Cet article a pour sujet la place de la femme qui est égale avec l'homme et de même nature que lui, mais distincte par une différenciation établie par Dieu (masculinité, féminité, sexualité) et restaurée par la rédemption en Christ.

Source: L'homme en question. 4 pages.

La femme en question

Le thème que nous abordons aujourd’hui est d’une très grande actualité. Notre monde connaît une vague d’érotisme que nous découvrons tous les jours à travers les journaux, les spectacles et dans l’ensemble de la publicité. Le mot sexuel a pris un sens restreint. Il désigne le rapport du masculin et du féminin. Cependant, dès l’origine, l’homme est en situation sexuelle. Selon le texte biblique, la femme a été créée à partir de l’homme. Ceci veut dire qu’il n’existe qu’une seule nature humaine. Il n’existe pas une nature masculine et une nature féminine séparées, et l’être humain se retrouve aussi bien dans le masculin que le féminin. Mais cet être unique est différentié par la masculinité et la féminité. La différenciation sexuelle est secondaire. Elle n’implique nullement ni infériorité ni supériorité.

Parmi les déviations modernes de l’idée de la sexualité, arrêtons-nous à celle qui nie la réalité créationnelle. Dans la recherche d’un perfectionnisme mystique, elle tend à la non-sexualité. Dans Les Saints Barbares de Lawrence Lipton, Margot, une hippie, a appris par l’un de ses compagnons mâles que les dieux avaient été conçus comme des androgynes et nés hermaphrodites. Devenir comme des dieux signifie que l’on doit ignorer les différences entre les sexes. Alors, dans la recherche du paradis primitif, les hommes et les femmes s’habillent pareillement.

Dans une comédie musicale moderne, la tristement célèbre Hair, dont la nullité artistique et niaiseries au sujet de la foi chrétienne n’ont pas besoin d’être soulignées, il est question de pratiquer un amour tribal. Hair rejette la conception traditionnelle et biblique de la sexualité. Contrairement à d’autres comédies classiques dans lesquelles la différenciation sexuelle est nettement apparente, ici, il est difficile de distinguer lequel des acteurs est homme ou femme. Les filles sont habillées en garçon et les garçons en fille. Mais on y discerne aussi la révolte contre la femme, et chose curieuse, la femme participe entièrement à cette révolte contre elle-même. Elle proteste contre sa condition féminine, ainsi que le fait Simone de Beauvoir, dans son ouvrage bien connu, Le Deuxième Sexe.

Tout tend à faire disparaître Ève qui doit réintégrer la côte d’Adam. C’est ainsi que l’on pourra revenir, pense-t-on, à l’étape originale de l’humanité. Il ne doit plus exister de chair différente. Mais nous savons que ce n’est pas la première fois qu’une classe qui a participé à la révolution en sera la première victime. L’unisexualité est la régression vers une étape primitive tout imaginaire où le rôle du sexe n’existe pas. Ce n’est pas un accident si la Révolution culturelle chinoise réduit au minimum la différentiation entre les deux sexes.

Pour nous chrétiens, il existe une question fondamentale. Savoir si la Parole de Dieu est explicite sur le thème que nous traitons. Elle l’est très certainement, c’est pourquoi nous allons en tirer l’essentiel de l’enseignement sur la femme et sur la place de l’éros dans la vie de l’homme. Le livre de la Genèse, qui parle des origines du monde et de la création de l’homme, nous annonce que « Dieu a créé l’homme, il l’a créé homme et femme » (Gn 1.27). Au milieu de l’Écriture, un livre d’une beauté exceptionnelle, le Cantique des cantiques, est entièrement consacré à l’amour entre l’homme et la femme. En voici deux extraits :

« Que tu es belle mon amie, que tu es belle, tes yeux sont des colombes, derrière ton voile. Tes cheveux sont comme un troupeau suspendu aux flancs de la montagne. Tes dents sont comme un troupeau de brebis, […] toutes portent des jumeaux, aucune d’elles n’est stérile. Tes lèvres sont comme un fil cramoisi » (Ct 4.1-4).

Plus loin, cet autre chant merveilleux :

« Mets-toi comme un sceau sur ton cœur, comme un sceau sur ton bras. Car l’amour est fort comme la mort, inflexible, ses ardeurs sont des ardeurs de feu, une flamme de l’Éternel. Les grandes eaux ne peuvent éteindre l’amour, et les fleuves ne le submergeraient pas. Quand un homme offrirait tous les biens de sa maison contre l’amour, il ne s’attirerait que le mépris » (Ct 8.6-8).

Ainsi, toute l’Écriture célèbre l’amour charnel et sa lecture et méditation nous seraient d’un grand secours pour comprendre la place qui y est accordée à l’éros. La Bible ne condamne pas l’amour charnel. Mais seulement l’éros absolutisé, celui qui dégénère en passion des sens et qui méconnaît l’amour qui est le don de soi. Dieu nous demande de vivre l’éros dans l’amour.

Bien que le péché ait tout souillé, le chrétien doit vivre pleinement chaque domaine de son existence. Si Dieu établit une différenciation sexuelle, c’est qu’il donne une place à l’amour charnel. L’unique chose illégitime c’est le péché. La vie de l’éros n’est pas interdite. Il n’existe pas de frontière entre un domaine sacré et un domaine profane. Mais le couple chrétien doit faire la différence entre l’érotisme anti-Dieu et l’éros selon Dieu. L’Écriture est toujours plus réaliste que nous en cette matière. Elle appelle les choses par leurs noms. C’est notre pudibonderie qui jette l’ombre sur son réalisme. La pudeur doit demeurer, mais que la femme ne cesse pas d’être femme!

