Cet article sur la Confession des Pays-Bas (article 30) a pour sujet les rôles différents des hommes et des femmes dans l'Église, le rôle de direction dans la Bible étant réservé à des hommes, les femmes apportent à l'Église leur contribution active essentielle.

Source: La raison de notre espérance. 5 pages.

Les femmes peuvent-elles exercer un ministère ordonné?

Le gouvernement de l’Église

« Nous croyons que cette vraie Église doit être gouvernée selon le mode spirituel d’organisation que notre Seigneur nous a enseigné dans sa Parole. Il doit y avoir des ministres ou pasteurs pour prêcher la Parole de Dieu et pour administrer les sacrements. Il doit aussi y avoir des anciens et des diacres qui, avec les pasteurs, forment le conseil de l’Église. Par ce moyen, ils préservent la vraie religion, ils veillent à ce que la vraie doctrine soit gardée, à ce que les hommes qui vivent dans le péché soient corrigés spirituellement et tenus en bride, et à ce que les pauvres et les affligés soient secourus et consolés selon leurs besoins. Par ce moyen, toutes choses seront bien faites et le bon ordre régnera dans l’Église lorsque de tels hommes fidèles seront élus, selon la règle que l’apôtre Paul donne à Timothée (1 Tm 3.1‑13; Tt 1.5‑9). »

Confession de foi des Pays-Bas, article 30

  1. Égaux devant Dieu avec des rôles différents
  2. Le rôle de direction dans l’Ancien Testament
  3. Le rôle de direction dans le Nouveau Testament
  4. La contribution active des femmes

Jésus-Christ a établi les fonctions officielles de pasteur, d’ancien et de diacre pour le bien de son Église. Le Seigneur veut-il que des femmes soient ordonnées à des ministères officiels?

L’article 30 de la Confession de foi des Pays-Bas dit que « le bon ordre régnera dans l’Église lorsque de tels hommes fidèles seront élus, selon la règle que l’apôtre Paul donne à Timothée (1 Tm 3.1‑13; Tt 1.5‑9) ». Dans l’original, il est question de « personnages fidèles », mot qui désigne des hommes publics. Dans la version latine, le mot « viri » désigne des hommes au masculin. La confession affirme donc que les ministères officiels dans l’Église sont réservés à des hommes fidèles. À notre époque, où l’égalitarisme est devenu prédominant, il est nécessaire de bien expliquer la perspective biblique.

1. Égaux devant Dieu avec des rôles différents🔗

La Bible déclare avec vigueur que la femme n’est en rien inférieure à l’homme et que Dieu a créé l’homme et la femme à son image, avec un même honneur et une même dignité (Gn 1.27). Les deux ont péché et sont coupables devant Dieu (Gn 3.16-19). Dieu a envoyé son Fils dans le monde pour sauver tout autant des hommes que des femmes. En Jésus-Christ, « il n’y a plus ni homme ni femme » (Ga 3.28), car les deux sont tout aussi sauvés par pure grâce, justifiés par son sang et sanctifiés par son Esprit. Nos sœurs sont « cohéritières de la grâce de la vie » (1 Pi 3.7). Tous les croyants, hommes et femmes, ont reçu le même Esprit et sont tous devenus prophètes, prêtres et rois au service de Jésus-Christ dans son Église. La Bible souligne donc clairement l’égalité de nature et de destinée de l’homme et de la femme devant Dieu.

En même temps, elle souligne tout aussi clairement que l’homme et la femme ont reçu de Dieu des rôles différents. Dieu a d’abord créé l’homme à partir de la poussière du sol et « le plaça dans le jardin d’Eden pour le cultiver et pour le garder » (Gn 2.15). Ensuite, Dieu a dit qu’il n’était pas bon que l’homme soit seul, en ajoutant : « je lui ferai une aide qui sera son vis-à-vis » (Gn 2.18). La femme que Dieu a créée à partir de l’homme n’était pas une copie conforme de l’homme, avec des droits, des privilèges et des responsabilités identiques. Dieu l’a créée pour qu’elle soit une aide à l’homme afin de l’appuyer et de le compléter dans ses responsabilités de cultiver le jardin et de le garder. Dieu a donné à l’homme le rôle de diriger et il a donné à la femme le rôle de l’aider et de l’appuyer. L’entrée du péché a bouleversé les rapports entre homme et femme, mais n’a pas changé l’ordre créé établi par Dieu ni le mandat qu’il a confié respectivement à l’homme et à la femme.

