Cette prédication sur Jean 16.5-7 a pour sujet l'action de Jésus après son ascension dans la gloire de son règne pour nous arracher à nos tristesses et à nos déceptions et nous donner sa consolation par son Esprit Consolateur.

 

Source: La paix du Christ au milieu de la tempête - Série de prédications sur Jean 13 à 17. 6 pages.

Jean 16 - Jésus nous arrache à nos tristesses pour nous consoler par son Esprit

« Maintenant, je m’en vais vers celui qui m’a envoyé, et nul de vous ne me demande : Où vas-tu ? Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. Cependant, je vous dis la vérité : il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai. »

Jean 16.5-7

Bien-aimés en Jésus-Christ,

La fête de la Pentecôte est chère à nos cœurs. Le don de l’Esprit est une immense richesse. Nous célébrons avec joie ce cadeau précieux. L’Esprit Saint est un don permanent, qui demeure dans l’Église et dans nos cœurs. L’Esprit de Dieu nous fait passer de la mort à la vie. Il nous procure le soutien dont nous avons besoin. Il nous conduit dans la vérité, il rend témoignage à nos cœurs. Il nous rend capables de témoigner de notre foi et d’accomplir notre mission. Le Saint-Esprit nous console de nos peines. N’est-il pas le Consolateur?

Avec ce texte devant nous, j’aurais très bien pu choisir comme thème le réconfort que nous procure l’Esprit Consolateur. Toutefois, ce n’est pas exactement le thème que j’ai choisi. Ce passage nous aiguille dans une direction légèrement différente. Cette parole du Seigneur commence par nous lancer un grand défi avant de nous promettre une grande consolation. Il faut d’abord relever son défi pour goûter à sa consolation. Après tout, le don de l’Esprit n’est pas séparé du Christ. De quoi Jésus nous sauve-t-il? De notre péché et de notre misère. Pour nous consoler réellement, il doit arracher de notre cœur ce péché et cette misère. Avouons-le, la consolation divine comporte un aspect exigeant, douloureux même. Ça prend une mise à mort à nous-mêmes, pour vivre la vie nouvelle et goûter à ses consolations. Oui, Jésus nous arrache à nos tristesses pour nous consoler par son Esprit.

1. Le défi de Jésus dans nos tristesses (Jn 16.5-6)🔗

Nous sommes toujours dans la chambre haute, au milieu de cet entretien privé que Jésus a eu avec ses disciples. Jésus dit au verset 5 : « Maintenant, je m’en vais vers celui qui m’a envoyé, et nul de vous ne me demande : Où vas-tu? » Remarque intrigante. Cette question n’a-t-elle pas déjà été posée à Jésus? Voyez Jean 13.36, où Pierre, un peu plus tôt, a déjà demandé à Jésus : « Seigneur, où vas-tu? » Ce sont exactement les mêmes mots. N’est-ce pas contradictoire? Comment comprendre? Toute Écriture est inspirée de Dieu, elle est entièrement vraie et sans contradiction. Alors, quoi?

En Jean 13, quand Pierre a demandé : « Seigneur, où vas-tu? », sa question était égoïste, elle était tournée vers ses besoins personnels. Son souci n’était pas de savoir ce qui allait arriver à Jésus. Son souci était de savoir ce qui allait arriver à Pierre. Il ne s’intéressait pas à savoir où Jésus s’en allait. Il s’intéressait à savoir ce qui arriverait aux disciples une fois Jésus parti.

Prenons l’exemple d’une épouse qui prépare un bon souper pour son mari. Toute contente, elle dit à son mari : « Chéri, c’est l’heure du souper. » Son mari lui annonce : « Je dois sortir. » Très déçue, elle répond : « Où vas-tu? » Elle ne s’intéresse pas tellement à savoir où va son mari. Elle s’intéresse à son souper qui est servi et qui va refroidir.

Pierre se souciait de son bien-être personnel. « Seigneur, où vas-tu? Pourquoi ne restes-tu pas avec moi pendant ce temps difficile? J’ai besoin de toi, c’est la tempête. Qu’allons-nous faire sans toi? » Pierre présumait faussement que Jésus s’en allait peut-être à Béthanie ou à Capernaüm. Il ne se souciait pas de l’endroit précis où Jésus s’en allait. Il se souciait d’être démuni une fois Jésus parti. Pierre n’a pas compris.

