clinique s’apprêtait à se débarrasser de son corps, elle a levé le bras et le personnel l’a réanimée. Courtney Young4 a survécu à un avortement en 1996, est née à 27 semaines et a été adoptée par une famille aimante. La mère de Young était enceinte de jumeaux et l’avortement a tué le frère ou la sœur de Courtney. Claire Culwell5 a découvert en 2009 que ses problèmes de santé étaient dus à un avortement qui avait tué sa jumelle. Elle a été adoptée par une famille aimante, mais m’a dit que, chaque fois qu’elle se regarde dans le miroir, elle voit le visage de sa jumelle qui la regarde.

L’avortement est une procédure qui n’a qu’un seul but : mettre fin à la vie d’un enfant dans le ventre de sa mère. Miraculeusement, il y a des survivants partout. En 2008, une mère britannique a déclaré au Daily Mail6 qu’elle était ravie que son fils ait survécu à un avortement. Carrie Holland-Fischer7, qui a témoigné en faveur de la loi texane sur la protection des nourrissons nés vivants en 2019, m’a raconté qu’elle avait subi de nombreuses brimades lorsqu’elle était enfant en raison de son visage défiguré par une tentative d’avortement. Lorsque Gianna Jessen8 a survécu à un avortement par solution saline en 1977 et qu’elle est née à 30 semaines, l’avorteur a signé son certificat de naissance. L’athlète paralympique philippin Ernie Gawilan9, qui a participé aux Jeux paralympiques d’été de 2016 et de 2020 et qui a été le premier médaillé d’or des Philippines aux Jeux paralympiques asiatiques, a survécu à un avortement en 1991. Il plaisante en disant que même dans le ventre de sa mère, il nageait pour s’éloigner de l’avorteur.

Pour raconter ces histoires, Melissa Ohden, survivante d’un avortement, militante pro-vie et auteur du puissant ouvrage You Carried Me : A Daughter’s Memoir [Tu m’as portée : les mémoires d’une fille], a fondé The Abortion Survivors Network10 [Le Réseau des survivants de l’avortement]. On s’attendait à ce que Melissa Ohden soit mort-née, mais après avoir trempé dans une solution saline dans l’utérus pendant cinq jours, elle est née vivante en 1977, pesant à peine un peu plus d’un kilogramme. Sa grand-mère a dit à sa mère, âgée de 19 ans, que l’avortement avait réussi et a demandé au personnel médical de se débarrasser de la petite fille comme si c’était un « déchet médical ». Une infirmière a entendu Melissa crier faiblement et l’a emmenée d’urgence dans une unité de soins intensifs néonatals. Ohden a ensuite été adoptée, et ses mémoires décrivent la relation qu’elle a rétablie avec sa mère biologique, ainsi que leur cheminement vers la guérison et le pardon. Dans un monde post-Roe, ces récits sont essentiels à raconter.

« Lorsque l’arrêt Roe a été annulé [le 24 juin 2022], nous avons constaté une augmentation de près de 40 % du nombre de survivants de l’avortement qui nous ont contactés des quatre coins du monde, m’a expliqué Ohden. Les survivants retenaient collectivement leur souffle, se sentant marginalisés, et ce renversement a permis à beaucoup d’entre eux de sentir qu’ils comptaient. Malheureusement, nous avons assisté à une escalade continue de l’horrible traitement réservé aux survivants. Lorsque le gouverneur Ron DeSantis a mentionné le nom d’une survivante, Penny11, lors du premier débat présidentiel en août dernier, la réaction des grands médias a été de nier son histoire, de faire volte-face lorsqu’ils ont parlé à sa famille, mais finalement de changer encore de direction pour dire que des circonstances comme les siennes sont la raison pour laquelle l’avortement sûr et légal est nécessaire. »

Selon Melissa Ohden :

« Il s’agit là d’un harcèlement psychologique à son paroxysme qui a eu sur les survivants l’horrible effet dissuasif que les médias recherchent. De nombreux survivants ont été effrayés par ce qu’ils ont vu dans la couverture médiatique, et les progrès que nous avons réalisés pour les atteindre et la paix qu’ils ont pu connaître ont été éclipsés par le récit médiatique qui présente l’avortement comme un choix, un droit que le peuple américain veut exercer. »

Le message envoyé par les médias aux survivants est clair : la réponse à leur survie ne devrait pas être une reconnaissance de leur humanité, mais plutôt la volonté de pratiquer des avortements plus efficaces pour s’assurer qu’aucun bébé ne survive. Ce message est diffusé au moment même où le nombre de survivants d’avortements augmente avec le recours accru à l’avortement médicamenteux.