2. Le rôle de direction dans l’Ancien Testament🔗

Dieu a appelé Abraham à quitter son pays et sa famille. Sara a suivi son mari. Dieu n’a pas appelé Sara pour qu’ensuite Abraham suive son épouse. Plus tard, Dieu s’est présenté à Moïse comme étant « le Dieu de vos pères, le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob » (Ex 3.16), et non pas « le Dieu de vos mères, le Dieu de Sara, de Rébecca et de Rachel ». En Israël, Dieu a établi des sacrificateurs qui devaient être uniquement des hommes. Les anciens dans chaque ville étaient des hommes. Les rois étaient tous des hommes. Tous les prophètes qui ont publiquement proclamé la Parole de Dieu étaient des hommes.

Miryam, la prophétesse, n’a exercé qu’un rôle très limité auprès des femmes pour les encourager à chanter en l’honneur de Dieu (Ex 15.20-21). Houlda, la prophétesse, n’a pas prêché publiquement, elle a seulement répondu à la demande du roi Josias (2 R 22.15-20).

Les juges étaient tous des hommes, excepté Débora, qui a été prophétesse et juge (Jg 4-5). Débora ne doit toutefois pas être considérée comme un modèle à suivre. Elle a exhorté Barak à prendre ses responsabilités de dirigeant en Israël. Si elle a exercé ce rôle de direction, c’est uniquement à cause de la négligence des hommes. Le rôle qu’elle a joué a servi à mettre les hommes dans l’embarras et à les rendre honteux de ne pas prendre leur place. Bref, en Israël, la direction devait être exercée par des hommes, selon le principe de la distinction des rôles établi en Genèse 2.

3. Le rôle de direction dans le Nouveau Testament🔗

Jésus-Christ n’est pas venu abolir l’ordre créé, mais le restaurer. C’est pourquoi il a nommé douze apôtres, tous des hommes, pour prêcher l’Évangile et pour fonder son Église. Ce choix n’est pas arbitraire ni simplement le reflet de la culture de l’époque. Dieu n’est pas obligé de suivre les modes ou les normes culturelles d’un temps ou d’un lieu particulier. On le voit par exemple dans l’attitude de Jésus envers les femmes, comme la Samaritaine ou la femme adultère. Le Seigneur a nommé uniquement des hommes à des positions de direction à cause de la norme de Genèse 2.

À leur tour, les apôtres se sont entourés de collaborateurs masculins, les évangélistes. Ils ont nommé dans chaque Église des anciens, qui étaient des hommes. En Actes 6, ils ont nommé sept hommes remplis de l’Esprit et de sagesse pour servir comme diacres, même si le problème qu’ils devaient résoudre concernait des veuves.

Le service accompli par les femmes dans l’Église comporte des restrictions précises : « Je ne permets pas à la femme d’enseigne, ni de prendre autorité sur l’homme, mais qu’elle demeure dans le silence » (1 Tm 2.12). Cet ordre n’est pas limité à une culture ou à une époque particulière, puisque la raison donnée se fonde sur l’ordre de la création et les événements de la chute, et non pas sur des considérations culturelles : « Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite; et ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme… » (1 Tm 2.13-14).

Paul énumère ensuite les qualités requises pour être ancien et diacre, parmi lesquelles il mentionne leur rôle de direction dans le couple et la famille :

« Il faut que l’évêque soit […] mari d’une seule femme; […] qu’il dirige bien sa propre maison et qu’il tienne ses enfants dans la soumission, avec une parfaite dignité. Car si quelqu’un ne sait pas diriger sa propre maison, comment prendra-t-il soin de l’Église de Dieu? » (1 Tm 3.2,4).
« Les diacres doivent être maris d’une seule femme et bien diriger leurs enfants et leurs propres maisons » (1 Tm 3.12).
« Je t’ai laissé en Crète, afin que tu mettes en ordre ce qui reste à régler, et que, selon mes instructions, tu établisses des anciens dans chaque ville, s’il s’y trouve quelque homme irréprochable, mari d’une seule femme, ayant des enfants fidèles, qui ne soient ni accusés de débauche ni indisciplinés » (Tt 1.5-6).