Jésus leur a déjà dit : Je m’en retourne au ciel, ni à Béthanie ni Capernaüm, mais auprès du Père. Jésus se préparait à entrer dans une autre dimension. Quitter ce monde corrompu pour entrer dans la gloire céleste. Cette dimension céleste nous échappe, à nous aussi. Notre pauvre et faible intelligence ne peut pas comprendre, à moins que Dieu nous révèle cette dimension. Jésus aspirait de tout son être à retourner vers son Père. Le départ de cette terre était pour lui la bonne nouvelle de son entrée dans la gloire majestueuse pour commencer son règne. Pierre ne comprenait pas. « Seigneur, où vas-tu? » Tu ne seras plus là pour combler mes besoins.

Et maintenant, en Jean 16, Jésus leur annonce encore une fois son départ vers le ciel. « Maintenant, je m’en vais vers celui qui m’a envoyé » (Jn 16.5). Les disciples le regardent tout bêtement, sans comprendre. Jésus leur dit : « … et nul de vous ne me demande : Où vas-tu? » Autrement dit, aucun d’entre vous ne me pose de question sur cette réalité glorieuse. Je vais bientôt monter au ciel, et ça n’intéresse vraiment personne. D’ailleurs, qui aujourd’hui s’intéresse vraiment à cette dimension céleste? Personne, excepté ceux qui sont éclairés par la Parole et l’Esprit Saint. Qui se soucie de la montée de Jésus au ciel dans son règne et de ce que cela peut signifier pour le Seigneur et pour nous? Nos préoccupations sont naturellement centrées sur nous et nos besoins, ici sur terre, pas sur le ciel.

Voilà pourquoi Jésus ajoute au verset 6 : « Mais parce que je vous ai parlé ainsi, la tristesse a rempli votre cœur. » Eh oui, Jésus connaît notre cœur. Il connaît nos joies et nos tristesses. Tout cet entretien dans la chambre haute avait pour but d’apaiser leur cœur troublé. « Que votre cœur ne se trouble pas » (Jn 14.1). « Je vous donne ma paix » (Jn 14.27). Oui, la paix du Christ au milieu de la tempête! Pourquoi les disciples étaient-ils remplis de tristesse? Parce que leur Maître allait les quitter, mais au fond, parce qu’ils ne comprenaient pas pourquoi. Ils avaient mis leur espoir au mauvais endroit.

L’entrée triomphale à Jérusalem résonnait encore dans leur cœur. La foule avait acclamé l’arrivée du grand Roi! Sûrement, le Maître serait très bientôt couronné. Le Roi d’Israël les débarrasserait de l’envahisseur romain pour restaurer le royaume d’Israël. Les disciples espéraient s’asseoir à sa droite et à sa gauche pour gouverner avec lui. Ils ont tout quitté, maison, famille, travail, pour suivre le Seigneur. Ils ont mis tout leur espoir en lui. Leurs attentes étaient très élevées, mais pas assez élevées, pas à la hauteur de son règne majestueux et de son magnifique plan rédempteur. Leurs attentes étaient mal placées, leurs rêves étaient illusoires. D’où leur tristesse quand Jésus leur dit : « Je m’en vais vers celui qui m’a envoyé. »

Quelles déceptions avons-nous? Quelles sont les raisons de nos tristesses? Elles sont nombreuses, bien sûr. L’une de ces raisons peut dépendre de nos attentes. Quels sont nos espoirs? Si souvent dans l’Église, nous avons de faux espoirs, des attentes illusoires. Nous nous imaginons que Dieu fera telle ou telle chose dans nos vies, et ça n’arrive jamais. Déception, tristesse. Quand j’entends des prédicateurs dire à leur assemblée : « Caressez de grands projets, nourrissez vos rêves, ayez de grandes visions pour l’avenir, alors Dieu fera de grandes choses dans vos vies, il accomplira tous vos rêves. » Quand j’entends ce genre de discours, je me dis : Tôt ou tard, ces faux espoirs produiront tristesse et déception. Sans aller si loin, peut-être pensons-nous que Jésus est toujours là pour nous, pour bénir notre travail ou notre famille, pour faire réussir nos projets, nous garder en santé, nous consoler dans nos problèmes sans trop nous bousculer. Comme si le Seigneur était à notre service, alors que c’est nous qui sommes à son service. Nos attentes, si elles sont mal placées, tourneront en déception. La tristesse remplira notre cœur. Au milieu de la tempête, aucune paix véritable, parce que nous aurons nourri de faux espoirs, nous n’aurons pas compris le règne du Christ au ciel et le plan de Dieu pour nos vies.