« Nous sommes contactés chaque semaine par des femmes dont l’avortement chimique a échoué ou dont l’inversion a réussi (le plus souvent, il s’agit d’un échec pur et simple des deux pilules), a déclaré Mme Ohden. Ces femmes risquent plus que jamais d’avorter à nouveau ce survivant et méritent de connaître la vérité, à savoir que les bébés survivent aux avortements et qu’il y a de l’espoir pour leur enfant et pour elles. L’expression “survivant d’un avortement” suscite le déni et la colère de nombreuses personnes. Nous devons sensibiliser à l’incidence de la survivance à l’avortement, à la manière dont elle se produit (les avortements échouent, les avortements chimiques peuvent être inversés, certains avortements sont interrompus par les femmes), et faire connaître les témoignages des survivants pour étayer ces réalités. Les récits de survivants sont puissants12, mais historiquement, dans le mouvement pro-vie, nous nous sommes beaucoup appuyés sur les récits de survivants en raison des lacunes dans les statistiques. »

Les statistiques sont difficiles à trouver, mais elles ne sont pas inexistantes.

« Les taux d’échec rien que pour les avortements médicamenteux varient de 1 % à 16 %, avec un taux d’échec global de 4,8 %, selon l’Institut Charlotte Lozier, m’a dit Mme Ohden. Les statistiques correspondantes de l’Institut, les plus détaillées que nous ayons trouvées sur la survie à l’avortement, font état de 1734 survivants d’avortements chirurgicaux uniquement aux États-Unis, au cours de la dernière période de référence. Nous sommes actuellement en contact avec plus de 700 survivants dans le monde entier. Sachant qu’il y en a des milliers et des milliers chaque année, la réalité est que les personnes avec lesquelles nous sommes en contact ne sont que la pointe de l’iceberg. Certaines des personnes qui ont initialement survécu peuvent être avortées avec succès lors de tentatives ultérieures, tandis que d’autres ne connaîtront peut-être jamais leur histoire. Les familles ont besoin de soutien pour faire face à ce traumatisme. »

Ce traumatisme est exacerbé par le traitement que les survivants reçoivent de la part des partisans de l’avortement.

« Il est très difficile de ne pas prendre l’extrémisme de l’avortement pour une affaire personnelle, reconnaît Mme Ohden. Une partie du travail de guérison que nous effectuons auprès des survivants consiste à les aider à vivre leur vie aussi pleinement qu’ils le peuvent dans un monde qui continue à ne pas les soutenir. L’extrémisme en matière d’avortement imprègne notre vie quotidienne. L’un des meilleurs exemples que je puisse donner pour que les gens puissent nous comprendre vient d’une jeune survivante qui a maintenant 12 ans. Elle a survécu à un avortement tardif demandé par sa mère biologique après un diagnostic prénatal. Nous avons eu l’honneur de travailler avec elle et sa famille adoptive pour parler de l’avortement, de la façon dont les bébés survivent parfois aux avortements et du fait qu’elle est l’un d’entre eux. Ce sera le périple de toute une vie pour elle et sa famille, mais j’ai eu l’honneur d’être à leurs côtés, avec mon équipe, pour les aider à traverser les hauts et les bas. »

Lorsque l’arrêt Roe a été annulé et qu’elle a vu des gens protester contre cette décision dans sa communauté, elle a été attristée et surprise : « N’est-ce pas une bonne chose? » Il y a des survivants comme elle qui voient et qui entendent ce que les gens disent, ce qu’ils font, ce qu’ils affichent et ce qu’ils rapportent. Je souhaite que les gens s’arrêtent et réfléchissent à ce que cela représente que d’être à sa place ou à la place d’autres survivants. Et s’il s’agissait de votre enfant? Seriez-vous d’accord avec ce type de messages et de traitements? Ne pas raconter l’histoire d’un survivant pour éviter de telles réalités n’est pas non plus une réponse appropriée à cette situation. Les survivants et les familles touchées par les tentatives d’avortement ne sont pas le problème. C’est l’avortement qui est le problème.