Si le péché a perverti le mariage et les relations sexuelles, la grâce de Dieu les restaurera. Ainsi, l’un des miracles du mariage c’est de réaliser dans son unité vivante deux êtres différents. L’homme et la femme forment une entité nouvelle, une seule chair. Une seule chair qui est beaucoup plus que l’unité physique, car c’est l’unité de toute la personne. C’est ici l’occasion de montrer comment l’homme et la femme sont faits l’un pour l’autre et se complètent mutuellement.

Le docteur Théo Bovet, médecin psychologue suisse, écrivait il y a quelques années :

« Tant qu’on ne se connaît que superficiellement, on se dit que les différences entre l’homme et la femme finiront par s’évanouir, et qu’on parviendra un jour à se comprendre l’un l’autre absolument. Mais mieux on apprend à se connaître plus on remarque que les façons féminines de concevoir, de sentir, de penser, et d’agir sont différentes jusqu’en ses derniers détails de la façon masculine. »

Certainement, les femmes pâtissent davantage des perversions actuelles des idées sur la sexualité. C’est pourquoi il est utile de nous rappeler l’enseignement biblique au sujet de la femme. Celui-ci ainsi que son application pourront seuls réhabiliter la femme et lui accorder sa vraie place auprès de l’homme, celle que Dieu lui a destinée.

Si on ne lit que superficiellement l’Ancien Testament, la position de la femme est celle de l’infériorité et de la sujétion. Néanmoins, la conception générale et le plan initial de Dieu sont ceux de l’égalité avec l’homme. Elle est son compagnon et son aide. Au temps des patriarches, Sara, Rébecca et Rachel se trouvent au même niveau que leurs époux. Miriam, sœur de Moïse et d’Aaron, jouit de la même estime que ses deux frères dont elle est l’aînée. Débora au temps des juges est prophétesse.

C’est le Seigneur Jésus qui aura pleinement réhabilité la femme. Un jour, à la grande surprise de ses disciples, il a eu un entretien avec une femme au bord du puits de Sychar, en Samarie. Dans chacune de ses rencontres, il produisit un changement merveilleux dans la vie des femmes, même les plus bas tombées.

L’Église primitive a suivi son exemple. Les femmes y jouissaient des mêmes droits et privilèges que les hommes. Leur émancipation a été totale. Elles formaient une partie intégrante de la communauté chrétienne, partageant les mêmes dons reçus à Pentecôte, engagées dans les tâches d’un ministère, quoique non officiel. Les femmes qui apportaient leur aide aux apôtres et aux pasteurs et les veuves accomplissaient un ministère spécial au sein des premières communautés. Certes, il sera parfois nécessaire de prendre des mesures disciplinaires à l’égard des femmes dans les assemblées, dues surtout au contexte de la ville de Corinthe. Dans cette ville dissolue, les femmes vivaient souvent d’une manière débridée. D’où les exhortations adressées aux femmes chrétiennes qui avaient des raisons spéciales de veiller sur leur comportement. L’estime de l’apôtre Paul pour les femmes se résume admirablement dans ce verset de l’épître aux Galates : « En Christ il n’y a ni homme ni femme » (Ga 3.28). Ce qui signifie que le statut spirituel de la femme est le même que celui de l’homme.

Néanmoins, Paul exhorte les maris à aimer leur femme, comme Christ a aimé l’Église, en se donnant pour elle, c’est-à-dire jusqu’au don total de soi. On n’est jamais allé aussi loin sur cette voie! C’est Dieu qui donne à la femme sa place véritable dans le monde et dans la société. En la créant semblable et différente de l’homme, il lui a confié un rôle auprès de celui-ci qui lui est propre et irremplaçable. En tant que mère, elle est le pivot de la communauté et son influence reste immense. Le Créateur lui accorde donc le rôle égal en importance à celui de l’homme; le Rédempteur lui redonne la place qui lui revient dans le plan du salut à un moment où elle était particulièrement exploitée et avilie. Ce sont les hommes et les femmes elles-mêmes qui, chaque fois qu’ils s’éloignent de la volonté et du plan initial du Créateur et du Rédempteur, tombent dans toutes sortes d’aberrations possibles et imaginables.

Ce n’est qu’en redécouvrant ce plan de sagesse et d’amour pour chacun d’entre eux que l’homme et la femme pourront réintégrer leur place véritable assignée par Dieu. C’est là qu’ils découvriront le sens de leur sexualité comme aussi de toute leur vie. Toutes les tentatives et revendications en dehors de cela ne seront que de pauvres essais voués à l’échec, à plus ou moins longue échéance. Ou en fin de compte, des petits fragments d’un tout qui ne sera jamais atteint. Les femmes peuvent lutter pour leurs droits civiques, pour une plus grande justice dans le monde du travail et pour bien d’autres choses encore. Ce qui leur sera accordé d’une main leur sera enlevé de l’autre. Ce n’est que quand les hommes auront compris et accepté la volonté de Dieu pour leur compagne qu’ils pourront être vis-à-vis d’elles justes sans dureté, indulgents sans faiblesse, honnêtes sans arrière-pensée. La femme peut lutter et obtenir un certain nombre de droits. Elle ne pourra pas extorquer l’amour, source de générosité authentique. Celui-ci lui est donné librement par l’homme. L’acte sexuel est une frappante image de cette réalité. L’amour véritable, celui qui est fait de respect et de don de soi, ne peut être trouvé qu’auprès de Dieu qui en est la source et le dispensateur.