Alors, que faire? Recevons le défi que Jésus nous lance. Quel défi? Abandonner nos fausses idées au sujet du Seigneur et de son règne. Abandonner nos faux espoirs. Réaligner nos vies sur son plan révélé dans sa Parole. Comprendre l’œuvre qu’il accomplit réellement du haut du ciel par sa Parole et par son Esprit sur la terre. Le défi aussi de nous retrousser les manches pour faire sa volonté et accomplir la vraie mission qu’il nous a confiée. Pour cela, nous avons besoin de porter nos regards vers le ciel, là où il est monté, dans une dimension céleste absolument magnifique et rayonnante de beauté, là où il exerce une autorité universelle dans le ciel et sur la terre, en vue d’accomplir le plan éternel du Dieu trinitaire qui ne décevra jamais personne. Ce plan inclut des turbulences et des tempêtes dans nos vies. Le Seigneur est vraiment Seigneur de nos vies, il ne va pas combler comme ça toutes nos attentes. Il agit pour sa gloire, pour son règne, pour l’accomplissement de ses projets et de ses rêves à lui.

« La tristesse a rempli votre cœur », a dit Jésus. Vous arrive-t-il d’avoir le cœur rempli de tristesse? Si oui, pourquoi? Et si c’était à cause d’un rêve mal placé ou d’un espoir déçu? Alors, levez les yeux vers le ciel. Contemplez la gloire majestueuse dans laquelle le Seigneur Jésus est entré. En vertu de son règne, il nous fera grâce, l’Esprit Consolateur viendra nous consoler.

2. La consolation du Saint-Esprit (Jn 16.7)🔗

Nous sommes prêts maintenant à recevoir la consolation. Il fallait d’abord passer par ce défi décapant, mais maintenant nous sommes prêts à entendre parler de l’Esprit Consolateur. « Cependant, je vous dis la vérité : il est avantageux pour vous que je parte, car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jn 16.7). Une parole bouleversante! Oui, Jésus se souciait avant tout de sa propre gloire. Il s’intéressait au plus haut point à son entrée au ciel auprès du Père. Pourquoi? Parce que sa priorité n’était pas notre petit confort personnel, mais son règne universel sur toutes les nations de la terre et pour toutes les générations à venir. Il voulait doucement, mais fermement guider ses disciples dans cette direction. « Je m’en vais vers celui qui m’a envoyé », ne comprenez-vous pas? Vous êtes dans la tristesse. Ne devriez-vous pas être dans la joie?

Mais ce n’est pas tout. Jésus avait tout autant en priorité le bien de son Église. « Il est avantageux pour vous que je parte » (Jn 16.7). Cette parole est très paradoxale. Si nous voulons aider quelqu’un, nous n’allons pas le quitter, nous allons rester avec cette personne. Pourquoi était-il avantageux, pour les disciples et pour l’Église de tous les temps, que Jésus nous quitte? Pourquoi quitter la terre pour que ça tourne à notre avantage? « Car si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous; mais si je m’en vais, je vous l’enverrai » (Jn 16.7).

Ça peut paraître étrange, mais même après sa mort et sa résurrection, l’œuvre de Jésus-Christ n’était pas complète. Souvent, nous disons : Oui, Jésus nous a sauvés par sa mort et sa résurrection. Et c’est vrai. Sans sa mort expiatoire, nos péchés continueraient de nous séparer de Dieu. Sans sa résurrection victorieuse, notre foi serait inutile. Mais n’oublions pas : sans sa montée au ciel et sans son entrée dans son règne, à la droite du Père, il manquerait la clé. Le reste ne vaudrait rien pour notre salut. Ici, Jésus se préparait à la croix, sa mort était nécessaire pour ôter nos péchés. Il se préparait à la résurrection, elle était nécessaire pour nous justifier et nous donner l’espérance. Toutefois, le Seigneur savait très bien que ce n’était pas suffisant. Il fallait aussi qu’il monte au ciel et qu’il s’assoie à la droite du Père pour régner sur le monde. Ces étapes ultimes étaient nécessaires pour notre salut. « Si je ne pars pas, le Consolateur ne viendra pas vers vous » (Jn 16.7). Forcément, sans l’Esprit, nous ne pourrions pas recevoir les bienfaits de sa mort et de sa résurrection.