Les histoires des survivants sont variées et inextricablement liées au caractère horrible des procédures de mise à mort de l’industrie de l’avortement. Jennifer Milbourn13 a survécu à un avortement par aspiration. Sarah Elizabeth Brown14 a survécu à une tentative de George Tiller, avorteur tardif notoire, qui a tenté d’injecter du chlorure de potassium dans son cœur à 36 semaines, mais qui a perforé son cerveau, la rendant aveugle (elle a été adoptée et est décédée d’une insuffisance rénale à l’âge de cinq ans). Ana Rosa Rodriguez15 a survécu après s’être fait arracher le bras droit par l’avorteur new-yorkais Abu Hayat en 1991, à 32 semaines de grossesse16. Heidi Huffman17 a survécu à un avortement par aspiration après que l’avorteur l’a manquée, mais il a retiré une grande partie du placenta et du liquide amniotique. Sarah Smith18 a survécu à un avortement en Californie en 1970, mais l’avorteur a réussi à extraire son frère jumeau.

« Le réseau des survivants de l’avortement (Abortion Survivor’s Network, ou ASN) est profondément engagé non seulement dans la sensibilisation et l’humanisation des enfants à naître, mais aussi dans l’élimination du traumatisme générationnel causé par les avortements ratés, interrompus ou inversés, a expliqué Mme Ohden. Faire connaître aux femmes la vérité, combler les lacunes de la recherche, éduquer les décideurs politiques, guérir les individus et les familles, donner à nos plus jeunes survivants les moyens d’accepter leur expérience et de ne pas avoir honte de ce qu’ils sont — en réalité, notre travail ne fait que commencer. Aujourd’hui même, alors que j’écris ces lignes, notre équipe a été contactée par une femme bouleversée par l’échec de l’avortement qu’elle a subi il y a six semaines. Nous sommes là pour elle, pour cette petite personne survivante, pour sa famille, pour toute leur vie. »

Les recherches de l’ASN estiment que, depuis 1973, rien qu’aux États-Unis, 85 817 enfants sont nés vivants après des avortements ratés, et nous savons que des bébés ont survécu à des tentatives d’avortement au Canada19, au Royaume-Uni20 et dans le reste du monde également. Les récits des survivants de l’avortement sont particulièrement puissants, car qu’ils nous donnent un aperçu des réponses à des questions sans réponse. À quoi auraient pu ressembler les millions d’enfants avortés disparus? Qu’auraient-ils pu faire? Comment nous auraient-ils changés? Qui auraient-ils pu aimer et qui aurait pu être aimé? À quoi auraient ressemblé leurs propres enfants? Une seule personne exerce une influence énorme et irremplaçable sur ceux qui l’entourent, et il est difficile de saisir tout ce que nous avons perdu dans le carnage d’une ampleur inégalée de l’avortement. Nous vivons dans des pays peuplés des fantômes d’enfants que nous avons jetés, et ils se cachent à la périphérie de notre conscience culturelle. Les survivants de l’avortement s’expriment dans le silence effroyable et étouffant laissé par ces millions de personnes assassinées, et leurs voix nous le rappellent une fois de plus : Nous sommes là, et nos visages sont ceux des enfants que vous avez tenté de rejeter.

Notes

1. Helen Roberts, «  Woman, 25, who was born with one arm and half her legs after her mother’s attempted abortion failed says she doesn’t want to ‘waste time’ and travels the world to ‘live life to the fullest’ » [Une femme de 25 ans, née avec un bras et la moitié des jambes après l’échec de la tentative d’avortement de sa mère, affirme qu’elle ne veut pas « perdre de temps » et qu’elle voyage à travers le monde pour « vivre pleinement sa vie »], Daily Mail, 6 août 2022.

2. Josiah Presley, « Abortion Survivor : Josiah’s Story » [Survivant de l’avortement : l’histoire de Josiah], The Life Institute, 21 janvier 2022.

