Galates 6 - Vous qui êtes spirituels
Galates 6 - Vous qui êtes spirituels
« Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur. Prends garde à toi-même, de peur que, toi aussi, tu ne sois tenté. »
Galates 6.1
Cependant, la dynamique du pardon a un grand rôle à jouer dans les interactions que nous avons les uns avec les autres dans nos liens de communion fraternelle au sein de l’Église. Qui n’est pas continuellement en lutte avec les tendances pécheresses irritantes des imperfections qui demeurent en lui? Qui ne se lamente pas quotidiennement : « Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? » (Rm 7.24). Telle est la nature du combat que le chrétien livre avec lui-même. Aussi difficile à comprendre que cela puisse être, Dieu accepte les croyants uniquement sur la base de la justice qui se trouve en Jésus-Christ seul. C’est par sa foi en Jésus-Christ, en ce que celui-ci a fait durant sa vie et en ce qu’il a accompli par sa mort, que le croyant peut avoir l’assurance d’être accepté par le Christ.
Mais comment nous comporter les uns avec les autres tout au long de notre vie ainsi corrompue par le péché? L’auteur de cet article est convaincu que c’est en cette matière que nous pouvons avoir un impact considérable, à la fois sur la vie des croyants et sur celle des non-croyants. Comment réagissons-nous quand les autres trébuchent et tombent dans le péché? Cette situation suscite souvent beaucoup d’indignation chez le frère ou la sœur qui s’aperçoivent du péché d’un autre membre de l’Église. Il est typique, du moins dans les milieux « évangéliques », de voir le frère qui pèche être rejeté, afin qu’il « ressente » vraiment le poids de son offense. Une telle attitude ne semble toutefois pas correspondre à l’enseignement et à la pratique des apôtres qui réservaient une telle sévérité aux impénitents obstinés, aux personnes qui se détournaient de Dieu et de sa Parole et se coupaient de la communion des saints.
Le message que nous proclamons au monde en tant qu’Église de Jésus-Christ, c’est l’Évangile de la grâce. Ce message annonce le pardon, l’imputation gratuite de la justice ainsi que la vie éternelle, sur le seul fondement des mérites de la perfection du Christ. Nous proclamons un Sauveur à des gens qui se trouvent encore dans leur péché et leur misère, qui n’ont aucun espoir de se purifier eux-mêmes pour se rendre « acceptables » devant Dieu, dignes de recevoir sa faveur. Non, il est impossible de se réformer soi-même de manière à satisfaire aux exigences de la parfaite justice de Dieu. La seule espérance que nous présentons au monde, c’est le Seigneur Jésus-Christ. Rien d’autre!
Nous appelons les pécheurs à croire au Sauveur Jésus-Christ; c’est à travers lui seulement qu’ils sont acceptés par le Dieu juste et saint qui ne change jamais ses critères d’acceptation. Une différence apparaît dans la vie de ceux qui ont goûté au bienfait d’être acceptés par Dieu en Jésus-Christ : Dieu les rend capables d’accueillir les pécheurs qui viennent à lui. L’empressement des membres de l’Église à aider ces personnes qui viennent à Jésus à progresser dans la foi malgré leurs problèmes manifestes et malgré leurs péchés est d’une importance cruciale si l’on veut qu’ils connaissent la puissance de la grâce.
C’est également sous cet angle que nous devons aborder la question des croyants — oui, nos frères et sœurs — qui tombent dans le péché. Paul dit : « Frères, si un homme vient à être surpris en quelque faute, vous qui êtes spirituels, redressez-le avec un esprit de douceur… » Nous ne retrouvons ici aucune trace de la pratique pharisaïque du rejet d’un frère ou d’une sœur à cause d’un péché particulier. Paul propose une approche entièrement différente.
Il s’adresse à ceux qui sont « spirituels ». Cela ne veut pas dire qu’il existerait différents échelons de croyants dans l’Église. Paul reconnaît plutôt que la spiritualité doit nécessairement grandir en maturité. N’est-il pas intéressant de voir qu’un péché dans la vie d’un frère devrait susciter la compassion et le désir d’aider dans le cœur de ceux qui ont pris connaissance de ce péché? Ce n’est pas le moment de commencer une chaîne de prière téléphonique pour s’assurer que tout le monde prie pour le frère ou la sœur qui est « tombé », ce qui ne serait qu’une excuse pseudo-spirituelle de faire circuler les bons vieux commérages. C’est encore moins le temps de manifester notre grande indignation en rejetant de façon bien sentie la personne en question. N’importe quel vieux pharisien peut en faire autant. Dieu nous appelle à une approche complètement différente envers ceux qui ont péché.
Paul dit qu’il faut les « redresser avec un esprit de douceur ». L’intimidation, sous quelque forme que ce soit, n’est pas une méthode approuvée par l’apôtre. Il nous recommande au contraire d’avoir « un esprit de douceur ». Ainsi, dans nos rapports mutuels dans l’Église, si quelqu’un est surpris à pécher, ceux qui sont spirituels doivent le restaurer dans une attitude de douceur. Cette attitude se traduira par le désir d’aider le frère ou la sœur à vaincre son péché. Ce sera l’occasion de dire : « Comment puis-je t’être utile à faire ce que Dieu veut? » C’est de cette manière bien concrète que nous pouvons manifester la puissance de la grâce de Dieu dans le contexte de la communion des saints. L’auteur de l’épître aux Hébreux dit : « Veillons les uns sur les autres pour nous inciter à l’amour et aux œuvres bonnes » (Hé 10.24). Cela signifie que nous devons être actifs dans ces deux domaines. Nous avons constamment besoin de progresser dans notre amour et dans nos œuvres bonnes. Il est d’une grande nécessité que nous profitions de toute occasion de nous aider les uns les autres à vaincre nos habitudes à pécher.
Il peut nous arriver d’être tentés d’adopter une attitude pharisaïque lorsque quelqu’un est surpris à pécher. Ce n’est pas ainsi que Dieu nous appelle à réagir. Restauration. Douceur. Compassion. Voilà les mots qui devraient remplir nos cœurs et nos pensées. C’est alors que nous pourrons exercer une profonde influence dans le monde en démontrant ce qu’implique le fait de connaître le Dieu de grâce par l’entremise de son Fils, qu’il s’agisse d’accueillir le pécheur repentant qui se détourne de son incrédulité ou d’aider notre frère ou notre sœur en Jésus-Christ qui est tombé dans le péché. Dieu ne nous a pas rejetés quand nous sommes venus à lui par la foi dans la souillure et la corruption de nos péchés. D’ailleurs, nous sommes toujours dans cette même condition : pécheurs et corrompus. « Malheureux que je suis! Qui me délivrera de ce corps de mort? Grâces soient rendues à Dieu par Jésus-Christ notre Seigneur! » (Rm 7.24-25).