Aucun disciple n’a posé la question « Où vas-tu? » La gloire céleste de Jésus n’entrait pas dans leurs pensées. Elle ne correspondait pas à leurs rêves, même les plus grands. Alors, évidemment, ils n’ont pas non plus posé la question : « Pourquoi dois-tu aller au ciel? » Pourtant, Jésus est venu au-devant d’eux pour répondre à cette question non exprimée. Puisque vous ne me posez pas la question, je vais vous répondre! Pourquoi dois-je aller au ciel? Parce que c’est à votre avantage. Pourquoi est-ce à notre avantage? La réponse est très simple. Pour que le Saint-Esprit puisse venir, pour que le Seigneur, du haut du ciel, puisse nous envoyer le Saint-Esprit Consolateur. La force que je vous donnerai sera plus puissante si je vous quitte. Le Saint-Esprit vous fortifiera de l’intérieur, pour vous donner les ressources célestes dont vous avez besoin pour votre vie terrestre.

Jésus leur a dit : Quand l’Esprit de Dieu viendra, de grands changements se produiront. Quels changements? D’abord, l’Esprit « convaincra le monde de péché, de justice et de jugement » (Jn 16.8). Vous serez mes témoins, je vous donnerai une grande mission, beaucoup plus grande que le petit royaume d’Israël que vous espérez faussement. Vous irez vers toutes les nations de la terre et l’Esprit Saint sera avec vous pour soutenir votre prédication. Il convaincra les cœurs et beaucoup de gens recevront la repentance et la foi pour leur salut.

Qu’est-il arrivé le jour de la Pentecôte? Le matin, il y avait 120 disciples à Jérusalem; le soir, il y en avait plus de 3000. Jamais durant tout le ministère terrestre du Seigneur Jésus une telle puissance ne s’était déployée. Pourquoi? Parce que maintenant, le Saint-Esprit a été donné! C’est bien vrai, « vous ferez des œuvres plus grandes que les miennes », a dit Jésus (Jn 14.12)! Comment est-ce possible? Grâce au Saint-Esprit qui vient dans les cœurs pour convertir toutes sortes de personnes partout à travers le monde. Cette œuvre miraculeuse continue aujourd’hui.

Jésus a prédit un autre grand changement. « Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité » (Jn 16.12). « Lui me glorifiera, parce qu’il prendra de ce qui est à moi et vous l’annoncera » (Jn 16.14). Le don de l’Esprit est avantageux pour la mission; sans l’Esprit, la mission serait impossible. Le don de l’Esprit est avantageux également pour nos vies et pour l’Église. Sans l’Esprit, il ne pourrait pas y avoir de chrétiens ni d’Église.

Certains parmi vous sont des enseignants, vous enseignez la Parole aux enfants de l’Église ou à vos propres enfants. Qui peut leur donner la foi? Qui peut les guider dans la vérité? Nous ne pouvons pas entrer dans le cœur de nos enfants et leur faire comprendre la vérité pour qu’ils croient au Seigneur. Ce pouvoir appartient au Saint-Esprit. Comptons sur sa puissance!

Les disciples étaient confus, leur cœur était troublé, leur intelligence était obscurcie. Comment trouver la paix au milieu de la tempête? Serait-ce en essayant de garder Jésus physiquement avec eux? Non. C’est en recevant le Saint-Esprit Consolateur. Comment aujourd’hui être apaisé, consolé, réconforté? Nous avons besoin du Saint-Esprit qui vient à l’intérieur, pour travailler dans nos cœurs.

Regardez Pierre le jour de la Pentecôte. C’est remarquable! À quoi ressemblait-il? À un homme confus, troublé, peureux? Pas du tout! Il est devenu prédicateur de l’Évangile devant une grande foule, même si cela comportait des dangers. D’où vient ce changement? Du Saint-Esprit dans son cœur, qui l’a consolé et fortifié. La grande différence dans la vie de Pierre et des disciples n’est pas survenue à Pâques. Elle est survenue à la Pentecôte. Le Christ au ciel régnant dans sa gloire est venu pénétrer au plus profond de leur cœur par son Saint-Esprit Consolateur! Il était vraiment avantageux que Jésus nous quitte pour que vienne l’Esprit Saint!

Oui, le Seigneur nous met au défi. Il dénonce nos attentes illusoires. Il met le doigt sur les causes profondes de nos tristesses. C’est pour nous guérir, c’est pour déverser en nous son Esprit Consolateur. Il vient remplir nos cœurs de ses consolations divines. Il nous conduit dans toute la vérité de sa Parole. Il fait de nous des témoins qui proclament l’Évangile au monde entier avec la puissance du Saint-Esprit. Oui, la fête de la Pentecôte est chère à nos cœurs. Le don de l’Esprit est une immense richesse pour toute l’Église. Amen.