3. Brandi Lozier, « Survivor #15 : Brandi Lozier » [Survivant no 15 : Brandi Lozier], The Life Institute.

4. Steven Ertelt, « 17 Years Ago Courtney Survived an Abortion That Killed Her Twin: “I Was Still Alive” » [Il y a 17 ans, Courtney a survécu à un avortement qui a tué son jumeau ou sa jumelle : « J’étais encore en vie »], LiveNews.com, 3 décembre 2013.

5. « Survivor #15 : Claire Culwell » [Survivante no 15 : Claire Culwell], The Life Institute.

6. Liz Hull, « Mother’s anger turns to delight after her baby survives an abortion » [La colère d’une mère se transforme en joie après que son bébé a survécu à un avortement], Daily Mail, 5 juin 2008.

7. Nancy Flanders, « These inspiring abortion survivors prove that life has value from its very beginning » [Ces survivants de l’avortement prouvent que la vie a de la valeur dès son commencement], Live Action, 13 août 2019.

8. Jonathon Van Maren, « The Van Maren Show Episode 47: How Gianna Jessen survived a saline abortion » [Le Van Maren Show, Épisode 47 : Comment Gianna Jessen a survécu à un avortement par solution saline], The Bridgehead, 19 décembre 2019.

9. Jonathon Van Maren, « Paralympic superstar is actually an abortion survivor » [La grande vedette paralympique est en fait un survivant de l’avortement], The Bridgehead, 31 août 2021.

10The Abortion Survivors Network [Le réseau des survivants de l’avortement]. Vidéo de présentation : The Abortion Survivors Network: Who We Are [Le réseau des survivants de l’avortement : Qui sommes-nous?].

11. Harriet Alexander, « Ron DeSantis’ abortion survivor ‘Penny’ revealed after incredible anecdote about ‘discarded in a pan’ shocked Republican primary debate » [La « Penny » de Ron DeSantis, qui a survécu à un avortement, est révélée après une anecdote incroyable sur le fait qu’elle a été « jetée dans une casserole », qui a secoué le débat des primaires républicaines], Daily Mail, 26 août 2023.

12. Voir par exemple I Survived Two Abortions [J’ai survécu deux avortements] ou encore Robin Sertell, abortion survivor, shares her pro-life story [Robin Sertell, survivante de l’avortement, nous fait part de son histoire pro-vie].

13Jennifer Milbourn — Vacuum Aspiration Abortion Survivor [Jennifer Milbourn — Survivante d’un avortement par aspiration].

14. « Survivor #11 : Sarah Brown » [Survivante no 11 : Sarah Brown], The Life Institute. « The story of Sarah Brown » [L’histoire de Sarah Brown], Montfort Associação Cultural.

15. « Survivor #2 : Ana Rosa Rodriguez » [Survivante no 2 : Anna Rosa Rodriguez], The Life Institute.

16Baby loses arm in late term abortion PT1 [Un bébé perd un bras lors d’un avortement tardif].

17« Survivor #3 : Heidi Huffman » [Survivante no 3 : Heidi Huffman], The Life Institute.

18. « Survivor #4 : Sarah Smith » [Survivante no 4 : Sarah Smith], The Life Institute.

19. NDT : Pete Baklinski, « 1,500 Canadian babies were born alive after failed abortion. Police need to investigate how they died » [1500 bébés canadiens sont nés vivants après un avortement raté. La police doit enquêter sur la façon dont ils sont morts], Campaign Life Coalition, 5 juin 2023. Elizabeth Ring-Cassidy et Ian Gentles, « When Abortion Fails », Women’s Health after Abortion: The Medical and Psychological Evidence [La santé des femmes après l’avortement : Les données médicales et psychologiques], The deVeber Institute for Bioethics and Social Research, 2002, p. 123-129. « Babies Born Alive After Abortion Are Left to Die – 150 in 2018 » [Les bébés nés vivants après un avortement sont laissés à l’abandon — 150 en 2018], Cambridge Right to Life.

20. « Abortion Survivors — EDM (Early Day Motion) 1406 : tabled on 24 June 2004 » [Survivants de l’avortement — Motion d’urgence 1406 : déposée le 24 juin 2004], UK Parliament.