Jérémie 12 - La justice de Dieu en action
Jérémie 12 - La justice de Dieu en action
Jérémie 12
Le prophète Jérémie ose prendre la parole et mettre en question, humblement, prudemment, la justice de Dieu. Pourquoi Dieu permet-il que les méchants prospèrent alors qu’ils ne se soucient guère de Dieu et qu’ils méritent plutôt le malheur (v. 1-4)? S’ensuit un passage quelque peu déconcertant (v. 5-6). S’agit-il de Jérémie qui continue de s’adresser à Dieu, ou bien s’adresse-t-il prophétiquement au peuple, ou bien encore est-ce Dieu qui s’adresse déjà à Jérémie en réponse à son questionnement? Il semble que ce soit Dieu qui oppose au questionnement de Jérémie un rappel à l’ordre subtil : le prophète ne devrait pas se soucier de ces choses, car les événements futurs qu’il devra affronter sont bien plus graves. À cause de la vocation antagoniste qu’il a reçue, à l’encontre de l’ensemble du peuple, Jérémie doit trouver sa sécurité en Dieu seul et non dans un semblant de paix et de justice terrestres.
Ainsi Dieu rassure Jérémie quant à sa justice. Le pays va être ravagé; les méchants ne resteront pas impunis. Parce que le peuple s’est retourné contre Dieu, Dieu à son tour se retourne contre le peuple, et le châtiment sera appliqué par le moyen de l’envahisseur étranger (v. 7-13). Toutefois, le chapitre se conclut sur une note surprenante. Dieu promet qu’à son tour l’envahisseur sera châtié pour avoir touché à son peuple, mais qu’ensuite, si ces nations étrangères le reconnaissent comme Dieu, il les rétablirait (v. 14-17). C’est une manifestation de la bonté débordante de Dieu, qui s’accorde avec le rôle attribué à Israël d’être une lumière pour les nations et une source de bénédiction.
Encore une fois, on peut relever le fait que le châtiment de Dieu est bien plus qu’une simple et sévère punition; c’est une correction, destinée à rétablir la relation entre Dieu et le peuple. La finalité est positive. Ce qui est étonnant, c’est qu’il est question ici des peuples étrangers et non du peuple d’Israël. Bien sûr, Jérémie a déjà eu dans son ministère de multiples occasions de transmettre des promesses de grâce et de pardon au peuple d’Israël. Ce qui est frappant ici, c’est que le moyen de l’extension des promesses aux peuples environnants, c’est la correction d’Israël. De la même façon, bien que dans un contexte différent, l’apôtre Paul explique que par la désobéissance d’Israël les païens ont maintenant obtenu miséricorde (Rm 11.30). C’est comme un schéma de rédemption qui se répète, ou encore une figure prophétique du plan général de Dieu pour la rédemption des hommes.