Même si les diacres n’ont pas le même rôle que les anciens, ils participent à la direction de l’Église et leur ordination leur confère une autorité d’agir officiellement au nom de Jésus-Christ. Ils sont appelés à visiter, aider et conseiller des hommes et des pères de famille. Un tel rôle ne convient pas à une femme. Certains affirment que Phœbé était diaconesse, mais le mot « diakonos » (Rm 16.1) désigne très souvent un serviteur ou une servante. Utiliser ce seul verset pour essayer de prouver que les femmes peuvent être diaconesses ordonnées n’est pas convaincant, en particulier à la lumière du principe de Genèse 2 et de 1 Timothée 2 et 3.

4. La contribution active des femmes🔗

Cela dit, nous voyons dans la Bible de nombreuses femmes croyantes jouer un rôle inestimable de soutien et de complémentarité. Sara, Rachel, Ruth et Esther ont joué des rôles clés dans l’histoire d’Israël. Durant le ministère de Jésus, plusieurs femmes ont fait preuve de foi et d’amour envers leur Seigneur en réponse à sa grâce. D’autres l’ont accompagné depuis la Galilée jusqu’à Jérusalem pour servir le Seigneur Jésus et les apôtres à différents moments de son ministère (Marthe, Marie-Madeleine, Jeanne, Suzanne, Salomé, Marie).

Dans l’Église, Tabitha faisait beaucoup d’œuvres et d’aumônes et confectionnait des vêtements (Ac 9.36). D’autres faisaient preuve de compassion et d’entraide (Ac 9.39). Dieu s’est servi de la guérison de Tabitha pour amener beaucoup de gens à la foi (Ac 9.42). D’autres femmes ont exercé l’hospitalité en ouvrant leurs maisons pour accueillir les croyants et les apôtres (Ac 12.12; 16.15). D’autres ont appuyé le ministère des apôtres, à l’exemple de Priscille (Ac 18.2,18), Évodie et Syntyche (Ph 4.2-3). À Éphèse, des veuves se consacraient à toutes sortes de bonnes œuvres (1 Tm 5.9-10).

Ces divers exemples sont une source d’inspiration pour les chrétiennes d’aujourd’hui qui sont encore appelées à mettre à contribution leurs dons et talents au service du Seigneur dans l’Église. Elles peuvent le faire de multiples façons, par exemple dans le soutien de l’œuvre diaconale sous la direction des diacres.

Mentionnons encore cette exhortation de l’apôtre Paul à Timothée à l’attention des femmes âgées dans l’Église.

« Dis que les femmes âgées doivent donner de bonnes instructions, afin d’apprendre aux jeunes femmes à aimer leurs maris et leurs enfants, à être sensées, chastes, occupées aux soins domestiques, bonnes, soumises chacune à son propre mari » (Tt 2.3-5).

La santé des familles chrétiennes est tellement importante pour le développement de l’Église que Dieu a donné aux femmes plus expérimentées de l’Église la responsabilité de guider leurs sœurs plus jeunes. À notre époque où règnent l’individualisme et l’esprit d’indépendance, nous avons besoin de redécouvrir ce rôle important que les femmes plus âgées doivent jouer encore dans l’Église. Nous devrions encourager ces chrétiennes plus expérimentées à aider les plus jeunes femmes à bien s’occuper de leur foyer. Les plus jeunes devraient être prêtes à recevoir les conseils de ces femmes avec joie, reconnaissance et humilité.

Le Seigneur a donc confié la direction de son Église à des hommes fidèles. À une époque où règne un esprit égalitariste outrancier, l’Église ne devrait pas essayer d’être plus sage que Dieu. Les parents doivent préparer leurs garçons à être des leaders et doivent préparer leurs filles à être des aides. À cet égard, les femmes ont un rôle très important à jouer dans l’édification de l’Église.

Au milieu de cette société qui s’éloigne de plus en plus de la Parole de Dieu, nous sommes appelés à nous soumettre avec foi et humilité à la volonté pleine de sagesse que Dieu nous a révélée dans sa Parole sainte1.

Note